Epreuve de MSP Comment insrer le document iconographique

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Epreuve de MSP Comment insérer le document iconographique dans l’explication de texte: Les différents

Epreuve de MSP Comment insérer le document iconographique dans l’explication de texte: Les différents liens possibles entre le texte littéraire et l’image Geneviève Di Rosa INSPE Sorbonne

Le rapport document iconographique/texte à expliquer: La fonction illustrative du document: L’image peut avoir

Le rapport document iconographique/texte à expliquer: La fonction illustrative du document: L’image peut avoir servir à illustrer le texte, autrement dit peut avoir pour fonction de représenter par l’image les éléments référentiels du texte. C’est le cas: Des miniatures ou des enluminures dans les manuscrits médiévaux Des gravures illustratives accompagnant les éditions de textes Des affiches de cinéma annonçant un film inspiré d’une œuvre littéraire Des photographies de captation de représentations théâtrales

 « Ainsi de l’affiche du film Madame Bovary réalisé par Claude Chabrol (1991),

« Ainsi de l’affiche du film Madame Bovary réalisé par Claude Chabrol (1991), proposé à l’appui d’un extrait du chapitre VII de la deuxième partie : on pouvait attendre des candidats qu’ils fassent le lien avec le début du texte, qui s'ouvre sur les rumeurs des bourgeois d'Yonville ( « les airs évaporés d'Emma » ) puis sur un portrait d'Emma gagnée par une sorte de mélancolie romantique. Mais une attention portée à la composition de l’image permettait d’aller plus loin dans l’analyse : on y voit l’héroïne, incarnée par Isabelle Huppert, au centre de l’image, bordée de verdure − ce qui renvoie à sa situation géographique et sociale : l'ennui de l'épouse d'un médecin de campagne. On pouvait aussi interpréter ce détail comme une référence à la nature de la rêverie romantique – Emma est vêtue d’une robe noire (image convenue du mal de vivre romantique) et luxueuse (écho aux folles dépenses d’Emma chez Lheureux dont il est question peu avant l'extrait donné). On pouvait encore remarquer que le visage est orienté vers le ciel et les yeux sont fermés, suggérant un personnage entre désespoir et rêverie d'un ailleurs sublime, refusant de voir le réel pour préférer l'imaginaire, la fiction qu'elle se joue à elle-même, etc. C’est donc une forme de condensé des traits romanesques du personnage que l'on retrouve dans l'affiche du film de Chabrol, et, partant, une reconstruction efficace de la notion de bovarysme. » Rapport de jury

La mode de la robe noire … La Parisienne Edouard Manet 1875 Huile sur

La mode de la robe noire … La Parisienne Edouard Manet 1875 Huile sur toile H. 192 ; L. 125 cm Signe iconographique indiciel du luxe, du raffinement, de la position sociale.

La femme aux gants dite la Parisienne, Charles Alexandre Giron, 1883 Musée du Petit

La femme aux gants dite la Parisienne, Charles Alexandre Giron, 1883 Musée du Petit Palais Du chic de la parisienne à la petite bourgeoise provinciale…

La convention iconographique de la représentation de la repentance ou de la mélancolie…

La convention iconographique de la représentation de la repentance ou de la mélancolie…

Conclusion de l’analyse iconographique mettant au jour la fonction interprétative de l’image eu égard

Conclusion de l’analyse iconographique mettant au jour la fonction interprétative de l’image eu égard au texte:

Si la convergence entre le texte et l’image peut se reconnaître par le rapport

Si la convergence entre le texte et l’image peut se reconnaître par le rapport illustratif de cette dernière, on apprécie les candidats qui savent le dépasser pour proposer une lecture plus fine du lien qui les unit. Au-delà du caractère illustratif de l’image, c’est donc sa fonction interprétative qu’il convient d’interroger. Faut-il rappeler que même une image illustrative, une mise en scène, une transposition filmique témoignent toujours d’une lecture singulière du texte par le peintre, le metteur en scène ou le réalisateur. Illustrer, c’est donc transposer, interpréter, faire ressortir − fidèlement ou au contraire, par un jeu de tensions et distorsions − une dimension de l’œuvre verbale qu’on estime en être une des clés : quel moment du récit l’artiste choisit-il de représenter, quel personnage choisit-il de mettre en avant, dans quelle posture, dans quel environnement ? (extrait rapport du jury 2014)

Le portrait de Napoléon III par Winterhalter (1853) est mis en regard avec «

Le portrait de Napoléon III par Winterhalter (1853) est mis en regard avec « Fable ou histoire » (Victor Hugo, Châtiments). (extrait du rapport de jury 2014)

Fable ou histoire Un jour, maigre et sentant un royal appétit, Un singe d'une

Fable ou histoire Un jour, maigre et sentant un royal appétit, Un singe d'une peau de tigre se vêtit. Le tigre avait été méchant ; lui, fut atroce. Il avait endossé le droit d'être féroce. Il se mit à grincer des dents, criant : Je suis Le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits ! Il s'embusqua, brigand des bois, dans les épines Il entassa l'horreur, le meurtre, les rapines, Egorgea les passants, dévasta la forêt, Fit tout ce qu'avait fait la peau qui le couvrait. Il vivait dans un antre, entouré de carnage. Chacun, voyant la peau, croyait au personnage. Il s'écriait, poussant d'affreux rugissements : Regardez, ma caverne est pleine d'ossements ; Devant moi tout recule et frémit, tout émigre, Tout tremble ; admirez-moi, voyez, je suis un tigre ! Les bêtes l'admiraient, et fuyaient à grands pas. Un belluaire vint, le saisit dans ses bras, Déchira cette peau comme on déchire un linge, Mit à nu ce vainqueur, et dit : Tu n'es qu'un singe ! Jersey, le 6 novembre 1852. Les Châtiments Victor Hugo

Titre : Napoléon III , empereur des Français (1808 -1873). Auteur : Franz Xavier

Titre : Napoléon III , empereur des Français (1808 -1873). Auteur : Franz Xavier WINTERHALTER (18051873) Date de création : 1855 Dimensions : Hauteur 241 cm - Largeur 156 cm Huile sur toile Musée national du Château de Versailles

Fable ou histoire Un jour, maigre et sentant un royal appétit, Un singe d'une

Fable ou histoire Un jour, maigre et sentant un royal appétit, Un singe d'une peau de tigre se vêtit. Le tigre avait été méchant ; lui, fut atroce. Il avait endossé le droit d'être féroce. Il se mit à grincer des dents, criant : Je suis Le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits ! Il s'embusqua, brigand des bois, dans les épines Il entassa l'horreur, le meurtre, les rapines, Egorgea les passants, dévasta la forêt, Fit tout ce qu'avait fait la peau qui le couvrait. Il vivait dans un antre, entouré de carnage. Chacun, voyant la peau, croyait au personnage. Il s'écriait, poussant d'affreux rugissements : Regardez, ma caverne est pleine d'ossements ; Devant moi tout recule et frémit, tout émigre, Tout tremble ; admirez-moi, voyez, je suis un tigre ! Les bêtes l'admiraient, et fuyaient à grands pas. Un belluaire vint, le saisit dans ses bras, Déchira cette peau comme on déchire un linge, Mit à nu ce vainqueur, et dit : Tu n'es qu'un singe ! Jersey, le 6 novembre 1852. Les Châtiments Victor Hugo

Le portrait de Napoléon III par Winterhalter (1853) est mis en regard avec «

Le portrait de Napoléon III par Winterhalter (1853) est mis en regard avec « Fable ou histoire » (Victor Hugo, Châtiments). Le candidat le commente en conclusion de son étude pour mettre en évidence la façon dont le texte et l’image s’opposent et s’éclairent réciproquement dans un rapport dialectique : tandis que le poème de Hugo est violemment polémique et se livre à une critique du tyran, le tableau donne de ce dernier un portait officiel, portrait en pied tout en majesté célébrant les fastes et la puissance de Napoléon III revêtu d’une cape d’hermine, doté des attributs du pouvoir, la toile étant par ailleurs saturée par la couleur pourpre, signe impérial. (extrait du rapport de jury 2014)

L’image en regard peut n’avoir aucune fonction illustrative du texte ; le lien est

L’image en regard peut n’avoir aucune fonction illustrative du texte ; le lien est créé par les concepteurs du sujet qui se fondent sur : Des liens thématiques Des liens de registres Des liens esthétiques De fait, l’image peut entrer en écho avec le texte pour aider à en introduire la thématique ou pour en faire ressortir – par rapprochement ou par contraste − le registre, la tonalité (lyrique, satirique, burlesque…) ou l’esthétique générale, ce qui peut amener à une intéressante réflexion sur la transposition ou la formulation visuelle de procédés proprement textuels, ou inversement.

Le rapport de jury 2016 : La formulation des différents types de lien entre

Le rapport de jury 2016 : La formulation des différents types de lien entre l’image et le texte diffère mais dans le fond elle recouvre celle des rapports précédents ou postérieurs : Lien de type documentaire // illustratif Lien de type analogique (référentiel ou discursif) // thématique Lien esthétique (appartenance à une même esthétique ou une esthétique proche et inversement appartenance à des esthétiques opposées, contrastées)

La transposition graphique: Le rapport texte/image peut être de l’ordre de l’adaptation du texte

La transposition graphique: Le rapport texte/image peut être de l’ordre de l’adaptation du texte littéraire en bande dessinée, en roman graphique.

Tartuffe, Acte IV, scène 5 Adaptation de Fred Duval et Zanzim,

Tartuffe, Acte IV, scène 5 Adaptation de Fred Duval et Zanzim,

Tartuffe, Acte IV, scène 5, extrait Elmire, Tartuffe, Orgon sous la table TARTUFFE On

Tartuffe, Acte IV, scène 5, extrait Elmire, Tartuffe, Orgon sous la table TARTUFFE On m’a dit qu’en ce lieu vous me vouliez parler. Elmire: Oui, l’on a des secrets à vous y révéler. Mais tirez cette porte avant qu’on vous les dise ; Et regardez partout de crainte de surprise. (Tartuffe va fermer la porte, et revient. ) Une affaire pareille à celle de tantôt N’est pas assurément ici ce qu’il nous faut : Jamais il ne s’est vu de surprise de même. Damis m’a fait pour vous une frayeur extrême ; Et vous avez bien vu que j’ai fait mes efforts Pour rompre son dessein et calmer ses transports. Mon trouble, il est bien vrai, m’a si fort possédée, Que de le démentir je n’ai point eu l’idée : Mais par là, grâce au ciel, tout a bien mieux été, Et les choses en sont dans plus de sûreté. L’estime où l’on vous tient a dissipé l’orage, Et mon mari de vous ne peut prendre d’ombrage. Pour mieux braver l’éclat des mauvais jugements, Il veut que nous soyons ensemble à tous moments ; Et c’est par où je puis, sans peur d’être blâmée, Me trouver ici seule avec vous enfermée, Et ce qui m’autorise à vous ouvrir un cœur Un peu trop prompt peut-être à souffrir votre ardeur. […]

Oui, l’on a des secrets à vous y révéler. Mais tirez cette porte avant

Oui, l’on a des secrets à vous y révéler. Mais tirez cette porte avant qu’on vous les dise ; Et regardez partout de crainte de surprise. (Tartuffe va fermer la porte, et revient. ) Une affaire pareille à celle de tantôt N’est pas assurément ici ce qu’il nous faut : Jamais il ne s’est vu de surprise de même. Damis m’a fait pour vous une frayeur extrême ; Et vous avez bien vu que j’ai fait mes efforts Pour rompre son dessein et calmer ses transports. Mon trouble, il est bien vrai, m’a si fort possédée, Que de le démentir je n’ai point eu l’idée : Mais par là, grâce au ciel, tout a bien mieux été, Et les choses en sont dans plus de sûreté. L’estime où l’on vous tient a dissipé l’orage, Et mon mari de vous ne peut prendre d’ombrage. Pour mieux braver l’éclat des mauvais jugements, Il veut que nous soyons ensemble à tous moments;

Cas particulier du rapport texte/image, littérature/peinture: l’écriture-artiste Les procédés de l’écriture rivalisent avec ceux

Cas particulier du rapport texte/image, littérature/peinture: l’écriture-artiste Les procédés de l’écriture rivalisent avec ceux de la peinture

C’était l’exposition des ombrelles. Toutes ouvertes, arrondies comme des boucliers, elles couvraient le hall,

C’était l’exposition des ombrelles. Toutes ouvertes, arrondies comme des boucliers, elles couvraient le hall, de la baie vitrée du plafond à la cimaise de chêne verni. Autour des arcades étages supérieurs, elles dessinaient des festons ; le long des colonnes, elles descendaient en guirlandes; sur les balustrades galeries, jusque sur les rampes des escaliers, elles filaient en lignes serrées; et, partout, rangées symétriquement, bariolant les murs de rouge, de vert et de jaune, elles semblaient de grandes lanternes vénitiennes allumées pour quelque fête colossale. Dans les angles, il y avait des motifs compliqués, des étoiles faites d’ombrelles à trente-neuf sous, dont les teintes claires, bleu pâle, blanc crème, rose tendre, brûlaient avec une douceur de veilleuse ; tandis que, au-dessus, d’immenses parasols japonais, où des grues couleur d’or volaient dans un ciel de pourpre, flambaient avec des reflets d’incendies. Au Bonheur des Dames, É. Zola (1883)

Claude Monet La Rue Montorgueuil à Paris, fête du 30 Juin 1878 81 ×

Claude Monet La Rue Montorgueuil à Paris, fête du 30 Juin 1878 81 × 50 cm Huile sur toile Paris, musée d'Orsay

C’était l’exposition des ombrelles. Toutes ouvertes, arrondies comme des boucliers, elles couvraient le hall,

C’était l’exposition des ombrelles. Toutes ouvertes, arrondies comme des boucliers, elles couvraient le hall, de la baie vitrée du plafond à la cimaise de chêne verni. Autour des arcades étages supérieurs, elles dessinaient des festons ; le long des colonnes, elles descendaient en guirlandes; sur les balustrades galeries, jusque sur les rampes des escaliers, elles filaient en lignes serrées; et, partout, rangées symétriquement, bariolant les murs de rouge, de vert et de jaune, elles semblaient de grandes lanternes vénitiennes allumées pour quelque fête colossale. Dans les angles, il y avait des motifs compliqués, des étoiles faites d’ombrelles à trente-neuf sous, dont les teintes claires, bleu pâle, blanc crème, rose tendre, brûlaient avec une douceur de veilleuse ; tandis que, au-dessus, d’immenses parasols japonais, où des grues couleur d’or volaient dans un ciel de pourpre, flambaient avec des reflets d’incendies. Au Bonheur des Dames, É. Zola (1883) Claude Monet La Rue Montorgueuil à Paris, fête du 30 Juin 1878

Ces dames venaient de se dégager. Elles étaient dans le hall Saint-Augustin. Leur surprise

Ces dames venaient de se dégager. Elles étaient dans le hall Saint-Augustin. Leur surprise fut grande de le trouver presque vide. Mais un bienêtre les envahissait, il leur semblait entrer dans le printemps, au sortir de l’hiver de la rue. Tandis que, dehors, soufflait le vent glacé des giboulées, déjà la belle saison, dans les galeries du Bonheur, s’attiédissait avec les étoffes légères, l’éclat fleuri des nuances tendres, la gaieté champêtre des modes d’été et des ombrelles. — Regardez donc ! cria madame de Boves, immobilisée, les yeux en l’air. . C’était l’exposition des ombrelles. Toutes ouvertes, arrondies comme des boucliers, elles couvraient le hall, de la baie vitrée du plafond à la cimaise de chêne verni. Autour des arcades étages supérieurs, elles dessinaient des festons ; le long des colonnes, elles descendaient en guirlandes; sur les balustrades galeries, jusque sur les rampes des escaliers, elles filaient en lignes serrées; et, partout, rangées symétriquement, bariolant les murs de rouge, de vert et de jaune, elles semblaient de grandes lanternes vénitiennes allumées pour quelque fête colossale. Dans les angles, il y avait des motifs compliqués, des étoiles faites d’ombrelles à trente-neuf sous, dont les teintes claires, bleu pâle, blanc crème, rose tendre, brûlaient avec une douceur de veilleuse ; tandis que, au-dessus, d’immenses parasols japonais, où des grues couleur d’or volaient dans un ciel de pourpre, flambaient avec des reflets d’incendies. Madame Marty cherchait une phrase pour dire son ravissement, et elle ne trouva que cette exclamation : — C’est féerique ! Puis, tâchant de s’orienter : — Voyons, le lacet est à la mercerie… J’achète mon lacet et je me sauve. — Je vous accompagne, dit madame de Boves. N’est-ce pas, Blanche, nous traversons les magasins, pas davantage ? Mais, dès la porte, ces dames étaient perdues. […] Au bonheur des dames, ch. IX

Pierre-Auguste Renoir (1841 -1919), Femme à l’ombrelle dans un jardin Collection privée / The

Pierre-Auguste Renoir (1841 -1919), Femme à l’ombrelle dans un jardin Collection privée / The Bridgeman Art Library

James Tissot, La demoiselle de magasin, 1882 -1885 H 146 cm X L 101

James Tissot, La demoiselle de magasin, 1882 -1885 H 146 cm X L 101 Huile sur toile Art Gallery Ontario

Camille ou La femme à la robe verte – Claude Monet – 1866 Emile

Camille ou La femme à la robe verte – Claude Monet – 1866 Emile Zola, bouleversé, au Salon de 1866, par la toile de Monet : « J’avoue que la toile qui m’a le plus longtemps arrêté est la « Camille » de M. Monet (…) son tableau me conte toute une histoire d’énergie et de vérité. Voyez la robe, elle est souple et solide, elle traine mollement, elle vit, elle dit tout haut qui est cette femme. Ce n’est pas une robe de poupée… » .

Chez la modiste Edouard Degas

Chez la modiste Edouard Degas

Cas particulier du rapport texte/image Les procédés de l’écriture rivalisent avec ceux du cinéma

Cas particulier du rapport texte/image Les procédés de l’écriture rivalisent avec ceux du cinéma

Même si les rapports de jury ne les catégorisent pas explicitement, il peut être

Même si les rapports de jury ne les catégorisent pas explicitement, il peut être fructueux de réfléchir à des rapprochements texte/image qui comparent : Les médias artistiques (papier, numérique, peinture, photographie, sculpture, etc. ) Les langages (verbal versus non verbal); (Liens interrogatifs: l’image pose question sur le langage verbal) Les réceptions du sujet élève lecteur/spectateur