Day Crations rflexives 2013 Nous entrerons dans un

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Day Créations réflexives 2013

Day Créations réflexives 2013

Nous entrerons dans un moment dans la CHAPELLE ROYALE DE GRENADE , un lieu

Nous entrerons dans un moment dans la CHAPELLE ROYALE DE GRENADE , un lieu considéré par les Espagnols comme le plus sacré de leur pays, un endroit qui commande tellement le respect que la photographie y est interdite car le Saint Sacrement y est exposé en permanence, selon le désir exprimé par la reine Isabelle de Castille en 1504, deux mois avant sa mort, à l’âge de 53 ans. Cette chapelle n’est pas seulement un lieu de culte, une œuvre d’art en elle-même et un musée. C’est d’abord et avant tout un temple funéraire auréolé d’histoire et de religion : il conserve les dépouilles des souverains Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. C’est pourquoi, avant de visiter ce lieu, et afin d’en saisir son importance et son symbolisme, il est essentiel de rappeler quelques événements liés à la fois aux débuts du christianisme, à l’histoire générale de l’Espagne, à ces deux souverains légendaires et au monde nouveau qui, durant leur règne, allait apparaître à partir de 1492.

Nous ne savons pas avec exactitude à quel moment le christianisme s’est implanté dans

Nous ne savons pas avec exactitude à quel moment le christianisme s’est implanté dans la péninsule ibérique. L’apôtre saint Paul, mort en 67, mentionnait dans une de ses épîtres son désir de s’y rendre; mais aucun document n’atteste qu’il s’y soit effectivement rendu, sauf quelques textes apocryphes qui ne suffisent pas à dissiper le doute. L’évêque Cyprien de Carthage, mort en 258, avait évoqué dans une lettre la présence d’évêques aux alentours de l’an 250; lors de fouilles menées entre 1926 -1930, on a découvert les sépultures d’un évêque (Fructueux de Tarragone) et de diacres qui ont confirmé que la foi chrétienne avait déjà touché la péninsule. Par ailleurs, entre les années 295 et 314 (la date est toujours incertaine), un concile s’est tenu à Grenade (qui s’appelait alors Elvire). Trente-trois églises locales y étaient représentées par un évêque ou un prêtre. Et de de ce nombre, vingt-huit provenaient de la Bétique (c’est-à-dire l’Andalousie actuelle). L’Andalousie était donc une terre chrétienne dès le milieu du 3 e siècle. Mais l’Espagne – «la très catholique Espagne» , comme on dit encore aujourd’hui (en effet, 90% des Espagnols se déclarent catholiques et 70% des jeunes se marient à l’église) – ne fut pas une terre chrétienne durant toute son histoire. Pendant près de huit siècles, la majeure partie du territoire de l’Espagne actuelle a vécu sous la domination arabo-musulmane. Cette domination commence en 711 lorsqu’une armée de 7 000 hommes menée par Tarik ibn Ziyad traverse le détroit de Gibraltar et entreprend la conquête de l’Europe – une conquête qui s’arrête en 732 dans le sud de la France par la victoire de Charles Martel lors de la bataille de Poitiers. Après cette victoire importante des chrétiens sur les musulmans, ces derniers se replièrent sur la péninsule ibérique (qu’ils nommèrent al-Andalus) et ils y maintinrent leur pouvoir jusqu’en 1492.

L’Espagne du Moyen ge n’est pas un pays unifié. Elle est composée de plusieurs

L’Espagne du Moyen ge n’est pas un pays unifié. Elle est composée de plusieurs royaumes à la tête desquels des souverains, quoique chrétiens, sont souvent en opposition les uns aux autres. Néanmoins, dans la partie nord du territoire qui a échappé à l’emprise arabo-musulmane, des rois entreprennent de reprendre les territoires occupés. Les historiens ont donné à cette entreprise de récupération et de rechristianisation du territoire espagnol le nom de «Reconquista – Reconquête» . Le roi Alphonse III des Asturies sera le premier à lancer cette Reconquista en 868. Jalonnée d’une suite confuse de guerres, de coexistence armée, de victoires, de défaites et de longues périodes de stagnation, cette Reconquête prendra finalement huit siècles et s’achèvera à Grenade. FRANCE Zone sous domination chrétienne Zone désertique Zone sous domination musulmane

avant Étapes de la Reconquista

avant Étapes de la Reconquista

En 1236, le roi de Castille Ferdinand III (devenu saint Ferdinand en 1671 après

En 1236, le roi de Castille Ferdinand III (devenu saint Ferdinand en 1671 après avoir été canonisé par le pape Clément X en raison de ses victoires sur les Maures) conquiert Cordoue. Puis en 1248, il s’empare de Séville et de toute l’Andalousie occidentale. Mais voilà qu’après ces deux victoires la Reconquête s’arrête, sinon stagne et progresse très lentement pendant les deux siècles suivants. C’est un évènement survenu en 1469 qui va relancer la Reconquista et la mener à son terme. Le 14 octobre 1469, Ferdinand (roi d’Aragon à partir de 1474) épouse Isabelle (reine de Castille à partir de 1474). Ce mariage unit ces deux royaumes et met fin à l’hostilité ayant existé dans le passé entre les royaumes chrétiens d’Espagne. Afin de consolider leur pouvoir et de réaliser l’unification des royaumes, Ferdinand et Isabelle décident de lancer leur noblesse et de fédérer leurs peuples dans une entreprise visant à mettre un terme final à la Reconquista. Les nobles y voient une occasion de se distinguer et de se faire attribuer des nouvelles terres et des honneurs. De 1482 à la fin de 1491, les royaumes d’Aragon et de Castille mènent les «guerres de Grenade» , où se trouve le dernier bastion musulman sur le territoire. Le 2 janvier 1492, après un siège de plusieurs mois, Grenade capitule et le sultan Boabdil remet les clés de la ville à Ferdinand et Isabelle. La prise de Grenade met fin à près de huit siècles de présence musulmane dans la péninsule ibérique et marque la fin de la Reconquête. L’historiographie espagnole a considéré l’événement si important qu’on désigne 1492 sous l’appellation «año crucial – année cruciale» . Encore aujourd’hui, la ville de Grenade continue de commémorer chaque année ce jour du 2 janvier 1492. Mais 1492 s’inscrit dans l’histoire de l’humanité pour plusieurs autres raisons majeures.

2 janvier 1492 – Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille font leur entrée victorieuse

2 janvier 1492 – Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille font leur entrée victorieuse dans la ville de Grenade

Boabdil, le dernier sultan de Grenade, s’apprête à remettre les clés de la ville

Boabdil, le dernier sultan de Grenade, s’apprête à remettre les clés de la ville aux souverains d’Aragon et de Castille. Il fit excaver les tombes de ses ancêtres pour qu'elles ne soient pas profanées par les chrétiens et les fit transférer dans le cimetière de la mosquée de Mondújar. La légende dit que sur le chemin de l’exil, au lieu-dit «le dernier soupir du maure» , Boabdil se retourna vers la capitale de son royaume perdu et pleura. Sa mère Aixa Fatima lui lança : «Pleure comme une femme ce que tu n’as pas su défendre comme un homme!» . Dans ses écrits, Christophe Colomb dit qu’il a assisté à la reddition et au départ de Boabdil.

La fin complète de la domination arabo-musulmane s’avère donc un événement d’importance dans l’histoire

La fin complète de la domination arabo-musulmane s’avère donc un événement d’importance dans l’histoire de l’Espagne et même de l’Europe. À partir de la Reconquête, les musulmans désireux de demeurer en Espagne seront forcés de se convertir au catholicisme (sous le nom de «los Moriscos – les Morisques), puis ils seront expulsés définitivement en 1609. Le 17 avril 1492, quelques semaines après l'achèvement de la Reconquista, dans le camp militaire de Santa Fe de la Vega, le couple royal signe un document connu sous le nom de «Capitulations de Santa Fe» (en espagnol capitulaciones signifie contrat) avec un navigateur du nom de Christophe Colomb. Dans ce document, Colomb détaille toutes ses demandes aux souverains dont il fait dépendre son entreprise d'une route vers les Indes… Les «Capitulations de Santa Fe» sont considérées comme un des contrats les plus importants jamais conclus entre une personne privée et son souverain. Le contrat stipule que Colomb doit cher pour le compte de l'Espagne une route maritime d'Ouest en Est vers l'Asie. En outre, il assure à Colomb le titre qu'il a exigé d'amiral de la Mer océane (Almirante del Mar Oceánico) – ce qui signifie de fait une élévation à la noblesse – et de vice-roi et gouverneur général des régions découvertes par lui. De plus, il doit recevoir un dixième du profit attendu de l'entreprise. Il est aussi nommé juge de tous les litiges commerciaux dans les futures colonies. Il a la permission de se faire appeler «Don» et reçoit le droit de porter des armes.

Le 3 août 1492, Colomb qui a réussi non sans peine à convaincre les

Le 3 août 1492, Colomb qui a réussi non sans peine à convaincre les souverains espagnols de l’intérêt de son entreprise et a obtenu qu’ils financent son expédition, lève l’ancre avec trois caravelles à Palos de la Frontera. Au terme de son expédition audacieuse, il s’attend à découvrir une nouvelle route pour les Indes. Or, le 12 octobre 1492, il pose le pied sur l’île de Guanahani (dans les Bahamas actuelles). Il rencontre une population qu’il appelle même des «Indiens» . Colomb l’ignore, mais il vient de découvrir un tout nouveau continent, en fait un «Nouveau Monde» – l’Amérique. Si les limites exactes de la fin du Moyen ge et du début des Temps modernes font toujours l’objet de débats entre les historiens, il n’en demeure pas moins que plusieurs estiment que c’est l’année 1492 qui marque à tout le moins symboliquement, dans l’histoire de l’humanité, le passage d’une époque historique à l’autre. Et les noms de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle de Castille sont inévitablement associés à cette date charnière. «Rois très catholiques» (ce titre leur a été conféré par le pape Alexandre VI), l’Amérique découverte grâce à leur soutien financier sera imprégnée de culture espagnole, mais surtout elle sera évangélisée et «catholique» , tout comme la nouvelle Espagne désormais libérée de l’islam. Et il faut le dire : les richesses (or, argent, pierres précieuses) spoliées aux premiers peuples d’Amérique du Sud se retrouveront dans les grands et somptueux édifices religieux de l’Espagne qu’on admire aujourd’hui.

Quelle année que cette année 1492! Car les évènements relatés jusqu’ici ne s’arrêtent pas

Quelle année que cette année 1492! Car les évènements relatés jusqu’ici ne s’arrêtent pas là. «…Nous avons décidé d'ordonner à tous les juifs, hommes et femmes, de quitter nos royaumes et de ne jamais y retourner … à la date du 31 juillet 1492 et ne plus rentrer sous peine de mort et de confiscation de leurs biens…» Rendu public le 29 avril 1492, ce décret pris par Ferdinand et Isabelle le 31 mars, est connu comme le «Décret de l’Alhambra» . Il ordonne l’expulsion définitive du pays de tous les Juifs refusant de se convertir au catholicisme dans cette Espagne que les souverains veulent rechristianiser et pour qui la présence juive constitue une «offense à la foi catholique» . Le décret qualifie le judaïsme de «crime grave et détestable» . La reine surtout, encouragée par son confesseur et Grand Inquisiteur Tomas de Torquemada, mise sur une conversion massive des Juifs qui sont profondément attachés à leur patrie. Bien que ses plans soient partiellement couronnés de succès, la majorité choisit l’exil. Les estimations concernant l'ampleur de l'expulsion et des conversions varient. Les historiens actuels estiment, en se basant sur les sources les plus crédibles, que les expulsés furent entre 150 000 et 200 000. Évènement majeur de l’histoire juive et mondiale, cette expulsion marquera la fin d’une présence juive millénaire et d’une culture épanouie sur le sol ibérique. Elle entraîne une diaspora massive qui remodèlera considérablement le visage des communautés juives du bassin méditerranéen et d’une partie de l’Europe occidentale.

Vous vous attendiez à un diaporama qui vous ferait visiter la Chapelle royale de

Vous vous attendiez à un diaporama qui vous ferait visiter la Chapelle royale de Grenade et voilà que vous avez plutôt été contraint jusqu’ici de suivre un cours très abrégé et accéléré sur l’histoire de l’Espagne sur une période de huit siècles. Mais il fallait faire état de ces quelques faits historiques incontournables pour comprendre l’importance (positive autant que négative) que ces souverains «très catholiques» – Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille – représentent non seulement dans l’histoire de l’Espagne, mais également dans l’histoire de notre monde d’aujourd’hui. Or, ce sont leurs dépouilles qui sont conservées, depuis un demi millénaire, dans la crypte de cette chapelle. Et un peu collatéralement, ces faits permettent de mieux comprendre pourquoi un peu partout en Espagne, mais davantage en Andalousie où la présence arabo-musulmane persista aussi longtemps, on trouve des vestiges remarquables de cette civilisation. R. Day

Andalo usie (L’entrée de la Chapelle royale, qui est annexée à la cathédrale de

Andalo usie (L’entrée de la Chapelle royale, qui est annexée à la cathédrale de Grenade)

En raison de l’importance symbolique qu’elle présentait à leurs yeux, Ferdinand et Isabelle décidèrent

En raison de l’importance symbolique qu’elle présentait à leurs yeux, Ferdinand et Isabelle décidèrent que Grenade serait la ville où ils seraient ensevelis. À cet effet, ils adoptèrent un décret royal le 13 septembre 1504 ordonnant la construction d’une chapelle et affectant des fonds pour sa construction. Puis le 12 octobre, dans son testament, la reine écrivit : «Tout d’abord, nous ordonnons […] qu’une chapelle soit érigée du côté droit de la cathédrale où, lorsqu’il plaira à Notre Seigneur de nous rappeler à Lui, nos corps devront être placés; cette chapelle devra s’appeler la Chapelle royale et être placée sous le patronage de saint Jean Baptiste et saint Jean l’Évangéliste… dans ce lieu devra être exposé le Saint Sacrement devant lequel devra brûler en permanence, jour et nuit, une chandelle de six livres et deux lampes à l’huile. » Un mois plus tard, la reine décédait. Ferdinand d’Aragon (1452 -1516) Isabelle de Castille (1451 -1504)

De style gothique flamboyant, la façade extérieure de la Chapelle royale est ornée de

De style gothique flamboyant, la façade extérieure de la Chapelle royale est ornée de beaux pinacles ainsi que d’une élégante crénelure qui souligne les différents niveaux de l’édifice.

De style gothique flamboyant, la façade extérieure de la Chapelle royale est ornée de

De style gothique flamboyant, la façade extérieure de la Chapelle royale est ornée de beaux pinacles ainsi que d’une élégante crénelure qui souligne les différents niveaux de l’édifice.

Une frise porte en guise de décoration les lettres F et Y, initiales des

Une frise porte en guise de décoration les lettres F et Y, initiales des souverains

Une frise porte en guise de décoration les lettres F et Y, initiales des

Une frise porte en guise de décoration les lettres F et Y, initiales des souverains

L’accès à la Chapelle royale se fait par le Parvis, un monument plateresque construit

L’accès à la Chapelle royale se fait par le Parvis, un monument plateresque construit par la mairie de la ville en 1518 et qui fit office de banque et de bourse jusqu’au 19 e siècle. Ce n’est qu’à la fin du 19 e siècle que le Parvis fut intégré à la Chapelle et devint un musée religieux. Le plafond est couvert de caissons octogonaux et les murs sont décorés de peintures, dont des portraits des souverains peints au 17 e siècle. Y sont aussi exposés divers objets religieux.

La Chapelle royale se compose d’une nef unique et de quatre chapelles latérales (saint

La Chapelle royale se compose d’une nef unique et de quatre chapelles latérales (saint Ildefonse, Sainte Croix, saint Michel et sainte Apolonie). Murs et grilles sont ornés des blasons et emblèmes des souverains. Il faut se rappeler que nous ne sommes pas ici dans une cathédrale aux dimensions grandioses comme à Séville, Cordoue, Málaga ou Grenade, mais dans une chapelle aux dimensions humaines. Néanmoins…

… Néanmoins, comment ne pas être émerveillés par la spectaculaire grille qui sépare la

… Néanmoins, comment ne pas être émerveillés par la spectaculaire grille qui sépare la nef du transept? C’est l’une des plus belles grilles espagnoles. Réalisée entre 1518 -1520 par Bartolomé de Jaén, elle est faite de fer forgé doré au feu. Son motif central est le blason des souverains. Dans sa partie supérieure, elle présente des scènes de la vie de saint Jean Baptiste et de saint Jean l’Évangéliste. Les pilastres supportent les figures douze apôtres.

Quelques détails de la grille de la Chapelle royale de Grenade

Quelques détails de la grille de la Chapelle royale de Grenade

La grille franchie, nous arrivons dans le transept, où se trouvent (à gauche sur

La grille franchie, nous arrivons dans le transept, où se trouvent (à gauche sur la photo) le mausolée des Rois catholiques Ferdinand et Isabelle et (à droite) celui de leur fille la reine Jeanne (surnommée Jeanne la Folle) et de son époux le roi Philippe (surnommé Philippe le Beau). Comme l’avait demandé la reine Isabelle dans son testament, un cierge brûle toujours au pied des mausolées.

La grille franchie, nous arrivons dans le transept, où se trouvent (à gauche sur

La grille franchie, nous arrivons dans le transept, où se trouvent (à gauche sur la photo) le mausolée des Rois catholiques Ferdinand et Isabelle et (à droite) celui de leur fille la reine Jeanne (surnommée Jeanne la Folle) et de son époux le roi Philippe (surnommé Philippe le Beau). Comme l’avait demandé la reine Isabelle dans son testament, un cierge brûle toujours au pied des mausolées.

La grille franchie, nous arrivons dans le transept, où se trouvent (à gauche sur

La grille franchie, nous arrivons dans le transept, où se trouvent (à gauche sur la photo) le mausolée des Rois catholiques Ferdinand et Isabelle et (à droite) celui de leur fille la reine Jeanne (surnommée Jeanne la Folle) et de son époux le roi Philippe (surnommé Philippe le Beau). Comme l’avait demandé la reine Isabelle dans son testament, un cierge brûle toujours au pied des mausolées.

Le mausolée des Rois catholiques est fait de marbre de Carrare. Il a été

Le mausolée des Rois catholiques est fait de marbre de Carrare. Il a été réalisé à Gênes en 1517 par le Toscan Domenico Fancelli. Dans la partie supérieure, les gisants des monarques sont soutenus par des anges portant une guirlande ornée de blasons.

Le mausolée de Philippe et Jeanne a été réalisé en 1519 par Bartolomé Ordóñez.

Le mausolée de Philippe et Jeanne a été réalisé en 1519 par Bartolomé Ordóñez. Il est d’un style plus élaboré, rappelant l’influence de Michel Ange.

Cette photo permet de voir en partie le magnifique retable de l’autel, œuvre de

Cette photo permet de voir en partie le magnifique retable de l’autel, œuvre de Felipe Vigarny, mais aussi de Jacobo Florentino et d’Alonso Berruguete. Fait de bois polychrome, il se dégage des personnages une incroyable énergie dans le mouvement et une grande expression. Les statues sont de taille humaine.

Cette photo permet de voir en partie le magnifique retable de l’autel, œuvre de

Cette photo permet de voir en partie le magnifique retable de l’autel, œuvre de Felipe Vigarny, mais aussi de Jacobo Florentino et d’Alonso Berruguete. Fait de bois polychrome, il se dégage des personnages une incroyable énergie dans le mouvement et une grande expression. Les statues sont de taille humaine.

Quelques détails du retable

Quelques détails du retable

Quelques détails du retable

Quelques détails du retable

Quelques détails du retable

Quelques détails du retable

Quelques détails du retable

Quelques détails du retable

Ecce Homo et Dolorosa - Ces deux œuvres magnifiques de José de Mora sont

Ecce Homo et Dolorosa - Ces deux œuvres magnifiques de José de Mora sont dans la chapelle de la Sainte Croix

Un escalier étroit nous mène à la crypte, située sous les mausolées, où se

Un escalier étroit nous mène à la crypte, située sous les mausolées, où se trouvent les cercueils en plomb très simples contenant les corps de Ferdinand, Isabelle, Philippe et Jeanne. Un plus petit cercueil contient le corps du prince Michel, petit-fils des Rois catholiques et héritier de la Couronne, décédé en 1500 à l’âge de deux ans. La crypte est d’une grande sobriété, sa seule décoration étant un crucifix en bois du 16 e siècle. Dans son testament, Isabelle avait spécifié qu’elle voulait être inhumée vêtue de l’habit du Tiers-Ordre de saint François, symbole d’humilité et de pauvreté. C’est sans doute la pièce de la Chapelle royale qui suscite la sensation la plus étrange, bien difficile à décrire : une sorte de rencontre simultanée avec la foi chrétienne, les religions (catholicisme, judaïsme, islam), la politique, le Moyen ge, les Temps modernes, un monde ancien et un Nouveau Monde; bref, une rencontre émouvante avec l’Histoire.

Les successeurs de Ferdinand et Isabelle avaient envisagé faire de cette chapelle un mausolée

Les successeurs de Ferdinand et Isabelle avaient envisagé faire de cette chapelle un mausolée royal. Mais lorsque Philippe II fit construire le monastère Saint-Laurent, à l’Escurial, il décida plutôt d’y installer là le mausolée des futurs membres de la royauté espagnole.

La visite de la Chapelle royale de Grenade s’achève dans la sacristie, maintenant un

La visite de la Chapelle royale de Grenade s’achève dans la sacristie, maintenant un musée. Y sont exposés des objets personnels des souverains (couronne, sceptre, épée, vêtements, livres de prières) et une collection d’œuvres de maîtres espagnols et italiens.

La visite de la Chapelle royale de Grenade s’achève dans la sacristie, maintenant un

La visite de la Chapelle royale de Grenade s’achève dans la sacristie, maintenant un musée. Y sont exposés des objets personnels des souverains (couronne, sceptre, épée, vêtements, livres de prières) et une collection d’œuvres de maîtres espagnols et italiens.

La visite de la Chapelle royale de Grenade s’achève dans la sacristie, maintenant un

La visite de la Chapelle royale de Grenade s’achève dans la sacristie, maintenant un musée. Y sont exposés des objets personnels des souverains (couronne, sceptre, épée, vêtements, livres de prières) et une collection d’œuvres de maîtres espagnols et italiens.

Statues orantes (c’est-à-dire à genoux, en prière et les mains jointes) de Ferdinand et

Statues orantes (c’est-à-dire à genoux, en prière et les mains jointes) de Ferdinand et Isabelle

Parlant de Ferdinand et Isabelle, on les désigne souvent comme les «Rois très Catholiques»

Parlant de Ferdinand et Isabelle, on les désigne souvent comme les «Rois très Catholiques» - titre qui leur fut conféré par le pape Alexandre VI. Mais lorsqu’on parle d’eux individuellement, on dit rarement «Ferdinand le Catholique» . En revanche, «Isabelle la Catholique» est une expression qui est passée à l’Histoire. Dans le couple royal, c’était probablement Isabelle qui était la plus «fervente» . C’est elle qui initia la réforme de l’Église espagnole. C’est elle aussi qui fut à l’origine de l’instauration de l’Inquisition espagnole par le pape Sixte IV dès 1478, donc bien avant la fin de la Reconquista. L’Inquisition existait déjà en Europe depuis le 13 e siècle afin de maintenir l’orthodoxie catholique. Mais en Espagne, son champ d’action fut considérablement élargi, visant les musulmans, les juifs, les protestants et les sectes, réprimant les actes qui s'écartaient d'une stricte orthodoxie, combattant l'hérésie des judaïsants. Relevant de la Couronne qui nomma les premiers inquisiteurs dès 1480, son pouvoir juridique était absolu pour juger, condamner et châtier tout type de déviation. C’est surtout Isabelle qui, sur les conseils de son confesseur et Grand Inquisiteur Torquemada, décida en mars 1492 de l’expulsion des juifs d’Espagne même si à l’entrée des souverains dans Grenade quelques semaines plus tôt ils avaient garanti la liberté de culte aux Juifs. Selon nos normes du 21 e siècle, nous la qualifierions sans doute de «fanatique» . Mais dans le livre consacré à la Chapelle royale de Grenade, Manuel Reyes Ruiz écrit : «Plusieurs aspects de son règne sont critiqués mais elle ne devrait pas être jugée selon nos critères d’aujourd’hui qui ne tiennent pas compte de l’Europe de cette époque. Il faut comprendre qu’elle était une enfant du 15 e siècle, agissant selon des pratiques ayant cours dans ce temps-là, guidée par sa foi et sa profonde vision du christianisme. »

Signe que le souvenir d’Isabelle et Ferdinand perdure et a traversé le temps cinq

Signe que le souvenir d’Isabelle et Ferdinand perdure et a traversé le temps cinq cents ans après leur mort : en 1997, le pape Jean-Paul II avait jonglé avec l’idée plutôt étrange de les béatifier – intention rapidement mise de côté. Ce projet, une fois connu, avait en effet égratigné la sensibilité juive, les Juifs considérant que les souverains se sont rendus coupables de parjure pour avoir promis de leur garantir la liberté de culte et de les épargner, avant de les forcer à se convertir au catholicisme puis de les expulser d’Espagne manu militari.

Documention • Informations prises sur place • Jacques-Noël Pérès, «Les routards de la foi

Documention • Informations prises sur place • Jacques-Noël Pérès, «Les routards de la foi du Bassin méditerranéen» , Historia thématique, no 64, mars-avril 2000 • Christian Makarian, «Juifs-chrétiens, le malentendu dissipé? » , L’Express Hors-Série , no 1, décembre 2012 -mars 2013 • Pascal Ceaux, «Espagne, de l’ ge d’or à l’exil» , L’Express Hors-Série , no 1, décembre 2012 -mars 2013 • Manuel Reyes Ruiz, «The Royal Chapel of Granada» , Grenade, éd. Capilla Real de Granada, 2004 • Le Guide vert Michelin sur l’Andalousie, 2012 • «L’Andalousie» , Beautés du monde , no 15, Société des périodiques Larousse, 1992 • Divers sites du Web Photographies extérieures de la Chapelle royale R. Day (30 octobre 2012) Photographies intérieures de la Chapelle royale • «The Royal Chapel of Granada» , précité • www. capillarealgranada. com • Divers sites du Web Musique François Couperin, «Offertoire sur les grands jeux – Extrait de la messe à l’usage des couvents» , joué par Maurice Duruflé à l’orgue Ingout-Reinburg-Gonzalez de l’église Saint-Sauveur du Petit Andely (France) Conception R. Day Novembre 2013

Mes diaporamas sont hébergés sur le site : http: //www. imagileonation. com

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