LEXPLICATION DE TEXTE Nos outils stylistiques 2 e

L’EXPLICATION DE TEXTE Nos outils stylistiques (2 e partie)

LA SYNECDOQUE ◦ Le terme substitué est relié à celui qu’il remplace par un lien de type définitionnel (par exemple, on dit l’espèce pour le genre, la partie pour le tout, le plus pout le moins et le moins pour le plus. ◦ Exemples: ◦ « … le fer dans les mains. » (=l’épée). ◦ « Ils marchent devant moi, ces yeux pleins de lumières. » (Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, « Le Flambeau vivant » ). (= la femme est uniquement évoquée par ses yeux). ◦ « Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe Ni les voiles au loin descendant vers Honfleur. » (Victor Hugo, Les Contemplations) (= le terme « voile » se substitue à « navire » . C’est la partie pour le tout).

L’ANTONOMASE ◦ Variété de synecdoque. ◦ Usage stylistique des noms propres. ◦ Exemples: ◦ C’est un Tartuffe (un hypocrite). ◦ C’est un Harpagon (un avare). ◦ C’est un Hercule (très fort). ◦ C’est un Adonis (beau).

L’ALLEGORIE ◦ Image qui renvoie de manière le plus souvent métaphorique à un univers d’une autre nature (abstractions philosophiques, morales etc. ) ◦ Exemples: « Il n’est point ici-bas de moisson sans culture. » (Voltaire) ◦ « Figures Je bats comme des cartes Malgré moi des visages Et tous, ils me sont chers. Parfois l’un d’eux tombe à terre Et j’ai beau le cher La carte a disparu. » (Jules Supervielle) (Double sens du terme « figure » (visage et carte à jouer) qui permet au poète de donner une image du jeu dangereux du souvenir. )

L PERIPHRASE ◦ Un syntagme descriptif remplace un nom. ◦ Exemples: « Cet heureux temps n’est plus. Tout a changé de face Depuis que sur ces bords les Dieux ont envoyé La fille de Minos et de Pasiphaé. » (Racine, Phèdre) (Hippolyte parle ainsi de Phèdre en rappelant sa lourde hérédité. ) MAIS AUSSI DANS LE QUOTIDIEN: « Le roi des animaux » = le lion « La Ville Eternelle » = Rome « La Ville des Lumières » = Paris

LES FIGURES DE REPETITION 1. L’assonance: la répétition d’une même voyelle. ◦ Exemple: « … tout ce qu’on peut imaginer en sentiments, langueurs, soupirs, transports, délicatesses, douce impatience, et le tout ensemble. » (Marivaux, Le Prince travesti). 2. L’allitération: la répétition d’une même consonne. ◦ Exemple: « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes, » (Racine, Andromaque). (L’allitération en « s » se veut mimétique de la folie du personnage qui refuse la réalité de son amour déçu et croit voir des serpents sur la scène. ) 3. La redondance: la répétition de la même idée sous la forme d’autres mots. ◦ Exemple: « … au milieu de sa renommée, de son influence, de sa popularité. » (Hugo , Discours à l’Assemblée législative). 4. Le pléonasme: on ajoute à l’expression de la pensée pour en augmenter la clarté ou l’énergie des mots d’ailleurs inutiles pour l’intégrité grammaticale. ◦ Exemple: « Et tous vos beaux discours ne servent pas de rien » (Molière, Les Femmes savantes) (Molière utilise le pléonasme grammatical pour insister sur l’inutilité des discours). ◦ Mais aussi dans le quotidien: « Je l’ai vu de mes yeux » . 5. La tautologie: la répétition d’une même idée ou d’une même expression: « Noir c’est noir. »

LES FIGURES DE MISE EN VALEUR ◦ 1. L’antithèse: : deux termes de sens contraire se trouvent rapprochés à l’intérieur de la même phrase. Exemple: « Paris est petit, c’est là sa vraie grandeur. » (Prévert). ◦ 2. L’oxymore: présence de deux termes de sens contraire à l’intérieur d’un même groupe syntaxique. Exemple: « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles. » (Corneille) ◦ 3. L’accumulation: : effet produit par une liste, une énumération. Exemples: « Le lait tombe: adieu veau, vache, cochon, couvée. » (La Fontaine) « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. » (Baudelaire)

(suite) ◦ 4. L’hyperbole. Exemples: « L’éternité ne sera pour moi qu’un instant. » (Rousseau). « Celui de qui la tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts. » (La Fontaine) (En décrivant le chêne, l’écrivain use de l’hyperbole pour insister sur l’immensité de l’arbre. ) ◦ 5. La litote: le fait d’atténuer sa pensée pour faire entendre davantage. Exemple: « Va, je ne te hais point. » (Corneille, Le Cid). ◦ 6. L’euphémisme: il consiste à adoucir par l’expression la crudité ou la brutalité d’une idée ou d’un fait. Exemples: « Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine… » (Chénier) « L’époux d’une jeune beauté partait pour l’autre monde. » (La Fontaine).

(suite) ET DANS LE QUOTIDIEN: Elle nous a quittés = elle est morte. Le repos éternel = la mort. Une longue maladie = un cancer.