CASELIN LORENZO FERVEUR ET AUDACE Retour sur la

CASELIN LORENZO: FERVEUR ET AUDACE Retour sur la figure d’un Missionnaire Xavérien unique Présenté par Turco Faustin sx (Kinshasa, 22. 04. 2018)

Un confrère unique, une vie unique Quelle vie unique, celle du père Caselin ! Il a dans son curriculum plusieurs événements spéciaux qui le distinguent: - les deux ans de militaire pendant la Deuxième Guerre Mondiale, jusqu’à connaître le camp de concentration, - sa libération et son retour en Patrie vu comme signe de la Vierge de Czestochowa, - l’ordination presbytérale à 39 ans, - la première arrivée au Congo à 46 ans et - le record de sa présence au Congo, étant le premier Xavérien qui, jusqu’à présent, a été au Congo jusqu’à l’âge de 90 ans !

Présentation de la photo La photo a été tirée le jour des obsèques du père Lorenzo, au Sanctuaire Conforti de Parme (Italie) le 02. 2017. À côté du cercueil, il y avait, avec le cierge pascal, la photo et la Bible, un chapeau d’Alpin, un rouleau du fil barbelé, l’icone de la Vierge Noire de Czestochowa, le drapeau de la R. D. Congo et un vélo. Ce sont des symboles de la vie de Caselin que nous retraçons brièvement. Le chapeau représente le corps de l’armée où il a rendu son service militaire, le barbelé évoque le camp de concentration, l’icône ramène à l’intervention divine avant la fusillade, le drapeau est le reflet de l’amour envers un peuple qui l’a accueilli et qu’il a servi; le vélo est l’expression de la ferveur et de l’audace qui l’ont poussé à faire des centaines de chilomètres pour glorifier Dieu.

Bibliographie BEARDO Silvano, « Poème au père Lorenzo Caselin » , Pegli le 24. 10. 1993. CALARCO Domenico, « P. Lorenzo Caselin » , Profili Biografici Saveriani, n. 03/2017, Roma 2018, 16 p. CASELIN Lorenzo, « Missionario a 40 anni. Dai campi di concentramento alle Missioni » , Missionari Saveriani, novembre 1965. COIALBU BONZANO Diana e CUCCU CARBONE Illianaa, « Un grande amico di Pegli. Il piccolo alpino dello Zaire » , Notiziario della Parrocchia S. M. Immacolata e S. Marziano, Genova-Pegli, anno VI, n. 3, 1990, p. 29. TONIOLO Adriano, « Un ex reduce degli Alpini sceglie i ‘neri’ dello Zaire » , Il giornale di Vicenza,

SES ORIGINES

Le sens de l’existence dans le christianisme pleinement vécu Église Ste Marie Immaculée de Santorso (Vicenza) Témoignage du père Caselin en 1965 Né et grandi dans une famille modeste d’ouvriers, j’ai appris de ma mère la pratique de la charité et du père, maire socialiste, persécuté politiquement, la rectitude de vie, la foi dans l’idéal qui vaut plus de la vie et la soif de justice. Dans un milieu bien nourri par la foi chrétienne, je comprenais que mes nobles aspirations ne pouvaient être réalisées que dans le christianisme pleinement vécu. Toutefois, je cherchais une formule de vie qui ne puisse pas trop m’engager. À l’âge de 16 ans, un vertueux prêtre m’a demandé si je voulais vivre selon les conseils évangéliques. Je lui ai répondu: non! Je n’en sais pas exactement la raison. Je pense que la vie du monde exerçait en moi une grande

LE SERVICE MILITAIRE: LA GUERRE ET LE CAMP DE CONCENTRATION Le père Lorenzo a un passé aventureux, de la steppe russe à la forêt congolaise, digne d’une bande-dessinée de Tex Willer! (Adriano Toniolo, « Un ex reduce degli Alpini sceglie i ‘neri’ dello Zaire » , Il giornale di

Au front Au camp de concentration Témoignage du père Caselin en 1965 En 1942, à 19 ans, je suis parti pour le service militaire. Quatre mois à Naples, dans la batterie antiaérienne (février-juin 1943), trois mois en Albanie au rivage de la rivière Vjosa dans un front quotidien contre les partisans albanais. L’affrontement s’est terminé par un échec, le 11. 09. 1943: nos casernes ont été détruites, nos militaires massacrés après avoir résisté pendant 12 heures de siège militaire. Nous avons fuit vers le Monténégro. À Belgrade premier contact avec les partisans de Tite qui m’ont offert de m’enrôler avec eux dans la lutte clandestine. Mais les allemands nous ont saisi et nous ont conduit dans un camion de bétail jusqu’en Pologne, en passant par Vienne et Berlin. Le mois d’octobre 1943, j’entrais dans le camp de

29. 07. 2016: Pape François à Auschwitz (Pologne): « Seigneur, pardonne cette Le mois d’octobre 1943, j’entrais dans le camp de concentration Oflag 64/Z de Schokken (Skoki) en Pologne. J’avais 20 ans, j’ai souffert, j’étais très dégouté des hommes et cette vie-là de prisonnier faite de famine, de froid et d’une terrible nostalgie, me semblais encore plus triste. Jours, semaines, mois interminables épuisaient mon corps et mon esprit. Combien de risques, même mortels, pour avoir une pomme de terre ou un navet (légume)! Et justement c’est dans ce détachement forcé de tout, même du nécessaire, que j’ai senti très fort le besoin de Dieu. Il n’y avait pas de prêtres dans ce camp. Moi qui avais un si grand besoin, je me sentais très malheureux. C’est bien ce moment-là que Dieu avait choisi pour m’inviter à son service.

Et moi, là-bas, j’ai retrouvé le Christ Photo MS juin 1969 L’occasion s’est présentée quand un jeune chapelain militaire français, prisonnier ailleurs, avait reçu la permission de venir nous rendre visite pour quelques heures. Ne pouvant pas me confesser faute de temps, il a invité tous les prisonniers à un examen général et au repentir. Après un recueillement de quelques minutes, en levant une petite croix, il donna à tous l’absolution générale comme si nous étions à la veille d’un affrontement. Pendant la Messe qu’il a célébrée dans une grande salle froide et dépouillée, le prêtre nous a dit la raison de sa visite: « C’est pour vous aider à retrouver le Christ, ce Christ si bon… » . Et moi, là bas, j’ai retrouvé le Christ. Pendant l’élévation de la consécration, le silence se fit absolu. Je voyais la neige qui entrait avec le vent dans les fenêtres de cette grande salle. Passaient plusieurs mois et, avec le temps, aussi la ferveur.

Le 24 janvier 1945, je tombais dans les mais des troupes russes qui m’amenèrent du Camp de Shokken à celui de Ljubotin, près de Charkow (Ukraine). Que de fois que j’ai failli mourir! Peut-être une dizaine de fois! (MS 1965 nov. )

L’EXÉCUTION ET LA VIERGE MARIE

Une fois j’ai été sauvé par Notre Dame de Czestochowa. Un officier russe avait juré de tuer tous les alpini qu’il aurait trouvé (le corps de l’armée italienne dont je faisais partie). C’était les Alpini qui avaient détruit son village et tué ses parents. Alors, en entrant dans le camp et en me voyant avec le chapeau d’alpin, il m’a aussitôt poursuivi en me visant de son arme et il m’a mis contre un mur pour me tuer. Il me laissa, quand il a aperçu au-dessus de ma tête, une image de la Vierge Noire polonaise, fixée au mur. En Russie, de janvier à octobre 1945, j’ai eu la possibilité de prier, de réfléchir et de m’édifier en observant la bonté naturelle du peuple ukrainien si ancien et si religieux. (MS 1965 nov. )

LA VOCATION MISSIONNAIRE

De retour de la Russie, le jour de Notre Dame du Rosaire, le 7 octobre 1945, je pensais à mon avenir, à mes projets, à ma situation économique, à trouver une belle et bonne fille et, comme pour taire mon devoir de gratitude envers Dieu, à m’engager dans l’apostolat à travers l’Action Catholique. (…) Photo: Caselin à Mungombe (Uvira) 1983 Ici j’ai connu l’abbé Mario Bille, mon cher ami, ordonné quelque mois auparavant et qui m’a appelé près de son lit quelques heures avant sa mort prématurée. Il a demandé aux autres de sortir de la chambre et, seul devant moi, il a déclaré: « J’ai offert ma vie pour le salut de la jeunesse, pour la solution chrétienne du problème social et pour les vocations religieuses et sacerdotales. Je suis prêt devant la mort. Et toi, qu’est-ce que tu deviendras? Veux-tu prendre ma place? »

Amani, Bukavu 1983 « Veux-tu prendre ma place? » Ces paroles percèrent mon âme et ne me laissèrent plus en paix. Cependant, je m’opposais. J’avais une petite situation socioéconomique, mon entreprise de saucisses (boucherie) progressait bien, j’avais mis les yeux sur une bonne fille et je ne voulais pas bouleverser mes perspectives. Alors, c’est le Seigneur qui est intervenu, en résolvant

1951: un accident de circulation Le soir du 4 janvier 1951, je rentrais en voiture de mon tour d’affaires, sur l’axe Vicenza-Thiene. J’ai mal calculé un dépassement, la voiture a commencé à glisser sur le verglas et sorti de la route en cognant un platane, puis un deuxième arbre et, enfin, un troisième où le radiateur s’est encastré: un coup terrible à la tête, une grande lumière, puis plus rien. Je me suis retrouvé après je ne sais plus combien d’heures, sur un lit à l’hôpital avec la tête bandée, beaucoup de blessures et les idées confondues. Passée la crise du traumatisme cérébral, celle de la vocation a commencé.

1951 -1956: apostolat chez don Calabria En ces moments de silence forcé et de calme profond, j’ai compris toute la portée de la phrase qui avait bouleversé Saint François Xavier: « Que sert à l’homme de gagner le monde entier si, par après, il perdra son âme? » . J’ai décidé. St Giovanni Calabria (1873 -1954). En 1907, il fonde l’Institut des Serviteurs de la Divine Providence qui se consacre aux plus pauvres et aux marginalisés. Après quelques mois, j’abandonnais tout. Ceux qui me connaissaient se sont étonnés et ne croyaient pas. Je me suis mis à disposition, pendant cinq ans, d’un Institut d’éducation et d’assistance gratuite aux orphelins (l’œuvre don Calabria de Verone). (MS 1965 nov. )

1956: entrée chez les Xavériens Nizza Monferrato (Asti) Ancienne Maison Xavérienne Par la suite, j’ai eu l’occasion d’aller à Parme et j’ai demandé d’entrer dans l’Institut Xavérien pour devenir Missionnaire. J’avais 34 ans et les difficultés étaient nombreuses: j’avais laissé les études depuis très longtemps. J’ai dépassé ces moments dans la joie parce que j’ai pu entrer dans la Communauté des Vocations tardives que l’Institut avait depuis une dizaine d’années. Ici, j’ai rencontré d’autres jeunes qui avaient les mêmes difficultés que moi. Ensemble les années se sont vite passées. (MS 1965 nov. )

1962: ordination Le 28 octobre 1962, dans l’église de l’Institut des Missionnaires Xavériens de Parme, par les mains de S. E. Le Card. Cushing, archevêque de Boston, j’étais ordonné prêtre. Parmi les 24 condisciples ordonnées, il y en avait 10 du groupe « Vocations tardives » : comptables, enseignants, universitaires, professionnels, ouvriers. (…) Card. Richard Cushing. Il a accueilli les Xavériens à Boston et les a soutenus moralement et matériellement. Il était à Rome pour le Concile quand il est venu ordonner les 24 SX à Parme Je pense que le Seigneur fera arriver son appel à beaucoup de jeunes et que nombreux seront aptes pour un engagement missionnaire. Je serais très heureux si mon exemple pourra être d’encouragement pour qu’ils puissent dépasser toute incertitude. (MS 1965 nov. )

1962: ordination Parme 1962: Ordination sacerdotale du p. Caselin Son tempérament est plutôt émotif, actif et primaire. Cordial, serviable, résolu, doué de sens pratique, entrepreneur, dynamique, infatigable. Au revers de la médaille il est impulsif, irruent, colérique. Il reflète beaucoup la formation humaine reçue avant d’entrer dans l’Institut, surtout la nécessité de gagner du temps à la sueur du front, en considérant le travail comme un sérieux devoir de chaque jour et de tous. Cela le rend plutôt sévère vis-à-vis de ceux qui aiment « il dolce far niente » et exigent à l’égard des paresseux. Les qualités sont supérieures aux défauts. Sa vitalité intérieure, sa générosité, la rectitude et le zèle sont tels à engendrer la certitude de son idonéité au Sacerdoce missionnaire.

Caselin a été ordonné avec 23 autres condisciples. Il retrouvera au Congo cinq de ses condisciples:

AU SERVICE EN ITALIE (1963 -1968)

Pegli, « le premier amour » (de juillet à novembre 1963) Multedo di Pegli 1966: Caselin rencontre « les Hôtesses Missionnaires » C’est sûr. Pas toute la communauté de Pegli sait d’avoir au cœur de l’Afrique un ami extraordinaire qui, chaque soir à 21 h, adresse sa pensée à cet angle de la Ligurie et qui prie la Vierge pour tous ses habitants. Nous parlons du père Lorenzo Caselin qui, en 1962 vint à Pegli, sa première terre de mission et « son premier amour » , comme luimême aime l’affirmer. Dès son arrivée, il a pris tout de suite contact avec les groupes paroissiaux des jeunes en manifestant sur tous son charme d’homme de Dieu. Les jeunes étaient fort touchés par son énergie vitale, par sa capacité d’intuition, de dialogue avec sagesse en parlant avec des mots qui pénètrent le cœur de chacun. (…) Ses yeux bleu-ciel et très vivants, sa manière de rire qui entrainait, son énergie et sa conduite auto dangereuse lui avaient mérité le titre de « Père Sprint » , dont il était très fier.

1963 -1968: économe à Tavernerio Communauté Xavérienne de Tavernerio (Como-Italie)

1963 -1968: économe à Tavernerio Exposition missionnaire organisée par le père Caselin, dans un camion (MS mai 1965)

1963 -1968: économe à Tavernerio Exposition missionnaire: Caselin accueille Mgr Felice Bonomini, évêque de Como (1947 – 1974) (cf. MS mai 1965)

Poème au père Lorenzo Caselin Auteur: Beardo Silvano Via Rizzo, 155/24 16156 Pegli-Gêne 24. 10. 1993 De la Russie est rentré un Petit Alpin, par miracle et pour qu’un dessein divin puisse s’accomplir. En des terres lointaines il devait aller, pour faire connaître Celui qui est venu nous sauver. Ses yeux limpides et bleu ciel ont le regard qui n’est plus de ce monde. Peut-être ont-ils déjà vu l’au-delà. Toute sa vie a été vouée à la bonté. Sa maman est la Vierge Marie, c’est pour cela que sa foi ne s’ébranle pas. Fils d’une telle Mère, il nous exhorte à ne pas pécher et, avec lui, à prier sans cesse. Quand le soir descend, avec sa prière, il nous embrasse tous avec tendresse. Nombreux ont été les hommes de Dieu sur cette terre, mais Lorenzo nous a évangélisés plus que tous. Merci, cher père Lorenzo, parce que tu es bon, et

1968: rite d’envoi en mission Tavernerio 12. 05. 1968: rite d’envoi en mission de Caselin, avec Marcelli et Cardin. La célébration est présidée par le père Eugenio Morazzoni sx. (cf. MS juillet 1968)

1968: rite d’envoi en mission Le discours d’adieu du père Caselin à la « Villa dei Pini » (Tavernerio) aux amis et aux aspirants xavériens Les parents des missionnaires et leurs amis viennent baiser la croix, avec émotion: c’est le moment des adieux

LA MISSION AU CONGO Départ pour le Zaire: le 19. 01. 1969 Il rentre en Italie en 2013

1969: période d’insertion à la mission (Uvira) « Je désire non seulement vous donner l’Évangile de Dieu, mais aussi ma vie » (2 Ts 2, 8) Photo MS mai 1969

1969: période d’insertion à la mission (Uvira) Le retrouvailles avec un grand ami: le père Erneste Tomé Photo MS mai 1969

1969 -1971: vicaire à Fizi (Uvira) Buzimba (Fizi): Caselin avec des lépreux. Photo MS juin 1970

1969 -1971: vicaire à Fizi (Uvira) Si tu ne portes pas tes brebis sur les épaules, tu les porteras sur ta conscience. … Moi je préfère les porter sur mes épaules! (Caselin à Fizi 1969) Photo MS juin 1969

1972 -1974: animateur missionnaire à Udine (Italie) Phrase tirée de son bréviaire Soyez riche du bonheur des autres Communauté sx d’Udine 2014, Rencontre avec le laïcat sx

1974 -1977: économe à Kamituga (Uvira, RDC) Église paroissiale St François Xavier, Kamituga (Uvira), 1969

1974 -1977: économe à Kamituga (Uvira, RDC) Caselin à Kamituga Photo MS novembre 1975

La paternité est un phénomène curieux. Ici je la sens très fort. (MS juin 1969)

1977: Pèlerinage à vélo de Vicenza à Czestochowa Caselin passe trois mois de congé en Italie. Il en profite pour se rendre à Czestochowa où, le 07. 08. 1977, il célèbre une Messe devant la Vierge qui a sauvé la vie du jeune Alpin. Il y avait aussi son ami Poznam, polonais, qui avait plaidé auprès du militaire pour qu’il ne tire pas sur Caselin.

Caselin devant l’église de Mulambula, Mungombe (Uvira)

1977 -1985: économe à Mungombe (Uvira, RDC) Phrases tirées de son bréviaire - Seigneur, j’aimerais beaucoup aider les autres à vivre. - Le malheur le plus grand est de n’être utile à personne. - Sachez choisir ce qui sert de ce qui domine. Abbé Milenge Flavien et Caselin, Mungombe 1983

1977 -1985: économe à Mungombe (Uvira, RDC) Caselin avec les Petits Séminaristes (il y en avait 138), Mungombe

Église paroissiale Ste Famille, Luvungi (Uvira) 1972 1985 -1988: économe à Luvungi (Uvira, RDC) Phrases tirées de son bréviaire Chaque homme a sa destinée. Réalisez la vôtre avec les yeux ouverts, avec austérité et sincérité.

1985 -1988: économe à Luvungi (Uvira, RDC) Père Lorenzo est venu nous rendre visite le 12 mai dernier. En l’écoutant, nous avons senti la présence de Dieu! Ses yeux étaient limpides, innocents, pleins d’amour, de charité, de compréhension, très ouverts à tous. Comment être missionnaire? Il suffit d’être à côté d’une personne chaleureuse et gentille comme le père Lorenzo. Il t’apprendra à te donner aux autres, à aller au-delà de la couleur de la peau. Tout le groupe est resté fasciné par cet homme si joyeux, sympathique et « vivant » ! Nous avons eu une véritable leçon de vie. Gruppo Primavera (Tavernerio), lettre au père Caselin (années 1980)

« Nous avons été fascinés par cet homme si joyeux et vivant. Il nous a laissé une véritable leçon de vie! Photo. Mungombe 1983

1988 -1992: économe à Mulenge (Uvira, RDC) Mulenge 1988: Caselin avec Romero, Bazzoli, Manzotti, Natalina et des visiteurs 18. 07. 1987: il reçoit la charge de rouvrir la mission de Mulenge, fermée depuis 1964, lors de la rébellion des Simba. « Grande fut la joie et la fête pour accueillir les missionnaires à Mulenge. Mais il y a tout à refaire, car des structures de la mission ne reste que le nom, ou peu plus » (Adriano Toniolo, Il giornale di Vicenza, 14. 01. 1987).

1988 -1992: économe à Mulenge (Uvira, RDC) Mulenge 1988: Magnaguagno, des visiteurs, Caselin et Festa

1992 -1995: économe à Kavimvira (Uvira, RDC) Phrases tirées de son bréviaire Sanctuaire de Kavimvira (Uvira) 1974 Sans amour, on ne peut pas vivre. Sans douleur, on ne peut pas aimer. Il faut apprendre à aimer, pour mieux vivre; …et apprendre à souffrir pour aimer

1995 -1997: vicaire à Ngene (Kasongo, RDC) Phrases tirées de son bréviaire Nous avons besoin de vieillards qui prient, qui sourient, qui aiment d’un amour désintéressé, qui s’émerveillent. Eux seuls peuvent montrer aux jeunes qu’il vaut la peine de vivre et que le néant n’a pas le dernier mot. Tout moine dont l’ascèse a porté fruit est appelé en Orient, quel que soit son âge, un « beau vieillard » . Il est beau de la beauté qui monte du cœur. Église Ste Famille de Ngene (Kasongo) 2007 Olivier CLEMENT, dans CHAPAS Marie Françoise, La prière. Recueil de textes non bibliques pour réfléchir, méditer, célébrer, éd. De l’Atelier, Paris 1997, p. 45.

1997 -2004: procureur à l’Economat Xavérien (Bukavu, RDC) Caselin a été un ouvrier infatigable dans la vigne du Seigneur (Dominique Calarco, 2018) Caselin, Muhumba 2003

En ces années 2000, le père Caselin fait son ministère auprès du Centre des Handicapés HERI KWETU (Heureux sommes-nous) à Bukavu. Le centre a été fondé par la sœur Thérèse SAEZ MORENO, de la Compagnie de Marie, en 1979. Caselin y a apporté un important soutien matériel et spirituel. Maintes fois, dans ses lettres aux amis, il dit que « ses enfants » d’Heri Kwetu prient le chapelet pour les bienfaiteurs d’Italie. En 2002 -2005, le père Caselin a contribué à la construction de l’Eglise du Centre des Soins Mentaux (SOZAME) géré par les Frères de la

Énergique en faisant le bien Dans la petite Suzuki blanche, en première vitesse, au maximum, sur les routes non goudronnées de Bukavu, avec sa chemise kaki et toute son énergie, ou son intraduisible grinta, il allait à Heri kwetu (Heureux sommes-nous), le Centre pour Handicapés ou à Sozame, au Centre de soins mentaux pour son apostolat hebdomadaire. Il a aidé des centaines de familles en difficulté économique et, surtout, de nombreux malades qui n’avaient pas les moyens pour payer les soins médicaux. Il savait que parmi ceux qui venaient demander de l’aide il y avait aussi des escrocs et alors, quand il les découvrait, il criait, il les chassait en frappant la porte, comme pour réagir viscéralement contre l’esprit de mensonge. Mais, ça passait, grâce au bien qu’il faisait.

Anecdote: le bien fait ne se perd jamais Hopital général de référence de Bukavu, géré par l’Archidiocèse. Ici le père Caselin a été soigné en 2010. En novembre 2010, il a commencé à fort s’affaiblir. Hospitalisé à Bukavu, on manquait les poches de sang pour la transfusion, étant donné qu’il avait un groupe sanguin rare. Après avoir trouvé trois donneurs… à la quatrième transfusion on ne savait plus quoi faire. Grâce aux amis des amis, on a trouvé un jeune universitaire protestant ayant ce groupe sanguin rare. Ce jeune, après avoir accepté de donner au père une poche de son sang, il a dit : « Je crois que c’est le mal qui divise les chrétiens. Ce qui les réunira tous ce sont les œuvres de bien » . Ce que ce jeune congolais a dit, c’est exactement ce en quoi Caselin croyait quand il aidait les pauvres sans distinction de tribu ni de religion. Il enseignait l’esprit de partage en le vivant. Nous étions convaincus : si Caselin a vécu si longtemps, c’est aussi grâce à l’aide de cette transfusion-là « œcuménique » .

2005 Trois « Alpini » se retrouvent à Bukavu (RD. Congo): Francesco Bazzoli, Caselin Lorenzo et Gianni Brentegani.

2004 -2013: vicaire à Cahi (Bukavu, RDC) Caselin, Cahi 2011 J’ai vécu avec le père Caselin pendant trois ans à Cahi. Parmi les choses les plus importantes dont je voudrais me souvenir, je retiens son zèle pour assister les enfants handicapés et les malades mentaux de Heri kwetu et de Sozame. Il avait organisé un réseau d’amis et de bienfaiteurs qui lui envoyaient des aides pour le fonctionnement de ces Centres. Il était déjà octogénaire et il commençait à avoir des problèmes pour se déplacer. Pourtant il tenait à rendre visite presque chaque jour aux enfants de Heri kwetu. Il priait longuement avec eux, il aimait transmettre son sourire, après avoir parcouru quatre kilomètres à pieds pour les rejoindre. p. Joseph Veniero

Paroisse St Jean Baptiste, Cahi (Bukavu) 2004

2013 -2017: aux soins à la Maison Mère (Parme, Italie) Caselin, Parme 2016 Ça fait longtemps que je ne vous écris pas. Je suis rentré en Italie à cause des raisons de santé. Maintenant je suis à la Maison Mère, à Parme. Ici je bénéficie des soins très fraternels et attentifs. Mon corps nonagénaire exulte tout joyeux! Je peux vivre toujours comme missionnaire, si ce n’est pas physiquement, au moins spirituellement. J’ai compris la grande intuition de notre Fondateur, St Guido M. Conforti: la consécration est mission. Jusqu’à présent, j’ai cherché d’exercer la mission dans l’activité, comme St François Xavier. Maintenant, je suis missionnaire avec l’acte d’amour manifesté dans le silence, dans la contemplation et dans la prière. (suite)

2013 -2017: aux soins à la Maison Mère (Parme, Italie) Caselin, Heri Kwetu, Bukavu 2003 L’acte d’amour demeure éternellement! Mon cœur, cependant, est toujours au Congo, où mes enfants poliomyélitiques de Heri Kwetu souffrent et offrent leur malaises avec amour. Chaque soir ils récitent le saint rosaire pour moi et pour leurs bienfaiteurs. Je reçois encore beaucoup de lettres de familles souffrantes qui me rendent proche de leurs peines. Je confie tous à notre Maman Céleste. Avec affection p. Lorenzo Caselin (MS décembre 2016)

Anecdotes 29. 01. 2004. Le père Piergio Lanaro est en service missionnaire en Italie. Il veut rentrer au Congo, où il avait déjà travaillé. Il demande au père Caselin de plaider en faveur de Lanaro auprès des supérieurs. Caselin lui répond: « Pour ton retour au Congo, je ne peux rien faire. Toi, parles-en aux supérieurs et tu verras que la Vierge t’ouvrira le chemin » . ----------------------P. Piergio Lanaro sx Caselin était un Xavérien qui vivait l’obéissance!

Assemblée Régionale sx janvier, Bukavu 2004 Caselin, prie Dieu pour tes confrères bienaimés et pour ton cher Pays le Congo. Faustin Turco sx