LES SALYENS ET AIX EN PROVENCE AVEC MARIJO

LES SALYENS ET AIX EN PROVENCE

AVEC MARIJO

L’OPPIDUM D’ENTREMONT

Situé à 3 km du centre ville d’Aix-en Provence, sur une hauteur, cet oppidum (habitat groupé et fortifié occupe une surface de 3, 5 ha. Quelques découvertes furen faites au XIXe siècle dont quatre têtes accolées, en 1877, mais ce n’es qu’après la seconde guerre mondia que le site fit l’objet de fouilles d’envergure. Le nom n’apparut qu’a Moyen ge. E ( ntremons) On ignore celui que cette cité portait du temp de son apogée. Entremont fut, un temps, la capitale des Celto-Ligures. Deux villes entourées de remparts sont juxtaposées, la seconde étant un agrandissement de la première.

Les Salyens formaient une fédération celto-ligure réunissant les habitants des Bouches-du-Rhône, d'une partie du Vaucluse, du Var et des Alpes de la Haute-Provence, à la fin de la protohistoire. La « capitale » , ou « ville principale » des Salyens était l’oppidum d’Entremont. Cette capitale est passée de 2 000 habitants en 190 av. J. -C. à environ 8 000 vers 120 av. J. -C. La Fédérationsalienneétait une voisine « encombrante » pour les Massaliotes. De plus, ceux-ci avaient fondé plusieurs établissements sur le territoire provençal, ce qui avait provoqué de nombreuses tensions économiques, et sans doute culturelles, dont rendent compte les auteurs antiques. De telles tensions avaient entraîné plusieurs interventions militaires des Grecs dans l'arrièrepays marseillais. A partir de -181, Massalia, cité grecque entravée dans ses activités commerçantes, commença à faire appel à d'autres peuples puis aux Romains. Ceux-ci provoquèrent la chute d’Entremont en -123. La ville aurait été reconstruite et habitée quelques années mais une destruction violente et complète survint entre – 110 et – 90.

Nous abordons le site par le second rempart, celui érigé après l’agrandissement de la cité, vers 155 av. J. -C.

Large d’environ 3 m, il était pourvu d’un parement soigné sur les faces extérieure et intérieure. Le remplissage était fait avec pierres et terre, y compris dans les bastions.

A l’entrée de la ville basse, on trouve quelques salles dégagées pour permettre d’observer un égout pluvial. A l’origine, il était enterré et couvert de dalles de lauzes. La construction du rempart perpendiculairement à la pente gênait l'évacuation des eaux de pluie. On a dû construire des égouts pour canaliser les eaux dans la rocade et les conduire à l'extérieur à travers les maisons et le rempart.

Ce parc de verdure recouvre la partie non fouillée de l’oppidum.

Avec les amandiers en fleurs et autres floraisons, cela permet une promenade très agréable.

Au passage, on aperçoit des vestiges de la première enceinte.

A l’extrémité du plateau, la récompense : une belle vue sur la Sainte-Victoire.

Légèrement en contrebas, la Poterne des Sources et son approvisionnement en eau. L’escalier permettait d’accéder à une ou des sources.

Revenant vers l’ouest, on trouve d’abord cette table d’orientation installée en 1970 par les Amis d’Entremont, association rebaptisée plus tard Association Archéologique d’Entremont.

On débouche ensuite sur la partie la plus ancienne, la ville haute.

Les maisons, toutes mitoyennes et implantées de façon géométrique, en quadrillés, sont très étroites, bâties en longueur. Ce premier habitat, en form de losange, occupe une surface de 9 000 m 2. Toutefois, une partie n’est pas visitable. En 1943, divers bâtiments y ont été construits par les Allemands et ils sont utilisés notamment par la DRAC, Direction régionale des Affaires culturelles. . .

En 1943, pendant la guerre, l’armée allemande qui occupait la colline (ayan construit les bâtiments modernes visibles sur le site) fit construire une citer ces travaux exhumèrent, par chance, de nombreux morceaux de sculptures : torses, bras, etc. Ce fut l'événement majeur qui déclencha de vraies fouille

Dans la ville haute, la courtine était renforcée par quatre tours dont la base de l’une apparaît à droite. Incluses dans les murs de cette tour, on remarque des stèles de réemploi. L’une d’elles, dans un angle, présente un motif évoquant des épis de blé. Ses faces cachées étaient gravées de 16 têtes humaines mises à l’abri au musée Granet.

Ce remploi de stèles anciennes a été constaté sur la plupart des oppidums de Provence et Languedoc mais rarement sur les murs de maisons privées. On peut se demander si elles ont été désacralisées, s’il s’agissait d’incorporer à la construction la force des ancêtres ou encore d’attirer la protection des dieux ? (source de la réflexion, le guide du visiteur produit par l’Association Archéologique d’Entremont) N. B. Cette photo a été scannée sur le guide du visiteu Toutes celles que l’on trouvera plus loin, comportant u identification sur le sujet, proviennent d’un grand panneau placé, sur le site, par la même association.

Seuils de portes Par rapport à la première cité, dans la ville basse, les rues sont plus grandes et les maisons plus spacieuses, comprenant plusieurs pièces.

Ce four a été bâti avec des débris de jarres. Il a perdu sa couverture. On pense qu’il a pu servir occasionnellement à fondre du plomb car on a retrouvé à proximité une plaque de 100 kg de ce métal.

A proximité de l’autre, celui-ci comportant trois ouvertures. On suppose qu’il pouvait servir à la cuisson de galettes mais aussi à l’enfumage.

La plupart des poteries étaient fabriquées sur place par modelage d’une argile grossière.

Le commerce d'Entremont apparaît presque exclusivement méditerranéen : verre d'Égypte, vaisselle de Campanie, d'Italie du Nord, de Grèce, de Catalogne, amphores à vin de Grèce, du monde punique, et bien sûr d'Italie du Sud.

Ces escaliers extérieurs pouvaient servir à monter à l’étage d’une habitation ou accéder à la tour voisine.

Restitution de maisons pouvant exister près de la tour…

Lors de la construction de l’agrandissement, l’enceinte devenant inutile entre les deux habitats, divers bâtiments furent installés à sa place dont le seul édifice public connu sur le site de l’oppidum. Il a été nomméle « sanctuaire aux esprits » ou « le portique aux crânes » et désormais « la salle hypostyle » c’est-à-dire dont le toit est soutenu par des piliers ou poteaux. Pour ce monument public de prestige, on a utilisé, à l'étage, des murs à pans de bois et de la chaux pour le sol et les enduits.

Au rez-de-chaussée, l’édifice comprenait donc une salle hypostyle, au sol de terre battue. Les piliers de façade reposaient sur un stylobate composé des éléments remployés d'au moins un sanctuaire primitif. Les parois, massives, installées sur les anciens tracés de l'enceinte possèdent une base en pierre sèche et une élévation en terre banchée, avec cadres de bois. Les façades sont à pans de bois si on en juge par les hourdis retrouvés, éléments de remplissage constitués de paille, terre et pierraille. Le rythme du positionnement des piliers en bois est assuré par les entailles lisibles sur le stylobate ce qui justifie l'option retenue pour la reconstitution de la diapositive précédente.

Fortement agrandies ce qui en explique le flou, ces photos montrent l’aspect actuel de la salle hypostyle replacée dans l’ensemble et vue de l’intérieur. Elle mesure environ 20 m de long et 5 de large. La rue qui la longe, elle, a plus de 8 m de largeur.

Ci-dessus, en examinant l’image avec attention, on observe la silhouette d’un serpent, sans doute pierre de remploi. A gauche, cavité destinée à recevoir l’un des piliers de la façade.

Une vingtaine de crânes d'hommes d'âge avancé, encloués ou percés pour ê suspendus, ont été retrouvés dispersés autour du stylobate, soubassement de à recevoir colonnes ou pilastres. Sans doute étaient-ils originellement prése sur les bois de façade. Ci-dessous, difficile à photographier, un espace semblant avoir été utilisé p fixer un crâne par des clous dont on voit la trace d’insertion en haut et en ba la cavité.

Le gisement des sculptures en pierre calcaire d’Entremont est actuellement le plus important de toute l’Europe. Toutefois, aucune statue n’est intacte. Il est rare que l’on puisse retrouver tous les éléments d’une statue tant la destruction fut violente. On a retrouvé une centaine de morceaux devant représenter au moins une vingtaine de personnages et tout n’a pas été fouillé !

Ci-dessous une tête coupée appartenant à une statue de guerrier d’Entremont.

Bordant la salle hypostyle, on peut observer sur les pierres des têtes sculptées. En portant une grande attention, on peut mieux discerner, ci-dessous une tête couchée. Ce sont des copies, les originaux étant conservés au musée Granet d’Aix-en -Provence.

Des statues d’hommes portent un costume militaire avec tunique, cotte de mailles, cuirasse, bouclier et casque.

On a trouvé cinq têtes d’hommes, en bon état et toutes sont différentes. Des têtes arborent une chevelure très soignée. Certains hommes portent des bracelets de poignet ou de biceps. Celui-ci est de style celtique.

A gauche, buste de guerrier portant torque (collier), bracelet de biceps, cuirasse agrafée. À Entremont, les héros, guerriers en armes, entourés de leurs trophées, sont au centre ou à proximité de la représentation des membres de leur lignage aristocratique. A droite un "Héros" d'Entremont à la position accroupie selon une tradition pluriséculaire.

A l’origine, les sculptures étaient peintes de diverses couleurs. Certains détails n’étaient marqués que par la couleur, sans relief.

Les sols de maisons sont faits de terre épierrée et tassée, mais on remarque aussi des petites surfaces dallées, sans doute pour isoler de l'humidité des denrées à stocker. On observe parfois des coins arrondis à la croisée des rues, probablement pour faciliter le passage des chariots. Et ci-dessus, on peut constater l’utilisation d’une pierre de remploi.

Un pressoir occupait deux pièces grossièrement carrées de 30 m 2 environ chacune : dans la première, était la machinerie, alors que la seconde servait à la conservation du produit dans des jarres. À côté, mais sans communication directe, se trouvaient des pièces allongées, entrepôts à dolia. La presse était du type à arbre et poids suspendu. Le broyage des oliv devait se faire sans machine particulière, avec des galets, retrouvés en grand nombre dans la fouille. L'arbre, placé en diagonale dans la pièce, était ancré dans l'angl de deux murs, de façon à augmente le poids nécessaire, au-dessus du point d'ancrage, pour un fonctionnement correct de la machin

Dans la ville basse… Ci-dessous, en contrebas de la salle précédente, un autre bloc contrepoids creusé d’une rigole pour le passage de la corde.

Pour faire l’huile d’olive, il fallait d’abord écraser les fruits à la main avec des galets puis la pâte obtenu était placée dans des sortes de sac ronds que l’on empilait sur la maie On les pressait et le jus était conduit par la rigole dans une jatt On le versait ensuite dans un dolium et, après décantation, l’huile était recueillie à la surface.

Quelques-uns des objets découverts à Entremont : serpe, clé, pince de forgeron, fibule, couperet.

En 125 -124, les Massaliens(habitants de Massalia devenue Marseille) continuent à se plaindre des indigènes. Rome entreprend alors une vaste campagne militaire en Provence. Cela correspond au début de la conquête de la Gaule par les Romains. En 123, le proconsul Gaius Sextius Calvinusprend l’oppidum d’Entremont qui reste toutefois encore habité. Le véritable abandon de la ville proviendrait d'une destruction militaire survenue entre 110 et 90 av. J. -C. En 122, ce fut la fondation d’une ville de garnison romaine Aquae Sextiae Salluviorum , les eaux sextiennes des Salluviens. Elle deviendra Aix-en-Provence, première ville romaine sur le territoire actuel de la France !

Trame musicale : Roman Empire romain (27 a. C - 476) Imperium Romanum Sources d’information : Guide du visiteur de l’Oppidum d’Entremont et divers sites du web dont « entremont. culture. gouv. fr » Photos, sauf identification contraire et celles contenant des informations prises sur un panneau sur place, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Mars 2019 marijo 855@gmail. com D’autres diaporamas sur : http: //famille 3. morhain. net/category/marie-jo/ http: //www. pps-imagesphotos. com/createurs/marijo. html http: //www. imagileonation. com/marie-jo. ws

E R U A R I O V