La politique franaise dapprovisionnement en matires premires et

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La politique française d’approvisionnement en matières premières et produits intermédiaires chimiques 1914 -1918 *

La politique française d’approvisionnement en matières premières et produits intermédiaires chimiques 1914 -1918 * Huitième Journée Paul Vieille, 11 et 12 Octobre 2016 Erik Langlinay

Inspection de la BASF, Ludwigshafen par des officiers français, 1919

Inspection de la BASF, Ludwigshafen par des officiers français, 1919

 « Frossard est de retour de Ludwigshafen et d’Oppau. Il paraît que l'installation

« Frossard est de retour de Ludwigshafen et d’Oppau. Il paraît que l'installation des appareils de synthèse de l'ammoniaque fait bonne impression. » . Journal d’Albin Haller le 3 janvier 1919 « Reçu ce matin la visite de Le Floch qui est contrôleur militaire à Ludwigshafen. Il m’a donné des tuyaux très circonstanciés sur la synthèse de l’ammoniaque et sa transformation en acide azotique. Pour NH 3 on emploie comme catalyseur fer réduit (…) Journal d’Albin Haller, le 4 juin 1919

Notion de système technique : « ensemble d’éléments en relation les uns avec les

Notion de système technique : « ensemble d’éléments en relation les uns avec les autres de telle façon que toute évolution de l’un provoque une révolution de l’ensemble et que toute modification de l’ensemble réagit sur chacun des éléments» Jacques Ellul cité dans B. Gille, La notion de « système technique » , Culture technique, 1979

1. L’improvisation (août 1914 - printemps 1915)

1. L’improvisation (août 1914 - printemps 1915)

v Qu’est-ce qu’un obus ? La construction d’un nouveau système technique Obus à balle

v Qu’est-ce qu’un obus ? La construction d’un nouveau système technique Obus à balle Obus explosif

v « La plus grande variété dans les marchés qu’il a conclu » (contrôleur

v « La plus grande variété dans les marchés qu’il a conclu » (contrôleur général Enselme) «l’Etat a dû, pour de nombreuses entreprises, apporter une véritable collaboration, parfois sous forme financière, aux industriels travaillant pour lui. Cette nécessité s’est présentée au Service des Poudres avec un caractère tout spécial, en raison de la situation créée par le faible développement des industries chimiques en France et par l’obligation d’entraîner celles-ci vers la solution de problèmes nouveaux qui se posaient pour elles. (…). En résumé, on peut dire que le Service des Poudres loin de rester attaché à quelques types immuables de contrats s’est au contraire appliqué à apporter la plus grande variété dans les marchés qu’il a conclu, de manière à obtenir des conditions meilleures des industriels avec lesquels il traitait » National Archives Londres, MUN 5/138/1011/2 -9. Note sur les marchés du Service des Poudres pour M. le sous-secrétaire d’Etat, le 12 juin, 1916, signé Enselme.

Les marchés de phénol synthétique Société Chimique des Usines du Rhône (SCUR) Etablissement s

Les marchés de phénol synthétique Société Chimique des Usines du Rhône (SCUR) Etablissement s Poulenc Produits Chimiques Alais et Camargue (Péchiney) S. A. Des Matières Colorantes et Produits Chimiques de Saint. Denis

 « La France est tributaire de l’étranger pour les matières premières destinées à

« La France est tributaire de l’étranger pour les matières premières destinées à la production des explosifs (…) On demande instamment que cette la livraison d’acide picrique [150 tonnes] ait lieu immédiatement et sans attendre la fourniture de coton-poudre [française] qui sera continuée, avec toute la diligence possible, mais exige cependant un certain délai » . Lettre Joffre à Lord Kitchener le 11 février 1915. Archives du Ministère des Affaires Etrangères, Série Guerre 1914 -1918, Microfilm P. 1349, Carton 1363. * « J’insiste pour la livraison immédiate des 150 tonnes d’acide picrique (…). En ce qui concerne l’acide phénique, je demande instamment qu’on anticipe le plus possible sur la date de livraison des 280 tonnes d’acide phénique, prévues par l’accord du 15 janvier comme à répartir sur trois mois. Il serait très important qu’au moins 100 tonnes sur ces 280 pussent être livrées immédiatement. Télégramme Joffre à Gvt anglais le 15 février 1915, Archives du MAE, idem

v La crise des explosifs (février 1915) et ses conséquences.

v La crise des explosifs (février 1915) et ses conséquences.

La quête pour les produits chimiques. Albin Haller, Président de la Commission des Poudres,

La quête pour les produits chimiques. Albin Haller, Président de la Commission des Poudres, conseiller de Millerand Auguste Béhal, directeur de l’Office des Produits Chimiques et Pharmaceutiques (Ministère du Commerce)

Dépêche ministérielle de M. Millerand, Ministre de la Guerre, le 9 septembre 1914 envoyée

Dépêche ministérielle de M. Millerand, Ministre de la Guerre, le 9 septembre 1914 envoyée aux directeurs des poudreries : « Je vous prie de prendre toutes les mesures nécessaires pour hâter les fabrications : toute initiative vous est laissée à cet effet et vous n’avez qu’à vous préoccuper de faire pour le mieux. Si vous croyez devoir me consulter sur une mesure particulièrement importante, vous devez prendre toutes les mesures préparatoires avant de me consulter de façon que l’attente de ma réponse n’amène pas de retard. Le plus souvent d’ailleurs vous n’avez qu’à prendre les décisions que vous jugerez utiles et à me rendre compte. Vous vous trouverez couvert par les termes mêmes de la présente dépêche » . Cité par M. Lheure « La fabrication des poudres et explosifs » , Chimie et industrie, 1920, Volume III, n° 4, avril 1920, p. 165 -166.

Millerand et ses opposants : les sénateurs H. Bérenger, Paul Cazeneuve et le Tigre

Millerand et ses opposants : les sénateurs H. Bérenger, Paul Cazeneuve et le Tigre « «Il faut changer le ministre de la Guerre » , Georges Clémenceau le 2 juin 1915.

 « La fabrication des obus est devenue une énorme industrie. Il lui faut

« La fabrication des obus est devenue une énorme industrie. Il lui faut un dictateur industriel ayant les pouvoirs d’un administrateur-délégué, ayant les signatures en pleine liberté d’action et en pleine responsabilité » . Lettre G. Clémentel à A. Millerand, Bordeaux le 13 Novembre 1914, AN, Fonds A. Millerand, 470 AP 22.

Ministère de la Guerre. Organigramme Décrets du 9 février 1915 Ministre de la guerre

Ministère de la Guerre. Organigramme Décrets du 9 février 1915 Ministre de la guerre A. Millerand Service du ravitaillement Dir. E. Mauclère Service des Poudres Dir. E. Mauclère Sous-Dir. : H. Enselme (…) (…. )

2. Albert Thomas et la construction d’une industrie chimique de guerre (mai 1915 -

2. Albert Thomas et la construction d’une industrie chimique de guerre (mai 1915 - printemps 1917)

 « Notre situation est stationnaire, nous souffrons toujours de manque d’H 2 SO

« Notre situation est stationnaire, nous souffrons toujours de manque d’H 2 SO 4 de sorte que nous ne fabriquons que 8 à 10 tonnes de phénol alors que nous sommes outillés dès maintenant pour en fabriquer 20 tonnes» Lettres A. Guyot à A. Haller, le 7 août 1915, Archives ESPCI-Paris Tech, Carton 19, H 19/28

v Albert Thomas et l’organisation d’une prévision stratégique

v Albert Thomas et l’organisation d’une prévision stratégique

Albert Thomas et les hommes de son cabinet : Halbwachs, Simiand, Roques

Albert Thomas et les hommes de son cabinet : Halbwachs, Simiand, Roques

Sous-secrétariat d’Etat à l’Artillerie et des Munitions Organisation du Service des Poudres Décrets du

Sous-secrétariat d’Etat à l’Artillerie et des Munitions Organisation du Service des Poudres Décrets du 11 novembre 1915 Sous-secrétaire d’Etat : A. Thomas Administration Centrale Directeur : H. Enselme (avec rang d’adjoint) Direction générale des fabrications de Guerre Directeur : E. Mauclère Conseiller technique : Barral Inspection générale des Etudes Techniques Directeur : P. Vieille Laboratoire Central

A. Thomas et les hommes de la division des Poudres et explosifs : Enselme,

A. Thomas et les hommes de la division des Poudres et explosifs : Enselme, Mauclère, Vieille, Patart.

 « Rien de particulier au Ministère où M. Patard (sic) m’a montré un

« Rien de particulier au Ministère où M. Patard (sic) m’a montré un tableau détaillé de la répartition des matières premières pour nos fabrications ainsi que les quantités de poudres et d’explosifs qu’on doit produire chaque mois. Ce travail aurait du être fait dès le début des hostilités et fait honneur à celui qui l’a conçu et exécuté. L’influence de M P. est des plus heureuses car aux connaissances profondes d’ingénieur avisé il jouit d’une méthode et d’un esprit d’ordre remarquables. On sent qu’il s’est évadé du fonctionnaire et qu’il a été aux prises avec les difficultés de l’Industrie et qu’il en a assumé les responsabilités » . Journal d’Albin Haller, le 4 septembre 1915

 « J’ai eu quelque peine à obtenir ces graphiques auxquels on n’est pas

« J’ai eu quelque peine à obtenir ces graphiques auxquels on n’est pas habitué : c’est cependant le seul moyen d’y voir clair. (…) Pour rendre à chacun son dû il est une remarque je tiens à faire. Si, en ce qui concerne les explosifs, il est en effet, difficile d’obtenir ces graphiques – on ne les faisait pas – par contre M. Vieille inspecteur général des poudres, avait coutume de porter avec lui dans ses inspections de ces graphiques, sentant de quel poids les constatations ainsi faites pouvaient être graphiques sur les fonctionnaires ; c’était en même temps un moyen de mettre les directeurs en émulation les uns avec les autres et surtout, ce qui a manqué bien souvent dans le service des poudres, de replacer chacun dans son milieu et de lui montrer l’utilité d’un tel procédé » . Audition du SSE d’Etat à l’Artillerie et aux Munitions, M. Albert Thomas, le 17 septembre 1915, p. 2701.

v De l’atelier à l’usine : le développement de l’équipement industriel national

v De l’atelier à l’usine : le développement de l’équipement industriel national

Le développement usinier de Lyon et de ses périphéries, 1916

Le développement usinier de Lyon et de ses périphéries, 1916

Les grandes usines chimiques du Sud-est, 1914

Les grandes usines chimiques du Sud-est, 1914

Les grandes usines chimiques du Sud-est, 1917

Les grandes usines chimiques du Sud-est, 1917

v Faire la guerre et préparer la paix : trois industriels : Ernest Cuvelette,

v Faire la guerre et préparer la paix : trois industriels : Ernest Cuvelette, Donat Agache-Kuhlmann et Louis Loucheur

Sur le projet de céder la poudrerie de Oissel à la Compagnie Nationale des

Sur le projet de céder la poudrerie de Oissel à la Compagnie Nationale des Matières Colorantes, question du député M. Simyan à Albert Thomas « s’il ne croit pas qu’il y a dans les conventions passées une subvention déguisée ou non aux fabricants » : Albert Thomas « au sens propre du mot non ; mais c’est évidemment une aide, c’est l’origine de tout le procès. (…) Il y a des juristes pour contredire d’autres juristes dans toutes les administrations. Le problème ne se posait pas dans ces conditions. Il s’agissait de subventionner, d’aider largement une industrie que nous voyons aidée en Angleterre, au Japon, dans tous les pays et nous demandions par quel procédé nous l’aiderions » . Audition de Albert Thomas, le 16 février 1917, devant la Commission du budget et des marchés réunies, présidence de Klotz.

Lettre Aristide Briand à Albert Thomas, le 5 janvier 1917 « Il serait toutefois

Lettre Aristide Briand à Albert Thomas, le 5 janvier 1917 « Il serait toutefois très intéressant d’examiner dans quelle mesure pourrionsnous passer de la collaboration américaine pour les fournitures de guerre. Sans que rien fasse prévoir actuellement que cette éventualité puisse être réalisable, nous devons tenir compte en effet, dans les tractations que nous pouvons être amenés à conduire avec les Etats-Unis, de la dépendance où nous sommes vis-à-vis d‘eux au point de vue fournitures pour arrêter notre attitude. Il serait donc très désirable d’examiner s’il y a possibilités de restreindre, soit même de se passer complètement de cette collaboration américaine » . Archives du Ministère des Affaires Etrangères, Série Guerre 1914 -1918, microfilm P. 1226, Lettre Président du Conseil et Ministre des Affaires Etrangères à Ministre de l’Armement, le 5 janvier 1917.

3. Matières premières et produits chimiques intermédiaires : gestion des Alliés et tentative d’autonomisation

3. Matières premières et produits chimiques intermédiaires : gestion des Alliés et tentative d’autonomisation française (mars 1917 -novembre 1918)

v La guerre sous-marine et ses conséquences

v La guerre sous-marine et ses conséquences

Tonnage coulé par les sous-marins allemands (février 1917 novembre 1918)

Tonnage coulé par les sous-marins allemands (février 1917 novembre 1918)

La crise des nitrates du Chili : prévisions dernier mois 1917 Note mission des

La crise des nitrates du Chili : prévisions dernier mois 1917 Note mission des Poudres à Londres, 28 août 1917 pour Ministre de l’Armement, Fonds A. Thomas, 94 AP 103 70000 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 août-17 Sept. 1917 Oct. 1917 Nov. 1917 -10000 -20000 Stocks Consommation Cargaisons attendues Stock fin de mois Déc. 1917

Poudres Explosifs nitrés ou nitratés Explosifs chloratés PROGRAMME DE PRODUCTION EN POUDRES ET EXPLOSIFS,

Poudres Explosifs nitrés ou nitratés Explosifs chloratés PROGRAMME DE PRODUCTION EN POUDRES ET EXPLOSIFS, GQG 189 124 208 910 82 936 194 699 15 656 549 408 15 511 165 313 555 641 352 186 95 janv-15 juil-15 oct-15 mars-16 juil-16 Dec 16 16 -juil-17

Trois hommes aux responsabilités fin 1917 : Le Tigre, Loucheur et Tardieu

Trois hommes aux responsabilités fin 1917 : Le Tigre, Loucheur et Tardieu

v La baisse des productions françaises et la reconversion des usines nationales

v La baisse des productions françaises et la reconversion des usines nationales

Production de poudre B

Production de poudre B

v La baisse des productions françaises et la reconversion des usines nationales

v La baisse des productions françaises et la reconversion des usines nationales

Conclusions

Conclusions