Le numrique et lcole outils usages et finalits

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Le numérique et l’école : outils, usages et finalités Mai 2014 Christophe Apprill EHESS

Le numérique et l’école : outils, usages et finalités Mai 2014 Christophe Apprill EHESS

Contexte : Le malaise dans la culture Un faisceau de crises : sens, éthique,

Contexte : Le malaise dans la culture Un faisceau de crises : sens, éthique, valeurs, sociale, économique, environnementale ►mutations : Ecole déboussolée… Constat Développement des outils numériques dans la vie des établissements (ex. collèges connectés) • « Le numérique est au service des apprentissages fondamentaux » et de « la réussite des élèves » . Que suppose la réussite scolaire ? • une familiarité avec les outils numériques ? • une utilisation pragmatique des outils numériques ? • une prise de recul ?

Objectifs • Eclairer les enjeux des usages du numérique en général, et à l’Ecole

Objectifs • Eclairer les enjeux des usages du numérique en général, et à l’Ecole • Un impératif : rétablir un contrôle ; résister à l’hégémonie numérique • Quelle posture adopter ? – s’y retrouver dans le maquis des injonctions – Comment suspendre d’une part les freins symboliques, conjoncturels et structurels ? D’autre part les promesses d’enchantement… – Déculpabiliser ; – Développer une posture réflexive ; – Questionner les valeurs qui accompagnent l’usage du numérique

Vocabulaire et notions • Fait //droit – Faits qui deviennent « accompli » :

Vocabulaire et notions • Fait //droit – Faits qui deviennent « accompli » : (annexion de la Crimée) – Une série de faits accomplis dans le champ numérique – Fait accompli vs droit : ce n’est pas parce que cela existe qu’il s’agit d’un droit, soit une légitimité résultant d’une construction partagée et d’une délibération. • Besoin, dépendance, addiction – Les industriels créent de nouveaux besoins – Dépendance : de l’enfant vis-à-vis de la mère (Freud); descendants vis-à-vis des ascendants. Il faut en passer par la dépendance pour devenir indépendant (de la grammaire à la poésie…). Culte contemporain de l’individu indépendant : valorisation de la liberté individuelle – Addiction : pratique et/ou consommation deviennent un impératif, participant de l’assiette existentielle ;

 Outils vs usages : confusion fréquente entre les deux ; présomption de qualités

Outils vs usages : confusion fréquente entre les deux ; présomption de qualités intrinsèques. L’outil n’est jamais neutre. Numérimorphose : Le support crée des transformations. Connaissance vs savoir

 • 1/ Les enjeux transverses de la révolution numérique • 2/ Une nouvelle

• 1/ Les enjeux transverses de la révolution numérique • 2/ Une nouvelle utopie • 3/ L’école et le numérique • 4/ Pistes

1/ Les enjeux transverses de la révolution numérique 1. 1 Révolution et mutations •

1/ Les enjeux transverses de la révolution numérique 1. 1 Révolution et mutations • Inversion entre générations (Pasquier) • Apprendre, communiquer, se divertir, travailler, se rencontrer, s’aimer, acheter… : les techniques numériques sont devenues le lieu primordial depuis lequel les phénomènes psychiques et collectifs se développent • Tension entre hyper connexion et déconnexion ;

1. 2 L’intégration au capitalisme mondial « …la première industrie mondiale, moins en termes

1. 2 L’intégration au capitalisme mondial « …la première industrie mondiale, moins en termes de chiffre d’affaire que d’un point de vue stratégique et de politique industrielle » (Stiegler : 55). • Réorganisation des secteurs de l’économie et des métiers • Les données : le pétrole du XXIème siècle. Elles sont source de puissance non seulement au niveau économique, mais également au niveau politique. • Poids financier : février 2014, rachat de Whatsapp par Facebook pour un montant de 13. 9 milliards d’euros ; entrée de Dongfeng dans le capital de PSA (800 millions d’euros pour 14%) ; • L’automobile de demain est conçue par des ingénieurs informatique (ex. Tesla) • Question de l’indépendance des nations et des entreprises. • Contre ex. : Munich a opéré une migration vers des logiciels libres • Entreprises qui s’affranchissent du droit des nations

1. 3 Conséquences sur le monde du travail • Accroissement des inégalités Accroissement de

1. 3 Conséquences sur le monde du travail • Accroissement des inégalités Accroissement de la souffrance au travail • Concurrence de secteurs marchands directement liés à l’instruction, à la connaissance et au savoir • Recomposition de milieux professionnels • Confusion entre connaissance et savoir

2/ Une nouvelle utopie 2. 1 L’aura positive d’Internet • *Des finalités préconçues positives

2/ Une nouvelle utopie 2. 1 L’aura positive d’Internet • *Des finalités préconçues positives • « L’infosphère offre la possibilité de stimuler l’appropriation par chacun des moyens de communication les plus sophistiqués, la participation de tous aux aventures de l’esprit, l’émergence d’une vaste intelligence collective, d’une conscience collective en mouvement. (…) Si les femmes et les hommes ont accès aux moyens de faire vivre leur identité et de construire une autre sociabilité, la diversité culturelle aura, elle aussi, toutes les chances d’être revitalisée. Une créativité libérée des contraintes commerciales ne peut qu’être encouragée par la possibilité de court-circuiter les majors, de dépasser leur politique frileuse de standardisation à gros renforts de campagnes de marketing. » (Le Glatin : 13)

*Des vertus illusoires • Illusion de la liberté – valeurs de la liberté, de

*Des vertus illusoires • Illusion de la liberté – valeurs de la liberté, de l’autonomie et l’initiative des internautes » (Le Glatin 29). – un monde magique et enchanté – un affranchissement des pressions et des emprises des grandes entreprises – un moyen de devenir « créatif » , « innovant » , « responsable » , « intelligent » . . . • Illusion de la gratuité • Illusion de la nouveauté – reproduction de modèle traditionnel (cf. F. Bon) ; – pages « Partenaires » : • Opérateurs culturels • Cf. site collège Belle de Mai

 • Illusion de la résolution – La notion de progrès numérique est conforme

• Illusion de la résolution – La notion de progrès numérique est conforme au culte du progrès prométhéen (Flahaut, 2008) ;

2. 2 Conséquences • *Sur l’économie psychique – Primat d’une temporalité courte, valorisant la

2. 2 Conséquences • *Sur l’économie psychique – Primat d’une temporalité courte, valorisant la réactivité : culte du résultat, de l’interactivité ; absence de dépôt, de recul, de distance. – Prolétarisation culturelle : « société du désapprentissage généralisée et de l’irréflexion court-termiste » (Stiegler : 14)

*Sur les relations au savoir : une « société de la connaissance » ?

*Sur les relations au savoir : une « société de la connaissance » ? • Stratégie de Lisbonne (signée en 2000 par les 15 Etats membres) : promesse d’un Eldorado numérique : politique de développement fondée sur la valeur ajoutée de « l’intelligence » , de l’innovation et de la créativité… • Prolifération de termes positifs : « Une humanité augmentée » (Sadin) ; digital humanities, …

*La société de la connaissance ? Un leurre selon Stiegler • « Economie de

*La société de la connaissance ? Un leurre selon Stiegler • « Economie de la connaissance ne rythme pas nécessairement avec développement de la culture, mais aussi bien, et peut-être d’abord, pour le moment, avec « prolétarisation » des esprits » ( Stiegler, dir. : 49) • « C’est bien une économie de l’exploitation à la fois de l’information et de la connaissance, mais elle fonctionne au prix d’une destruction de la connaissance et des savoirs, car elle repose sur un processus de perte de savoir et de prolétarisation dans les plus hautes sphères de la décision, et donc de la pensée en tant qu’elle agit. » (51) • Critique de la notion de société de connaissance : liens avec l’économie créative, soit une pensée de l’innovation pensée dans un cadre consumériste. • Les discours sur la société de la connaissance : un symptôme de la dénégation

*Une accélération réelle • Révolution prochaine de la 5 G : Interconnexion des objets

*Une accélération réelle • Révolution prochaine de la 5 G : Interconnexion des objets entre eux ; • Des usages créés, des usages inventés : – Exemple : Application Soma : analyse la voix et le sommeil pour détecter les risques de burn out – Application pour réaliser une cartographie sociale des relations dans l’entreprise – Mais « basculement de la surveillance au contrôle » (Le Monde, 26/3/2014)

*Glorification et valorisation des supports : • • Esthétique Pragmatique Technologique : l’aspect magique

*Glorification et valorisation des supports : • • Esthétique Pragmatique Technologique : l’aspect magique du progrès technique redouble sa valeur dans la conception libérale de nos sociétés (Flahaut, 2008) ; Savant ; • *Une obligation : – Littérale : « Nous n’allons pas véritablement à la rencontre de ce monde nouveau » (Mathias, 2014 : 2), il « vient » à nous. – Technologie devenue incontournable ; – Morale et symbolique : « travailler en réseau » ; être connecté ( « branché » des années 80 6 culture geek) ; – Pragmatique : remplace quantité de savoir-faire inégalement partagés (ex. du sens de l’orientation) ;

2. 3 Un nouveau contrat social ? Quel nouvel équilibre entre liberté individuelle et

2. 3 Un nouveau contrat social ? Quel nouvel équilibre entre liberté individuelle et bien commun ? Quid de la vie privée, de la surveillance ? Quelle réorganisation des centres de pouvoir et des hiérarchies ? • * Un instrument de contrôle et de surveillance – Affaire Snowden (écoute de la NSA) – Vers la fin de la notion de vie privée ? • *Des outils collaboratifs • émergence de formes participatives : mobilisation facebook ; pétitions en ligne… • abolition/diminution/reconfiguration des hiérarchies ; contournement des institutions. • méfiance vis-à-vis des représentants du peuple • gestion municipale : ex. carte de la ville d’Orange • intervention humanitaire : ex. typhon aux Philippines (street mapping)

3/ L’Ecole court circuitée 3. 1 Nouvelle donne, nouvelles confusions ? *Un nouveau fétiche

3/ L’Ecole court circuitée 3. 1 Nouvelle donne, nouvelles confusions ? *Un nouveau fétiche traversé par ensemble de contradictions : – temps long des idées//temps court de l’action, du quotidien et du numérique. – Le libre//les majors (Microsoft/Google/Apple…) – Le progrès et la régression – La connaissance et l’ignorance – Le passé et l’avenir… – La culpabilité, la honte, la peur // la fierté, l’assurance… • Extrême ambivalence des technologies numériques : « elles peuvent être aussi bien toxiques que thérapeutiques. » (Stiegler : 56)

*Un enchâssement de confusions • Cette nouvelle utopie est enchâssée dans les confusions ordinaires

*Un enchâssement de confusions • Cette nouvelle utopie est enchâssée dans les confusions ordinaires : – Paradoxe de Bossuet – Evolution de l’école : instruction laïque et obligatoire = orientée vers une finalité utilitaire (Pontalis, 1988 : 63) *Question éthique du « libre » • Impossible de tenir une position de rejet absolu, notamment vis -à-vis des outils hégémoniques tels que Google ( « vouloir aujourd’hui combattre Google est aussi ridicule que de vouloir combattre le moteur à explosion quand on en est à la machine à vapeur ; » (Stiegler : 57).

3. 2 Un nouvel intermédiaire entre les adultes et les adolescents • « Bon

3. 2 Un nouvel intermédiaire entre les adultes et les adolescents • « Bon an mal an, nous sommes tous installés au pupitre d’une école numérique. L’ennui, c’est que nous n’en voyons pas les murs ; que nous n’en voyons pas les maîtres ; (Mathias, 2014 : 3). • Le numérique s’interpose comme : – un nouvel objet de désir, de dispute et de pouvoir entre l’adulte et l’adolescent – Un lieu et espace de « développement technique dans la société sans l’école : l’Ecole est en retard » (Stiegler, 2012 : 28) – Sanctuarisation de fait, mais vécue comme négative, arriérée, dépassée par la jeunesse ;

3. 3 Une fragilisation de la mission éducative : l’Ecole court-circuitée • « Il

3. 3 Une fragilisation de la mission éducative : l’Ecole court-circuitée • « Il y a ébranlement parce que la disponibilité des savoirs semble autoriser l’économie des intermédiaires ; parce que leur extrême diversité semble briser le carcan des disciplines et leur juxtaposition formelle ; parce que la juxtaposition ou la concomitance des énoncés semble rendre superflus les jugements portés sur leur pertinence, leur discrimination, la révocation des uns et l’approbation des autres. Aux critères traditionnels du vrai et du faux, à ceux du bien et du mal que nous mobilisons dans les divers processus de formation que nous mettons en oeuvre, se substituent « naturellement » , c’est-à-dire insidieusement, une pluralité de points de vue, une dissémination de la parole et la prétention que peut exprimer tout un chacun, non seulement de donner son avis et d’exprimer son opinion, mais bien de les diffuser et de leur donner l’assise de l’écrit et l’assurance, au moins postulée, de la publicité. » (Mathias, 2014 : 4).

*Confusion entre l’information, la connaissance et le savoir - « Enfin, l’essor de l’Internet

*Confusion entre l’information, la connaissance et le savoir - « Enfin, l’essor de l’Internet dans le champ des sciences humaines au sens large s’accompagne d’un ensemble de réflexions nouvelles, qui ont des conséquences sur les épistémologies disciplines (quelle est la part de la technique dans la construction des problématiques, en quoi recompose-t-elle les frontières disciplinaires ? ), et sur la société entière : quel est notre rapport aux technologies de l’information ? - Quelle est notre autonomie face aux logiciels qui facilitent la socialisation en ligne : nos échanges restent-ils spontanés ou sont-ils partiellement formatés ? Quels dangers induisent-ils, notamment en termes de respect de la vie privée ? Comment s’assurer que les chercheurs et surtout le reste de la société s’approprient ces technologies et en font un usage qui va au-delà de l’effet gadget souvent décrié, parfois à raison ? » (Guichard et Poibeau, Revue Sciences / Lettres, n° 2, 2014)

3. 4 Quelle posture adopter ? • La question n’est pas tant de pointer

3. 4 Quelle posture adopter ? • La question n’est pas tant de pointer les contradictions du numérique de les resituer parmi celles qui imprègnent nos cadres d’action. • D’où l’importance de développer une prise de recul : la question n’est pas tant celle de l’appropriation que celle du développement d’une posture réflexive par rapport aux outils.

3. 4 Quelle posture adopter ? La question est celle de l’attachement et du

3. 4 Quelle posture adopter ? La question est celle de l’attachement et du détachement ? De l’adhésion aveugle ou du rejet ? • « Qu’il s’agisse de cigarette, de drogue, d’avortement, de presse, de conscience, de commerce, de finance, de religion ou de goût, on croit dire des choses profondes quand on a dressé quelque opposition entre les forces de la liberté et celles de la réaction ou à l’inverse, quand on a rappelé aux champions de la libération qu’il existe des devoirs, des obligations, des traditions, des limites, des bornes, des lois. Or, il me semble que toute pensée des faitiches éloigne de cette gigantomachie de la liberté contre l’aliénation ou de la loi contre la licence. La question ne se pose plus de savoir si l’on doit être libre ou attaché, mais si l’on est bien ou mal attaché. » (Bruno Latour, 2000) • Question posée aux enseignants : donner du sens à cet attachement

3/ Pistes de réflexion En bref : – *une nouvelle autorité, concurrente des compétences

3/ Pistes de réflexion En bref : – *une nouvelle autorité, concurrente des compétences et savoir faire du professeur – *un nouveau fétiche : possibilités de jouer sont démultipliées – *une nouvelle addiction, conforme au modèle de consommation américain (addiction + obsolescence programmée – Stiegler : 44) ; – *une référence polymorphe : • loisirs, amis, jeux, usages fonctionnels, sécurité, solitude (cf. critique F. Richard) • indexation sur le monde des adultes : une continuité et non une contradiction – *une contradiction interne : la société de la connaissance produit du désapprentissage • Problématique usuelle : stigmatisation du corps enseignant : « il faut plus de formation, une autre formation » , etc. , soit des arguments qui créent de la culpabilité et qui contribuent à dramatiser ;

 • Démarche serait de deux ordres : – Travailler sur soi : démarche

• Démarche serait de deux ordres : – Travailler sur soi : démarche réflexive, par prise de recul, analyse des enjeux, création d’une position personnelle face à ces enjeux ; – Puis, dans un deuxième temps, relier cette posture au travail d’enseignement : champ disciplinaire, publics, collègues, programmes, etc. – Double objectif : utiliser l’outil et développer une résistance aux pressions de l’outil • Les propositions qui suivent sont à resituer dans ce cadre.

*L’école doit rester un lieu archaïque • (Kambouchner, 2012 : 30) « L’école reste

*L’école doit rester un lieu archaïque • (Kambouchner, 2012 : 30) « L’école reste un lieu archaïque, et elle doit le rester » – rôle de socialisation (à définir…) – « L’école est un endroit où on vient apprendre certaines choses de certaines personnes » ; – La question n’est pas : quelle place l’école doit faire aux nouvelles technologies ? Mais : « A partir de quelles structures/relations entre maître et élèves l’usage de ces technologies peut-il s’instituer et se régler ? » – Inutile de diaboliser (ni de glorifier) ; • Mais : nécessité de restaurer une interaction entre la machine et le sujet. – Ne pas aliéner notre attention et notre intelligence à la machine (36).

*L’école doit rester un lieu archaïque • Exemple de l’écriture selon P. Meirieu (32)

*L’école doit rester un lieu archaïque • Exemple de l’écriture selon P. Meirieu (32) : • Elle détient quatre dimensions : – soulage une mise en mémoire inutile ; – elle fixe le flux : des idées ; cela procure de l’inquiétude : on a plus prise – elle permet de différer l’expression : c‘est un travail sur la langue ; – elle transforme la contrainte de la langue en ressources pour la pensée (ex. G. Perec).

*Une stratégie pour résister (Propositions de Stiegler) – Elaborer une stratégie face aux «

*Une stratégie pour résister (Propositions de Stiegler) – Elaborer une stratégie face aux « techniques et technologies qui permettent à l’esprit et à ses organes de perception augmentée de garder trace de lui-même, et dont l’écriture constitue le paradigme » : – « Est-ce que ces techniques et technologies servent à court -circuiter la construction du savoir d’un individu, ou est-ce qu’il servent au contraire à le construire ? » (42) – « C’est pourquoi la finalité de l’Ecole au sens large (l’ensemble du dispositif de la skholè) est aujourd’hui la déprolétarisation. » (42)

 *Déprolétariser • « La prolétarisation déconnecte les individus des savoirs qu’ils mettent en

*Déprolétariser • « La prolétarisation déconnecte les individus des savoirs qu’ils mettent en œuvre. Par là, elle rend en premier lieu impossible tout rapport à l’histoire de ces savoirs, théorique aussi bien que technique. » (42) • « Déprolétariser, c’est d’abord reconstituer de l’intergénérationnel, c'est-à-dire aussi du récit et de l’histoire… ; » • « La finalité de l’école est de déprolétariser – y compris les enseignants : ils sont largement prolétarisés, personne n’échappe à cette prolétarisation. » (45) • Comment lutter ? ex. des hackers. • Plus largement, tous ceux qui « refusent de développer des systèmes sans comprendre comment ils fonctionnent, sans en comprendre l’histoire… » (Stiegler : 55).

 *Un enseignement des technologies de l’esprit • Constat du fossé entre le milieu

*Un enseignement des technologies de l’esprit • Constat du fossé entre le milieu de l’enseignement et celui de la recherche et des études. • Développer une approche historienne des savoirs (Denis Kambouchner) • L’hégémonie numérique impose la conception d’un enseignement spécifique sur l’histoire, le fonctionnement, les enjeux… • Il faut par exemple « mettre la question des supports au cœur des concours. » (45) – Développer une analyse de leur histoire, de leur archéologie, de leur complémentarité ; – Développer une critique de leur adéquation avec les finalités recherchées : savoir choisir le bon outil au regard des objectifs recherchés. = « revenir à la source » , par analogie avec d’autres pratiques (dessiner, calligraphier, tailler la pierre…)

*Développer une « culture lettrée » • Meirieu (59) : entendu comme « le

*Développer une « culture lettrée » • Meirieu (59) : entendu comme « le corps à corps avec un certain nombre d’œuvre de culture qui permettent de se confronter à ce que l’intelligence humaine a de plus exigeant. » (59). – Objectif pour les professeurs : dégager le sujet de l’utilitarisme immédiat et déplacer son intérêt vers les enjeux plutôt que sur le bénéfice à court terme. » (62) – Permettre à toute personne d’accéder à une posture lucide, critique, interactive par rapport à l’ensemble des situations dans lesquelles elle est susceptible de se trouver. » (62) • cette posture fait souvent défaut aux usagers des TIC – c’est à l’école de l’enseigner (Meirieu : 62)

 Pour ne pas conclure *Question du réseau/mutualisation/horizontalité • • Freins au partage :

Pour ne pas conclure *Question du réseau/mutualisation/horizontalité • • Freins au partage : – égocentrisme ; altruisme fermé : appropriation personnelle ou locale – dégradation du statut d’enseignant : pas le temps d’expliciter, pas l’énergie, pas l’envie (de le faire pour la beauté du geste. . ) – déconnexion des initiatives du rectorat en matière numérique : plate-forme… Freins à l’horizontalisation : – peur de la perte de pouvoir de la hiérarchie – atténuation des frontières hiérarchiques : fragilisation des rentes de situation perte de la plus value de mon travail : « droit de l’auteur » – dévaluation égocentrique • *Ne pas cantonner la réflexion aux enjeux pédagogiques. • *Développer une culture de la résistance

Eléments bibliographiques • • • • • Bayard Pierre, 2007, Comment parler des livres

Eléments bibliographiques • • • • • Bayard Pierre, 2007, Comment parler des livres que l’on a pas lus ? Paris, Editions de Minuit. Bon François, 2011, Après le livre, Paris, Seuil. Candau Joël, 2009, « H 2 s = N² » , in La conscience dans tous ses états. Approches anthropologiques et psychiatriques : culture et thérapie, Baud Sébastien, Midol Nacy (dir. ), Paris, Masson, pp. 15 -31. Donnat Olivier « Les pratiques culturelles des Français à l'ère numérique » , Culture études 5/2009 (n° 5), p. 1 -12. Flahaut François, 2008, Le crépuscule de Prométhée. Contribution à une histoire de la démesure humaine, Paris, Mille et une nuits. Granjon Fabien et Combes Clément « La numérimorphose des pratiques de consommation musicale » , Réseaux 6/2007 (n° 145 -146), p. 291 -334. Guichard Éric et Poibeau Thierry, Editorial, Revue Sciences / Lettres, n° 2, 2014 – Jeammet Philippe, 2014, Grandir en temps de crise. Comment aider nos enfants à croire en l’avenir , Paris, Bayard. Latour Bruno, 2000, « Factures/fractures: de la notion de réseau à celle d’attachement » in Ce qui nous relie, André Micoud et Michel Peroni, Editions de l'Aube, La Tour d'Aigues, pp. 189 - 208 Le Glatin Marc, 2007, Internet : un séisme dans la culture ? Toulouse, Editions de l’attribut. L’Ob. TIC. Baromètre 2011 ; Observation de la diffusion et des usages des Technologies de l’Information et de la Communication en Provence Alpes Côte d’Azur, Edition Items International, 27 pages. barometre. TIC-PACA-2011 -version-finale. pdf Paul Mathias, 2014, « Les internautes ont-ils une âme ? » , Revue Sciences/Lettres [En ligne], 2 mis en ligne le 07 octobre 2013, consulté le 26 février 2014. URL : http: //rsl. revues. org/472 Pontalis Jean Bertrand, 1988, Perdre de vue, Paris, Gallimard. Sadin Eric, 2013, L’humanité augmentée. L’administration numérique du monde, Montreuil, Editions l’Echappée. Stiegler Bernard (al. ), L’école, le numérique et la société qui vient, Paris, Mille et une nuits Serres Michel, 2012, Petite poucette, Paris, Editions Le Pommier.

Le numérique et l’école : outils, usages et finalités Merci de votre participation Mai

Le numérique et l’école : outils, usages et finalités Merci de votre participation Mai - 2014 Christophe Apprill christophe. apprill@cegetel. net 06. 81. 27. 24. 55