Concurrence imparfaite Armel JACQUES DIFOR 23 avril 2019

  • Slides: 77
Download presentation
Concurrence imparfaite Armel JACQUES DIFOR, 23 avril 2019

Concurrence imparfaite Armel JACQUES DIFOR, 23 avril 2019

Ce qu’il faut savoir de l’intervenant • Très peu de connaissances de la filière

Ce qu’il faut savoir de l’intervenant • Très peu de connaissances de la filière SES au lycée. Bac C, dans un lycée sans bac B. • Ne pas hésiter à intervenir • Formation plutôt théorique : IEP Toulouse, Magistère économiste-statisticien, doctorat à TSE. • Microéconomie et théorie des jeux.

Définition « concurrence imparfaite » • Les firmes ont un pouvoir de marché. Elles

Définition « concurrence imparfaite » • Les firmes ont un pouvoir de marché. Elles sont capables d’influencer les prix. S’oppose à la CPP où firmes sont « price takers » • Marchés concentrés. • Pas de critères empiriques établis, mais : C 4>40%. • Donc beaucoup de marchés en pratique, notamment à La Réunion.

Plan • Monopole : inefficacité de la concurrence imparfaite • Oligopole : la concurrence

Plan • Monopole : inefficacité de la concurrence imparfaite • Oligopole : la concurrence peut atténuer le problème, mais pas toujours • Politique de la concurrence : les outils d’intervention des autorités publiques

Partie 1 Monopole et inefficacité de la concurrence imparfaite

Partie 1 Monopole et inefficacité de la concurrence imparfaite

Causes des monopoles • Technologiques : monopole naturel • Légal : fréquent sous l’Ancien

Causes des monopoles • Technologiques : monopole naturel • Légal : fréquent sous l’Ancien Régime. Actuellement, accordé pour des « monopoles naturels » : distribution eau, électricité, rails des chemins de fer, aéroport. Restrictions légales pour des oligopoles : taxis, pharmacie, prof juridiques (cf intervention S. Harnay) • Innovation : innovation drastique. Brevets.

Inefficacité : graphique • • Astuce : demande linéaire Recette marginale : « on

Inefficacité : graphique • • Astuce : demande linéaire Recette marginale : « on prend la moitié » . Graphiques : Monopole vs CPP Comparaison des surplus.

Monopole discriminant • 3 formes de discrimination • Optimalité de la discrimination au premier

Monopole discriminant • 3 formes de discrimination • Optimalité de la discrimination au premier degré • Discrimination au troisième degré avec des fonctions de demande linéaires • Discrimination au second degré. « No distorsion at the top » . Distorsion pour réduire la rente informationnelle.

Monopole et choix de qualité • Consommateur moyen vs consommateur marginal

Monopole et choix de qualité • Consommateur moyen vs consommateur marginal

Double marginalisation • Qu’est-ce qui est pire qu’un monopole ? Une chaîne de monopoles.

Double marginalisation • Qu’est-ce qui est pire qu’un monopole ? Une chaîne de monopoles. • Restrictions verticales : tarifs binômes, prix de revente imposés, quantités minimales.

Efficacité dynamique • Brevet incitation à la R&D : Capitalisme, socialisme et démocratie, Schumpeter

Efficacité dynamique • Brevet incitation à la R&D : Capitalisme, socialisme et démocratie, Schumpeter (1942) • Oligopole peut être mieux qu’un monopole • Monopole légal peut freiner l’innovation. Un monopole peut supporter des coûts élevés. « Le plus grand bénéfice d’un monopole, c’est la tranquillité » .

Concurrence potentielle • Marchés contestables. « hit and run » • Distorsion des choix

Concurrence potentielle • Marchés contestables. « hit and run » • Distorsion des choix d’un monopole pour bloquer l’entrée : prix limite, capacités excédentaires, publicité, etc. • « concurrence pour le marché » , appel d’offres, enchères, etc pour obtenir le monopole

Bien durable et concurrence intertemporelle • Conjecture de Coase • Le monopole se fait

Bien durable et concurrence intertemporelle • Conjecture de Coase • Le monopole se fait concurrence à lui-même. • Incohérence temporelle, car incapacité à s’engager sur les prix futurs. • Solutions : location, s’engager à rembourser la différence en cas de baisse, capacités limitées, obsolescence planifiée, …

Monopole légal • Le surplus du monopole peut être dissipé dans les actions de

Monopole légal • Le surplus du monopole peut être dissipé dans les actions de lobbying visant au maintien des barrières légales à l’entrée

Partie 2 Oligopole et stratégies pour préserver un pouvoir de marché

Partie 2 Oligopole et stratégies pour préserver un pouvoir de marché

Duopole de Bertrand • 2 firmes concurrence pure et parfaite • La concurrence peut

Duopole de Bertrand • 2 firmes concurrence pure et parfaite • La concurrence peut supprimer le pouvoir de marché des firmes. • Rappel des hypothèses : biens homogènes ; pas de contraintes de capacités ; rendements d’échelle constants ; choix de prix simultanés ; jeu non répété.

Duopole de Bertrand 2 • Entrée endogène + coût fixe monopole (si équilibre en

Duopole de Bertrand 2 • Entrée endogène + coût fixe monopole (si équilibre en stratégies pures) ou à des équilibres en stratégies mixtes (possibilité de « shake out » ). • Deux firmes avec des coûts marginaux différents : la firme la plus efficace contrôle tout le marché. Prix > coût marginal.

Oligopole de Cournot • Solution de Bertrand pas super réaliste. • Modèle alternatif :

Oligopole de Cournot • Solution de Bertrand pas super réaliste. • Modèle alternatif : Cournot. Hypothèses moins réalistes, mais résultats plus intuitifs. • Quantité totale augmente avec n. • Prix et profits baissent avec n. • Prix converge vers c si n tend vers l’infini.

Différenciation des produits • Retour à Bertrand • Première solution pour sortir du paradoxe

Différenciation des produits • Retour à Bertrand • Première solution pour sortir du paradoxe de Bertrand : différenciation des produits. • Horizontale (Hotelling ou autre) • Verticale • « concurrence monopolistique »

Contraintes de capacités • 100 consommateurs. Prix de réserve pour une unité de bien

Contraintes de capacités • 100 consommateurs. Prix de réserve pour une unité de bien v=100. • 2 firmes. Biens homogènes. Contraintes de capacités k 1 et k 2. Coût marginal constant c=0. • Cas 1 : k 1>100, k 2>100 • Cas 2 : k 1+k 2<100 • Cas 3 : k 1=k 2=70

Contraintes de capacité 2 Cas 3 : k 1=k 2=70 Fonction de meilleure réponse

Contraintes de capacité 2 Cas 3 : k 1=k 2=70 Fonction de meilleure réponse des firmes ? Deux stratégies possibles : Fixer un prix plus faible que la firme rivale, vendre 70 unités et réaliser un profit : 70 p • Fixer un prix égal à 100 et ne vendre que 30 unités. Profit : 3000. • 70 p>3000 ssi p>300/7≈42, 86 • •

Contraintes de capacité 3 • Pas d’équilibre en stratégies pures si les firmes jouent

Contraintes de capacité 3 • Pas d’équilibre en stratégies pures si les firmes jouent simultanément. • Possibilité de cycles de prix. • Choix séquentiels de prix. Deux possibilités : • Fixer p=100 et accepter de ne vendre que 30 unités. • Fixer p=42, 85 et écouler 70 unités. • Avec k 1=k 2, les deux possibilités sont équivalentes pour la firme leader.

Contraintes de capacité 4 • Fonctions de coûts convexes donnent des résultats similaires, mais

Contraintes de capacité 4 • Fonctions de coûts convexes donnent des résultats similaires, mais équilibres multiples • Capacités endogènes + concurrence en prix Cournot, sous certaines hypothèses

Rationnement • Timing séquentiel et rationnement

Rationnement • Timing séquentiel et rationnement

Consommateurs non informés • Certains consommateurs peuvent ignorer l’existence de certaines firmes. • Formellement,

Consommateurs non informés • Certains consommateurs peuvent ignorer l’existence de certaines firmes. • Formellement, le problème est identique au précédent. • On peut rendre endogène le nombre de consommateurs informés en introduisant la publicité.

Consommateurs « loyaux » ou coût à s’informer • 100 consommateurs. 30 achètent toujours

Consommateurs « loyaux » ou coût à s’informer • 100 consommateurs. 30 achètent toujours au supermarché 1. 30 achètent au supermarché 2. 40 comparent les prix. • Formellement, idem à contraintes de capacités.

Comparabilité des produits / offuscation • Compliquer la tâche des consommateurs : adoption de

Comparabilité des produits / offuscation • Compliquer la tâche des consommateurs : adoption de formats différents (contenance différente pour les liquides) • Complexifier les prix : prix des billets d’avion (bagage non inclus). « shrouded attributes » . Prix hors taxe ou TTC. • Hypothèse possible : les consommateurs incapables de comparer les biens choisissent un bien au hasard.

Aléa moral sur la qualité • Deux niveaux de qualité : L, H •

Aléa moral sur la qualité • Deux niveaux de qualité : L, H • Coûts de production différents : c. L=5 ; c. H=10. • Les firmes choisissent la qualité au début de chaque période. • Les consommateurs ne peuvent pas observer la qualité avant achat. Ils sont prêts à payer v. H=20 pour une qualité haute et v. L=0 pour la qualité faible.

Achats répétés et réputation • Un consommateur continue d’acheter à la même firme tout

Achats répétés et réputation • Un consommateur continue d’acheter à la même firme tout le temps qu’elle produit la qualité H. Il n’achète plus jamais à cette firme si elle lui vend un bien de qualité L. • Une firme produit la qualité H ssi : (p-10)/(1 -δ)>p-5 équivalent à p>5(1+δ)/δ • Le prix ne peut pas descendre sous ce seuil, sinon les consommateurs anticipent une qualité faible et refusent d’acheter.

Switching costs • Switching costs, lock-in, biens complémentaires • Imprimantes + cartouches • Machines

Switching costs • Switching costs, lock-in, biens complémentaires • Imprimantes + cartouches • Machines à expresso + dosettes • Up-grad de logiciels • Coûts à changer de banque ou d’opérateur tél • En période 1, les firmes peuvent vendre leurs biens à perte

Ententes en prix Voir partie 3. 2

Ententes en prix Voir partie 3. 2

Partie 3 Politique de la concurrence

Partie 3 Politique de la concurrence

Plan de la partie 3 • Contrôle des concentrations • Lutte contre les ententes

Plan de la partie 3 • Contrôle des concentrations • Lutte contre les ententes en prix • Abus de position dominante

Politique de la concurrence : objectif ? • Maximiser le surplus des consommateurs (Europe)

Politique de la concurrence : objectif ? • Maximiser le surplus des consommateurs (Europe) ou le surplus social (USA) ? • Le premier objectif nécessite moins d’informations. • Lien avec la politique industrielle ? Alstom. Siemens. • Shapiro (2018), IJIO : “Antitrust in a time of populism”. Pouvoir politique des firmes (GAFAM, etc).

Partie 3. 1 Contrôle des concentrations

Partie 3. 1 Contrôle des concentrations

Impact d’une fusion • N firmes, chacune possède 1 usine. • Après la fusion,

Impact d’une fusion • N firmes, chacune possède 1 usine. • Après la fusion, (N-2) firmes possédant 1 usine et 1 firme contrôlant 2 usines. • CPP : aucun effet. • Concurrence à la Bertrand, aucun effet si les biens sont homogènes ; prix augmentent si biens différenciés (à nuancer dans des modèles de concurrence spatiale)

Impact fusion 2 : Cournot • Impact sur les profits des firmes : SSR,

Impact fusion 2 : Cournot • Impact sur les profits des firmes : SSR, coûts convexes et synergies. • Impact sur les prix : augmentent, sauf si synergies fortes. • Impact sur le surplus social : arbitrage possible entre hausse des prix et une organisation plus efficace de la production (les coûts marginaux des firmes peuvent être différents).

Impact fusion 3 : Effets coordonnés • Moins de firmes • Mais, des firmes

Impact fusion 3 : Effets coordonnés • Moins de firmes • Mais, des firmes qui peuvent être plus ou moins asymétriques. • Corruption des médias : Besley et Prat (2006), AER.

Impact fusion 4 : gamme produits • Modification de la gamme de produits :

Impact fusion 4 : gamme produits • Modification de la gamme de produits : • Positionnement des produits dans Hotelling : monopole vs duopole. • Radio, Steiner (1952) : duplication excessive. • Média : Mullainathan et Shleifer (2005). Journaux et biais. Monopole vs duopole.

Impact fusion 5 : Négociation dans une structure verticale • Concentration dans la grande

Impact fusion 5 : Négociation dans une structure verticale • Concentration dans la grande distribution : • Renforce le pouvoir de négociation au détriment des producteurs. • Impact sur les consommateurs : Countervailing effect (Galbraith) ?

Impact fusion 6 : Entrée ? • Les augmentations de prix peuvent être atténuées

Impact fusion 6 : Entrée ? • Les augmentations de prix peuvent être atténuées par l’entrée de nouvelles firmes. • Entrée pour se faire racheter.

Contrôle des fusions 1 • Notification obligatoire • Examen rapide. Calcul de l’indice d’Herfindahl.

Contrôle des fusions 1 • Notification obligatoire • Examen rapide. Calcul de l’indice d’Herfindahl. Valeur de l’indice. Variation de l’indice. • Autorisation ou enquête approfondie. Problème : définition du marché pertinent. Calcul d’élasticités. Alstom-Siemens : l’Europe ou le monde ? TGV ou tous les trains ?

Contrôle des fusions 2 • • Une enquête approfondie peut conduire à : (1)

Contrôle des fusions 2 • • Une enquête approfondie peut conduire à : (1) Acceptation sans condition (2) Rejet. (3) Demande de « remèdes » . Il peut s’agir de cession d’actifs (mesures structurelles) ou d’engagement sur certaines actions (mesures comportementales. Par exemple, mettre fin à des contrats d’exclusivité).

Contrôle des fusions 3 • Les rejets sont rares : seulement 27 sur 7260

Contrôle des fusions 3 • Les rejets sont rares : seulement 27 sur 7260 notifications depuis 1990 pour l’autorité européenne. • 1997 avis rendus par l’autorité de la concurrence française : 0 rejet, 4% d’avis favorable sous condition (en 10 ans d’existence). • Revente de certains actifs lors du rachat de quartier français par Tereos.

Contrôle des fusions 4 • Représentation « naïve » de Williamson (1968) • CPP

Contrôle des fusions 4 • Représentation « naïve » de Williamson (1968) • CPP avant fusion (ou Bertrand), monopole après.

Partie 3. 2 Lutte contre les ententes

Partie 3. 2 Lutte contre les ententes

Ententes en prix : Bertrand • On peut utiliser le dilemme du prisonnier pour

Ententes en prix : Bertrand • On peut utiliser le dilemme du prisonnier pour représenter le problème. • On suppose profit de monopole = 10 et n=2 Coopérer Ne pas coopérer Coopérer 5 ; 5 0 ; 10 Ne pas coopérer 10 ; 0

Ententes en prix : Bertrand 2 • Les firmes ont intérêt à s’entendre pour

Ententes en prix : Bertrand 2 • Les firmes ont intérêt à s’entendre pour coopérer. • Problème : Chacune des firmes a intérêt à ne pas respecter l’accord (si jeu non répété) • Pas de possibilité de faire respecter l’accord par un tribunal. Les ententes en prix sont illégales ! • Solution : self-enforcing contract

Ententes en prix : Bertrand 3 • « grim trigger strategies » : •

Ententes en prix : Bertrand 3 • « grim trigger strategies » : • En t=0, fixer p=prix de monopole. • A la période t>0, fixer p=prix de monopole si toutes les firmes l’ont fait au cours de toutes les périodes précédentes. Fixer p=c sinon.

Ententes en prix : Bertrand 4 • Coopérer est un équilibre de Nash parfait

Ententes en prix : Bertrand 4 • Coopérer est un équilibre de Nash parfait ssi : 5/(1 -δ) > 10 + 0*δ/(1 -δ) équivalent à δ>1/2 • Plus généralement : Equilibre de Nash parfait ssi : δ>(n-1)/n • Prix < Prix de monopole pas plus faciles à soutenir

Ententes en prix : Cournot • • « Grim trigger strategies » : δ>9/17

Ententes en prix : Cournot • • « Grim trigger strategies » : δ>9/17 Autres stratégies : bâton et carotte (Abreu) repentance (Segerstrom).

Problème de coordination • • • Les équilibres précédents ne sont pas uniques. Folk

Problème de coordination • • • Les équilibres précédents ne sont pas uniques. Folk theorem Problème de coordination si collusion tacite. Point focal Pas de point focal si firmes asymétriques

Autorité antitrust • ρ=0, 1 et F=20. Possibilité de reformer un accord après détection.

Autorité antitrust • ρ=0, 1 et F=20. Possibilité de reformer un accord après détection. Coopérer Ne pas coopérer Coopérer 3 (=5 -2) ; 3 -2 ; 8 Ne pas coopérer 8 ; -2 0 ; 0 • Soutenabilité de l’accord : 3/(1 -δ)>8 équivalent à δ>5/8=0, 625

Autorité antitrust 2 • Pas de possibilité de reformer l’accord après détection. • V=5

Autorité antitrust 2 • Pas de possibilité de reformer l’accord après détection. • V=5 -ρ*F+δ*(1 -ρ)*V • V=5 -0, 1*20+δ*(1 -0, 1)*V • V=3/(1 -0, 9δ) • Accord soutenable ssi : • V>8 équivalent à δ>5/7, 2≈0, 6944

Programmes de clémence • Immunité totale si une firme dénonce un cartel auquel elle

Programmes de clémence • Immunité totale si une firme dénonce un cartel auquel elle appartient. • Réduction d’amende possible si une enquête est déjà en cours. • Généralement, les réductions d’amende sont limitées à la première firme.

Programmes de clémence 2 • Possibilité de reformer un accord après détection. Coopérer Ne

Programmes de clémence 2 • Possibilité de reformer un accord après détection. Coopérer Ne pas coopérer Coopérer 3 ; 3 -20 ; 10 Ne pas coopérer 10 ; -20 0 ; 0 • Soutenabilité de l’accord : 3/(1 -δ)>10 équivalent à δ>7/10=0, 7

Programmes de clémence 3 • Permettent d’accélérer les enquêtes et d’augmenter la probabilité de

Programmes de clémence 3 • Permettent d’accélérer les enquêtes et d’augmenter la probabilité de condamnation.

Niveau optimal des amendes • Becker (1968) : augmenter F pour pouvoir baisser ρ.

Niveau optimal des amendes • Becker (1968) : augmenter F pour pouvoir baisser ρ. Mais dissuasion marginale, erreur judiciaire, corruption, etc. • L’amende n’a pas besoin de ramener les gains de la coopération à 0 pour être efficace. On peut déstabiliser un cartel avec ρF<5. • Danger des amendes basées sur le chiffre d’affaires peuvent conduire à p>p monopole.

Niveau optimal des amendes 2 • Amende dépend généralement de la durée du cartel

Niveau optimal des amendes 2 • Amende dépend généralement de la durée du cartel et de l’augmentation du prix. Difficulté à estimer le « prix sans cartel » . Danger à utiliser les prix après dissolution (Harrington). • Dommages au civil. Système américain : triple dommages. Incitations pour les victimes à attendre. • Les consommateurs des victimes ne peuvent pas demander de dommages. • Peines pénales ?

Probabilités de détection • Si ρ augmente avec le prix, prix de collusion plus

Probabilités de détection • Si ρ augmente avec le prix, prix de collusion plus faible. • Si ρ augmente avec les variations de prix, prix de collusion augmente très lentement. Dans certains cas, cela peut stabiliser la collusion, car une déviation peut déclencher la détection. • Programmes de clémence peuvent réduire ρ en laissant peu de temps pour enquêter sur des affaires nouvelles.

Exemples • Cartel de la lysine (1995). Film « The informant » de Steven

Exemples • Cartel de la lysine (1995). Film « The informant » de Steven Soderbergh. • Sanctions les plus élevées prononcées par l’autorité fr : • • Produits hygiène et entretien (2014) : 951 millions Messageries (2015) : 672 millions Commissions interbancaires (2010) : 385 millions Cartel des lessives (2011) : 368 millions

Partie 3. 3 Abus de position dominante

Partie 3. 3 Abus de position dominante

Définition(s) « L’abus de position dominante consiste, pour une entreprise présente sur un marché,

Définition(s) « L’abus de position dominante consiste, pour une entreprise présente sur un marché, ou un groupe d'entreprises, à adopter un comportement visant à éliminer, à contraindre ou encore à dissuader tout nouveau concurrent d'entrer sur ce marché, faussant ainsi la concurrence » . Fiches pratiques, DGCCRF

Définition(s) « L'article L. 420 -2 énumère des pratiques susceptibles de constituer un abus

Définition(s) « L'article L. 420 -2 énumère des pratiques susceptibles de constituer un abus de position dominante (le refus de vente, les ventes liées, les conditions de vente discriminatoires ou la rupture des relations commerciales au motif que le partenaire refuse de se soumettre à des conditions commerciales injustifiées). Cette liste n'est pas limitative » . Même doc.

3 critères doivent être réunis : • l'existence d'une position dominante • une exploitation

3 critères doivent être réunis : • l'existence d'une position dominante • une exploitation abusive de cette position • un objet ou un effet restrictif de concurrence sur un marché

Dissuasion de l’entrée • Prix limite. Peut signaler un coût faible. • Prolifération des

Dissuasion de l’entrée • Prix limite. Peut signaler un coût faible. • Prolifération des produits. Procès antitrust mené aux USA dans les années 1970 contre les producteurs de céréales pour petit-déjeuner. Pas toujours crédible : Judd (1985). • « Brevets dormants »

Dissuasion de l’entrée 2 • Exclusion/Foreclusion ; facilités essentielles. EDF, Engie, France Telecom. •

Dissuasion de l’entrée 2 • Exclusion/Foreclusion ; facilités essentielles. EDF, Engie, France Telecom. • Ventes liées / leveraging theory. Une firme en monopole pour le bien A, oblige à acheter B avec A pour monopoliser le marché de B. • Microsoft (1998). Windows + Internet explorer pour contrer Netscape.

Dissuasion de l’entrée 3 • Constitution d’une base installée dans les industries avec des

Dissuasion de l’entrée 3 • Constitution d’une base installée dans les industries avec des externalités de réseaux. • Compatibilité/Incompatibilité des produits.

Prédation • Prix faible pour éliminer un concurrent. Standard Oil. Mais, la firme victime

Prédation • Prix faible pour éliminer un concurrent. Standard Oil. Mais, la firme victime peut emprunter en attendant la fin de la prédation. Ces actifs peuvent être rachetés. De nouvelles firmes peuvent entrer après la hausse des prix. • Marchés financiers imparfaits. « Deep pockets » . Bolton et Scharfstein (1990).

Prédation 2 • Prédation pour racheter un concurrent. Permet de faire baisser le prix.

Prédation 2 • Prédation pour racheter un concurrent. Permet de faire baisser le prix. Contrôle des fusions plus souple pour le rachat d’une firme en faillite. • Réputation et prédation. Firmes implantées dans de nombreux endroits et faisant face à des concurrents potentiels entrant séquentiellement.

Prédation 3 • Courbe d’apprentissage (learning by doing), économie d’échelle. Exclure un concurrent de

Prédation 3 • Courbe d’apprentissage (learning by doing), économie d’échelle. Exclure un concurrent de certains marchés peut augmenter ses coûts et permet de l’exclure plus tard d’autres marchés.

Contrats d’exclusivité • Argument de l’école de Chicago • I Incumbent , coût c.

Contrats d’exclusivité • Argument de l’école de Chicago • I Incumbent , coût c. M. E entrant potentiel, coût c. E<c. M. • Un acheteur D, capable de capter tout le surplus des consommateurs s’il revend le bien.

Contrats d’exclusivité 2 • Aghion et Bolton (1987). • « Naked exclusion » .

Contrats d’exclusivité 2 • Aghion et Bolton (1987). • « Naked exclusion » . • Protection d’investissements spécifiques / hold up.

Google et la commission européenne • 2017, 2, 4 milliards : Google shopping. •

Google et la commission européenne • 2017, 2, 4 milliards : Google shopping. • Juillet 2018, 4, 2 milliards : abus liés au système Android. • Mars 2019, 1, 49 milliard. Abus de position dominante de sa régie publicitaire Ad. Sense. • Deux enquêtes en cours contre Google : moteurs de recherche d’annonces d’emplois et de recherche de commerces de proximité.

Ad. Sense • Ad. Sense représente 70% de la publicité en ligne sur le

Ad. Sense • Ad. Sense représente 70% de la publicité en ligne sur le web en Europe. Les contrats contiennent des clauses anticoncurrentielles. • Entre 2006 et 2009, clauses d’exclusivité. • Après 2009, « quantité minimale » et réservation des meilleurs emplacements.

Conseils bibliographiques • • Tirole (1988) Belleflamme et Petz (2015) Carlton et Perloff Motta

Conseils bibliographiques • • Tirole (1988) Belleflamme et Petz (2015) Carlton et Perloff Motta • Emmanuel Combe

SAV • Site CEMOI, Membres titulaires, AJ, cours IO : https: //cemoi. univ-reunion. fr/membrespermanents/armel-jacques

SAV • Site CEMOI, Membres titulaires, AJ, cours IO : https: //cemoi. univ-reunion. fr/membrespermanents/armel-jacques • Armel. Jacques@univ-reunion. fr