AVEC MARIJO LE PEROU SUR LES TRACES DES

AVEC MARIJO

LE PEROU : SUR LES TRACES DES INCAS - 8 -

Ce diaporama permettra, surtout, de découvrir des . sites de Cuzco et la vallée sacrée, là où les Incas vivaient avant les grandes expansions de leur empire, à partir du XVe siècle.

On sait, maintenant, que les premiers hommes s’installèrent au Pérou 20 000 ans av. J. -C. et que l’agriculture y débuta vers 6 000 avant notre ère. Les modifications de la vie sociale ont laissé des traces qui peuvent remonter de 3 000 à 1800 av. J. -C. comme en témoigne l’ancienne cité de Caral au nord de Lima. Vers 1200, c’est la culture de Chavin qui semble être la première à s’être répandue dans tout le pays. Elle perdra progressivement son pouvoir entre 200 av. J. -C. et 600 de notre ère, remplacée par plusieurs autres qui se développent selon les régions : Moche, Lima, Paracas et Nazca, Cajamarca et Ayacucho, Tiahuanaco… Cette dernière devient progressivement la cité la plus importante qui s’étend sur 10 km 2 avec 50 000 habitants. Aucune trace écrite ne permet d’affirmer avec certitude l’origine du peuple Inca. Une légende veut que le roi Manco Capa, fils d’Inti, le Dieu solaire, et sa sœurépouse, Mama Occlo, aient émergé du lac Titicaca pour civiliser le monde… Un signe les aurait convaincus de créer leur capitale là où on trouve l’actuelle Cuzco.

La capitale des Incas, de nos jours…

Avec Francisco Pizarro et Diego de Almagro, la conquête espagnole débute en 1532. Mais la discorde s’installe. C’est Pizarro qui l’emportera par la fourberie et son nom restera à jamais accolé à cette conquête. Atahualpa, l’empereur inca, consent à rencontrer Pizarro en un lieu où il lui a tendu un traquenard avec ses soldats cachés aux alentours. Ces hommes chargent subitement, massacrent les guerriers incas et font prisonnier l’empereur qui offre une rançon colossale pour être libéré, rançon qu’il met des mois à réunir. De sa prison, il ordonne le meurtre d’Huascar, son demi-frère qui règne sur Cuzco. Pizarro fait fondre l’or, en envoie le cinquième à la cour d’Espagne et se partage le reste avec ses guerriers. Almagro, qui arrive alors, réclame sa part et persuade Pizarro de se débarrasser d’Atahualpa qui est exécuté par strangulation. Plusieurs batailles sanglantes jalonnent ensuite la marche sur Cuzco et c’est en vainqueur que Pizarro y entre le 15 novembre 1533. Il nomme le demi-frère d’Huascar Manco, nouvel Inca, mais c’est un empereur fantoche. Bien vite, les Incas réalisent que ceux qu’ils avaient pris pour des dieux sur leurs coursiers sont des tyrans sans pitié, qu’ils profanent leurs temples, bafouent leurs chefs, violent leurs femmes et détruisent progressivement la population.

Porte de Rumicolca : ancien aqueduc pré-inca, transformé par les Incas en porte d'accès sud à Cuzco.

Les relations entre Pizarro et Almagro ont continué à se détériorer, engendrant une véritable guerre civile entre les représentants deux clans. En 1538, Pizarro fait étrangler son rival. Cependant, trois ans plus tard, il succombera à son tour sous les coups de hache vengeurs des partisans d’Almagro. Lima est devenue capitale et les exactions se poursuivent jusque vers la fin du XVIe siècle. Cependant, les descendants des conquistadors trouvent l’autorité espagnole de plus en plus difficile à supporter et Simon Bolivar proclame l’indépendance le 28 juillet 1821. La victoire définitive sera acquise le 9 décembre 1824.

Le lac Umayo, à 34 km au nord-ouest de Puno, un des rares sites visités qui ne soit pas dans la vallée de Cuzco.

Tel que déjà mentionné dans les diaporamas précédents, ce fut Pachacutec (1438 -1471), neuvième roi des Incas, qui fut le premier artisan de l’expansion de ce peuple. Il annexa de façon fulgurante les terres des Chamus au nord et celles de Nazca, au sud. C’est lui qui, entreprit la construction d’une capitale impériale, Cuzco. Son fils, Topa Inca (1471 -1493), repoussa les frontières jusqu’à la Colombie et l’Equateur, au nord, et, jusqu’au centre du Chili, au sud. Après lui, sous Huayna Capac, s’amorça une période troublée, l’empire étant devenu trop grand pour être bien contrôlé. A sa mort, une lutte féroce s’engagea entre son fils Huascar et son demi-frère Hatahualpa. L’empire fut scindé en deux et c’est ce qui permit aux Espagnols de s’en emparer plus facilement.

Sur la rive du lac Umayo, non loin du lac Titicaca, conquis en 1440 sous le règne de Pachacutec, Sillustani devint une importante nécropole pour la noblesse inca.

La nécropole formée de chullpas, des tours de forme ronde, dominait le petit lac. Beaucoup non terminées à l’arrivée des Espagnols, ne le furent jamais.

A 120 km au sud de Cuzco, on découvre les ruines du temple de Wiracocha qui était le temple de la petite cité de Raqchi. Un pan entier de mur de 12 m de haut subsiste, ce qui est unique, et il a été protégé par des toits de tuiles à la demande de l’UNESCO pour éviter une dégradation plus importante. C’était un centre religieux et administratif. On y trouvait des habitations réservées aux prêtres et des réserves pour le stockage des denrées alimentaires.

Murs du tem ple , en adobe.

Reconstitution des réserves circulaires pour le stockage des aliments.

Vue d’ensemble du site.

Nous l’avons déjà noté : Cuzco fut la capitale de l’empire inca, une ville qui causa de l’émerveillement et de la convoitise chez les conquistadors espagnols qui s’en emparèrent et la détruisirent sans vergogne pour s’approprier ses richesses et l’aménager selon leurs propres concepts… Il reste, cependant, un nombre impressionnant de vestiges dans et hors la ville. Nous n’en présenterons, bien sûr, quelques-uns en commençant par Le lieu qui fut sans doute le plus important, les vestiges du temple Coricancha voué au dieu du soleil Inti, englobé dans le monastère de Santo Domingo, déjà montré dans le diaporama précédent. Inti Raymi, la fête du soleil, comptait parmi les fêtes les plus importantes du temps des Incas, lors du solstice d’hiver. Aujourd’hui, encore, c’est une grande fête les 23 et 24 juin.

Une partie du temple a été dégagée.

Les constructions incas étaient faites de très grosses pierres, parfaitement ajustées. Des petites niches permettaient d’exposer objets sacrés ou divinités en métaux précieux ou en bois. Il faut toutefois rappeler que, pour les Incas qui en tapissaient leurs murs, l’or était un métal assez ordinaire…

Dans les petites rues du centre de la ville, on trouve souvent des murs provenant de la période inca, avec ces grosses pierres grises.

A 6 km de Cuzco, le complexe de Pucara était un point de contrôle avant l’accès à la capitale. Il comprenait des tours et des entrepôts reliés par des escaliers. Ce fort rouge abritait aussi, probablement, un gîte pour voyageurs et messagers.

A droite, les vestiges d’une tour de guet, un peu à l’écart de l’ensemble principal. Différents éléments du complexe.

A proximité de Pucara, Tambomachay, lieu de joie, est souvent appelé « bain de l’Inca » . Il s’agit, en fait, d’une source canalisée qui était utilisée par les prêtres. Cette eau est considérée comme le lait de la Pachamama, la terre nourricière. Elle était distribuée par trois fontaines symbolisant la trinité : ciel, terre et eau. Pour d’autres il s’agit des mondes intérieur, extérieur et de l’esprit.

Ce chemin caillouteux y conduit.

Pour certains, les sortes de niches dans la paroi servaient aux nobles qui attendaient le lever du soleil afin de célébrer le culte de l’eau. Pour d’autres, ces niches servaient au dépôt des offrandes…

A 4 km de Cuzco, Qenqo, « le sinueux » , était un centre cérémoniel comportant plusieurs lieux d'offrandes et de sacrifices, dont un souterrain. Son nom vient des souterrains creusés qui serpentaient en ce lieu. Ces tunnels étaient agrémentés de niches pouvant accueillir des momies lors des cérémonies du culte aux ancêtres. Sans preuve aucune, les Espagnols ont pensé qu’il s’agissait d’un amphithéâtre à cause de la forme semi-circulaire face à la roche sacrée… Qenqo est, de plus, une importante nécropole dans laquelle furent découvertes de nombreuses momies. Pachacutec y aurait été inhumé.

Cette roche sacrée représenterait la montagne toujours considérée comme une divinité. Elle rappelle vaguement la forme d’un puma.

Pour atteindre la partie souterraine.

La niche ci-dessous aurait été recouverte d’or et d’argent afin de refléter le soleil jusqu’à l’autel… Certains pensent que là, se déroulaient des sacrifices…

En quittant le site.

A 2 km de Cuzco, perché sur une colline qui domine la ville, la forteresse de Sacsayhuamán, « faucon satisfait » , s’élève sur au moins trois niveaux, bâtie en forme de tête de puma, animal sacré de la cosmologie inca avec le serpent et le condor. On pense que cette construction aurait duré 50 ans et nécessité le travail de 20 000 hommes. Trois remparts parallèles, longs de 600 m, en forme de zigzags sont constitués de blocs monolithiques dont le plus grand mesure 9 m de hauteur, 5 de large et 4 d’épaisseur. Ces blocs de pierre sont parfaitement joints et encastrés malgré leurs formes irrégulières. « Dans tout le pays, vous ne trouverez pas de murailles aussi magnifiques. Elles sont composées de pierres si grandes, que personne ne peut croire qu'elles y aient été amenées par des êtres humains. . . Ni l'aqueduc de Ségovie, ni aucune autre construction réalisée par Hercule ou par les Romains ne peut être comparée à celle-ci. » (Sancho Pedro de la Hoz, chroniqueur espagnol). A l’intérieur, subsistent les fondations de trois tours. L'une abritait l'inca et sa cour, l'autre servait au culte du dieu du soleil et la dernière à engranger les provisions.

L’accès au site

Ce fut un lieu de bataille entre les Espagnols et les Incas.

Ce schéma trouvé sur le site www. voyages-mounie-grand-pierre. fr montre bien la topographie des lieux.

Des ruines tapissent les hauteurs qui dominent Pisac, petite localité célèbre par son marché artisanal, situé à 33 km de Cuzco. De larges terrasses de 3 m de haut, sans doute utilisées pour la culture du maïs, constituaient, de plus, une protection contre l’érosion tout en jouant un rôle défensif. La citadelle qui domine est plus vaste que le Machu Pichu. Elle permettait d’assurer la défense contre les attaques des tribus amazoniennes. Le secteur le plus élevé conserve bains liturgiques et fontaines. L’inthuatana, « lieu d’ancrage du soleil » , pierre volcanique sculptée, est abrité dans la partie moyenne, au sein du sanctuaire dédié au soleil, avec temples, fontaines et bassins. Sur une pente raide, de l’autre côté de la vallée, on a retrouvé le plus grand cimetière inca du Pérou qui réunit plus de 2000 tombes. Malheureusement, cette visite s’est faite le dernier jour, sous la pluie et, de plus, n’ayant pu recharger les batteries de l’appareil prêté, c’est uniquement grâce à la générosité de Daniel Charbonneau, comme au début pour Sillustani alors que mon propre appareil était devenu inutilisable, que je peux quand même présenter ce site et je l’en remercie.

Du site, la vue est fabuleuse. Ensuite, l’escalade est difficile.

Ces terrasses ont 3 m de hauteur!

Une très petite partie du site.

A mi-chemin entre Cuzco et le Machu Pichu, en prenant le train, Ollantaytambo est un bel exemple d’urbanisme inca, conservant son plan d’origine, avec quatre longues rues croisées par sept plus petites ainsi que des canalisations ouvertes pour l’eau. Elle fut bâtie en un point stratégique de la Vallée sacrée , la vallée de l’Urubamba, pour repousser les agresseurs venant de la forêt et surveiller l’accès au Machu Pichu. Son immense forteresse devait être très impressionnante. Après la perte de Cuzco prise par les Espagnols, Manco Inca s’y retira et ses ennemis furent fort décontenancés en constatant la force de ce bastion. Ce n’est qu’aidés par des renforts venus du Chili que les conquistadors eurent plus de succès. Manco s’enfuit mais fut rattrapé et massacré par des sbires espagnols.

Dans la petite cité, les canalisations non couvertes, comme à l’origine!

En face, on peut observer plusieurs greniers disposés en altitude afin de permettre au froid de conserver les aliments. Au centre de la montagne, un visage d'homme pour qui une couronne de 4 tours a été construite. Ce visage correspondait au dieu Wiracocha, dieu mythique tout puissant et créateur de l'univers.

Le village comprenait une section réservée aux Vierges du soleil, des jeunes filles qui étaient enlevées à leur famille pendant leur enfance. Si certaines d'entre elles faisaient office de concubines de l'empereur, d'autres étaient employées dans les ateliers de tissage et celles du dernier groupe se consacraient totalement au temple en restant cloîtrées jusqu'à la fin de leurs jours. Ce sont elles qui se retrouvaient dans la résidence qui leur était réservée. Le nom d’Ollantay vient d’un patronyme du général qui avait à son actif plusieurs conquêtes dans la région du Chili. Il voulut épouser la fille du souverain mais celui-ci refusa car il n’était pas noble. Ils se brouillèrent et le seigneur l’exila. La jeune fille Kusi Qoylur, qui était amoureuse, refusa d’épouser un autre homme et devint une « vierge élue » vouée au dieu du soleil. Cependant, les deux amants se retrouvèrent après la mort du seigneur…

Trois fontaines dont celle du haut , à gauche, constituait un cadran solaire et celle de droite est dite « le bain de la princesse » .

La forteresse vue, à peu près, dans son ensemble. En hauteur, un temple fait de blocs monolithes.

Ce tracé représente le trajet permettant l’accès au temple par une volée de marches très raides, à travers les terrasses, puis, un sentier étroit le long de la paroi rocheuse qui permet d’atteindre les autres terrasses pour redescendre.

Avant d’entreprendre la montée…

Vue sur le village, en cours de montée.

Arrivée au-dessus des terrasses.

Le mur bordant le temple du Soleil est particulièrement soigné. Les pierres sont encastrées et bien taillées autour de 10 niches d'offrandes. On accède ensuite à une paroi composée de 6 blocs de porphyre rose.

Avant de redescendre, après le sentier étroit longeant la paroi, on atteint l’intihuatana, le point d’amarrage du soleil pour les Incas!.

La partie réservée aux vierges consacrées, les Bains de la princesse et tout un réseau de canaux et chenaux d’irrigation.

Les terrasses de la descente.

Un dernier regard sur le chemin parcouru…

Ce sont les « pierres fatiguées » . On en retrouve sur différents sites. Ces pierres ont tout simplement été abandonnées là, sans raison connue, souvent au moment de la conquête espagnole. Pour éviter notre propre fatigue, nous allons abandonner ici notre exploration, nous réservant pour le Machu Picchu en dernière production…

Musique : Tito la Rosa -Llanto de Mundo. Informations données sur place par le guide accompagnateur, guides Nelles et JPM Guides, quelques sites du Web. Photos, conception et réalisation : Daniel Charbonneau M. -J. Farizy-Chaussé Juillet 2013 marijo 855@gmail. com Un merci très particulier va à un compagnon de voyage, Jean Chauvet, qui m’a, généreusement, prêté un appareil photographique pour la moitié de ce périple alors que le mien était devenu inutilisable. D’autres diaporamas sur : http: //famille. morhain. net/lapagedemarijo/ et : http: //www. pps-imagesphotos. com/createurs/marijo. html

AU R I O V E R