LA MEDITERRANEE DES CROISADES Constantinople ville la position

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LA MEDITERRANEE DES CROISADES Constantinople, ville à la position stratégique entre Orient et Occident

LA MEDITERRANEE DES CROISADES Constantinople, ville à la position stratégique entre Orient et Occident

Le lourd héritage des croisades. Jacques Le Goff (1924 -2014), spécialistes d’anthropologie médiévale et

Le lourd héritage des croisades. Jacques Le Goff (1924 -2014), spécialistes d’anthropologie médiévale et d’histoire des mentalités, La Civilisation de l’Occident médiéval, Arthaud, 1984 � "Sans doute la croisade a paru aux chevaliers et aux paysans du XIe siècle un exutoire au trop-plein occidental, et le désir de terres, de richesses, de fiefs outre-mer a été un appât primordial. Mais les croisades, avant même de se solder par un échec complet, n’ont pas résolu la soif de terre des Occidentaux, et ceux-ci ont dû rapidement cher en Europe, et d’abord dans l’essor agricole, la solution que le mirage ultramarin ne leur avait pas apportée. (. . . ) � Les croisades n’ont apporté à la Chrétienté ni l’essor commercial né de rapports antérieurs avec le monde musulman et du développement interne de l’économie occidentale, ni les techniques et les produits venus par d’autres voies, ni l’outillage intellectuel fourni par les centres de traduction et les bibliothèques de Grèce, d’Italie (de Sicile avant tout) et d’Espagne où les contacts étaient autrement étroits et féconds qu’en Palestine, ni même ce goût du luxe et ces habitudes molles que des moralistes moroses d’Occident croient être l’apanage de l’Orient et le cadeau empoisonné des infidèles aux croisés naïfs et sans défense devant les charmes et les charmeuses de l’Orient. (. . . ) � Qu’elles aient au contraire contribué à l’appauvrissement de l’Occident, en particulier de la classe chevaleresque, que loin de créer l’unité morale de la Chrétienté elles aient fortement poussé à envenimer des oppositions nationales naissantes (. . . ), qu’elles aient creusé un fossé définitif entre Occidentaux et Byzantins (de croisade en croisade s’accentue l’hostilité entre Latins et Grecs qui aboutira à la IVe croisade et à la prise de Constantinople par les croisés en 1204), que loin d’adoucir les mœurs, la rage de la guerre sainte ait conduit les croisés aux pires excès, depuis les pogroms perpétrés sur leur route jusqu’aux massacres et pillages (de Jérusalem par exemple en 1099, et de Constantinople en 1204 qu’on peut lire dans les récits de chroniqueurs chrétiens aussi bien que musulmans ou byzantins), que le financement de la croisade ait été le motif ou le prétexte à l’alourdissement de la fiscalité pontificale, à la pratique inconsidérée des indulgences, et que finalement les ordres militaires impuissants à défendre et à conserver la Terre sainte se soient repliés sur l’Occident pour s’y livrer à toutes sortes d’exactions financières ou militaires ; voilà en fait le lourd passif de ces

La croisade : une marque de piété populaire ou une opération militaire des puissants

La croisade : une marque de piété populaire ou une opération militaire des puissants ? � À gauche : Pierre l’Ermite prêchant la première croisade, manuscrit du XIIIe siècle, Bibliothèque de l’Arsenal � 1095: appel à la guerre sainte par le pape Urbain II � "Pierre, déjà mentionné, vint le premier à Constantinople, le trois des calendes d’août et avec lui la plus grande partie des Allemands. Il y trouva réunis des « longobards « et beaucoup d’autres. L’empereur avait ordonné de les ravitailler autant que la ville le pourrait et il leur dit : « Ne traversez pas le Bras avant l’arrivée du gros de l’armée chrétienne, car vous n’êtes pas assez nombreux pour pouvoir combattre les Turcs. » Et les chrétiens se conduisaient bien mal, car ils détruisaient et incendiaient les palais de la ville, enlevaient le plomb dont les églises étaient couvertes et le vendaient aux Grecs, si bien que l’empereur irrité donna l’ordre de leur faire traverser le Bras. Après qu’ils eurent passé, ils ne cessaient de commettre toute espèce de méfaits, brûlant et dévastant les maisons et les églises. Enfin ils parvinrent à Nicomédie où les Longobards et les Allemands se séparèrent des Francs, parce que les Francs étaient gonflés d’orgueil. � Traduction prise dans Anonyme, éd. et trad. par Louis Bréhier, Histoire anonyme de la première croisade, Paris, Éditions « Les Belles Lettres « , 1964 (1924), pp. 7 -13 � Ci-contre : Le camp des croisés lors du siège de Jérusalem, manuscrit du XVe siècle, BNF

La prise de Tripoli (1109) par les croisés : choc de civilisations ? �

La prise de Tripoli (1109) par les croisés : choc de civilisations ? � "Il y avait à Tripoli un palais de la Science qui n’avait en aucun pays son pareil en richesse, beauté ou valeur. Mon père m’a raconté qu’un shaykh de Tripoli lui avait dit avoir été avec Frakhr al-Mulk b. ‘Ammar lorsque celui- ci se trouvait à Shayzar, et que venait de lui parvenir la nouvelle de la prise de Tripoli. Il s’évanouit, puis revint à lui en pleurant à chaudes larmes. « Rien ne m’afflige, dit-il, comme la perte du palais de la science. Il y avait là trois millions (? ) de livres, tous de théologie, de science coranique, de hadîth, d’adab et, entre autre, cinquante mille Corans et vingt mille commentaires du Livre de Dieu Tout. Puissant » . Mon père ajoutait que ce palais de la Science était une des merveilles du monde. Les Banu ‘Ammâr y avaient consacré d’énormes richesses ; il s’y trouvaient cent quatre-vingts copistes appointés dont trente y demeuraient nuit et jour. Les Banu ‘Ammâr avaient dans tous les pays des agents qui leur achetaient des livres de choix. A vrai dire, de leur temps, Tripoli entière était palais de la Science, les grands esprits de tous pays s’y rendaient, toutes les sciences étaient cultivées auprès de ces princes, et c’est pourquoi l’on y venait, en particulier les adeptes de la science immamienne, qu’ils aimaient et dont ils étaient les adhérents. Lorsque les Francs entrèrent à Tripoli et conquièrent la ville, ils brûlèrent le palais de la Science, parce qu’un de leurs prêtres maudits, ayant vu ces livres, en avait été terrifié. Il s’était trouvé tomber sur le Trésor des Corans, il étendit la main vers un volume, c’était un Coran, vers un autre, encore un Coran, vers un troisième, encore de même, et il en vit vingt à la suite. « Il n’y a que des Corans des � Bertrand de Saint-Gilles recevant la soumission du cadi Fakhr al-Mulk ibn-Ammar après la prise de la ville de Tripoli, tableau commandé par Louis-Philippe pour le musée historique de Versailles en 1838, exécuté en 1842 par Alexandre. Charles Debacq

L’attaque des croisés contre Constantinople. Le Tintoret (15181594) (Venise. Palais des Doges). La glorification

L’attaque des croisés contre Constantinople. Le Tintoret (15181594) (Venise. Palais des Doges). La glorification de la puissance vénitienne Venise possède ensuite 3/8 de la ville de Constantinople � � � petite histoire de Constantinople, une ville entre Orient et Occident Byzance : cité grecque antique fondé en 667 av. J. C. par des colons grecs venus de Mégare site stratégique commandant le Bosphore (passage entre la mer Noire et la mer de Marmaraà et le passage Europe-Asie 11 mai 330 apr. Constantin Ier s'y installe et la fait appeler "nouvelle Rome" 337 : à la mort de Constantin, la ville prend son nom Constantinopolis (la ville de Constantin) siège de l'empire Byzantin 537 : inauguration de Sainte-Sophie par Justinien 1204 -1261 : tutelle des croisés sur Constantinople 1453 : prise par les Ottomans de Mehmet le Grand 1923 : la ville est rebaptisée Istanbul

La prise de Constantinople par les croisés en 1204 (4 e croisade) miniature tirée

La prise de Constantinople par les croisés en 1204 (4 e croisade) miniature tirée de la « Chronique abrégée » de David Aubert (XVe siècle). Bibliothèque de l’Arsenal. Paris

Témoignage du métropolite d’Ephèse, Jean Masarités in M. Kaplan, « Le sac de Constantinople

Témoignage du métropolite d’Ephèse, Jean Masarités in M. Kaplan, « Le sac de Constantinople » , l’Histoire, no 47, juillet/août, 1982 � "Alors, de partout, les places, les maisons à deux ou trois étages, les établissements sacrés, les couvents, les monastères d’hommes et de femmes, les divins sanctuaires et même la Grande Eglise de Dieu [Sainte. Sophie], le palais impérial, furent envahis de guerriers, porte-glaives privées de raison qui respiraient le meurtre, portaient le fer, la lance, l’épée et le poignard, archers, cavaliers ; ils lançaient des regards terribles, criaient comme Cerbère et soufflaient comme Charon pillaient les saintes maisons, saccageaient les objets divers, insultaient au sacré. Les saintes Images, murales ou mobiles, du Christ, de la Mère de Dieu et des saints, qui, depuis l’éternité, plaisaient à Dieu, ils les jetaient à terre. Ils proféraient insanités et blasphèmes, arrachaient les enfants aux mères et les mères aux enfants, violentaient sans honte les vierges dans les enceintes consacrées, sans craindre le châtiment divin ni la vengeance des hommes.

Le vol d’objets d’art : transferts d’orient en occident lien vers un article scientifique

Le vol d’objets d’art : transferts d’orient en occident lien vers un article scientifique sur ce thème : https: //halshs. archivesouvertes. fr/file/index/docid/565467/filename/Les_prises_de_Const antinople. pdf � � � � � Les chevaux du quadrige du fronton de la basilique Saint-Marc de Venise À l’origine, un groupe statuaire en bronze (98% de cuivre) grec du Ive siècle av. J. C (? , attribution à Lysippe ? )représentant un char de course Quadrige déplacé après 330 de notre ère sur l’hippodrome de Constantinople Groupe volé lors du sac de Constantinople en 1204 Têtes séparées des corps pour transport Chevaux placée en 1254 sur la galerie de la porte principale de Saint Marc En 1797, Bonaparte rattache Venise aux possessions autrichiennes et emporte les chevaux Chevaux placées aux Tuilleries puis sur l’arc de triomphe du Carrousel du Louvre 1815, restitution des chevaux par les Autrichiens aux Vénitiens

La Madona Nicopeia (qui apporte la victoire, Nikèpoiein) � Icône byzantine � L’image de

La Madona Nicopeia (qui apporte la victoire, Nikèpoiein) � Icône byzantine � L’image de la Vierge est fortement liée à la famille impériale et à la ville de Constantinople � Cette icône était portée en tête de l’armée byzantine pour apporter la victoire � 1204 : icône volée dans l’église de Saint Jean le Théologien par les Vénitien et déposée dans la basilique Saint-Marc �

La naissance des ordres militaires de moines soldats � � � � � LES

La naissance des ordres militaires de moines soldats � � � � � LES HOSPITALIERS Frères hospitaliers nommés aussi Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem puis Chevaliers de Rhodes et Chevaliers de Malte ordre établi à Jérusalem en 1099 après la prise de la ville aux musulmans 1121, devient un ordre militaire, chargé de défendre les pélerins 1188 : prise de Jérusalem par Saladin repli des hospitaliers à Margat (place forte au sud de Lattakieh, à Saint-Jean d'Acre en 1191 puis à Chypre 1291 : perte de la terre sainte 1310 : installation à Rhodes après la conquête de l'île (se font appeler chevaliers de Rhodes) l'ordre bat monnaie à Rhodes 1522 : hospitaliers chassés de Rhodes par Soliman le Magnifique 1530 : installation à Malte, cédée à l'ordre par Charles -Quint repoussent les incursions ottomanes envoie des ambassades dans les grandes capitales : Rome, Madrid, Paris, Vienne : rôle politique 1798 : perte de Malte face à Bonaparte et disparition de l'ordre en tant qu'institution politique 1805 : mort du dernier grand maître de l'ordre de Malte

La présence des ordres militaires en Méditerranée orientale � Vue restaurée du krak des

La présence des ordres militaires en Méditerranée orientale � Vue restaurée du krak des chevaliers G. Rey, Étude sur les monuments de l’architecture militaires des croisés en Syrie et dans l’île de Chypre. Paris, 1871. Bn. F, Estampes et Photographie. � Forteresse « kurde » du Xe siècle située à l’ouest de la Syrie, conquise par les Francs en 1120 � Devient une forteresse de l’ordre des Hospitaliers jusqu’à sa perte en 1271 �

Les Hospitaliers à Rhodes (1307 -1522) Nicolas VATIN, RHODES ET L’ORDRE DE SAINT-JEAN-DEJÉRUSALEM, 2000

Les Hospitaliers à Rhodes (1307 -1522) Nicolas VATIN, RHODES ET L’ORDRE DE SAINT-JEAN-DEJÉRUSALEM, 2000 � � � installation à Rhodes à partir de 1307 avec l'aide des Génois prise du château de Rhodes aux Byzantins en 1310 1311 : installation d'un hôpital et construction du palais des hospitaliers par agrandissement d’une forteresse byzantine du VII, sur le site de l’acropole antique de Rhodes La résidence du Grand Maître a l’apparence d’un château fort (tours massives, grande cour intérieure) restauration italienne de 1937 lors du contrôle du Dodécanèse par l’Italie Actuellement Musée d’histoire de Rhodes Les Hospitaliers résistent à plusieurs sièges ottomans en 1440, 1444, 1480 � perte de Rhodes en 1522 après 5 mois de siège � repli en Italie puis à Malte en 1530 sur ordre de Charles Quint �

Les frappes monétaires des hospitaliers, symbole régalien de l’Etat hospitalier en Méditerranée orientale �

Les frappes monétaires des hospitaliers, symbole régalien de l’Etat hospitalier en Méditerranée orientale � Type : Gros ou gigliato � Date : c. 1330 -1346 � Nom de l'atelier/ville : Rhodes � Métal : argent � Diamètre : 26, 5 mm � Axe des coins : 4 h. � Poids : 3, 89 g � . AVERS � Titulature avers : + FR ELION'. D'. VILENOVA. D'I': GRA. MR. , (E ET N LIÉS). � Description avers : Le grand maître Hélion de Villeneuve agenouillé à gauche, priant devant une croix patriarcale posée sur trois degrés. � Traduction avers : (Frère Hélion de Villeneuve, par la grâce de Dieu, maître). � REVERS � Titulature revers : +. OSPTAL'. S. IOHIS. IRL NI. ET'. RODI, (A ET L LIÉS, N ET H ONCIALES, E EN FORME DE Q POUR CUM). � Description revers : Croix feuillue dont chaque bras porte un écu de l'Ordre (de gueules à la croix d'argent). � Traduction revers : (De l'Hôpital, de Saint-Jean de Jérusalem et de Rhodes).