Day Crations rflexives 2013 Le diocse de Gasp

Day Créations réflexives 2013

Le diocèse de Gaspé a été établi à partir de celui de Rimouski en mai 1922. Le 11 décembre 1922, François-Xavier Ross, né à Grosses-Roches le 7 mars 1869, devenait à 53 ans le premier évêque du nouveau diocèse. Au moment de prendre possession de son siège épiscopal, il n’existait pas de cathédrale et c’est l’église paroissiale de Gaspé qui en tint lieu. Mais en mars 1929, cette église fut détruite par un incendie. Monseigneur Ross décida alors de construire sur le site de l’église détruite une grande Basilique-Souvenir, là où Jacques Cartier avait pris possession du Canada au nom du roi de France en 1534. Dans les années 1930, il fit même dessiner les plans de la future Basilique-Souvenir et ériger les fondations. Pour contribuer au financement de la construction, des cartes postales à l’image de la future basilique étaient vendues. Mais dans une région éloignée et peuplée comme la Gaspésie, écrasée en outre par la grave crise économique des années 1930, il fut impossible de financer un projet aussi coûteux. Avec la mort de Mgr Ross, le 5 juillet 1945, son rêve s’évanouit. Ce sont donc les fondations et le sous-sol érigés en vue de supporter la grande Basilique-Souvenir qui servirent de cathédrale pour le diocèse de Gaspé pendant quatre décennies! Lors des fêtes d’août 1934, soulignant le quatrième centenaire du passage de Cartier à Gaspé, le cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve, archevêque de Québec, célébra une messe en plein air sur ces fondations. Qui aurait cru alors qu’il faudrait quarante ans pour que soit érigée sur ces fondations une cathédrale digne de ce nom? Les successeurs de Mgr Ross (les évêques Albini Le. Blanc [1946 -1957] et Paul Bernier [1957 -1964]) avaient bien tenté de relancer le projet de construction d’une cathédrale et même fait dresser divers plans, mais ces projets n’avaient pas abouti. Le dossier fut relancé par Mgr Jean-Marie Fortier, le quatrième évêque du diocèse [19651968], puis mené à terme par Mgr Gilles Ouellet [1968 -1973]. L’architecte montréalais Gérard Notebaert soumit une maquette et des esquisses qui furent acceptées après consultation des paroissiens; le 18 juillet 1968 la Fabrique signait un contrat de 527 750 $ avec la firme Auguste Lessard Construction Limitée de Laval-des-Rapides. Les travaux débutèrent le 22 juillet 1968 et furent complétés un an plus tard. Les premières messes dominicales furent célébrées dans la cathédrale à compter du 13 juillet 1969 et celle-ci fut bénie officiellement par Mgr Gilles Ouellet le 20 septembre 1969.

La cathédrale du Christ-Roi de Gaspé

L’église paroissiale de Gaspé avait été construite entre 1914 -1916. Elle devint une église pro-cathédrale en 1923, au moment de l’arrivée de Mgr François-Xavier Ross. Dans l’après-midi du 30 mars 1929, elle fut complètement rasée par les flammes. Dans leur ouvrage Gaspé depuis Cartier, Charles-Eugène Roy et Lucien Brault relatent ainsi les circonstances de cet incendie : «[…] dans l’après-midi, du Samedi-Saint, 30 mars 1929, le feu se déclara, entre la voûte et le toit – endroit où personne n’avait mis le pied, depuis l’installation des fils électriques. Les religieuses du Saint-Rosaire, sacristines, occupées à orner le chœur et l’autel pour la pontificale de Pâques, donnèrent vite l’alarme. Déjà il était trop tard. Ce fut bientôt un incendie désastreux qui détruisit de fond en comble, en deux heures, malgré le travail d’une population dévouée, mais sans moyens préventifs, l’église, le presbytère et la résidence voisine […] et menaça même tout le village. Son Exc. Monseigneur l’Évêque sauva lui-même les Saintes Espèces. »

Deux rares photos des résidants de Gaspé combattant l’incendie de l’église pro-cathédrale de Gaspé, le 30 mars 1929

Un croquis de la monumentale Basilique-Souvenir dont rêvait Mgr François-Xavier Ross. Cette esquisse ornait d’ailleurs la couverture du livre Gaspé depuis Cartier, publié à l’occasion des festivités de 1934.

Lors des Fêtes de 1934, la France avait offert un trio de cloches pour la future cathédrale. Fabriquées par la Maison Paccard, d'Annecy (Haute-Savoie), elles ont un poids total de 65 000 livres. Elles furent installées temporairement sur les fondations de l’édifice en construction et sonnèrent pour la première fois en août 1934. En 1937, elles furent montées sur le clocher nouvellement construit. La première cloche donne la note «Mi bémol» et porte le nom du Christ-Roi; la seconde donne la note «Fa» et porte le nom de Marie-Médiatrice; la troisième donne la note «Sol» et porte le nom de Sainte-Thérèse-de- Lisieux. 1935. Collection BANQ

Photo : Collection Fabien Sinnett Un sous-sol : voilà à quoi a ressemblé la cathédrale de Gaspé jusqu’en 1969.

L’architecte Gérard Notebaert a confié qu’il avait voulu concevoir la cathédrale pour qu’elle soit en harmonie avec le cadre naturel qui l’entoure. Vue du haut de la colline de Gaspé-Sud, elle épouse le paysage et le vallonnement des montagnes.

Ce qui surprend souvent les visiteurs, c’est de constater la facture très moderne de la cathédrale, qui est en outre entièrement construite en bois, et ce tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Le bois de cèdre sans vernis dont elle est faite a la particularité de prendre la couleur du temps et de prendre une teinte grise. C’était le souhait de l’architecte : laisser la nature transformer le matériau au fil du temps. Il a opté pour une structure de style «Shed» qui était en vogue à l’époque dans le sud des États-Unis. Il s’agit là d’un style qui s’éloigne en tout point de la cathédrale québécoise traditionnelle. La cathédrale de Gaspé est la seule en Amérique du Nord qui soit entièrement construite en bois.

Annexé à la cathédrale, le presbytère où réside le curé titulaire de la cathédrale.

Le dépouillement et la sobriété de l’intérieur de la cathédrale, auxquels se mélange l’enivrante odeur du bois de cèdre, ont vite fait de conquérir le cœur des visiteurs.

La cathédrale ayant été édifiée sur les fondations des années '30, ce qui restreignait l’envergure à donner à un tel édifice, l’architecte a réalisé un coup de maître en élargissant la nef au moyen d’une baie vitrée en saillie, ce qui ajoute à l’édifice une nouvelle dimension et une belle luminosité reposante.

Entièrement composé de verre antique serti de plomb, le vitrail de la cathédrale de Gaspé a été conçu en 1969 par Claude Théberge, artiste-sculpteur de Montréal. Son exécution a été confiée à l’Atelier d’Arts et Vitraux de Montréal.

Le Christ-Roi est aussi l’œuvre de l’artistesculpteur Claude Théberge. Il représente le patron de la cathédrale et symbolise le Seigneur, qui est à la fois le Christ et le Roi de l’Église. Il mesure 4, 6 mètres (15 pieds 2 pouces).

Cette peinture à l’huile (4, 37 m. par 3, 73 m. – 14 pi. 5 po. par 9 pi. 11 po. ) représente l’arrivée de Jacques Cartier à Gaspé en 1534. Elle a été réalisée en 1934 par l’artiste français D. Charles Fouqueray et offerte à la cathédrale à l’occasion des Fêtes de 1934. Mais comme il n’était pas possible de l’installer dans l’ancien temple, elle fut exposée à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec de 1949 à 1984. Elle ne fut finalement dévoilée à Gaspé qu’au moment des Fêtes du 450 e anniversaire de l’arrivée de Cartier. Elle est maintenant exposée en permanence à l’entrée de la cathédrale.

L’orgue actuel date de 1966 et provient de la chapelle du Monastère des Augustines de Gaspé. Les religieuses en ont fait don à la cathédrale en 1993 pour remplacer un instrument fort modeste qui ne répondait plus adéquatement aux exigences liturgiques d’une église-cathédrale. Cet orgue est l’œuvre de la célèbre Maison Casavant de Saint-Hyacinthe, dont la réputation internationale est bien établie. Bien qu’il n’avait pas été conçu à l’origine pour cette église, il s’intègre fort bien, par la simplicité de ses lignes, à la sobriété de la cathédrale. Le raffinement de l’harmonisation et la souplesse de l’action des claviers font de cet instrument l’une des plus belles réussites de Casavant, parmi sa production d’orgues à traction mécanique.

La croix de chêne du sanctuaire (7 m. - 23 pi. ) est l’œuvre de H. Boisvert de Montréal. Le corpus de noyer (2, 7 m. - 8 pi. 10 po. ) a été sculpté par Jean -Paul Lemay de Montréal. Cette pièce avait été commandée en 1962 par la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie pour leur chapelle privée. Après la fermeture de l’institution, les religieuses en ont fait don à la cathédrale en 1971.

Mgr Albini Le. Blanc, deuxième évêque de Gaspé, a fait l’acquisition de cette sculpture sur bois en cèdre du Brésil entre 1945 -1957. D’une hauteur de 1, 4 m. (4 pi. 7 po. ) avec piédestal, elle est l’œuvre du sculpteur portugais José Ferreira Thedim. Il s’agit d’une réplique exacte du prototype qui est vénéré au Sanctuaire de Notre-Dame de Fatima. Thedim a réalisé l’original dans ses moindres détails selon les indications personnelles de sœur Lucia dos Santos, la seule survivante des voyants de Fatima.

Le baptistère de la cathédrale.

À droite du chœur, une petite chapelle pour des recueillements plus privés.

En 1997, à l’occasion du 75 e anniversaire de la création du diocèse de Gaspé, on a installé à gauche du chœur un Mémorial rendant hommage à Mgr François-Xavier Ross, le premier évêque de Gaspé et auteur de plusieurs grandes réalisations pour la Gaspésie (notamment le lancement du mouvement coopératif, la fondation de la Société de colonisation et l’ouverture de nouvelles paroisses, la nationalisation du chemin de fer, le prolongement de la route sur le littoral Nord de la Gaspésie, la fondation de l’École normale et de l’École ménagère, la fondation du Séminaire de Gaspé, la fondation de l’Hôtel-Dieu de Gaspé et la co-fondation de la communauté des Sœurs missionnaires du Christ-Roi. Le 9 novembre 1997, la dépouille de Mgr Ross a été transférée dans ce Mémorial. Y sont aussi exposés divers objets ayant appartenu à Mgr Ross.

Intitulée «Figure de proue» , cette sculpture de Jean. Robert Drouillard a été réalisée en 2005. Elle est à côté du tombeau de Mg Ross. Elle se veut un hommage aux personnes qui, à l’exemple de Mgr Ross, ont mené une tâche de géant pour permettre à la Gaspésie de prendre la place qui lui revient, a dit l’auteur de cette œuvre.

Le 2 juin 2013 a eu lieu, devant la cathédrale de Gaspé, le dévoilement de ce monument dédié à Mgr Ross.

D’une certaine manière, et bien qu’il n’ait jamais vu la réalisation de son rêve de Basilique-Souvenir, l’actuelle cathédrale de Gaspé est intimement liée à Mgr François-Xavier Ross, comme vous avez pu le voir dans ce diaporama. Voici d’ailleurs, en terminant, l’hommage que lui rendait Mgr Camille Lebel lors de ses funérailles, en 1945 : «L’histoire retiendra son nom, fera revivre sa figure de grand humaniste, de grand éducateur, d’écrivain classique, d’ardent apôtre. Dans la lignée des grands évêques, elle lui fera une place à part, parmi les plus grands par son intelligence, par son cœur, par son talent, par sa charité. »

Ce dernier regard sur le clocher de la cathédrale du Christ-Roi de Gaspé met fin à cette visite d’un édifice religieux original, unique et hors du commun.

Documentation Renseignements pris sur place, notamment dans les brochures suivantes : • Bienvenue à la cathédrale du Christ-Roi • Monseigneur François-Xavier Ross (1869 -1945) – Un grand bâtisseur! • Bulletin diocésain de l’Église de Gaspé , vol. 46, no 6, juin-juillet-août 2013 • Charles-Eugène Roy et Lucien Brault, Gaspé depuis Cartier – Le livre du souvenir 1534 -1934 , Québec, éd. Au Moulin des lettres, 1934, 233 p. Photographies • R. Day, La cathédrale de Gaspé (6 juillet 2013) • L’avant-dernière photo de la cathédrale, éclairée à la tombée du soir, a été reproduite à partir d’une carte postale Musique Jehan Alain (1911 -1940), «Litanies» , interprété par Jean-Louis Gil à l’orgue Isnard-Cavaillé-Coll-Boisseau de la Collégiale Saint-Salomon Saint-Grégoire de Pithiviers (France) CD Grandes Toccatas pour orgue Conception R. Day Octobre 2013 Mes diaporamas sont hébergés sur le site : http: //www. imagileonation. com