Day Crations rflexives Dfilement manuel 1503 Lanne des

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Day Créations réflexives Défilement manuel

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1503 L’année des trois papes. En août, l’infâme et scandaleux Alexandre VI finit par

1503 L’année des trois papes. En août, l’infâme et scandaleux Alexandre VI finit par délivrer l’Église de son existence. En septembre, le conclave lui choisit comme successeur un neveu du défunt pape Pie II; âgé de 64 ans, en mauvaise santé et souffrant de la goutte, celui qui a choisi de s’appeler Pie III en souvenir de cet oncle maternel vénéré meurt moins d’un mois après son élection. Des rumeurs d’empoisonnement circulent, mais sans preuve formelle. Un nouveau conclave doit donc se réunir. Le 1 er novembre , les cardinaux désignent, pour s’asseoir sur le trône de saint Pierre, celui-là même qui avait été l’ennemi juré du pape Borgia : le cardinal Giuliano della Rovere – le neveu du défunt pape Sixte IV.

Les papes indignes (1503 - 1534)

Les papes indignes (1503 - 1534)

Jules II (1503 à 1513) Comme bien de ses prédécesseurs, Giuliano della Rovere avait

Jules II (1503 à 1513) Comme bien de ses prédécesseurs, Giuliano della Rovere avait rapidement gravi les échelons de la hiérarchie ecclésiastique grâce aux faveurs de son oncle, le pape Sixte IV, qui l’avait fait évêque et cardinal à 28 ans. Doté d’un caractère énergique et ambitieux, d’un tempérament irascible et belliqueux, on le surnommait «Jules César II» , «le terrible» ou encore le «pape botté» . Désireux d’asseoir son autorité sur l’Église et le monde, il crée la Garde suisse. Maintes fois, il troquera la soutane pour l’armure et prendra lui-même la tête de ses armées contre César Borgia, Venise et le roi de France Louis XII. Il n’hésitera pas à recourir à l’assassinat pour arriver à ses fins politiques. Par ailleurs, Jules II n’était pas tellement porté sur le mysticisme et le sacré. Cardinal, il était déjà réputé pour sa sensualité et pour ne pas se sentir particulièrement gêné par le vœu de chasteté, lui qui avait engendré trois filles illégitimes, contracté la syphilis et accumulé des richesses considérables.

La Garde suisse pontificale fut officiellement créée le 22 janvier 1506. Lors du sac

La Garde suisse pontificale fut officiellement créée le 22 janvier 1506. Lors du sac de Rome perpétré par les mercenaires de Charles Quint, le 6 mai 1527, 147 moururent et seulement 42 survécurent. Contrairement à la légende, leur uniforme actuel ne fut pas dessiné par Michel-Ange, mais par le commandant de la Garde Jules Repond, en 1914, qui s’inspira des fresques de Raphaël.

Encore aujourd’hui, le nom de Jules II est étroitement associé aux plus grands artistes

Encore aujourd’hui, le nom de Jules II est étroitement associé aux plus grands artistes de l’époque, voire de l’histoire : Bramante, Raphaël, Michel-Ange. Ceux-ci ont reçu du pape le mandat de faire de Rome une cité prestigieuse. Or, de tels travaux requièrent beaucoup d’argent, tout comme le grand train de vie et les cérémonies fastueuses qui prennent place à la cour pontificale. Jules II décide donc d’accorder une indulgence plénière à tous ceux qui, après s’être confessés et avoir communié, feront une offrande pour la construction de la nouvelle Basilique Saint-Pierre dont il a posé la première pierre en 1505. Le pape spécule ainsi sur cette peur de l’au-delà que l’Église catholique n’a jamais manqué de brandir, tout au long de son histoire, auprès des croyants. L’argent versé au Saint-Siège permet donc aux donataires d’abréger le temps qu’ils auraient autrement passé au purgatoire. De passage à Rome, un moine allemand est particulièrement choqué par le relâchement moral du clergé dont il est témoin et par cette pratique des indulgences qui serait supposée permettre aux gens fortunés et généreux d’arriver plus vite au ciel. Ce moine augustin s’appelle Luther et la querelle des indulgences qui va modifier à jamais le visage de l’Église n’est pas très loin. Jules II, qui meurt à 70 ans, sera le premier Souverain Pontife de l’histoire à se laisser pousser une longue barbe. Il voulait ainsi se donner un aspect vénérable.

Le tombeau de Jules II dans l’église Saint-Pierre-aux-Liens (Rome). Une œuvre de Michel-Ange

Le tombeau de Jules II dans l’église Saint-Pierre-aux-Liens (Rome). Une œuvre de Michel-Ange

Le célèbre «Moïse» de Michel-Ange, pièce maîtresse du tombeau de Jules II

Le célèbre «Moïse» de Michel-Ange, pièce maîtresse du tombeau de Jules II

Léon X (1513 à 1521) Deuxième fils de Laurent de Médicis, dit le Magnifique,

Léon X (1513 à 1521) Deuxième fils de Laurent de Médicis, dit le Magnifique, Jean avait été destiné par ses parents à une carrière ecclésiastique dès sa naissance. L’influence et la richesse de sa famille allaient faciliter son ascension dans les hautes sphères de l’Église. Ainsi, il reçut la tonsure alors qu’il n’avait que 6 ans. À 7 ans, il fut nommé protonotaire apostolique par Sixte IV. À 11 ans, il reçut en commende la célèbre abbaye du Mont-Cassin. À 13 ans, le pape Innocent VIII le fit cardinal. Il n’avait donc que 16 ans lorsqu’il participa au conclave qui allait élire l’infâme pape Alexandre VI – élection à laquelle le jeune prince de l’Église était opposé. La «vocation ecclésiastique» lui ayant été en quelque sorte imposée par sa famille, on ne s’étonnera guère qu’il eut plusieurs maîtresses et plusieurs enfants illégitimes.

Léon X fut donc élu pape en mars 1513, quelques semaines après la mort

Léon X fut donc élu pape en mars 1513, quelques semaines après la mort de Jules II. Homme faste, il débuta son règne par une série de grandes fêtes qui eurent pour résultat de dilapider l’argent amassé par son prédécesseur dans la cagnotte papale. Il opta donc à son tour pour la création et la vente de charges ecclésiastiques afin de renflouer les coffres vides et de poursuivre les grands travaux amorcés sous le pontificat précédent. Il fit également prêcher dans toute la chrétienté de nouvelles indulgences dont les bénéfices devaient permettre l’achèvement de la Basilique Saint. Pierre. Sous l’égide de Luther, cette affaire des indulgences va d’abord provoquer une tempête en Allemagne. Le tout aboutira à l’excommunication de Luther par Léon X, le 3 janvier 1521. Mais déjà il est trop tard : la Réforme va diviser à jamais la chrétienté alors que vont graduellement apparaître de nouvelles Églises issues du christianisme: luthéranisme, calvinisme, anglicanisme, protestantisme… On prête enfin à Léon X un propos blasphématoire qu’il aurait tenu au cardinal Pietro Bembo – propos qu’aucun Souverain Pontife n’avait jamais osé tenir : «On sait de temps immémorial combien cette fable du Christ nous a été profitable. »

Léon X en compagnie [à gauche] de son cousin le cardinal Jules de Médicis

Léon X en compagnie [à gauche] de son cousin le cardinal Jules de Médicis (futur pape Clément VII) et [à droite] du cardinal Luigi de Rossi. (Tableau de Raphaël, 1518)

Martin Luther brûlant la bulle papale Exsurge Domine condamnant ses écrits

Martin Luther brûlant la bulle papale Exsurge Domine condamnant ses écrits

Tombeau de Léon X dans l’église Santa-Maria-Sopra. Minerva (Rome)

Tombeau de Léon X dans l’église Santa-Maria-Sopra. Minerva (Rome)

Clément VII (1523 à 1534) Jules de Médicis naquit exactement un mois après l’assassinat

Clément VII (1523 à 1534) Jules de Médicis naquit exactement un mois après l’assassinat de son père Julien dans la cathédrale de Florence en 1478. On se souviendra que le pape Sixte IV n’était pas étranger à cet épisode connu comme la «conjuration des Pazzi» . Jules était le fils bâtard que Julien avait eu avec sa maîtresse Fioretta Gorini. Il avait été élevé par son oncle Laurent le Magnifique. Il se trouvait donc le cousin du pape Léon X qui le nomma cardinal en 1513. Décrit comme cultivé, travailleur et protecteur des artistes, son élection à la papauté fut bien accueillie; on lui reprochera en revanche d’être indécis et influençable. Il sera contraint de transiger avec trois souverains puissants et peu commodes : Charles Quint (Espagne), François Ier (France) et Henri VIII (Angleterre).

On lui attribue un fils – Alexandre – qu’il fit nommer duc de Florence.

On lui attribue un fils – Alexandre – qu’il fit nommer duc de Florence. Mais les avis divergent relativement à la réelle paternité de cet enfant à la vie criminelle et débauchée et qui finit assassiné par un de ses cousins qui était en même temps son compagnon de débauche. Alexandre de Médicis, fils «présumé» du pape Clément VII

Alors que ce pape vogue d’une alliance à l’autre entre Charles Quint et François

Alors que ce pape vogue d’une alliance à l’autre entre Charles Quint et François I er, les mercenaires de Charles Quint finiront par se livrer au sac de Rome en 1527 et à l’emprisonner au château Saint-Ange pendant sept mois.

Château Saint-Ange, Rome

Château Saint-Ange, Rome

Salle de bain, dite «Salle de bain de Clément VII» , au château Saint-Ange

Salle de bain, dite «Salle de bain de Clément VII» , au château Saint-Ange

Un an avant sa mort, le pape sera confronté au souverain d’Angleterre Henri VIII.

Un an avant sa mort, le pape sera confronté au souverain d’Angleterre Henri VIII. Celui-ci lui réclame l’annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon, qui n’a pu lui donner d’héritier mâle, afin de pouvoir épouser Anne Boleyn. Le pape étant allié à l’empereur Charles Quint, dont Catherine d’Aragon est la tante, il peut difficilement accéder à la requête du souverain anglais. D’autant plus qu’il avait déjà été le précepteur de Charles Quint. Ce refus de Rome va aboutir à la rupture entre le pape et ce roi à qui Rome avait pourtant décerné jadis le titre de «Défenseur de la foi» . Excommunié le 11 juillet 1533, Henri VIII et ses successeurs seront désormais les chefs suprêmes de l’Église d’Angleterre.

Clément VII et l’empereur Charles Quint

Clément VII et l’empereur Charles Quint

Couronnement de l’empereur Charles Quint par le pape Clément VII (1530)

Couronnement de l’empereur Charles Quint par le pape Clément VII (1530)

Portrait de Clément VII par Sebastiano del Piombo, 1531

Portrait de Clément VII par Sebastiano del Piombo, 1531

Clément VII bénissant le mariage de sa petite-nièce Catherine de Médicis avec Henri II,

Clément VII bénissant le mariage de sa petite-nièce Catherine de Médicis avec Henri II, le fils du roi de France François Ier (1533)

Autre portrait de Clément VII par Giuliano Bugiardini

Autre portrait de Clément VII par Giuliano Bugiardini

Clément VII n’a pas sombré dans une indignité comparable à celle de plusieurs de

Clément VII n’a pas sombré dans une indignité comparable à celle de plusieurs de ses prédécesseurs. Juste avant lui, l’éphémère pape Adrien VI (1522 -1523) avait vu l’urgent besoin d’une réponse doctrinale au protestantisme et d’une réforme disciplinaire de la hiérarchie cléricale. Or, arrivé à la tête de l’Église catholique, Clément VII ne prit pas d’initiative à cet égard. De ses alliances et mésalliances avec les souverains de l’époque résultèrent plutôt son emprisonnement temporaire et le sac de Rome mais – plus grave – son incapacité à enrayer l’expansion du protestantisme en Europe du Nord. Selon plusieurs, il aurait été davantage soucieux de l’avenir des Médicis que de celui de l’Église. Il meurt le 25 septembre 1534 après avoir consommé, dit-on, des champignons empoisonnés. Quelques semaines auparavant un marin français du nom de Jacques Cartier avait planté une croix sur un territoire qui allait s’appeler Canada.

Fin de la cinquième partie

Fin de la cinquième partie

Documentation Jean-Pierre Moisset, Histoire du catholicisme , Paris, Éditions Flammarion, 2006. Georges Suffert, Tu

Documentation Jean-Pierre Moisset, Histoire du catholicisme , Paris, Éditions Flammarion, 2006. Georges Suffert, Tu es Pierre ~ L’histoire des vingt premiers siècles de l’Église, Paris, Éditions de Fallois, 2000. Daniel Brun, Dictionnaire chronologique des papes , Paris, Éditions Maxi-Livres, 2005. Gerald Messadié, Histoire générale de l’antisémitisme , Paris, Éditions J. C. Lattès, 1999. Wikipédia, Site officiel du Saint-Siège et plusieurs autres sites Internet Illustrations Internet Musique Johann Pachelbel, «Toccata en ut majeur» , interprété par Werner Jacob à l’orgue Johann-Andreas Silbermann de l’église Meissenheim (France) Conception R. Day Avril 2009