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Day Créations réflexives Défilement manuel

Day Créations réflexives Défilement manuel

Après la mort du pape Martin V, en 1531, la papauté va connaître un

Après la mort du pape Martin V, en 1531, la papauté va connaître un peu moins de turbulences pendant une vingtaine d’années – encore qu’en ce domaine tout soit relatif. À la tête de l’Église de 1431 à 1447, le pape Eugène IV (neveu de l’ancien pape Grégoire XII) oblige la puissante famille Colonna à remettre les territoires que le pape Martin V avait distribué à ses neveux. On le décrit comme un homme pieux mais dépourvu de sens politique. Jusque sur son lit de mort, il regrettera l’époque où il n’était qu’un humble moine. Sous le pontificat de Nicolas V, de 1447 à 1455, la philosophie de Platon et d’Aristote est remise à l’honneur. Ce pape fonde une vaste bibliothèque : copistes et traducteurs fourmillent alors au Vatican. Il protège également des artistes comme Fra Angelico et Piero della Francesca. Il sera le premier Souverain Pontife depuis longtemps qu’on ne pourra accuser de népotisme envers sa famille. De fait, le pontificat de Nicolas V marque le début de la Renaissance italienne – époque fastueuse dont on admire encore aujourd’hui les chefs-d’œuvre lorsque l’on visite l’Italie. Mais le faste de cette époque n’empêchera pas certains papes de sombrer dans l’indignité.

Les papes indignes (1455 - 1503)

Les papes indignes (1455 - 1503)

Calixte III (1455 à 1458) Avec le pape Calixte III, un nom tristement célèbre

Calixte III (1455 à 1458) Avec le pape Calixte III, un nom tristement célèbre entre dans l’histoire du catholicisme : les Borgia. D’origine espagnole, Alphonse Borgia avait déjà un enfant naturel – François, cardinal et archevêque – au moment d’être élu à la papauté. Avec lui, le népotisme est de retour au Vatican : il réserve les meilleurs postes aux membres de sa famille, notamment à son neveu Rodrigue dont nous reparlerons longuement. Craignant une intrusion des musulmans sur le continent européen, il aurait été jusqu’à financer le militaire hongrois Jean Hunyadi en vendant une partie des bijoux pontificaux afin de l’aider dans sa campagne militaire contre les Turcs. On l’a décrit comme pieux jusqu’à la bigoterie, austère, peu intéressé par les arts et davantage porté à fortifier les possessions papales qu’à embellir ses palais.

Le tombeau du pape Calixte III dans les grottes vaticanes

Le tombeau du pape Calixte III dans les grottes vaticanes

Paul II (1464 à 1471) Nommé cardinal à 23 ans, Pietro Barbo devait son

Paul II (1464 à 1471) Nommé cardinal à 23 ans, Pietro Barbo devait son ascension rapide aux faveurs de son oncle, le pape Eugène IV. Au conclave de 1464, il rassembla sur son nom des cardinaux qui avaient été mécontents du pontificat de son prédécesseur, le pape Pie II – un pape qui pourtant n’avait pas eu un comportement scandaleux. Doté d’un caractère autoritaire, Paul II est amateur de magnificence et a surtout le goût pour la fête. Par exemple, il introduit le carnaval à Rome et la ville devient le cadre de fêtes somptueuses. Pour embellir ses palais, il s’approprie les marbres du Colisée. C’est à lui que les rois de France devront, à partir de son pontificat, leur titre de «Rois Très Chrétiens» .

Sixte IV (1471 à 1484) Francesco della Rovere est décrit par certains comme un

Sixte IV (1471 à 1484) Francesco della Rovere est décrit par certains comme un «mécène» et un «humaniste» , termes souvent utilisés pour décrire les personnages puissants de la Renaissance qui ont favorisé l’éclosion des arts et des lettres. Mais le pape Sixte IV, à qui la chapelle Sixtine doit son nom, ne fut pas que cela. Alors qu’il jouissait d’une assez bonne réputation avant son élection au trône de saint Pierre, son pontificat sera imprégné de népotisme : il nomme cardinaux ses neveux Raphaël Riario (17 ans), Giuliano della Roverre (28 ans, futur pape Jules II), Pietro Riario (26 ans) et Girolamo Riario (28 ans); et il les associe au gouvernement politique de l’Église. Deux autres neveux – Leonardo et Giovanni Riario – seront pour leur part nommés préfets de Rome.

Le peintre Melozzo da Forli a représenté dans ce tableau le pape Sixte IV

Le peintre Melozzo da Forli a représenté dans ce tableau le pape Sixte IV en compagnie de ses controversés neveux (Raphaël à la droite du pape, Giuliano debout devant le pape, Girolamo Riario à gauche vêtu de bleu et Giovani della Rovere au fond) et du bibliothécaire Platina (agenouillé).

La vie privée de Sixte IV fait déjà l’objet, de son vivant, de rumeurs…

La vie privée de Sixte IV fait déjà l’objet, de son vivant, de rumeurs… Ainsi, on remarque qu’il confère le titre de cardinal à de nombreux jeunes hommes célèbres pour leur beauté. Parmi eux se trouve son neveu Raphaël, coiffé du chapeau de cardinal à 17 ans, et dont on dit qu’il était l’amant du Souverain Pontife. Un théologien du XVIe siècle, prénommé Balaeus, mentionne que Sixte IV avait donné aux cardinaux «l’autorisation de pratiquer la sodomie pendant les périodes de grandes chaleurs» – une accusation que plusieurs mettent cependant en doute. Raphaël Riario, le neveu du pape Sixte IV et supposément son amant

Messe devant Sixte IV à la chapelle Sixtine

Messe devant Sixte IV à la chapelle Sixtine

Sixte IV ayant entrepris d’embellir Rome (on lui doit la construction de nombreux édifices

Sixte IV ayant entrepris d’embellir Rome (on lui doit la construction de nombreux édifices religieux dont l’aménagement de la chapelle Sixtine, l’accroissement des fonds de la Bibliothèque vaticane, la fondation des Musées capitolins, l’ouverture de nombreuses voies de circulation, la restauration de l’aqueduc), il lui faut de l’argent pour financer des travaux aussi importants. Ses contemporains le soupçonnent de pratiquer la simonie et l’accusent de faire le commerce des indulgences pour mener à terme ses projets. Extérieur de la chapelle Sixtine Ce qui est certain, par ailleurs, c’est qu’il impose une taxe aux prostituées de Rome ainsi qu’aux prêtres vivant en concubinage, ce qui lui rapporte des sommes colossales. Chaque année, par exemple, les prostituées romaines lui versaient 20 000 ducats.

Plus grave encore, le nom de Sixte IV sera mêlé à l’assassinat de Julien

Plus grave encore, le nom de Sixte IV sera mêlé à l’assassinat de Julien de Médicis dans cet épisode de l’histoire connu comme la «conjuration des Pazzi» . La famille Pazzi était alors l’une des plus anciennes et des plus importantes familles de Florence. Face à l’ascension de la famille Médicis dans leur ville, les Pazzi craignaient pour leur pouvoir. Les Pazzi bénéficiaient en outre de l’appui du pape, qui voulait que certaines des possessions des Médicis deviennent propriété de son neveu Girolamo. Le 26 avril 1478, jour de Pâques, au moment de l'élévation, Julien de Médicis et son frère Laurent, agenouillés, sont attaqués par Francesco de Pazzi et ses complices : Julien succombe de 19 coups de couteau mais Laurent, réfugié dans la sacristie, en réchappe. Les participants au complot sont très vite démasqués et punis. L’archevêque de Pise, dont le passage avait servi de prétexte au complot, est immédiatement pendu. Jacopo, Renato et Francesco de Pazzi sont quant à eux vite retrouvés et exécutés. Guglielmo de Pazzi est épargné mais condamné à un exil perpétuel. Sixte IV, qui avait soutenu ce complot, réussira à entraîner ses alliés dans une guerre contre les Médicis et Florence qui durera deux ans.

Dernière ombre à ce pontificat de 13 ans : en 1478, Sixte IV accorde

Dernière ombre à ce pontificat de 13 ans : en 1478, Sixte IV accorde aux souverains d’Espagne – Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon – l’autorisation de réorganiser les tribunaux de l’Inquisition en Espagne. Et il nomme Tomás de Torquemada le premier Grand Inquisiteur d’Espagne – fonction que celui-ci occupera pendant 15 ans en déployant une détermination implacable et un zèle redoutable. Le nombre des procès qui correspondent à son «règne» s’élève à 100 000 environ; 2 000 personnes furent exécutées. Il y eût donc deux mille morts en quatorze ans en Espagne. Cela nous paraît amplement suffisant pour justifier une terrible réputation et faire d’un tribunal qui aurait dû émaner d’une religion d’Amour un symbole de haine et de cruauté. Guy Testas et Jean Testas, L’Inquisition, p. 75 Au final, l’histoire considère ce pontificat de Sixte IV comme un lamentable échec.

Le pape Sixte IV et le Grand Inquisiteur Tomás de Torquemada

Le pape Sixte IV et le Grand Inquisiteur Tomás de Torquemada

Innocent VIII (1484 à 1492) Avant d’entrer dans les ordres, Giovanni Battista Cybo avait

Innocent VIII (1484 à 1492) Avant d’entrer dans les ordres, Giovanni Battista Cybo avait eu une conduite scandaleuse : on lui attribuait 7 enfants naturels. Il sera d’ailleurs le premier pape à reconnaître ses enfants illégitimes et à organiser pour eux des noces au Vatican même. Protégé du cardinal Giuliano della Rovere (le futur pape Jules II), il fut élu grâce aux manœuvres de ce dernier. Avec ce pape, vénalité, népotisme, faux privilèges, fausses bulles et intrigues sont monnaie courante. Pour se procurer de l’argent, il vend les charges de la Curie. Ayant obtenu de l’aide financière de Laurent de Médicis, il marie son fils illégitime Franceschetto à la fille de Laurent – Maddalena. Puis il élève à la dignité de cardinal le fils de Laurent – Giovanni : or, celui-ci n’a que 13 ans. Il est l’auteur du décret obligeant tous les juifs d’Espagne soit à se convertir au catholicisme soit à quitter l’Espagne. Il approuve la très dure répression menée par l’Inquisition espagnole envers les marranes, ces juifs convertis que l’Église soupçonnait de continuer de pratiquer secrètement le judaïsme.

Alexandre VI (1492 à 1503) Neveu et fils adoptif du pape Calixte III, Rodrigue

Alexandre VI (1492 à 1503) Neveu et fils adoptif du pape Calixte III, Rodrigue Borgia est nommé cardinal par son oncle alors qu’il vient tout juste d’avoir 24 ans. Il ne sera ordonné prêtre que 12 ans plus tard, soit en 1468. En 1470, il fait la connaissance de Vanozza de Catanei et en tombe amoureux. Celle-ci sera sa maîtresse pendant une quinzaine d’années et lui donnera 4 enfants qu’il ne chera d’ailleurs nullement à cacher : Jean, César, Lucrèce et Jofré. Pour sauver quand même quelque peu les apparences, il trouva successivement quatre époux à sa maîtresse. Élu pape à 61 ans, certains soutiennent qu’il avait acheté les votes des cardinaux.

La famille papale Vanozza de Catanei Alexandre VI Jean César Lucrèce Jofré

La famille papale Vanozza de Catanei Alexandre VI Jean César Lucrèce Jofré

Lorsqu’il fut désigné pape, Alexandre VI n’entretenait plus toutefois une aussi forte passion pour

Lorsqu’il fut désigné pape, Alexandre VI n’entretenait plus toutefois une aussi forte passion pour Vanozza de Catanei, bien qu’il conserva toujours, dit-on, une profonde affection pour la mère de ses 4 enfants. Cela s’explique : en 1488 il avait pris une nouvelle maîtresse – Giulia Farnèse. Elle n’avait que 15 ans alors que lui approchait des soixante ans. Et comble d’ironie : l’année qui suivit le début de leur liaison, c’est dans la demeure même du cardinal Borgia qu’eût lieu le mariage entre Giulia et Orso Orsini. Bien sûr, un mariage de convenance uniquement destiné à masquer la réalité. Après qu’il fut monté sur le trône pontifical, Giulia fut considérée comme «la concubine officielle du pape» . Les Romains la désignaient comme la «concubina papae» et la «sponsa Christi – l’épouse du Christ!» . En novembre 1492, Giulia donna naissance à une fille – Laura. Le bébé fut présenté officiellement comme la fille légitime d’Orso Orsini, mais les chroniques de l’époque évoquaient plutôt la ressemblance entre la petite fille et le pape. Évidemment, le pape sut se montrer très généreux envers la famille de sa maîtresse. Ainsi, le frère de Giulia – Alexandre – fut nommé cardinal alors qu’il avait à peine 25 ans; nous en reparlerons plus tard. Et même le mari de Giulia fut récompensé pour sa complaisance et sa contribution au bien-être papal.

 Giulia Farnèse, surnommée «l’épouse du Christ» par les Romains (Peinture de Raphaël)

Giulia Farnèse, surnommée «l’épouse du Christ» par les Romains (Peinture de Raphaël)

Les allégations sur la conduite scandaleuse du pape Alexandre VI et des membres de

Les allégations sur la conduite scandaleuse du pape Alexandre VI et des membres de sa famille sont innombrables. Si certaines sont aujourd’hui considérées comme exactes par les historiens, d’autres doivent être nuancées. En voici quelques exemples: ● Il a nommé son fils aîné Jean capitaine général de l’église, en plus de lui attribuer divers titres de noblesse. ● Il a nommé son fils préféré César protonotaire de la papauté à 7 ans, évêque de Valence à 15 ans et cardinal à 17 ans. ● Il a annulé le premier mariage de sa fille Lucrèce, parce que ce mariage ne lui convenait plus. ● Il a été soupçonné d’entretenir une liaison incestueuse avec sa fille Lucrèce. Si les historiens conservent des doutes à cet égard, en revanche la plupart sont d’opinion qu’il existait bel et bien une telle sorte de relation entre César et sa sœur. ● Il est admis qu’il y eût des orgies au Vatican durant le pontificat d’Alexandre VI. César et Lucrèce en organisèrent une la veille de la Toussaint 1501. Se portant à la défense du Souverain Pontife, certains avancent qu’il quitta les lieux avant que ne débute la débauche collective; mais il est possible d’en douter quand on connaît la très forte libido et la perversité sexuelle de ce pape.

● Le nom de César a été également associé au meurtre de son frère

● Le nom de César a été également associé au meurtre de son frère aîné, Jean. Deux motifs possibles ont été avancés pour son implication dans ce crime survenu en 1497: soit le désir de César de s’accaparer des pouvoirs temporels de son frère, soit la jalousie existant entre les deux frères qui entretenaient l’un et l’autre une liaison avec Donna Sancha d’Aragon (qui n’était nulle autre que l’épouse de leur jeune frère Jofré). Une rumeur s’est aussi répandue que cette jalousie entre les deux frères était liée à la relation incestueuse qu’ils avaient tous deux avec leur sœur Lucrèce. ● En 1498, le pape a accepté la demande de César de résigner son titre de cardinal. Il devenait ainsi le premier cardinal de l’histoire à abandonner cette fonction. ● D’aucuns ont formulé une accusation des plus graves envers le pape. Le diplomate et historien Francesco Guicciardini, qui vécut à la même époque, a affirmé qu’Alexandre VI, qui était bisexuel, avait attiré sournoisement le jeune seigneur Astorre Manfredi de Faenza dans le château Saint-Ange, qu’il l’avait violé puis assassiné. Prise telle quelle, cette allégation est douteuse. En effet le jeune Astorre et son demi-frère Gianevangelista étaient déjà prisonniers de César au château Saint. Ange depuis 1501. Vu le mode de vie de César et sa propension à la violence, il est plus plausible de penser que c’est lui qui fut coupable de ce crime abject. Le 9 juin 1502, on retrouva en effet dans le Tibre les corps d’Astorre et de son demi-frère, une pierre au cou, ainsi que de 2 autres jeunes hommes avec les bras attachés, une jeune femme et plusieurs autres.

Ce pape est fort paradoxal. Alors qu’il évoluait aisément au milieu de la violence,

Ce pape est fort paradoxal. Alors qu’il évoluait aisément au milieu de la violence, des meurtres et de la luxure, on rapporte qu’il manifestait parfois des accès de mysticisme, qu’il était imprégné d’une piété superstitieuse, qu’il était sensible aux présages et qu’il vouait une grande dévotion à la Vierge Marie. Il fut le protecteur des peintres Raphaël et Michel-Ange. Ses manifestations de piété ne l’empêcheront pas de s’en prendre au moine dominicain Savonarole qui, devant ce qui se passait au Vatican, se mit à dénoncer la corruption morale du clergé, le faste et le luxe de la papauté et la dépravation des puissants de l’Église, tout en exhortant à un retour aux préceptes de l’Évangile. En 1498, Alexandre VI excommunie Savonarole, l’accuse d’hérésie, de sédition et d’erreur religieuse et réfère son cas à la Sainte Inquisition. Savonarole peint dans sa cellule en 1498 Girolamo Savonarole sera torturé entre autres par un émissaire spécial du pape et mourra sur le bûcher le 23 mai 1498.

Peinture anonyme de 1498 représentant le bûcher de Savonarole sur la Piazza della Signore,

Peinture anonyme de 1498 représentant le bûcher de Savonarole sur la Piazza della Signore, à Florence

Le moine Savonarole ne fut pas le seul à dénoncer le comportement du pape

Le moine Savonarole ne fut pas le seul à dénoncer le comportement du pape Alexandre VI. Le cardinal della Rovere (futur pape Jules II), qui était un de ses ennemis jurés, fut celui qui l’accusa d’avoir obtenu la tiare par des méthodes douteuses. En 1494, della Rovere, à la tête d’un parti de prélats, tenta de faire déposer ce pape indigne qui scandalisait la chrétienté. Il s’allia avec le roi de France Charles VIII qui menait campagne en Italie et il se préparait même à convoquer un concile pour enquêter sur les agissements du pape. Mais ce dernier, fin stratège, bloqua l’initiative de son cardinal ennemi en promettant le chapeau de cardinal à un ministre français. Alexandre VI mourut le 18 août 1503, une semaine après avoir participé , avec son fils César, à une fête que donnait un cardinal fraîchement nommé. Plusieurs convives furent apparemment pris de violentes douleurs après le repas : César s’en remit, mais pas son père. Avant que sa mort ne soit rendue publique, César fit piller les caisses papales. Le cadavre d’Alexandre VI fut injurié, maltraité et mis au tombeau sans cérémonie. Puis on retourna sa dépouille en Espagne. Même la tombe de sa maîtresse Catanei fut saccagée lors du sac de Rome, en 1527.

Alexandre VI en prière (Pinturiccio)

Alexandre VI en prière (Pinturiccio)

Ce que l’histoire appelle «le troublant épisode des Borgia» révèle jusqu’où l’Église s’était dévalorisée

Ce que l’histoire appelle «le troublant épisode des Borgia» révèle jusqu’où l’Église s’était dévalorisée et à quel point les Souverains Pontifes s’étaient engagés sur des chemins antiévangéliques. Le pontificat d’Alexandre VI laissait un profond malaise dans la chrétienté, malaise qui allait s’amplifier au cours des années à venir. Comment aurait-il pu en être autrement face à tant de vilenies? Il ne se trouve plus aujourd’hui aucun historien, même parmi ceux qui sont les plus fervents défenseurs du catholicisme et de l’institution papale, pour essayer de se porter à la défense du pape Borgia et de sa famille dévoyée. De nos jours, les aristocrates de l’Église – évêques, cardinaux, pape – n’y font guère allusion eux non plus dans leurs textes, discours et homélies où ils sont par ailleurs si prompts à condamner les simples chrétiens pour les fautes qu’ils commettent et à brandir les pires menaces de punition éternelle. Pas davantage n’expliquent-ils pourquoi l’infaillibilité papale qui n’est apparue qu’en 1870 à l’avantage des Souverains Pontifes des XIXe, XXe et XXIe siècles, a fait si cruellement défaut à tant de papes passés.

Fin de la quatrième partie

Fin de la quatrième partie

Documentation Jean-Pierre Moisset, Histoire du catholicisme , Paris, Éditions Flammarion, 2006. Georges Suffert, Tu

Documentation Jean-Pierre Moisset, Histoire du catholicisme , Paris, Éditions Flammarion, 2006. Georges Suffert, Tu es Pierre ~ L’histoire des vingt premiers siècles de l’Église, Paris, Éditions de Fallois, 2000. Daniel Brun, Dictionnaire chronologique des papes , Paris, Éditions Maxi-Livres, 2005. Guy & Jean Testas, L’Inquisition, P. U. F. , coll. Que sais-je? , 1974. Internet (Wikipédia, MSN Encarta et plusieurs autres sites) Illustrations Internet Musique Marin Marais, Prélude de l’Acte troisième , interprété par Montserrat Figueras et Hespèrion XXI ~ Disque «Invocation à la nuit» , direction de Jordi Savall sous la Conception R. Day Mars 2009