Les Requins Le requin sillonne les mers du

Les Requins Le requin sillonne les mers du globe depuis plus de 400 millions d'années. Injustement considérés comme des machines à tuer et dangereux pour l'homme, vous découvrirez que sur la grande variété des 384 espèces de requins, très peu sont potentiellement dangereux. Les principaux caractères du requin ont peu changé depuis son apparition, il fait partie des poissons cartilagineux ou Chondrichtyens c'est-à-dire que son squelette est formé de cartilage et non d'os.

Les requins n’ont pratiquement pas changé depuis environ 70 millions d’années. Il fait partie des poissons cartilagineux ou Chondrichtyens c'est-à -dire que son squelette est formé de cartilage et non d'os. Leur morphologie, parfaitement adaptée au milieu marin, leurs a permis de coloniser différentes niches écologiques, des rivages à la haute mer, des océans aux eaux saumâtres des estuaires et même aux eaux douces des cours d’eau. Sa forme et son mode de propulsion répondent aux exigences de leur habitat. Les nageoires ne sont pas rétractables comme celles des poissons osseux et selon les espèces la forme de la queue est différente. Elles ont deux fonctions principales : • Stabilisation • Direction et propulsion

Contrairement à la plupart des poissons qui ont une vessie natatoire pour contrôler leur flottabilité en la remplissent d’air pour s’alléger et la vident pour s’enfoncer. Les requins quand à eux ne possèdent pas de vessie natatoire et ont une tendance naturelle à s’enfoncer s’ils ne se déplacent pas. Le foie, qui occupe 90% de la cavité abdominale est rempli d’huile (le scalène) plus légère que l’eau et représente 25% du poids total du corps, ce qui contribue à sa flottabilité. Ils montent et descendent bien plus rapidement que les autres poissons et n’ont aucun problème de décompression. Sa peau est constituée de denticules cutanés qui sont implantées jusqu’au derme par une racine, ce qui donnent une texture de papier émeri. Ces écailles placoïdes d’une dureté incroyable étaient utilisées pour polir des matériaux. Il peut sembler étrange que la peau d’un requin soit si rude car cela devrait freiner sa progression. En fait, l’alignement des pointes assure un écoulement optimal de l’eau.

Pour compenser sa grande dépense énergétique, un requin doit pouvoir oxygéner son organisme en permanence. Il extrait de l’eau par des fentes branchiales qui sont soutenues par des arcs cartilagineux, l’oxygène ainsi créé est transféré par le système circulatoire pour enrichir le sang. En principe, un requin possède cinq arcs branchiaux. Mais, chez certaines espèces, comme le requin griset il peut y en avoir six ou sept. Chez les Lamnidés, comme le requin blanc, la circulation d’eau est uniquement provoquée par le déplacement et sont donc condamnées à nager de manière perpétuelle pour pouvoir respirer. Chez les espèces benthiques au mode de vie statique, le requin avale l’eau par la bouche, la comprime par une contraction du pharynx, et l’évacue sous pression par les fentes branchiales. Chez des espèces comme les requins zèbres, les requins nourrices ou les requins anges, il existe en arrière de chaque œil, un orifice (spiracle) qui permet à l’eau d’atteindre les ouïes et de les oxygéner sans avoir à transiter par la bouche. Enfin les requins dormeurs ont une particularité. Ils sont capables de commander l’ouverture des valves du système branchial. L’eau pénètre par les branchies antérieures et ressort par les branchies postérieures sans jamais transiter par la bouche. Les fonctions alimentaires et respiratoires sont donc dissociées.

Tous les requins possèdent une ligne latérale qui court sur les côtés du corps et sur la tête, cette ligne qui est un canal nerveux relient de petits orifices au fond desquels logent des capteurs qui enregistrent les différences de pression de l’eau. De plus, le corps est parsemé de « fossettes » sensorielles. Ces différents mécanismes permettent au requin de sentir son propre corps mais également de connaître la température de l’eau. Il peut également apprécier toute modification du champ électrique produite par le mouvement d’un corps ou d’un objet, ce qui lui permet très facile de percevoir les vibrations d’un animal blessé. De plus, le requin peut interpréter une différence dans la salinité de l’eau. Son touché étant très développé il n’a pas besoin de goûter une proie, un simple contact physique lui suffit pour savoir si le menu est à son goût. C’est pourquoi, il arrive qu’il bouscule une proie au lieu de la mordre tout de suite. Il ne s’agit pas d’une intimidation mais d’une évaluation. Les oreilles internes sont hypersensibles aux vibrations de basse fréquence produites par le mouvement. La vitesse de propagation des sons dans l’eau confère à l’ouïe des requins une efficacité sur plusieurs milliers de mètres. Mais, lui sert également comme organe pour l’équilibre, l’orientation et la coordination.

Le requin a une visibilité souvent médiocre mais, elle reste cependant bonne jusqu’à une vingtaine de mètres selon la profondeur. Située en arrière de l’œil, la rétine est un organe sur lequel l’image est projetée. Elle est tapissée de deux types de photorécepteurs : • Des bâtonnets utiles en lumière réduite qui permettent de voir les formes et les contrastes en noir et blanc • Des cônes utiles en pleine lumière qui permettent de voir en couleur Selon certaines expériences, tous les requins ne distinguent pas les couleurs. C’est le cas du requin griset. Par contre, le requin blanc s’attaquent prioritairement aux objets de couleurs chaudes (rouge, orangé, jaune). Pratiquement tous les requins ont des paupières fixes, à part quelques espèces comme les Carcharinidés et les requins marteaux qui ont une paupière mobile qui se referme sur l’œil quand ils mordent dans une proie. Le requin blanc quant à lui n’a pas de paupière mobile, par contre, l’œil se révulse au moment de l’attaque. C’est un système de protection.

La tête du requin est truffée de capteurs sensoriels appelées "Les ampoules de Lorenzini" qui sont capables de détecter les variations de température ainsi que les faibles courants électriques produits par les êtres vivants. L'origine du nom de ses récepteurs est du à un Italien Stefano Lorenzini qui les a découvert à la fin du 17 e siècle. Tout être vivant, même immobile, émet un champ électrique aussi faible, soit-il, par exemple un poisson caché dans une anfractuosité sera automatiquement repéré. Cette faculté de capter un champ électrique permet certainement aux requins de s’orienter en fonction du champ magnétique terrestre. Cette faculté n’a pas été scientifiquement prouvée, mais, cela pourrait expliquer le sens de l’orientation que possède les requins migrateurs comme le requin baleine.

En ce qui concernent les mâchoires des requins, il est impossible d'en faire l’inventaire car chaque espèce possède une dentition spécifique. Mais, cependant certain points se valent pour tous les requins. Une dent de requin est très dure et brillante, elles sont recouvertes de vitrodentine, une substance presque entièrement minérale. Elles se logent dans la gencive et ne sont pas soudées à la mâchoire. Elles sont disposées en plusieurs rangées et se renouvellent en permanence, mais, pas uniquement quant elle est cassée. Quoi qu’il arrive, une fois arrivées à l’extrémité de la mâchoire, les dents tombent, poussées par la rangée suivante, on peut compter jusqu’à 3 000 dents, sur 6 à 20 rangées. Il peut en user jusqu’à 20 000 dents dans sa vie. Le cycle de renouvellement dépend des espèces. On sait par exemple que certains requins pélagiques renouvellent leurs dents tous les quinze jours. La mâchoire de la majorité des requins modernes est hyostylique c’est-à -dire indépendante du crâne. Cette caractéristique leur permet une spectaculaire extension des maxillaires donc d’attaquer de grosses proies et une préhension (pression de la mâchoire) d’une grande puissance. A titre d’exemple, un requin d'une longueur de 3 m possède une puissance de pression de 3 t /cm².

L’évolution a doté les requins de nombreuses particularités qui les distinguent des autres poissons, son mode de reproduction fait partie de ces spécificités. Tous les requins ne se reproduisent pas de la même manière. On distingue le requin ovipare, le requin ovovivipare et le requin vivipare. Au contraire de la plupart des poissons qui pondent dans l’eau de nombreux œufs, fertilisés par les spermatozoïdes, la fécondation chez les requins est interne. A cet effet, les nageoires pelviennes des mâles se sont transformées en organes copulateurs appelés ptérygopodes qui s'allongent et durcis par la calcification chez les adultes. le mâle en introduit un seulement dans les voies génitales femelles et, chez certaines espèces, comme le requin gris, un crochet permet sa fixation. Deux sacs musculaires, situés sous la peau, se remplissent d’eau puis se vident au moment de la copulation, assurant l’expulsion du sperme. L’avantage de cette fécondation interne est d’éviter le gaspillage en pondant des milliers d’œufs pour compenser le taux de mortalité élevé. Le sperme est conservé dans des glandes spéciales (les spermatophores) de la femelle pendant un à plusieurs mois et même parfois plus d’un an chez le peau bleue.

Chaque année, on répertorie une centaine d’attaques de requins dont une trentaine sont mortelles. Ces tragiques accidents sont là pour nous rappeler que certaines espèces de requins sont dangereuses pour l’homme dont : • Le grand requin blanc • Le requin tigre • Le requin océanique • Le grand requin marteau • Le requin bouledogue D'autres espèces peuvent également devenir dangereuses dans certaines circonstances : requin chassé qui se défend, attaque de chasseurs sous-marins, attaque de plongeurs qui ne respectent pas les règles de sécurité. Mais, le danger est réel et d’autant plus grand quand les précautions élémentaires de sécurité ne sont pas prises. En effet, certaines heures de la journée sont fortement déconseillées aux plongeurs et surfeurs.

Chaque nouvelle attaque mortelle d’un requin sur un surfeur ou un plongeur provoque l’émoi et sont très médiatisées, rappelons quand même qu'elles restent assez rares. Certains pays sont plus concernés par ces attaques : • L’Australie • L’Afrique du Sud • Les Etats-Unis • Les eaux néo-zélandaises Il est intéressant de constater que selon les pays, les attaques de requins sont rapportées de manière radicalement différente par les médias. Aux Etats-Unis, la presse n’hésite pas à monter en épingle la moindre agression ce qui n’est pas le cas en Afrique du Sud où les attaques sont pourtant plus fréquentes. Il est grand temps de comprendre que la mer n’est pas le milieu naturel de l’homme, s’y introduire implique donc une certaine prise de risque.

Les médias ont un rôle essentiel à jouer dans l’information au public. Espérons qu’ils en prennent conscience avant que notre planète ne devienne vide de toute diversité animale. Une civilisation qui se dit évoluée doit simplement admettre que toute incursion dans un environnement étranger demande un minimum de prudence et qu'il serait aberrant de vouloir éradiquer tout ce qui peut constituer une menace sur Terre.

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