Philosophie et smiotique de la traduction Confrence VI

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Philosophie et sémiotique de la traduction Conférence VI DE LA SCIENCE DU LANGAGE VERS

Philosophie et sémiotique de la traduction Conférence VI DE LA SCIENCE DU LANGAGE VERS LA SCIENCE DES SIGNES.

Questions à discuter: 1. Vers un au-delà de la linguistique. D'une linguistique à une

Questions à discuter: 1. Vers un au-delà de la linguistique. D'une linguistique à une poétique de la traduction. 2. Face aux inconsistances linguistiques: le recours à l'herméneutique. 3. Sémiologie ou sémiotique? Problèmes de terminologie.

Sources: Meschonic H. Poétique du traduire. , Paris, 1999. Sreiner G. Après Babel. Paris,

Sources: Meschonic H. Poétique du traduire. , Paris, 1999. Sreiner G. Après Babel. Paris, 1999. Ladmiral J. -R. Théorèmes pour la traduction. Paris, 2000.

1. Vers un au-delà de la linguistique. D’une linguistique à une poétique de la

1. Vers un au-delà de la linguistique. D’une linguistique à une poétique de la traduction Arrêtons-nous quelque peu sur le texte éminemment philosophique qu’Henri Meschonnic a intitulé “ Poétique du traduire”. Il convient de souligner tout d’abord que cette publication se voue dans une large mesure à dénoncer le dualisme, et à mettre en valeur les caractéristiques attractives de la poétique qu’il propose de lui substituer.

suite Rappelons-en l’essentiel: l’auteur s’élève contre l’empirisme, et dénonce la conception dualiste de la

suite Rappelons-en l’essentiel: l’auteur s’élève contre l’empirisme, et dénonce la conception dualiste de la traduction comme linguistique appliquée, qui repose sur l’opposition entre écrire et traduire aux dépens de ce dernier. L’idéologie qui sous-tend cette attitude impérialiste se prolonge dans le mépris du rôle historique de la traduction -lequel se trouve occulté par la sacralisation de la littérature-, et dans le développement de dichotomies du type ‘forme vs. sens’, qui donnent lieu à des approches duelles.

36 conclusions d’Henri Meschonic Les propositions 1 à 10: “ 1. Une théorie de

36 conclusions d’Henri Meschonic Les propositions 1 à 10: “ 1. Une théorie de la traduction des textes est nécessaire (. . . ) comme une translinguistique (. . . ) incluse dans la poétique, qui est la théorie de la valeur et de la signification des textes. 2. L’empirisme ne peut pas théoriser l’expérience de la textualisation, ou de la non-textualisation (. . . ) 3. Traduire un texte est une activité translinguistique comme l’activité d’écriture même d’un texte, et ne peut pas être théorisée par la linguistique de l’énoncé, ni par la poétique formelle de Jakobson.

suite 4. (. . . ) la poétique de la traduction ne peut pas

suite 4. (. . . ) la poétique de la traduction ne peut pas être une linguistique appliquée (. . . ) comme pratique théorique, [elle] est une poétique expérimentale. 5. Son importance épistémologique consiste dans sa contribution à la théorisation d’une pratique sociale non encore théorisée, à la critique des éléments idéologiques de la linguistique (. . . ) 6. Une théorie du langage implique une théorie de la littérature. Une théorie de la littérature implique une théorie du langage. (. . . )

suite 7. Une pratique théorique de la traduction des textes impose une analyse de

suite 7. Une pratique théorique de la traduction des textes impose une analyse de l’opposition entre art et science (. . . ) La théorie de la traduction des textes se situe dans le travail, fondamental pour l’épistémologie, sur les rapports entre pratique empirique et pratique théorique, écriture et idéologie, science et idéologie. 8. Traduire un texte se situe dans la pratique et la théorie des textes, qui se situent elles-mêmes dans une théorie translinguistique de l’énonciation. 9. Une théorie translinguistique de l’énonciation consiste dans l’interaction entre une linguistique de l’énonciation (. . . ) et une théorie de l’idéologie. (. . . ) 10. Si la traduction d’un texte est structurée-reçue comme un texte, elle fonctionne texte, elle est écriture d’une lecture-écriture (. . . ) ”

suite les propositions 11 à 18: “ 11. La notion de transparence (. .

suite les propositions 11 à 18: “ 11. La notion de transparence (. . . ) appartient à l’opinion, comme ignorance théorique (. . . ) On lui oppose la traduction comme ré-énonciation spécifique d’un sujet historique, interaction de deux poétiques, décentrement, le dedans-dehors d’une langue et des textualisations dans cette langue. 12. Le décentrement est un rapport textuel entre deux textes dans deux languescultures (. . . ) L’annexion est l’effacement de ce rapport, l’illusion du naturel (. . . )

suite 13. La proposition courante selon laquelle une traduction ne doit pas donner l’impression

suite 13. La proposition courante selon laquelle une traduction ne doit pas donner l’impression d’être une traduction a deux sens: dans le premier, on est dans l’illusion de la transparence (. . . ) dans le second, on produit un texte original en langue d’arrivée, homologue au texte de la langue de départ. On peut montrer qu’il y a généralement confusion entre ces deux sens et que, désignant le second, on pratique le premier. Le premier domine, car il transpose l’idéologie dite dominante dans une pratique de l’annexion.

suite 14. L’illusion de la transparence appartient au système idéologique caractérisé par les notions

suite 14. L’illusion de la transparence appartient au système idéologique caractérisé par les notions liées d’hétérogénéité entre la pensée et le langage, de génie de la langue, du mystère de l’art -notions fondées sur une linguistique du mot et non du système (. . . ) Ces notions aboutissent à opposer texte et traduction, par une sacralisation de la littérature. (. . . ) 15. (. . . ) L’intraduisible est social et historique, non métaphysique (. . . ) Tant que le moment de la traduction-texte n’est pas venu, l’effet translinguistique est un effet de transcendance et l’intraduisible passe pour une nature, un absolu.

suite 16. Le statut sociologique contemporain de la littérature, fondé sur cette métaphysique et

suite 16. Le statut sociologique contemporain de la littérature, fondé sur cette métaphysique et sur l’opposition entre le texte et la traduction, l’écrire et le traduire, privilégie le texte et l’écrire. Même la théorie linguistique de la traduction, par son dualisme, ne théorise pas le même travail sur la langue, pour le texte et pour la traduction. (. . . ) 17. Un impérialisme culturel tend à oublier son histoire, donc à méconnaître le rôle historique de la traduction et des emprunts dans sa culture. Cet oubli est le corollaire de la sacralisation de sa littérature. 18 Chaque domaine culturel, chaque culture-langue, a son historicité, sans contemporanéité (totale) avec les autres. ”

suite Les propositions 19 à 29: “ 19. La polysémie est indissociablement langue et

suite Les propositions 19 à 29: “ 19. La polysémie est indissociablement langue et culture. Cette proposition mène à ne plus dissocier dénotation et connotation, valeur et signification. Elle mène à poser qu’une traduction qui se veut uniquement linguistique est une traduction culturelle qui se méconnaît comme telle. (. . . ) 20. (. . . ) La traduction, étant installation de nouveaux rapports, ne peut qu’être modernité, néologie, alors qu’une conception dualiste voit la traduction d’un texte comme forme et archaïsme. (. . . ) 21. L’opposition dualiste entre forme (ou expression) et sens (ou contenu) est déplacée par une théorie des textes comme structuration translinguistique et inscription transnarcissique d’un sujet généralisé. (. . . ) 22. (. . . ) Lotman (. . . ) a démontré la nonpertinence théorique de la notion de forme. 23. La notion béhaviouriste de sens comme réponse participe de l’idéologie du naturel. (. . . ) Elle privilégie l’exegèse et l’herméneutique aux dépens de l’épistémologie. (. . . )

suite 24. L’opinion dualiste traite contradictoirement les textes à la fois comme langage véhiculaire

suite 24. L’opinion dualiste traite contradictoirement les textes à la fois comme langage véhiculaire (. . . ) et comme distortion, violation, exception, surplus qu’elle oppose au langage véhiculaire pris comme norme. ” 25. Traduire un texte n’est pas traduire de la langue, mais traduire un texte dans sa langue (. . . ) 26. Traduire de la langue seule est passer d’une structure à une autre. (. . . ) 27. La “ poésie ” n’est pas plus “ difficile ” à traduire que la “ prose ”. La notion de la difficulté de la poésie, qui se présente aujourd’hui comme ayant toujours eu cours, est datée. Elle inclut une confusion entrer vers et poésie. (. . . ) Le lieu de la pratique et de la théorie, pour la traduction de tout texte, est le lieu de sa pratique. 28. Selon l’historicité du traduire, une traduction est traductionintroduction, avant que soit produit, s’il peut l’être, le moment d’une traduction-texte. 29. Les définitions du texte comme combinatoire formelle ne théorisent pas le rapport de lecture qui est translinguistique, transnarcissique et qui impose une théorie du sujet. ”

suite La traduction n’est homogène à un texte que si elle produit un langage-système,

suite La traduction n’est homogène à un texte que si elle produit un langage-système, travail dans les chaînes du signifiant (. . . ) 32. (. . . ) On construit et on théorise un rapport de texte à texte, non de langue à langue. Le rapport interlinguistique vient par le rapport intertextuel, et non le rapport intertextuel par le rapport interlinguistique. 33. La distinction traditionnelle entre le texte et la traduction (valorisation sociale du texte, caducité et statut inférieur de la traduction) apparaît alors pertinente seulement pour la pratique, courante (. . . ) [elle] n’est plus pertinente pour la traduction-texte d’un texte. (. . . )

suite 34. La rapport poétique entre texte et traduction implique un travail idéologique concret

suite 34. La rapport poétique entre texte et traduction implique un travail idéologique concret contre la domination esthétisante (l’ “ élégance ” littéraire) qui se marque par une pratique subjective (. . . ) La poétisation (ou littérarisation), choix d’éléments décoratifs selon l’écriture collective d’une société donnée à un moment donné, est une des pratiques les plus courantes de cette domination esthétisante. De même la récriture: première traduction “ mot à mot ” par un qui sait la langue de départ mais qui ne parle pas texte, puis rajout de la “ poésie ” par un qui parle texte mais pas la langue. C’est la matérialisation du dualisme. (. . . )

suite 35. Le rapport poétique entre un texte et une traduction implique la construction

suite 35. Le rapport poétique entre un texte et une traduction implique la construction d’une rigueur non composite, caractérisée par sa propre concordance (. . . ) et par la relation du marqué pour le marqué, non marqué pour non marqué, figure pour figure, non-figure pour non-figure. Cette corresponddance théorisée remplace la notion subjective, variable extensible, de “ fidélité ”, caractéristique justement de l’idéologie esthétisante (. . . ) Tout ce qui n’est pas cette correspondance ressortit diversement à la poétisation et participe de cette idéologie esthétisante. 36. Un établissement des critères de traduction et une typologie des traductions peuvent se faire non en fonction de la résolution ponctuelle des problèmes philologiques, mais en dégageant de chaque pratique sa théorie ”

suite Prenant le contre-pied de cette situation, Meschonnic souligne que traduire un texte n’est

suite Prenant le contre-pied de cette situation, Meschonnic souligne que traduire un texte n’est pas traduire de la langue, mais traduire un texte dans sa langue, et qu’une théorie translinguistique de la traduction est nécessairement incluse dans la poétique, qui est la théorie de la valeur et de la signification des textes.

suite Cette poétique expérimentale, qu’il propose comme pratique théorique de la traduction, est particulièrement

suite Cette poétique expérimentale, qu’il propose comme pratique théorique de la traduction, est particulièrement importante d’un point de vue épistémologique puisqu’il s’agit de théoriser une pratique sociale, phénomène qui requiert au préalable une critique des éléments idéologiques de la linguistique

suite Cette démarche épistémologique amène l’auteur à considérer que la traduction se situe dans

suite Cette démarche épistémologique amène l’auteur à considérer que la traduction se situe dans la pratique et la théorie des textes, elles-mêmes situées dans une théorie translinguistique de l’énonciation, laquelle consiste pour sa part dans l’interaction entre une linguistique de l’énonciation et une théorie de l’idéologie. Finalement, la traduction fonctionne comme un texte: “ elle est écriture d’une lecture-écriture ”.

suite Alors qu’une conception dualiste voit la traduction d’un texte comme forme et archaïsme,

suite Alors qu’une conception dualiste voit la traduction d’un texte comme forme et archaïsme, privilégiant l’exégèse et l’herméneutique aux dépens de l’épistémologie, Meschonnic montre que la traduction est en fait installation de nouveaux rapports, modernité, néologie, travail dans la langue, décentrement, rapport interpoétique entre valeur et signification. Il souligne qu’on théorise un rapport de texte à texte, non de langue à langue, et que par conséquent le rapport interlinguistique vient par le rapport intertextuel, et non l’inverse.

suite Sur ces bases, il est possible d’établir des critères de traduction et une

suite Sur ces bases, il est possible d’établir des critères de traduction et une typologie des traductions qui réservent au traducteur un statut homologue à celui de l’écrivain. Cette évolution se fonde ici sur l’idée qu’ “ une théorie linguistique est nécessaire pour que la traduction cesse de se continuer comme artisanat empirique ”. Il convient en effet d’envisager la traduction de façon méthodique et de porter un regard synthétique, global, qui permette de situer l’objet à étudier dans un contexte général:

suite “ La nécessité de l’analyse première de ce que fait un texte, avant

suite “ La nécessité de l’analyse première de ce que fait un texte, avant de le traduire, situe la poétique comme préalable, et l’interaction inévitable de la poétique avec la théorie de la traduction. (. . . ) La fonction de la traduction est d’être cette transformation poétique et culturelle. ”

suite “ Une théorie et une pédagogie des textes, désesthétisés, désacralisés, travaillant à une

suite “ Une théorie et une pédagogie des textes, désesthétisés, désacralisés, travaillant à une sémantique théorique du langage poétique et aux rapports entre écriture et idéologie, peut transformer le statut théorique, la pratique et le statut sociologique de la traduction. ” L’auteur vise de ce fait une transformation du statut de la traduction et de son étude qui passe par une remise en question de références que l’on tenait désormais pour acquises. En bref, il veut franchir le pas “ d’une linguistique de la traduction à la poétique de la traduction ”

suite La traductologie relève donc de la littérature, pas de la linguistique, dont l’auteur

suite La traductologie relève donc de la littérature, pas de la linguistique, dont l’auteur critique les études. Celle sur le contenant et le contenu, en particulier, fait l’objet de commentaires acerbes. En effet, Nida ayant suggéré que traduire, “ c’est un peu comme ranger des habits dans des bagages différents ”, Meschonnic peut souligner: “ On est vendu par ses métaphores. ”

suite Il s’agit donc dans l’ensemble de remettre en cause l’attitude philosophique traditionnellement dominante,

suite Il s’agit donc dans l’ensemble de remettre en cause l’attitude philosophique traditionnellement dominante, et de donner aux recherches traductologiques une assise dynamique qui permette de coller au plus près les réalités translinguistiques. Dans cette logique, l’activité traduisante est envisagée dans un contexte qui transcende les habituelles références à la linguistique.

suite La “ langue ”-la “ littérature ”, —ou la langue-la culture, ou le

suite La “ langue ”-la “ littérature ”, —ou la langue-la culture, ou le sens-la forme: il n’y a pas deux choses dissociables, hétérogènes. Quand il y a un texte, il y a un tout, traduisible comme tout. La pratique et l’histoire de la traduction le montrent. Ni la théorie de la communication, ni une linguistique de la traduction (. . . ) ne peuvent en rendre compte, car ce sont des conceptualisations dualistes. Seule une poétique de la traduction peut théoriser le succès ou l’échec des traductions. ” “

suite En réunissant dans une même dynamique des éléments jusqu’ici opposés, Meschonnic incrimine lui

suite En réunissant dans une même dynamique des éléments jusqu’ici opposés, Meschonnic incrimine lui aussi la dualité qu’impose la linguistique: ce sont ces habitudes duelles qui empêchent d’envisager le phénomène traductologique dans son ensemble.

suite Il s’affranchit donc de ce stigmate en proposant de concevoir la traduction d’un

suite Il s’affranchit donc de ce stigmate en proposant de concevoir la traduction d’un texte “ comme un langage-système, ” notion qu’il définit lui-même comme “ l’homogénéité de la pensée et du langage, du signifiant et du signifié. ” On retrouve ici des traces de la sémiotique de Benvéniste, sur laquelle se fonde et s’ouvre à la fois la poétique qu’il élabore pour répondre aux problèmes actuels en matière de traduction.

2. Face aux inconsistances linguistiques: le recours à l'herméneutique. Le même type d’orientation se

2. Face aux inconsistances linguistiques: le recours à l'herméneutique. Le même type d’orientation se fait jour dans le texte remarquable et remarqué que George Steiner publie sous le titre: After Babel. S'inspirant essentiellement de Péguy, Heidegger et Benjamin, mais aussi de ses contacts avec divers auteurs comme Roger Shattuck, Octavio Paz, I. A. Richards, Claude Lévi-Strauss ou Thomas Sebeok, Steiner établit dans un premier temps que "comprendre, c'est traduire".

suite La qualité, l'originalité, l’érudition de son ouvrage tiennent entre autres au fait qu'il

suite La qualité, l'originalité, l’érudition de son ouvrage tiennent entre autres au fait qu'il aborde des aspects du langage, des langues, et de la traduction en général, d'un point de vue philosophique; ce qui apparaît d'ailleurs avec plus de clarté dans le sous-titre français que dans sa version originale: Aspects of Language and Translation semble en effet assez général et un peu fade comparé à la force évocatrice, originale et profonde, qui émane d’Une poétique du dire et de la traduction.

suite La teneur philosophique et la densité des réflexions de l'auteur, qui ne se

suite La teneur philosophique et la densité des réflexions de l'auteur, qui ne se réclame d'aucune école, ne se démentent pas tout au long de ses études sur le langage et la traduction, que certains qualifieront d'essais de philosophie du langage. Fruit d'une enquête sur les questions que soulève le mythe biblique de la tour de Babel, Après Babel est un ouvrage particulièrement brillant qui retrace le cheminement logique des analyses érudites de Steiner consacrées au domaine de recherche qui nous intéresse.

suite Aussi Steiner rappelle-t-il, au même titre qu’un certain nombre d’autre données, que “

suite Aussi Steiner rappelle-t-il, au même titre qu’un certain nombre d’autre données, que “ each reading, each translation differs ”, que “ translation is constant and unfulfilled ”, ou encore que --et cela contribue à la richesse du texte auquel sont intégrées ces remarques-- “ any model of communication is at the same time a model of translation ”. Ce dernier thème retient l’attention du philosophe, qui s’investit dans l’étude des rapports entre traduction, langage, et communication; il souligne à quel point ces trois champs conceptuels sont intrinsèquement liés.

suite Sur ces bases clairement établies, l’auteur poursuit ses investigations en critiquant la notion

suite Sur ces bases clairement établies, l’auteur poursuit ses investigations en critiquant la notion de science dans le domaine du langage; de la même façon qu’il faut savoir reconnaître des champs communs à plusieurs concepts (comme par exemple entre traduction, langage, et communication), il convient aussi de s’abstenir d’élaborer des analogies abusives.

suite C’est un point sur lequel il faut sans doute être prudent; néanmoins, a

suite C’est un point sur lequel il faut sans doute être prudent; néanmoins, a priori, une authentique science du langage ne sera jamais une science exacte, et on peut se demander dans quelle mesure il s’agit d’une science à proprement parler.

suite La question de savoir si la traduction est une science, qui s’associe au

suite La question de savoir si la traduction est une science, qui s’associe au fil des siècles et des pages à la question de savoir si au contraire il ne s’agit pas plutôt d’un art, constitue l’un des thèmes récurrents en traductologie. Qu’elle soit tenue pour scientifique (au sens où les sciences humaines sont qualifiées de scientifiques) ou artistique, la traduction relève-t-elle de la linguistique?

suite Dans quelle mesure la science du langage est-elle à même d’étudier le langage

suite Dans quelle mesure la science du langage est-elle à même d’étudier le langage humain? Steiner s’interroge; ses réflexions semblent relativement pessimistes, et il ne conçoit pour la linguistique qu’un rôle modeste.

suite L’importance des dualités dont il est question ici a déjà été soulignée, de

suite L’importance des dualités dont il est question ici a déjà été soulignée, de même que l’originalité de la position de Steiner à cet égard, qui se montre critique vis-à-vis de la dualité, sa philosophie, relevant d’avantage de la dialectique.

suite Steiner se situe en dehors du débat qui oppose défenseurs et détracteurs de

suite Steiner se situe en dehors du débat qui oppose défenseurs et détracteurs de la possibilité de traduire. Il propose de dépasser cette binarité, puisque visiblement trancher en faveur de l’un des deux pôles n’a pas d’intérêt: depuis des millénaires, les protagonistes se heurtent sans relâche et en vain à la question de savoir s’il faut être fidèle au mot ou au sens. L’auteur envisage le problème autrement. Ce qui importe, selon lui, c’est le degré de fidélité à atteindre.

suite Dans l’optique de Steiner, la philosophie duelle cède la place à la logique

suite Dans l’optique de Steiner, la philosophie duelle cède la place à la logique triadique dès que l’analyse atteint un certain degré de complexité. La dimension universelle inhérente à cette conception permet de situer la traduction, au sens dit propre du terme, dans un contexte plus vaste et englobant, qui rend mieux compte de ses singularités interlinguistiques. Le chercheur prend ainsi un recul suffisant pour saisir son objet dans ses grandes lignes, au plan “ macro-conceptuel ” pourrait-on dire en quelque sorte. Vu sous cet angle, il ne fait pas de doute qu’une théorie de la traduction présuppose nécessairement une théorie du langage

suite Steiner l’énonce nettement: “ la linguistique en est encore au stade des hypothèses

suite Steiner l’énonce nettement: “ la linguistique en est encore au stade des hypothèses mal dégrossies en ce qui concerne les questions essentielles ”. Elle évolue au niveau de la dualité que l’auteur a dénoncée. Bien qu’il ait par ailleurs reconnu les mérites des schémas théoriques à trois volets, ce n’est pas la triadicité qui informe la conception steinerienne de la traduction comme parcours herméneutique.

suite En mettant l’accent sur le caractère interprétatif de la traduction, qu’il assimile à

suite En mettant l’accent sur le caractère interprétatif de la traduction, qu’il assimile à la découverte de la signification et à son appropriation par le biais d’un transfert interlingual en quatre étapes, Steiner veut proposer un modèle plus performant que ceux dualistes et triadiques. Mais les quatre moments qu’il distingue peuvent être, semble-t-il, ramenés à deux articulations fondamentales: la première se concentre sur le texte de départ, la seconde sur le texte d’arrivée.

suite Le parcours herméneutique qu’il propose consiste d’abord en un élan de confiance par

suite Le parcours herméneutique qu’il propose consiste d’abord en un élan de confiance par lequel débute toute compréhension. Puis vient le temps de l’agression, de l’incursion, de l’extraction. L’herméneutique quadripartite de Steiner, motivée par la volonté de dépasser les schémas à deux ou trois volets, se présente finalement comme une conception dualiste en ce sens qu’elle semble recouvrir deux étapes doubles.

suite Le parcours herméneutique quadripartite a donc exactement le même type de conséquences qu’un

suite Le parcours herméneutique quadripartite a donc exactement le même type de conséquences qu’un schéma dualiste: confronté à la dyade traduction littérale vs. traduction libre, Steiner loue les mérites d’un mode d’approche que l’on a discrédité à tort. Même si dans les faits, l’auteur ne s’émancipe pas totalement des réflexes dualistes qui dominent l’ensemble de l’histoire de la traduction, ses points de vue laissent transparaître des exigences qui lui sont propres. En particulier, il ne se satisfait pas de conceptions fixistes, auxquelles il préfère le dynamisme qu’engendre ses perspectives dialectiques.

suite Etant donné le rapprochement opéré par l’auteur dès le début de son ouvrage

suite Etant donné le rapprochement opéré par l’auteur dès le début de son ouvrage entre la traduction et la communication, le problème se pose par conséquent dans des termes similaires pour ce qui est de la communication parfaite. L’opération de transfert interlingual se présente en effet comme un cas particulier qui relève du schéma général de la communication. A ce titre, les aspects problématiques au niveau interlingual sont déjà présents au niveau intralingual; on se pose le même type de questions linguistiques et épistémologiques à l’intérieur d’une seule langue, que lorsqu’il s’agit de la médiation d’une langue à une autre.

suite La fonction essentielle qu’assume la traduction dans le développement culturel des sociétés est

suite La fonction essentielle qu’assume la traduction dans le développement culturel des sociétés est brillamment mise en valeur dans l’ouvrage érudit de George Steiner. Parmi les traits spécifiques qui contribuent à fonder l’originalité d’After Babel, nous avons voulu souligné l’importance de la distinction que fait l’auteur entre les systèmes “ monadistes ”, dualistes, triadiques, et le modèle quadripartite qu’il leur oppose.

suite Croyant suggérer une nouvelle dynamique, l’auteur essaie finalement d’intégrer une dimension dialectique à

suite Croyant suggérer une nouvelle dynamique, l’auteur essaie finalement d’intégrer une dimension dialectique à la dualité, mais il semble se cantonner pour l’essentiel dans les limites que celle-ci paraît lui imposer malgré lui.

suite l’Après Babel de George Steiner ne laisse rien passer: il se fait le

suite l’Après Babel de George Steiner ne laisse rien passer: il se fait le champion d’une déontologie de la traduction qui intègre une rigueur épistémologique dont la terminologie, notamment dans le domaine des sciences du langage, a un besoin aussi criant qu’urgent.

3. Sémiologie ou sémiotique? Problèmes de terminologie. Quelques mots des théorèmes pour la traduction

3. Sémiologie ou sémiotique? Problèmes de terminologie. Quelques mots des théorèmes pour la traduction de Jean-René Ladmiral, et plus précisément de sa position par rapport à la sémiotique. Ladmiral Jean René, Traduire : théorèmes pour la traduction, 1979, Paris, Payot. Philosophe, linguiste et traducteur, l'auteur réfléchit, dans une “ perspective sémiotico-sémanticiste ” non plus seulement à la réception des traductions, mais à leur production.

suite Bien qu'il semble s'intéresser à la théorie des signes en général, et plus

suite Bien qu'il semble s'intéresser à la théorie des signes en général, et plus particulièrement à la sémiotique, la théorie plurielle qu'il élabore est étrangère à la philosophie triadique.

suite Sa contribution s'avère en fait marquée par les travaux sémiologiques auxquels Saussure a

suite Sa contribution s'avère en fait marquée par les travaux sémiologiques auxquels Saussure a ouvert la voie. C’est en effet sur le signe duel qu’il fonde sa démarche, c’est dans le contexte structuraliste des recherches sémantiques que se situe ladite “ perspective sémioticosémanticiste ”.

suite En parlant de son épistème perspective sémiotico-sémanticiste il motve le choix par l’euphonie

suite En parlant de son épistème perspective sémiotico-sémanticiste il motve le choix par l’euphonie des mots, fait qui ne semble pas être plausible. L’auteur aborde les problèmes de la traduction sous le signe de la dualité – connotaton-dénotation, sourcier – cibliste, version-thème, traduction littérairetraduction spécialisée etc, plaidant pour une dynamique interprétative de l’acte traductif. .

suite Nous devons à Ladmiral quelques termes nouveaux dans la traductologie: sourcier, cibliste, quatrain

suite Nous devons à Ladmiral quelques termes nouveaux dans la traductologie: sourcier, cibliste, quatrain traductologique, axe traductologique, traductionnelle.

suite Nous croyons qu’à ce titre les Théorèmes de Jean-René Ladmiral, que l’on tient

suite Nous croyons qu’à ce titre les Théorèmes de Jean-René Ladmiral, que l’on tient au demeurant pour un ouvrage de référence en matière de réflexion pluridisciplinaire sur la traduction, offrent un exemple significatif de l’orientation des recherches actuelles.

Devoir: Dissertation: Commentez un des 36 postulats de Meschonnic (à votre choix). Corrélez le

Devoir: Dissertation: Commentez un des 36 postulats de Meschonnic (à votre choix). Corrélez le postulat avec les néologismes de Ladmiral et la philosophie quadripartite de Steiner. Conditions: volume – une page A 4, caractères 14 Times New Roman, espace 1, 5. Envoi par Internet à l’adresse agutu@ulim. md. Joindre au portfolio de l’examen.