Journes annuelles en sant mentale 11 mai 2011

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Journées annuelles en santé mentale – 11 mai 2011 Marie-Claude Blais, Ph. D Professeur,

Journées annuelles en santé mentale – 11 mai 2011 Marie-Claude Blais, Ph. D Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières Psychologue, CHUQ Dépister la détresse chez les personnes atteintes de cancer et Considérer les besoins spécifiques des survivants: Deux défis à partager par les partenaires deux réseaux

Plan de l’atelier n Capsule 1: Pourquoi dépister la détresse? n Capsule 2: Passer

Plan de l’atelier n Capsule 1: Pourquoi dépister la détresse? n Capsule 2: Passer de la théorie à la pratique n Qui, quand, quoi et comment dépister? n Un outil de dépistage de la détresse n Les actions suite au dépistage n Quelques implications du dépistage n Capsule 3: Les défis spécifiques à l’étape de survivance n Associés au système de soins (macro) n Associés à la réadaptation (micro) n Capsule 4: Stratégies utiles pour favoriser la réadaptation n Pistes de documentation n Période d’échange 2

Capsule 1: Pourquoi dépister la détresse? 3

Capsule 1: Pourquoi dépister la détresse? 3

La détresse Expérience désagréable de nature psychologique, sociale ou spirituelle qui s’étend sur un

La détresse Expérience désagréable de nature psychologique, sociale ou spirituelle qui s’étend sur un continuum --National Comprehensive Cancer Network [NCCN], 2008 Sentiment normal de vulnérabilité, tristesse, peur Problèmes envahissant - anxiété, dépression, panique, isolement social, crise existentielle/spirituelle 4

Dépister, ça signifie quoi? Dépister Examen bref et proactif d’indicateurs clés pour déterminer s’il

Dépister, ça signifie quoi? Dépister Examen bref et proactif d’indicateurs clés pour déterminer s’il y a lieu de procéder à une évaluation plus approfondie ou orienter le patient vers d’autres professionnels Évaluer Examen ciblé et approfondi de la situation du patient 5

La détresse est hautement prévalente chez les personnes atteintes de cancer n Selon définition

La détresse est hautement prévalente chez les personnes atteintes de cancer n Selon définition NCCN n 35 à 45 % des patients n Niveau significatif de 55 – 65 % 35 – 45 % détresse n En Amérique du nord n Toutes étapes du cancer Carlson et al. , 2004; Zabora et al. , 1997; Tuinman et al. , 2008 6

La détresse a tendance à être sousidentifiée et sous-traitée n Si on se base

La détresse a tendance à être sousidentifiée et sous-traitée n Si on se base sur des signes arbitraires n Sans outil standardisé 10 % reçoivent un soutien psychosocial 35 – 45 % vivent une détresse qui nécessiterait une intervention additionnelle 100 % patients en oncologie 7

Initiative pan canadienne Objectif: Intégrer le dépistage de la détresse dans les soins de

Initiative pan canadienne Objectif: Intégrer le dépistage de la détresse dans les soins de routine en oncologie n Priorité de la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer (2004) n Norme d’accréditation des programmes de lutte contre le cancer (Agrément Canada) 8

Groupe national d’implantation N-E Région Québec NE Ontario C-B + Toronto (PMH) Manitoba Alberta

Groupe national d’implantation N-E Région Québec NE Ontario C-B + Toronto (PMH) Manitoba Alberta Groupe d’action pour l’expérience globale du cancer Cancer Journey Action Group (CJAG) 9

Capsule 2: Passer de la théorie à la pratique 10

Capsule 2: Passer de la théorie à la pratique 10

Recommandations du Groupe national d’implantation (CJAG) Secteur Recommandation Qui ? Tous les patients Quand

Recommandations du Groupe national d’implantation (CJAG) Secteur Recommandation Qui ? Tous les patients Quand ? Au début de la trajectoire de soins Aux moments charnières Quoi ? 3 domaines à dépister: § Psychosocial (incluant spirituel) § Pratique § Physique Comment ? Ensemble minimal de données n Liste canadienne de problèmes n Échelle d’évaluation des symptômes de Edmonton (ESAS) 11

Un outil de dépistage de la détresse 12

Un outil de dépistage de la détresse 12

Comment procède-t-on au dépistage au CHUQ? Trajectoire du cancer Infimière-pivot Près du diagnostic Infirmières

Comment procède-t-on au dépistage au CHUQ? Trajectoire du cancer Infimière-pivot Près du diagnostic Infirmières de radio oncologie Début radiotx N= 4512 Techno logues Mitraitem N = 946 ent radi othéra Patient complète l’Outil depie dépistage N= Le dépistage sert à initier un dialogue 1335 avec le Inf. chimio Début / changement Chimiothérapie N = 67 patient Conséquemment au dépistage, il doit se « passer quelque chose » Ce « quelque chose » sera déterminé par l’algorithme 13

Les actions suite au dépistage Dépistage Évaluation Intervention 14

Les actions suite au dépistage Dépistage Évaluation Intervention 14

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Madame Boisvert § 42 ans § En couple depuis 12 ans § A deux

Madame Boisvert § 42 ans § En couple depuis 12 ans § A deux jeunes enfants § Dx cancer du sein il y a un mois § Voit l’infirmière-pivot 16

Monsieur Robitaille § 67 ans § Radio-thérapie § Cancer ORL § Voit le technologue

Monsieur Robitaille § 67 ans § Radio-thérapie § Cancer ORL § Voit le technologue 17

Documenter les actions suite au dépistage 18

Documenter les actions suite au dépistage 18

Quelques implications du dépistage de la détresse n Connaître les ressources: n Équipe, hôpital,

Quelques implications du dépistage de la détresse n Connaître les ressources: n Équipe, hôpital, réseau(x) n Communauté n Se connaître entre nous 19

Quelques implications du dépistage de la détresse n Connaître les ressources: n Équipe, hôpital,

Quelques implications du dépistage de la détresse n Connaître les ressources: n Équipe, hôpital, réseau(x) n Communauté n Se connaître entre nous n Un changement de pratique majeur n Surmonter les mythes et résistances 20

Un aperçu du travail terrain pour implanter le dépistage Activités de sensibilisation • Utiliser

Un aperçu du travail terrain pour implanter le dépistage Activités de sensibilisation • Utiliser toutes les tribunes • Commencer par les équipes les plus prêtes Concertation • Identifier et impliquer les champions • Impliquer les intervenants plutôt que d’arriver avec une méthodologie: on construit ensemble • Projets pilotes: un de nos bons coups Formation • Adapter la trousse d’outils et la formation selon le rôle professionnel • Exemples cliniques et jeux de rôle sont importants • Ne pas axer seulement sur l’utilisation de « l’Outil » Suivi • • Donner de la rétroaction aux équipes (implique de faire le suivi de certains indicateurs) Questionner les intervenants sur leur vécu p/r au dépistage Rassurer les intervenants, faire de la psycho éducation Nécessiter de documenter les anecdotes (cas problématiques qui sont exceptionnels) 21

Quelques implications du dépistage de la détresse n Connaître les ressources: n Équipe, hôpital,

Quelques implications du dépistage de la détresse n Connaître les ressources: n Équipe, hôpital, réseau(x) n Communauté n Se connaître entre nous n Un changement de pratique majeur n Surmonter les mythes et résistances n Équiper les soignants de première ligne pour évaluer et intervenir hiérarchiser les soins 22

Hiérarchisation des soins Patients atteints de cancer intégrant le système de soins liés au

Hiérarchisation des soins Patients atteints de cancer intégrant le système de soins liés au cancer (100 %) Tous les patients ont besoin qu’on procède à un dépistage périodique de leurs besoins. Renseignements pertinents, soutien émotionnel minimal, bonne communication et gestion des symptômes Patient peut avoir besoin de renseignements supplémentaires, explications et encouragement en vue d’obtenir une aide additionnelle Certains ont besoin d’une intervention spécialisée / professionnelle pour la gestion des symptômes ou de la détresse Quelques uns ont besoin de soins plus complexes Services de soins de soutien 20 % s’adaptent bien avec ce niveau de service seulement 30 % ont également besoin de ce niveau de service 35 à 40 % ont également besoin de ce niveau de service 10 à 15 % ont besoin de ce niveau de service Guide d’implantation du dépistage de la détresse, Partenariat canadien contre le cancer, mai 2009

Capsule 3: Les enjeux et défis spécifiques à l’étape de survivance 24

Capsule 3: Les enjeux et défis spécifiques à l’étape de survivance 24

Survivance n Plusieurs définitions n Distinction selon les phases: n « Acute survival »

Survivance n Plusieurs définitions n Distinction selon les phases: n « Acute survival » (dès après le dx) n n « Extended survival » (transition post-tx) « Permament survival » (défis au long cours) « Processus de vivre avec, à travers et au-delà du cancer » 25

Défis associés au système de soins Spécifique au cancer / traitement Dx - Tx

Défis associés au système de soins Spécifique au cancer / traitement Dx - Tx Surveillance et gestion des complications immédiates Transition à la phase de survie Gestion des conséquences et impacts sur la qualité de vie à long terme Santé générale Psychologique Social Financier Adapté de Gilbert, Miller, Hollenbeck et al, 2008 26

Défis associés au système de soins n Continuité des soins n Accès aux soins

Défis associés au système de soins n Continuité des soins n Accès aux soins n Souvent, survivants n’ont plus accès aux services psychosociaux n Ressources communautaires sont souvent mal connues et peu utilisées n… 27

Défis associés à la réadaptation n Reprise des rôles sociaux activités professionnelles / scolaires

Défis associés à la réadaptation n Reprise des rôles sociaux activités professionnelles / scolaires n tâches familiales S’adapter aux pertes sur les plans: n physique (par ex. , image corporelle) n personnel et social (par ex. , réorganiser objectifs) n existentiel ( « légèreté » / insouciance p/r à la santé) Gérer les effets secondaires des traitements comme la fatigue, les difficultés de sommeil et sexuelles Gérer la crainte d’une récidive du cancer … n n n 28

À cette étape, les personnes « pensent » le cancer (Razavi & Delvaux, 2010)

À cette étape, les personnes « pensent » le cancer (Razavi & Delvaux, 2010) « Je me suis retrouvée à mon dernier traitement de radiothérapie, sans cheveux, à moitié nue, à sentir des larmes couler sur mes joues. Je pensais que j’allais me réjouir de ce moment où j’arrivais à la fin du traitement. Après 18 mois de combat où se sont succédés une chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie, je quittais une salle de traitement froide, mais aussi un endroit où je trouvais chaque jour encouragement et soutien. Les larmes qui coulaient me rappelaient à quel point j’allais désormais être seule » . 29

L’activation comportementale: utile pour aider les personnes à la phase de survivance? n En

L’activation comportementale: utile pour aider les personnes à la phase de survivance? n En bref: n Version contemporaine d’une approche développée dans les années 70 n A reçu un large appui empirique n Équipe de N. Jacobson l’a remise de l’avant suite à étude démantèlement en 1996 n À l’origine pour traiter la dépression et prévenir rechute n Intérêt pour son utilisation en clinique auprès de personnes atteintes de cancer 30

Images du livre Vaincre dépression et Clinician Guide, 31

Images du livre Vaincre dépression et Clinician Guide, 31

Capsule 4: Stratégies utiles pour favoriser la réadaptation 33

Capsule 4: Stratégies utiles pour favoriser la réadaptation 33

L’histoire de Robert n n n 62 ans, survivant cancer de la prostate Retraité

L’histoire de Robert n n n 62 ans, survivant cancer de la prostate Retraité très actif: vélo, le golf, ski de fond, activités sociales Marié depuis 32 ans Craint de vivre des complications physiques en dépit des réponses rassurantes Reste souvent à la maison et ne visite plus ses amis Ressent une gêne et préfère ne pas aborder aucun sujet qui touche à la maladie Remet à plus tard plusieurs tâches; ressent culpabilité et s’inquiète Sa femme l’incite à reprendre ses activités Estime qu’il lui vaut mieux rester à la maison pour se reposer Ne se sent pas compris par sa conjointe; tensions Son épouse s’inquiète de voir son conjoint déprimer 34

Le piège de l’évitement Se sentir dévalorisé abattu mal à l’aise triste fatigué stressé

Le piège de l’évitement Se sentir dévalorisé abattu mal à l’aise triste fatigué stressé Changements contextuels Événements stressants Rester à la maison Penser longuement aux conséquences de la chirurgie (ruminer) S’isoler socialement Prendre ses distances de sa conjointe Procrastiner des tâches 35

Un piège possible de la réadaptation: cycle négatif d’évitement Changements contextuels Émotions désagréables Crée

Un piège possible de la réadaptation: cycle négatif d’évitement Changements contextuels Émotions désagréables Crée des problèmes additionnels Tentatives pour soulager inconfort Empêche accès aux sources de renforcement Évitement 36

S’activer, ça signifie quoi? Varie d’un individu à l’autre et selon les contextes Pas

S’activer, ça signifie quoi? Varie d’un individu à l’autre et selon les contextes Pas une mise en action continue Objectifs e/f de ce qui fait du sens (valeurs) Impact est évalué e/f des conséquences sur l’humeur selon le contexte n Un même comportement peut avoir différentes fonctions différents impacts sur l’humeur n n (par ex. , sieste) n Vérifier l’impact sur l’humeur: journal quotidien des actions 37

S’activer, cela signifie… Faire des actions Action productives Classer mes papiers Faire appel téléphonique

S’activer, cela signifie… Faire des actions Action productives Classer mes papiers Faire appel téléphonique à ma compagnie d’assurances Y voir plus clair dans ma situation Faire une sieste Me détendre Refaire mes énergies Aller à l’épicerie Faire de l’exercice Briser l’isolement Acheter des aliments stimulants Bien m’alimenter Exercer ma concentration ou non Préparer un repas en fonction d’un objectif déterminé Regarder par la fenêtre en prenant un thé Regarder mon émission de télé préférée Objectif(s) Me détendre / plaisir Me récompenser Me distraire 38

S’activer comment? n Selon un plan d’action plutôt qu’en réaction à une n n

S’activer comment? n Selon un plan d’action plutôt qu’en réaction à une n n humeur ou une émotion (* motivation) Selon des étapes graduées Alterner activités productives et exigeantes vs non productives (repos ou plaisir) Essayer au moins trois fois avant de conclure En dépit de pensées ou émotions aversives (acceptation). Pratique devrait diminuer inconfort Objectifs Augmenter sentiment de compétence et satisfaction Travailler à la résolution de certains problèmes Améliorer humeur et qualité de vie 39

L’auto apaisement n’est pas de l’évitement n Calme et plaisir pendant des périodes de

L’auto apaisement n’est pas de l’évitement n Calme et plaisir pendant des périodes de souffrance émotionnelle Des manières adaptées de s’apaiser: n Prendre un bain chaud n Aller marcher n Sortir prendre un café ou une bière avec des amis ; n Regarder un film ou une émission de télévision ; n Ecouter une musique agréable ; n Faire de l’exercice physique ou un sport ; n Jardiner ; n Tricoter ; n Travailler à un projet agréable; n. . . 40

Un problème de taille: la rumination n Ruminer, c’est quoi? § ressasser souvenirs douloureux

Un problème de taille: la rumination n Ruminer, c’est quoi? § ressasser souvenirs douloureux § analyser +++ ce qu’on ressent § s’inquiéter de façon excessive et persistante n Parfois utile de penser aux causes d’un problème n Différent de « penser pour résoudre un problème » § Plus structuré § Orienté vers l’action n Ruminer: stratégie parfois trop utilisée ou inutile 41

Arrêter d’y penser, est-ce que ça marche? 42

Arrêter d’y penser, est-ce que ça marche? 42

Règle des 2 minutes n Reconnaître lorsque la rumination survient n Si vous soupçonnez

Règle des 2 minutes n Reconnaître lorsque la rumination survient n Si vous soupçonnez que vous êtes en train de ruminer… continuez pendant deux minutes, puis posez -vous les questions suivantes : n n n Ai-je fait des progrès dans la résolution de ce problème ? Est-ce que je comprends mieux le problème (ou mes sentiments à l’égard du problème) ? Est-ce que je suis moins critique envers moi-même ou moins déprimé qu’avant de penser au problème ? Si vous ne pouvez répondre clairement « oui » à l’une des questions probablement en train de ruminer. n signal pour passer à l’action Porter attention à l’expérience 3 e vague des théories cognitives et comportementales 43 Williams, M. , Teasdale, J. , Segal, Z. , Kabat-Zinn, J. (2007). The Mindful way through Depression.

Messages à retenir 44

Messages à retenir 44

Le dépistage: plus qu’un outil, un modèle d’intervention Pour coordonner nos efforts afin d’offrir

Le dépistage: plus qu’un outil, un modèle d’intervention Pour coordonner nos efforts afin d’offrir des soins de qualité, complets et continus tout au long de la trajectoire de soins Moyen tangible et privilégié d’offrir des soins centrés sur la personne Psychosocial Pratique Physique Identifier les préoccupations de façon précoce Orienter la personne vers le bon intervenant au bon moment 45

Étape de la survivance pose des défis spécifiques n Sur le plan des soins

Étape de la survivance pose des défis spécifiques n Sur le plan des soins à mieux coordonner n Sur le plan des tâches de réadaptation à accomplir pour la personne n Quelques stratégies thérapeutiques issues d’un modèle comportemental n Contrer le piège de l’évitement Marie-Claude. Blais 1@uqtr. ca 46

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