Day Crations rflexives 2013 LAchoura qui veut dire

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Day Créations réflexives 2013

Day Créations réflexives 2013

L’Achoura, qui veut dire «Commémoration du sacrifice» , est un événement religieux de la

L’Achoura, qui veut dire «Commémoration du sacrifice» , est un événement religieux de la religion musulmane qui a lieu le dixième jour du mois de Mouharram – le premier mois de l’année musulmane. Cette fête n’ayant pas la même signification pour tous les musulmans, elle est donc célébrée de manière différente selon qu’ils soient de confession sunnite ou chiite, et aussi selon les sociétés dans lesquelles ils vivent. Pour les musulmans sunnites qui constituent dans le monde la branche majoritaire de l’islam (près de neuf musulmans sur dix sont sunnites), il s’agit d’une fête mineure puisqu’elle n’est pas mentionnée dans le Coran et que le jeûne est devenu facultatif après l’instauration par Mahomet du Ramadan; c’est surtout pour eux une journée de gaieté. Pour les musulmans chiites, la branche minoritaire, c’est avant tout une journée de deuil et l’occasion de mettre l’emphase sur le martyre et la mort de l’imam Husseyn, le petit-fils de Mahomet tué en 680 avec 72 membres de sa famille et partisans lors de la bataille de Karbala (Irak). Non seulement cette commémoration est-elle pour les chiites d’aujourd’hui le moment d’expier leurs propres fautes, mais c’est aussi l’occasion d’expier les fautes de leurs lointains ancêtres qui n’ont pas su protéger l’imam Husseyn. Dans certains pays, cela donne lieu chaque année à des séances de mortification publique et de flagellation collective dont les images percutantes sont diffusées par tous les médias de la planète. Pour les non musulmans que nous sommes, c’est essentiellement à partir de ces images étonnantes que nous interprétons l’Achoura. Mais cet événement religieux qui, il faut le dire, divise profondément les musulmans, est beaucoup plus complexe que ce que nous montrent ces photos. Regard sur l’Achoura, des origines à aujourd’hui. R. Day

La Commémoration du sacrifice Achoura

La Commémoration du sacrifice Achoura

Une photo de l’Achoura célébrée par des musulmans chiites, diffusée par les médias en

Une photo de l’Achoura célébrée par des musulmans chiites, diffusée par les médias en 2012.

Selon les textes anciens, lorsque Mahomet arriva à Médine en 622, il fit la

Selon les textes anciens, lorsque Mahomet arriva à Médine en 622, il fit la rencontre de juifs qui célébraient le Yom Kippour (le Jour du Grand Pardon) et qui lui expliquèrent que ce moment de pénitence et de jeûne était pour demander à Dieu le pardon de leurs péchés. Mahomet demanda alors à ses fidèles de jeûner eux aussi pendant une journée. L’année suivante, il leur recommanda de jeûner deux jours. Pour Raïs Hocine, directeur des affaires culturelles de la mosquée de Paris, et Merrun Khalil, directeur de l’Association des musulmans d’Île-de-France, l’Achoura a marqué à son origine la liaison entre deux religions – le judaïsme et l’islam : «un lien naturel et historique entre deux communautés fraternelles que tout oppose de nos jours» , ajoutent-ils. C’est ainsi que l’Achoura est entrée dans la sacralité de l’islam. Mahomet sur une estrade de bois (minbar) s’adresse à ses fidèles devant la mosquée Al-Nawabi de Médine

C’est après la mort de Mahomet, survenue le 8 juin 632, que vint s’ajouter

C’est après la mort de Mahomet, survenue le 8 juin 632, que vint s’ajouter à la signification religieuse de l’Achoura une «dimension politique» . Pour comprendre ce qui s’est passé, il est nécessaire de faire un retour dans le temps et de jeter un coup d’œil aux premières années de l’islam. Représentation de la mort de Mahomet, le 8 juin 632. À remarquer que son visage est toujours voilé.

Vers 595, alors qu’il avait 25 ans, Mahomet épousa Khadîja, une riche veuve de

Vers 595, alors qu’il avait 25 ans, Mahomet épousa Khadîja, une riche veuve de quinze ans son aînée qui était à la tête d’une prospère affaire de caravanes. C’était la première femme qu’il épousait et tant qu’elle fut en vie il n’en eût pas d’autres. Mahomet et Khadîja eurent sept enfants : trois garçons morts en bas-âge et quatre filles dont une seule survécut – Fatima. Les nombreuses autres unions que contracta Mahomet après la mort de son épouse ne furent pas plus heureuses. Il eût une concubine copte qui lui donna un fils prénommé Ibrâhîm, mais celui-ci ne vécut pas non plus. C’est donc par sa fille Fatima que sa descendance fut assurée. Fatima avait épousé Ali, qui cumulait les titres de cousin germain, gendre et ami intime de Mahomet. De cette union naquirent deux filles (Zaynab et Kaltoum) et deux fils (Hassan et Husseyn). C’est le destin de Husseyn qui a donné lieu à la façon dont les musulmans chiites célèbrent l’Achoura aujourd’hui. Miniature persane du 16 e siècle représentant Khadîja

À la fois chef religieux et politique, Mahomet n’avait pas désigné de successeur. À

À la fois chef religieux et politique, Mahomet n’avait pas désigné de successeur. À sa mort, deux conceptions concernant sa succession entrèrent alors en conflit. Les uns (on les appelle les sunnites) optèrent pour la tradition ancestrale tribale de l’élection d’un chef et désignèrent Abû Bakr, un vieux compagnon de Mahomet, comme premier calife; lui succédèrent Umar et Uthman. Les autres (on les appelle les chiites) étaient d’avis qu’Ali, le confident, secrétaire et gendre de Mahomet, et surtout père de ses seuls descendants mâles, devait lui succéder en raison des liens du sang qui les unissaient. Finalement en 656, à la mort d’Uthman, Ali fut proclamé calife; mais sa désignation fut rapidement contestée car on le soupçonnait d’avoir trempé dans l’assassinat de son prédécesseur. En 661, l’assassinat d’Ali marqua le début du pouvoir dynastique du califat omeyyade, avec Damas pour capitale. Représentation de l’inhumation de Mahomet

Mahomet entouré d’Abû Bark, Umar, Uthman et Ali. Il s’agit de la génération des

Mahomet entouré d’Abû Bark, Umar, Uthman et Ali. Il s’agit de la génération des califes dits «bien guidés» . Cette période de l’islam primitif s’achèvera par la guerre civile entre 656 (année où Ali accède au califat) et 661 (année de son assassinat).

C’est l’événement de Karbala (Irak), en 680, qui va conférer à l’Achoura le symbolisme

C’est l’événement de Karbala (Irak), en 680, qui va conférer à l’Achoura le symbolisme que lui confèrent jusqu’à aujourd’hui les musulmans chiites : la décapitation de l’imam Husseyn, petit-fils de Mahomet et le massacre de 72 membres de sa famille immédiate et de partisans par le calife omeyyade Yazid. Bataille de Karbala

Bataille de Karbala

Bataille de Karbala

Husseyn, voilé, tenant dans ses bras son jeune fils blessé par une flèche à

Husseyn, voilé, tenant dans ses bras son jeune fils blessé par une flèche à la bataille de Karbala

La dépouille de l’imam Husseyn, entourée des survivants de la bataille de Karbala

La dépouille de l’imam Husseyn, entourée des survivants de la bataille de Karbala

Selon la tradition chiite, le culte de l’imam Husseyn, martyr de l’islam, fut initié

Selon la tradition chiite, le culte de l’imam Husseyn, martyr de l’islam, fut initié dès sa mort par Zaynab, sa sœur et petite-fille de Mahomet. Après avoir récupéré son corps, elle le fit ensevelir à Karbala. Une première mosquée fut érigée sur son tombeau dès 684. Souvent détruite mais toujours reconstruite, la mosquée actuelle a été érigée vers 1016 et sans cesse agrandie, améliorée et embellie. Elle est considérée comme le quatrième des cinq principaux lieux saints de l’islam après La Mecque, Médine, le mausolée d’Ali à Najaf et devant le mausolée de Fatima à Qom.

Pèlerins chiites autour du tombeau de l’imam Husseyn à Karbala au moment de l’Achoura

Pèlerins chiites autour du tombeau de l’imam Husseyn à Karbala au moment de l’Achoura

D’abord célébrée en Irak, où la bataille de Karbala avait eu lieu, on rapporte

D’abord célébrée en Irak, où la bataille de Karbala avait eu lieu, on rapporte que l’Achoura était commémorée en Iran dès le 12 e siècle, et ce tant par les sunnites que les chiites. Au fil du temps, la façon pour les musulmans de rappeler ce deuil et de manifester leur douleur prit différentes formes.

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Sine-zani» : se frapper la

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Sine-zani» : se frapper la poitrine et la tête avec ses mains

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Zanjeer-zani» : se frapper le

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Zanjeer-zani» : se frapper le corps avec des chaines

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Zanjeer-zani» : se frapper le

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Zanjeer-zani» : se frapper le corps avec des chaines

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Zanjeer-zani» : se frapper le

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Zanjeer-zani» : se frapper le corps avec des chaines

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Zanjeer-zani» : se frapper le

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Zanjeer-zani» : se frapper le corps avec des chaines

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Tage-zani» ou «Qama-zani» ou «Tatbeer»

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Tage-zani» ou «Qama-zani» ou «Tatbeer» : se frapper avec des couteaux ou des lames

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Tage-zani» ou «Qama-zani» ou «Tatbeer»

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Tage-zani» ou «Qama-zani» ou «Tatbeer» : se frapper avec des couteaux ou des lames

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Tage-zani» ou «Qama-zani» ou «Tatbeer»

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Tage-zani» ou «Qama-zani» ou «Tatbeer» : se frapper avec des couteaux ou des lames

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Tage-zani» ou «Qama-zani» ou «Tatbeer»

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ «Tage-zani» ou «Qama-zani» ou «Tatbeer» : se frapper avec des couteaux ou des lames

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Une autre façon de témoigner

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Une autre façon de témoigner sa douleur lors de l’Achoura est de marcher sur des braises

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Une autre façon de témoigner

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Une autre façon de témoigner sa douleur lors de l’Achoura est de marcher sur des braises

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Certains fidèles musulmans se couvrent

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Certains fidèles musulmans se couvrent de boue

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Certains fidèles musulmans se couvrent

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Certains fidèles musulmans se couvrent de boue

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Certains fidèles musulmans se couvrent

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Certains fidèles musulmans se couvrent de boue

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Certains fidèles musulmans se couvrent

Les manifestations de la douleur lors de l’Achoura ■ Certains fidèles musulmans se couvrent de boue

Ce qu’il y a peut-être de plus troublant, pour nous qui ne sommes pas

Ce qu’il y a peut-être de plus troublant, pour nous qui ne sommes pas de foi musulmane, c’est de voir des enfants participer très activement à l’Achoura.

Ce qu’il y a peut-être de plus troublant, pour nous qui ne sommes pas

Ce qu’il y a peut-être de plus troublant, pour nous qui ne sommes pas de foi musulmane, c’est de voir des enfants participer très activement à l’Achoura.

Ce qu’il y a peut-être de plus troublant, pour nous qui ne sommes pas

Ce qu’il y a peut-être de plus troublant, pour nous qui ne sommes pas de foi musulmane, c’est de voir des enfants participer très activement à l’Achoura.

Ce qu’il y a peut-être de plus troublant, pour nous qui ne sommes pas

Ce qu’il y a peut-être de plus troublant, pour nous qui ne sommes pas de foi musulmane, c’est de voir des enfants participer très activement à l’Achoura.

Comme mentionné précédemment, la façon de célébrer l’Achoura présente de multiples facettes au sein

Comme mentionné précédemment, la façon de célébrer l’Achoura présente de multiples facettes au sein même de l’islam et selon les sociétés où vivent les musulmans. Les musulmans sunnites, par exemple, réprouvent la façon qu’ont les chiites de commémorer la mort de l’imam Husseyn. On rapporte que l’ayatollah Khomeiny – pourtant un chiite– avait recommandé de ne pas pratiquer le flagellation rituelle comme on la retrouve notamment en Iran, au Pakistan et en Inde. Parmi les manifestations moins «spectaculaires» de l’Achoura, la littérature actuelle fait état de pèlerinages dans les lieux saints de l’islam, de processions au son des chants et des tambours, de jeûne, de l’abstention de certaines cérémonies comme le mariage, de présentations de pièces de théâtre rappelant la bataille de Karbala, de port de vêtements de deuil. Dans un pays comme le Maroc, l’Achoura est même une période de festivités où l’on célèbre la famille et les enfants,

La cérémonie de l’Achoura, dans ses manifestations les plus saisissantes pour ceux qui n’adhèrent

La cérémonie de l’Achoura, dans ses manifestations les plus saisissantes pour ceux qui n’adhèrent pas à l’islam ou sont peu familiers avec cette religion, risque peu de tomber en désuétude. Les chiites affirment en effet que Zaynab, la sœur de l’imam Husseyn et petitefille de Mahomet, aurait déclaré que tant et aussi longtemps que tous les musulmans ne se repentiraient pas pour ce qui s’était passé à Karbala, il devrait y avoir des protestations dans les maisons et dans les rues. Le fossé multiséculaire entre les musulmans sunnites et chiites n’est donc pas nature à unifier les esprits sur la façon de commémorer l’Achoura.

Conclusion Chaque année, au moment de l’Achoura, les médias du monde entier diffusent les

Conclusion Chaque année, au moment de l’Achoura, les médias du monde entier diffusent les photos les plus «sanglantes» de cet événement propre à l’islam, et plus particulièrement à l’islam chiite. Ils publient ces images accrocheuses sans bien sûr fournir la moindre explication sur ce qu’est l’Achoura. Chaque fois que mon regard se portait sur ces images non expliquées, je restais sans voix. C’est pourquoi j’ai voulu essayer de comprendre les raisons historiques et religieuses à l’origine de la «Commémoration du sacrifice» . J’ai cherché à le faire avec l’ouverture d’esprit requise lorsque l’on plonge dans l’examen de faits historiques remontant à plus de 1 300 ans. J’ai aussi essayé de le faire de façon respectueuse et sans porter de jugement trop hâtif. J’espère y être parvenu… Au terme de cet examen assurément très sommaire et incomplet, je maintiens et réitère néanmoins ma perplexité : pourquoi, en plein 21 e siècle, ces croyants (et même des enfants!) estiment-ils de leur devoir de se meurtrir le corps à coups de chaines, couteaux et lames pour expier des fautes supposément commises par leurs lointains ancêtres il y a plus de 1 000 ans? Mais en même temps, il faut se rappeler que ces rituels étranges et provocants ne sont pas l’apanage de l’islam seul. Par exemple, dans la religion catholique, chaque Vendredi Saint, nous sommes témoins de représentations de la passion du Christ qui ne sont pas toujours de bon goût; aux Philippines notamment, et cela a été maintes fois condamné par l’Église, des gens se font véritablement crucifier sur des croix en expiation de leurs fautes. Dans l’État de Karnataka, en Inde du Sud, des bébés sont lancés depuis le toit d'un temple et attrapés dans un drap tenu par plusieurs personnes; ce rituel a pour but symbolique de renforcer l'enfant et son esprit. Bref, toutes les religions ont probablement des rituels étranges. R. Day

Documentation • Mohammad Ali Amir-Moezzi et Pierre Lory, «Petite histoire de l’islam» , dans

Documentation • Mohammad Ali Amir-Moezzi et Pierre Lory, «Petite histoire de l’islam» , dans Collectif, Histoire des religions, Paris, éditions Librio, 2008. • «L’islam et le Coran» , Les collections de l’histoire, no 30, janvier-mars 2006. • «L’épopée de l’islam – De Mahomet aux révolutions arabes d’aujourd’hui» , Geo. Histoire hors-série, mai-juin 2011. • Wikipedia, «Mourning of Muharran» . • Wikipédia, «Achoura» . Photographies Les illustrations anciennes proviennent des magazines précités. Les photographies récentes ont été prises sur le Web Musique Vangelis, «Prelude» Conception R. Day Mai 2013 Mes diaporamas sont hébergés sur le site : http: //www. imagileonation. com