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Day Créations réflexives 2013 Défilement manuel

Day Créations réflexives 2013 Défilement manuel

Il était là depuis fort longtemps, mais je dois dire que je ne l’avais

Il était là depuis fort longtemps, mais je dois dire que je ne l’avais pas vraiment remarqué. Jusqu’à l’été 2010 où j’ai été attiré par l’exceptionnel foisonnement de libellules et de demoiselles qui y avaient élu domicile. Dès lors mon regard, qui s’était traditionnellement porté vers la baie des Chaleurs, s’est tourné vers ce lieu méconnu. Pendant deux mois, caméra à la main, j’ai observé et exploré cette «terre vierge» . Je parle ici – certains d’entre vous s’en souviennent peut-être – du marais de Miguasha. À partir des quelques centaines de photos que j’en avais ramenées, j’ai réalisé à l’automne 2010 une série de cinq diaporamas intitulée «Symphonie du marais de Miguasha» .

Comment aurais-je pu deviner, au moment de prendre ces clichés, quelques semaines plus tard

Comment aurais-je pu deviner, au moment de prendre ces clichés, quelques semaines plus tard cet endroit d’une richesse écologique unique serait dévasté? Le 6 décembre 2010, une conjonction de circonstances exceptionnelles (nouvelle lune, pression atmosphérique, grands vents, fortes marées de décembre) produisait sur toute la péninsule gaspésienne des marées destructrices comme il ne s’en était pas vues de mémoire vivante. Et bien sûr, situé directement en bordure d’une mer maléfique, le paisible secteur de Miguasha ne fut pas épargné.

Constructions emportées par les flots , chalets et roulottes jetés par terre ou éventrés,

Constructions emportées par les flots , chalets et roulottes jetés par terre ou éventrés, terrains érodés : tout n’était plus que désolation. Dans le marais de Miguasha, une mer en furie avait transporté du bois, des pierres, des meubles, des appareils ménagers… Il faut le dire et le rappeler : à l’infinie tristesse des propriétaires riverains qui voyaient leurs propriétés détruites ou sévèrement endommagées (des propriétés qui, étant considérées comme des résidences secondaires, ne pouvaient bénéficier d’une aide gouvernementale ou des assureurs), venait s’ajouter l’absence de compassion et d’empathie des autorités gouvernementales québécoises qui interdisaient formellement aux gens éprouvés de réparer les dommages subis et les enjoignaient de laisser les lieux tels quels. Lors d’une assemblée, des fonctionnaires allèrent jusqu’à menacer ceux qui contreviendraient à leurs directives d’amendes et d’obligation de défaire leurs réparations…

6 décembre 2010

6 décembre 2010

À notre retour sur les lieux à l’été 2011, où que porte notre regard,

À notre retour sur les lieux à l’été 2011, où que porte notre regard, le site avait toujours les apparences d’une zone sinistrée. Bien des résidences étant disparues ou devenues inhabitables, l’endroit était pratiquement déserté par les résidants et les touristes. Personne ne parvenait vraiment à se remettre du désastre du 6 décembre 2010. Et le petit marais? Lui non plus ne parvenait pas à se guérir des assauts qu’il avait subis. Cet été-là, bien des fleurs n’ont pas repoussé, la plupart des oiseaux n’y sont pas revenus, les insectes s’en sont absentés, les libellules et les demoiselles (si nombreuses et magnifiques l’été précédent) avaient complètement disparu… J’ai regardé le petit marais… et ma caméra est restée en bandoulière, sauf pour garder en mémoire ces terrains ravagés et déserts, ces bâtiments abîmés. Dans ce havre jadis imprégné de beauté, de silence et de paix, il ne restait qu’une infinie tristesse. Tellement que nous avons abrégé notre habituel séjour gaspésien et sommes revenus à Montréal.

Été 2011

Été 2011

Mais «le temps ce grand sculpteur» , pour reprendre la belle expression de l’écrivaine

Mais «le temps ce grand sculpteur» , pour reprendre la belle expression de l’écrivaine Marguerite Yourcenar, a fait son œuvre réparatrice. Et c’est «mon petit marais de Miguasha» (de façon un peu égoïste je le désigne comme «mon» marais parce que j’ai l’impression d’avoir été le premier aux alentours à en percevoir toute la beauté et la richesse) qui est parvenu à me réconcilier avec le lieu. Car à l’été 2012, avec bonheur, j’ai réalisé que lui aussi, avec le temps, était parvenu à surmonter le désastre qui l’avait amoché. Le coloris des fleurs est venu de nouveau l’égayer, les oiseaux sont revenus se percher sur ses souches et arbustes, les canards, moineaux, carouges, corneilles et merles d’Amérique ont repris possession de leur territoire, les pluviers et bécassines des marais s’y nourrissent encore et les grands hérons y paradent toujours avec leur élégance habituelle. Même les chardonnerets, peu nombreux habituellement, étaient légion. Cependant, seules quelques très rares libellules s’y sont montrées et les fragiles demoiselles ne se sont pas encore risquées à s’y installer. Alors, avec toutes ces blessures désormais en voie de cicatrisation, j’ai pensé que le temps était venu de faire un retour au marais de Miguasha, tel qu’il m’est réapparu à l’été 2012. R. Day

Été 2012

Été 2012

La nature ne se perd pas. Ce qui se défait d’un côté se refait

La nature ne se perd pas. Ce qui se défait d’un côté se refait de l’autre. Marcel Aymé

Photographies de décembre 2010 Le 6 décembre 2010 et les jours qui ont suivi,

Photographies de décembre 2010 Le 6 décembre 2010 et les jours qui ont suivi, on m’a transmis un grand nombre de photographies illustrant le désastre survenu à Miguasha. Malheureusement, je ne connais pas l’identité des auteurs de toutes ces photos. En ce qui concerne celles figurant dans la première partie de ce diaporama, je crois savoir que les auteurs sont : Claude Bélanger, Johanne Kerr, Louis Fallu, Estelle Leblanc-Allard et vraisemblablement quelques autres. Photographies de l’été 2011 et de l’été 2012 R. Day Musique Conception Secret Garden, «When Darkness Falls» R. Day Mars 2013 Mes diaporamas sont hébergés sur le site : http: //www. imagileonation. com