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Day Créations réflexives Défilement manuel

Au même titre que les grands penseurs, les philosophes et les sociologues, les journalistes et chroniqueurs de qualité peuvent contribuer à nourrir notre réflexion sur les événements qui se produisent dans nos sociétés. Voici, glanées au hasard et au fil du temps dans le quotidien «La Presse» , quelques-unes des réflexions des éditorialistes, chroniqueurs et journalistes contribuant à ce journal montréalais. R. Day

Réflexions journalistiques

Si Tiger Woods a empoché un milliard de dollars depuis le début de sa carrière, ce n’est pas seulement parce qu’il est capable de mettre la balle dans le trou, c’est parce qu’il est un modèle. Tiger Woods est un modèle de vie pour n’importe qui. Talent, travail, perfection. Et des n’importe qui, il y en a beaucoup. C’est comme ça qu’il a fait fortune. En incarnant ces valeurs. Voilà pourquoi les infidélités de Tiger le font basculer de son piédestal. Il peut encore jouer au golf, mais il ne peut plus être un modèle. Stéphane Laporte (La Presse, 20 février 2010)

Si les citoyens québécois n’aiment pas les campagnes électorales, c’est sans doute parce qu’ils apprécient si peu les politiciens qu’ils préfèrent ne pas trop les voir. André Pratte (La Presse, 29 octobre 2008)

Les gens ne sont jamais plus beaux que dans le dépassement. Marc Cassivi (La Presse)

Encore aujourd’hui, le religieux semble répondre à un besoin fondamental de l’Homme. Des milliards d’êtres humains, de toutes origines, de tous âges, de tous métiers, trouvent un sens à leur vie dans le spirituel. André Pratte (La Presse, 26 décembre 2009)

Mario Dumont * est en quelque sorte à la politique ce que Jacques Villeneuve est à la course automobile. Un départ fulgurant, un potentiel énorme, de grands espoirs, mais une trajectoire en forme de courbe descendante. Alain Dubuc (La Presse, 9 décembre 2008) * Mario Dumont a été le dirigeant de l’Action démocratique du Québec de 1994 à 2009 et chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale du Québec en 2007 -2008.

Au total, les années Bush sont des années perdues. Perdues pour les citoyens du monde. Perdues pour les Américains eux-mêmes, qui sont probablement les pires victimes du président qu’à deux reprises, ils ont élu. Mario Roy (La Presse, 8 janvier 2009)

Dans une société du chacun-poursoi, les principes semblent parfois compter pour bien peu de choses. Marc Cassivi (La Presse, 9 janvier 2009)

Les terroristes dernières décennies n’ont pas été des ados norvégiens, des membres de l’Église presbytérienne ou des vieilles dames bretonnes. Sauf de rares exceptions, tous les attentats et toutes les tentatives d’attentats ont été commis par des hommes de moins de 40 ans qui étaient des intégristes musulmans. Lysiane Gagnon (La Presse, 7 janvier 2010)

S’il y a une chose que nous apprend le livre de Monique Lépine *, c’est que la détresse psychologique d’un enfant ne fait pas toujours beaucoup de bruit. Mais pas entendue, pas reconnue et pas soignée, cette détresse devient une maladie qui fait de terribles dégâts et détruit des vies. Nathalie Petrowski (La Presse, 29 octobre 2008) * Monique Lépine est la mère de Marc Lépine, qui a assassiné quatorze jeunes femmes à l’École polytechnique de Montréal en décembre 1989.

On utilise l’histoire sans la connaître. On la triture pour lui faire dire ce qui nous convient. On la dépose comme pièce à conviction dans des procès truqués. Mario Roy (La Presse, 12 septembre 2009)

La mémoire des pires tragédies subit aussi la mémoire du temps. Mario Roy (La Presse, 1 er décembre 2008)

Qu’un intellectuel aussi brillant que Tariq Ramadan, professeur à Oxford de surcroît, préfère demander un moratoire sur la lapidation des femmes, plutôt que de s’opposer violemment à sa pratique, a de quoi inquiéter. Nathalie Petrowski (La Presse, 14 novembre 2009)

Les artistes jouissent de facto d’une immunité morale quasi totale : la société tolère chez eux des comportements qu’elle n’accepterait de personne d’autre. Un artiste peut fonder pendant des décennies son personnage public sur la grossièreté, la mauvaise foi, l’invective, l’injure, la calomnie et la haine sans récolter autre chose que l’admiration obséquieuse de la galerie. Mario Roy (La Presse, 30 septembre 2009)

Les politiciens ont toujours été des acteurs. Autrefois, le parlement et les tribunes électorales étaient leurs seules scènes; la politique était théâtre. Aujourd’hui, la politique est cinéma et «réalité show» . Parce qu’il y a des caméras partout, hommes et femmes politiques jouent constamment un rôle. Et parce que les émissions de divertissement sont beaucoup plus regardées que celles d’affaires publiques, ils vont là où l’auditoire se trouve. André Pratte (La Presse, 8 janvier 2008)

Même dans les pays les plus scrupuleusement démocratiques, de redoutables efforts sont déployés pour faire taire les autres. Ou, à tout le moins, encadrer de façon toujours plus serrée la parole d’autrui. Mario Roy (La Presse, 13 avril 2008)

Il y a peut-être de bonnes raisons pour que l’on cesse d’ennuyer le cinéaste Roman Polanski avec l’agression sexuelle qu’il a commise à l’endroit d’une adolescente… Mais il y aurait aussi une très mauvaise raison de tourner la page. Et ce serait l’ «immunité artistique» . C’està-dire une sorte de passeport diplomatique destinée exclusivement aux artistes. Mario Roy (La Presse, 30 septembre 2009)

L’histoire mondiale contemporaine est une terra incognita pour la majorité des jeunes et, en même temps, une des plus essentielles connaissances qu’il faudrait leur transmettre. […] Ce n’est pas vrai que tout est relatif, pas vrai que tout se vaut. […] S’il y eut dans l’histoire une seule guerre juste, c’est bien celle-là. Car, entre 1939 et 1945, une des deux coalitions – ce n’est pas celle des Alliés – a, dans l’absolu, poussé l’humanité vers le mal et il était moral de la combattre. Mario Roy (La Presse, 14 novembre 2009)

Que, dans la plupart des sociétés et la plupart du temps, la plupart des gens demeurent presque sains d’esprit, à peu près rationnels, raisonnablement optimistes, pas trop malheureux, est un phénomène qui tient de l’exploit! Surtout compte tenu des délires intellectuels et moraux au moyen desquels on tente sans relâche de les priver de sérénité, de bon sens, d’espoir et de joie… Mario Roy (La Presse, 31 décembre 2009)

Non mais, c’est quoi cette lubie d’exiger des excuses publiques à tout bout de champ? C’est quoi cette manie de se hérisser comme un porcépic dès quelqu’un, quelque part, oublie de faire notre éloge et se permet quelques flèches acérées ou quelques balles perdues à notre endroit? Le Québec serait-il atteint d’excusite aiguë, ce syndrome généralement répandu chez les peuples frileux pour qui la parole publique doit nécessairement être une cassette pré enregistrée ou un message publicitaire complaisant? Nathalie Petrowski (La Presse, 22 novembre 2008)

En tant que soldat canadien, vous défendez qui [en Afghanistan]? Vous défendez un régime qui avalise des lois permettant à certains Afghans de violer leurs épouses. Un régime qui cautionne des tribunaux sortis tout droit du Moyen ge, qui envoie des journalistes en prison pour avoir «offensé» l’islam. Donc, si je résume… Le soldat canadien se fait cibler par des islamistes purs et durs. Et il défend des islamistes light. C’est comme avoir le choix entre le cancer et le choléra, finalement. Patrick Lagacé (La Presse, 2 avril 2009)

Après sa mort, on a exposé le cœur du frère André parce qu’il était un homme de cœur. Après sa mort, je me demande quel organe de saint Tiger Woods on exposera. Son putter? Stéphane Laporte (La Presse, 20 février 2010)

Réflexions journalistiques La Presse Illustrations R. Day, «Orchidexpo 2009 » ~ Exposition internationale d’orchidées de Montréal (mars 2009) Musique Quintin Gutierrez, «Melodia Triste» Conception R. Day Avril 2010