INTERACTIONS VIH ET PATHOLOGIES TROPICALES DIU de prise

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INTERACTIONS VIH ET PATHOLOGIES TROPICALES DIU de prise en charge multidisciplinaire des personnes vivant

INTERACTIONS VIH ET PATHOLOGIES TROPICALES DIU de prise en charge multidisciplinaire des personnes vivant avec le VIH/Sida dans la région des Grands Lacs Pr Matthieu Revest CHU et Université Rennes 5 novembre 2019

Objectifs (1) • Connaître l’impact du VIH sur le paludisme: • particulièrement chez la

Objectifs (1) • Connaître l’impact du VIH sur le paludisme: • particulièrement chez la femme enceinte • Connaître l’impact du paludisme sur le VIH • Connaître les interactions entre ARV et antipaludiques

Objectifs (2) • Connaître les interactions entre le VIH et les autres parasitoses: •

Objectifs (2) • Connaître les interactions entre le VIH et les autres parasitoses: • autres protozooses: • Leishmaniose • Maladie de Chagas • Trypanosomose africaine • helminthoses : • Schistosomoses • Strongyloïdose • Filarioses …

INTERACTIONS VIH ET PALUDISME

INTERACTIONS VIH ET PALUDISME

Epidémiologie VIH et paludisme • VIH HIV prevalence • PALUDISME OMS 2015 Confirmed cases

Epidémiologie VIH et paludisme • VIH HIV prevalence • PALUDISME OMS 2015 Confirmed cases of malaria, 2015 (per 1, 000 at-risk people) UNAIDS 2016 36, 7 millions de personnes infectées Afrique sub-saharienne : 13, 8 millions 214 millions de cas et 438 000 décès Afrique sub-saharienne : 90 % des cas et 92 % des décès

Immunité anti-palustre • Réponse immunitaire complexe humorale ++ et cellulaire • 2 faciès de

Immunité anti-palustre • Réponse immunitaire complexe humorale ++ et cellulaire • 2 faciès de transmission : Paludisme stable • ENDEMIQUE • Prémunition • Fragile et difficile à acquérir • Portage asymptomatique • Clairance parasitaire Paludisme instable • EPIDEMIQUE • Pas de prémunition • Morbi-mortalité

A. IMPACT DU VIH SUR LE PALUDISME • Une des premières causes de morbi-mortalité

A. IMPACT DU VIH SUR LE PALUDISME • Une des premières causes de morbi-mortalité du sujet VIH : TB, infections bactériennes, paludisme Seyler, Antivir Ther 2003; Holmes, CID 2003 • CD 4 vs Plasmodium = rôle clé des CD 4 dans la réponse contre la paludisme • Populations à risque : • Adultes avec peu de CD 4 • Femmes enceintes • Enfants

French, Ouganda Rural, hyper-endémique, prospectif, 1990’ • 835 Pv. VIH suivis régulièrement • Taux

French, Ouganda Rural, hyper-endémique, prospectif, 1990’ • 835 Pv. VIH suivis régulièrement • Taux d’incidence du paludisme à P. falciparum: • >500 T 4 : 57/1000 PA • 200 -499 T 4 : 93/1000 PA • <200 T 4 : 140/1000 PA p < 0. 001

Grimwade, Kwa. Zulu-Natal, Afrique du Sud 2004 Paludisme instable, forte prévalence du VIH

Grimwade, Kwa. Zulu-Natal, Afrique du Sud 2004 Paludisme instable, forte prévalence du VIH

1 - Effet sur la parasitémie • Parasitémie : Plus fréquente Plus élevée Inversement

1 - Effet sur la parasitémie • Parasitémie : Plus fréquente Plus élevée Inversement corrélée au taux de CD 4

2 - Des accès palustres plus fréquents et plus graves • Accès cliniques :

2 - Des accès palustres plus fréquents et plus graves • Accès cliniques : Plus sévères Plus fréquents Effet réversible sous traitement ARV

4 - Intérêt de la prophylaxie par cotrimoxazole • CTX quotidien (CTX = cotrimoxazole)

4 - Intérêt de la prophylaxie par cotrimoxazole • CTX quotidien (CTX = cotrimoxazole) ↓ fréquence des épisodes fébriles Mermin Lancet 2006 (Ouganda) ↓ de 70 % du nbre d’accès palustres si seul (= sans ARV) Mermin Lancet 2004 (Uganda)  ↓ de 95% du nbre d’accès palustres si CMX + ARV + moustiquaires Mermin Lancet 2000 • Efficacité même dans les zones de forte résistance aux anti-folates Guidelines OMS : « Dans les situations où le paludisme et/ou les infections bactériennes graves sont fréquentes, la prophylaxie par le CTX devrait être instituée indépendamment de la numération des CD 4 ou du stade OMS. »

Essai COSTOP, Ouganda • Adultes, stables sous ARV et CTX, CD 4 ≥ 250/mm

Essai COSTOP, Ouganda • Adultes, stables sous ARV et CTX, CD 4 ≥ 250/mm 3 • Randomisés (1 : 1) : poursuite du CTX vs stop CTX (placebo) • 2180 participants, médiane de suivi 2, 5 ans • 3, 5 fois plus d’accès palustres dans le groupe placebo, et 6, 5 fois plus d’accès graves • Mais une différence qui s’atténue avec le temps confirmation du rôle protecteur du CTX mais intérêt d’identifier des sous-groupes de patients qui pourraient arrêter le CTX sans risque? Kasyrie AIDS 2016

5 - Impact des ARV • ↓ fréquence des accès palustres Mermin Lancet 2006

5 - Impact des ARV • ↓ fréquence des accès palustres Mermin Lancet 2006 • IP = inhibiteurs de protéases (lopinavir, saquinavir, indinavir, ritonavir, and atazanavir) : inhibent la prolifération de P. falciparum in vitro Skinner-Adams, J Infect Dis 2004

IP et palu : sous-analyse de COSTOP (AIDS 2017) • Trithérapie incluant un IP

IP et palu : sous-analyse de COSTOP (AIDS 2017) • Trithérapie incluant un IP = incidence plus basse d’accès palustres (vs 3 NRTI et NRTI + NNRTI). • Effet non modifié par l’utilisation de CTX, ni par le niveau de CD 4. AIDS 2017, 31: 577– 582

6 - Interactions ARV et anti-paludiques • Quinine : interaction avec IP mais études

6 - Interactions ARV et anti-paludiques • Quinine : interaction avec IP mais études contradictoires; pas d’adaptation de doses • Artémether + luméfantrine • EFV (> NVP) luméfantrine artemether & dihydroartemisinine => Attention plus de risque d’échec • LPV/r luméfantrine (par inhibition du CYP 3 A 4) artemether & dihydroartemisinine inchangée = mais pas de contre-indication à associer LPV/r et artemether-lumefantrine (http: //www. hiv-druginteractions. org) JAIDS 2009; 51: 424 JAC 2012; 67: 2213

Interactions ARV et anti-paludiques • Artésunate – Amodiaquine (AS-AQ): • Attention potentialisation des toxicités

Interactions ARV et anti-paludiques • Artésunate – Amodiaquine (AS-AQ): • Attention potentialisation des toxicités • • EFV + AS-AQ = ↗ Hépatotoxicité (inhibition du CYP 2 C 8) AZT + AS-AQ = ↗ Neutropénie • NVP : peu de données, ↓ amodiaquine et son métabolite

Traitement de l’accès palustre non grave • Guidelines for the treatment of malaria, 3

Traitement de l’accès palustre non grave • Guidelines for the treatment of malaria, 3 rd edition (OMS 2015):

Burundi : AS+AQ… Quand la théorie se confronte aux réalités du terrain

Burundi : AS+AQ… Quand la théorie se confronte aux réalités du terrain

B. IMPACT DU PALUDISME SUR LE VIH activation ++ des CD 4 ↑ cytokines

B. IMPACT DU PALUDISME SUR LE VIH activation ++ des CD 4 ↑ cytokines pro-inflammatoires (IL-6, TNFα): effet délétère possible 1 - Effet sur la charge virale: augmentation transitoire de la réplication virale (jusqu’à 4 semaines après le traitement anti-palustre) • Rôle dans la transmission mère-enfant du VIH ? • Augmentation de la transmission du VIH en population générale? Impact sur la progression VIH ? Hoffman, AIDS 1999; Freitag, J Infect Dis 2001; Kublin, Lancet 2005

IMPACT DU PALUDISME SUR LE VIH 2 - Effet sur les CD 4 diminution

IMPACT DU PALUDISME SUR LE VIH 2 - Effet sur les CD 4 diminution transitoire des CD 4 • Impact sur la progression VIH ? • Impact sur la mortalité ? 3 - Un piège à éviter! Risque de faux positifs des sérologies VIH Watt CID 2000

C. PALUDISME ET VIH PENDANT LA GROSSESSE 1 - Chez la mère: • Parasitémie

C. PALUDISME ET VIH PENDANT LA GROSSESSE 1 - Chez la mère: • Parasitémie : - Plus fréquente - Plus élevée : sang / placenta / cordon Bloland, AIDS 1995; Steketee, AJTMH 1996; Verhoeff TMIH 1999 • Manifestations cliniques du paludisme : - Moins de formes asymptomatiques - Plus de formes sévères Van Eijk, AIDS 2003

Chez la mère • Le traitement présomptif intermittent moins efficace? → SP : ↑

Chez la mère • Le traitement présomptif intermittent moins efficace? → SP : ↑ nombre de prises ? : 3 voire mensuelle ? → quelle molécule ? : fansidar, méfloquine, dérivés artémisinine? Verhoeff, Trop Med Int Health 1999

Chez la mère • ↑ Anémie gravidique Van Eijk, Am J Trop Med Hyg

Chez la mère • ↑ Anémie gravidique Van Eijk, Am J Trop Med Hyg 2001 • Charge virale : - ↑ dans le sang jusqu'à 7 mois en postpartum - ↑ sur placenta (liée à la parasitémie placentaire) Kapiga, J Acquir Immune Defic Syndr 2002; Mwapasa, AIDS 2004

2 - Chez l’enfant • • Retard de croissance intra-utérin (RCIU) Petit poids de

2 - Chez l’enfant • • Retard de croissance intra-utérin (RCIU) Petit poids de naissance Prématurité Mortalité post néonatale Bloland, AIDS 1995; Ayisi AIDS 2003; ter Kuile, AJTMH 2004 • ↑ Transmission verticale du VIH : données discordantes • Parasitémie faible⇒ activation immunitaire ⇒ protecteur ? • Parasitémie élevée⇒ altération barrière HP ⇒ délétère ? Ayisi, Emerg Infect Dis 2004 ; Meshnick JID 2006 • ↑ Risque transmission VIH transfusionnel Greenberg, JAMA 1998

3 - Prophylaxie pendant la grossesse • Recommandations actuelles : • CTX 1 fois

3 - Prophylaxie pendant la grossesse • Recommandations actuelles : • CTX 1 fois par jour • OU : TPI avec sulfadoxine-pyrimethamine (Traitement Présomptif Intermittent) • JAMAIS les 2 en même temps!! risque cumulé d’allergie

VIH <=> paludisme en résumé D. Schrumpf, Rev Med Suisse 2015

VIH <=> paludisme en résumé D. Schrumpf, Rev Med Suisse 2015

Palu & VIH : Take home message • Interactions dans les 2 sens •

Palu & VIH : Take home message • Interactions dans les 2 sens • Risque ↗ mortalité par paludisme : • Surtout si paludisme instable/sujets non immuns • Risque ↗ accès palustres • Surtout si paludisme endémique • Dangers majeurs : CD 4 bas, Femmes enceintes, Enfants • Pièges : zones à basse transmission, villes • Importance de la prévention +++ • Moustiquaires imprégnées +++ • Cotrimoxazole + ARV • TDR palu si fièvre chez VIH + ! • Attention aux interactions anti-paludiques / ARV

Palu & VIH : Take home message (2) • Influence délétère sur la grossesse

Palu & VIH : Take home message (2) • Influence délétère sur la grossesse : mère / fœtus / nouveau-né • Grossesse VIH+, CAT en pratique : • MII + traitement ACT précoce • Si déjà sous CTX : pas de traitement présomptif intermittent (TPI) • Sinon : CTX > TPI mensuel (Kapito-Tembo, 2011)

AUTRES PROTOZOOSES ET VIH

AUTRES PROTOZOOSES ET VIH

Leishmaniose • 2ème protozoose IO après toxo • L infantum ++ – L donovani

Leishmaniose • 2ème protozoose IO après toxo • L infantum ++ – L donovani (Asie SE), L chagasi (Am sud) – Leishmanies à tropisme cutané • < 200 CD 4 ++ • Impact surtout sur L viscérale (LV) mais – Dissémination cutanée ds LV et viscérale ds LC • Primo infection ou réactivation (IO au sens strict) • Y penser quand T° au lg cours si séjour en zone d’endémie même ancien

Leishmaniose (2) • Tableau clinique idem immuno compétent (T° + hépatosplénomégalie + pancytopénie +

Leishmaniose (2) • Tableau clinique idem immuno compétent (T° + hépatosplénomégalie + pancytopénie + AEG) • Tableaux atypiques - Clinique : atteinte peau et (presque) tous les organes décrits : poumon, GI, sérites - Récidives fréquentes : intérêt prophylaxie secondaire - Parasitologie : - « septicémie » (> 50% / rare c/° IC) - sérologie négative (50%)

Leishmaniose (3) • Diagnostic – Idem immunocompétents (sauf sérologie) – Culture + : 55

Leishmaniose (3) • Diagnostic – Idem immunocompétents (sauf sérologie) – Culture + : 55 à 88% – PCR + : 82 à 98% – Intérêt hémoconcentration • TTT – Efficacité très liée à immunité => TTT standard moins efficace (40= 65%) + rechutes++ – Pentamidine / ampho B & ampho B liposomal • miltéfosine ? – Prophylaxie II indispensable tant que ID persiste • seuil d’arrêt ?

Maladie de Chagas

Maladie de Chagas

Trypanosomose africaine

Trypanosomose africaine

Autres protozooses

Autres protozooses

SCHISTOSOMOSE ET VIH

SCHISTOSOMOSE ET VIH

Downs 2012 • lac Victoria, région rurale de Tanzanie, région hyperendémie Schistosomose à S.

Downs 2012 • lac Victoria, région rurale de Tanzanie, région hyperendémie Schistosomose à S. mansoni • 345 femmes, 1 femme sur 2 atteinte de schistosomose, 6% VIH+

Ndeffo Mbah 2013 • Analyse de données épidémiologiques de 43 pays Afrique subsaharienne •

Ndeffo Mbah 2013 • Analyse de données épidémiologiques de 43 pays Afrique subsaharienne • Prévalence moyenne de S. haematobium de 22. 4% Prévalence moyenne VIH de 6. 21% • Analyse multivariée: chaque infection à S. haematobium pour 100 individus est associée à une augmentation relative de 2. 9% du VIH (95% CI: 0. 2 -5. 8%)

Ndeffo Mbah 2013 • L’infection à S. haematobium : associée à l’infection VIH en

Ndeffo Mbah 2013 • L’infection à S. haematobium : associée à l’infection VIH en Afrique subsaharienne. • S. haematobium et VIH : rencontrées dans des populations migrantes, de voyageurs , en milieu périrubain. • Exode rural: explique la corrélation entre l’infection à S. haematobium et infection VIH ?

Mazigo 1785 adultes, villages de pêcheurs tanzaniens, analyse des œufs de schistosome dans les

Mazigo 1785 adultes, villages de pêcheurs tanzaniens, analyse des œufs de schistosome dans les selles et statut VIH (+CD 4 si positif) • 854 adultes infectés par S. mansoni (47. 85%) • Nombre moyen d’œufs dans les selles (intensité de l’infection): 183œufs par gramme de selle • 125 sujets infectés par le VIH-1 (6. 29%) --> 40% d’entre eux (n=50) co-infectés avec S. mansoni. • Résultats: pas d’influence du VIH sur la probabilité et l’intensité de l’infection à Shistosoma Nécessité de mieux comprendre cette relation

AUTRES HELMINTHOSES ET VIH

AUTRES HELMINTHOSES ET VIH

Adeleke Afrique du Sud, Oct-Dec 2013 • 231 adultes VIH+, âge moyen 35 ans,

Adeleke Afrique du Sud, Oct-Dec 2013 • 231 adultes VIH+, âge moyen 35 ans, détection helminthes selles • Taux de CD 4 moyen de 348 /mm 3 - Charge virale moyenne de 4. 8 log 10 copies/m. L. • Prévalence helminthes au niveau intestinal: 24. 7% -à Ascaris lumbricoides espèce la plus fréquemment identifiée (42. 1%) • Association significative entre taux de CD 4 bas <200/mm 3 et infection à helminthes (p = 0. 05). forte prévalence d’infections à helminthes dans cette population de sujets VIH+ dépistage et traitement helminthoses chez tous les sujets VIH particulièrement chez les plus immunodéprimés (CD 4<200/mm 3).

Janssen 2015 408 patients VIH+, Gabon, naifs ARV ou exposés >3 mois ARV, bilan

Janssen 2015 408 patients VIH+, Gabon, naifs ARV ou exposés >3 mois ARV, bilan parasitaire pour helminthose

Anguillulose et VIH-IRIS • Anguillulose: une des helminthoses les plus fréquentes • Liée à

Anguillulose et VIH-IRIS • Anguillulose: une des helminthoses les plus fréquentes • Liée à un vers rond: Strongyloides stercoralis • Chez le sujet immunodéprimé risque d’anguillulose disséminée (ou syndrome hyperinfection), peu fréquent chez le sujet VIH. => emballement avec prolifération des larves dans tout l’organisme => syndrome abdominal aigu, manifestations neurologiques et pulmonaires • Quelques cas décrits cependant dans la littérature de syndrome de reconstitution immune et anguillulose chez le sujet VIH avec IRIS dans les semaines qui suivent le début des ARV (Bar-Yoseph & al)

Autres parasitoses & VIH : take home message

Autres parasitoses & VIH : take home message

Take home message (2)

Take home message (2)