Introduction la lexicologie Confrence 1 Notions fondamentales de

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Introduction à la lexicologie Conférence 1 Notions fondamentales de lexicologie

Introduction à la lexicologie Conférence 1 Notions fondamentales de lexicologie

Questions à discuter: 1. Objet d’étude de la lexicologie. Le lien de la lexicologie

Questions à discuter: 1. Objet d’étude de la lexicologie. Le lien de la lexicologie avec les autres branches de la linguistique. 2. Langues et sociétés. 3. La langue française en France. Les langues régionales de la France.

Sources: • Alisé LEHMANN, Françoise MARTIN-BERTHET. Lexicologie, sémantique, morphologie, lexicographie. Paris, Armand Collin, 2014.

Sources: • Alisé LEHMANN, Françoise MARTIN-BERTHET. Lexicologie, sémantique, morphologie, lexicographie. Paris, Armand Collin, 2014. • Aino NICLAS-SALMINEN. La lexicologie. Paris, Armand Collin, 2010. • Alain POLGUÈRE. Notions de base en lexicologie. Observatoire de Linguistique Sens-Texte (OLST) , Montréal, 2001. • Aram BARLÉZIZIAN. Précis de lexicologie du français moderne, Erevan, 2009, Université Brussov. • Louis-Jean CALVET. Il était une fois 7000 langues. Paris, Fayard, 2011. • Ana GUTU. Les pouvoirs de la langues. Chisinau, ULIM, 2014. • Lidia MORARU, Catalina BOTNARUC. Lexicologie de la angue française. Chisinau, 2014, USM. • https: //fr. vikidia. org/wiki/Langues_r%C 3%A 9 gionales_de_France#L. 27 alsacien • http: //www. utm. utoronto. ca/~w 3 cevans/fre 373/DR_Serment%20 de%20 Stras bourg. pdf

1. Objet d’étude de la lexicologie. Le lien de la lexicologie avec les autres

1. Objet d’étude de la lexicologie. Le lien de la lexicologie avec les autres branches de la linguistique. • La lexicologie est l’étude du lexique (du vocabulaire) d’une langue, dans ses relations avec la phonologie, la morphologie et surtout la syntaxe, ainsi qu’avec les facteurs sociaux, culturels et psychologiques. • Le terme « lexicologie » apparaît pour la première fois dans l’Encyclopédie en 1765. Il remonte à deux radicaux grecs : à lexicon signifiant « lexique, vocabulaire » et logos qui veut dire « mot, discours, étude » . (Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Paris, 17511772. ) • L’importance des études lexicologiques est indiscutable, car le lexique est le premier à réagir aux progrès de la vie sociale, économique et culturelle. Par conséquent, il est naturel aussi qu’on juge de la richesse d’une langue d’après la richesse de son vocabulaire.

Lexique vs vocabulaire • Sur le plan linguistique il faut différencier les termes lexique

Lexique vs vocabulaire • Sur le plan linguistique il faut différencier les termes lexique et vocabulaire. Au sens général ils sont synonymes. Mais la linguistique oppose lexique au vocabulaire; le terme de lexique est alors réservé à la langue, le terme de vocabulaire au discours. Les unités du lexique sont les lexèmes, pendant que les unités du discours sont les vocables et les mots. • En face du mot, unité de texte, le vocable sera l’unité de lexique. • Le vocabulaire désigne conventionnellement un domaine du lexique qui se prête à un inventaire et à une description. • Le vocabulaire d’un texte, d’un énoncé quelconque n’est dès lors qu’un échantillon du lexique du locuteur (de son idiolecte) ou du lexique de la communauté linguistique.

lexicologie diachronique (ou historique) et synchronique • Traditionnellement on distingue deux types essentiels de

lexicologie diachronique (ou historique) et synchronique • Traditionnellement on distingue deux types essentiels de lexicologie : diachronique (ou historique) et synchronique (ou descriptive). La première étudie le développement du vocabulaire, son évolution, alors que la dernière, au contraire, l’examine dans une période déterminée de la langue. • Cependant les deux types de lexicologies se rattachent étroitement. Tout en étudiant le lexique du français de nos jours, la lexicologie synchronique s’adresse souvent aux données de la lexicologie diachronique ce qui permet de mieux comprendre et expliquer l’état actuel de la langue.

Le lien de la lexicologie avec les autres branches de la linguistique • La

Le lien de la lexicologie avec les autres branches de la linguistique • La lexicologie est étroitement liée aux autres branches de la linguistique. Elle se rattache à la phonétique, à la grammaire, à l’histoire de la langue et à la stylistique. • Pour expliquer l’apparition des homonymes, la lexicologie s’adresse aux données de la phonétique historique, à l’évolution phonétique de la langue. • lat. fides > fr. foi f (credință) • lat. vices > fr. fois f (o dată) • lat. ficatum > fr. foie m (ficat) • • • lat. marem > fr. mer f (mare) lat. matrem > fr. mère f (mamă) lat. major > fr. maire m (primar) lat. punctum > fr. point m (punct) lat. pugnus > fr. poing m etc. (pumn)

Le lien de la lexicologie avec la phonétique histortique • C’est la phonétique historique

Le lien de la lexicologie avec la phonétique histortique • C’est la phonétique historique qui nous fait connaître l’origine des doublets étymologiques (mots à significations et à l’aspect phonique actuel différents, provenant étymologiquement d’un même vocable, mais introduits dans la langue française par deux voies distinctes ; populaire et savante) : • mot latin mot fr. d’origine populaire savante • • • auscultare pensare fragilem leberare legalis écouter peser frêle livrer loyal ausculter penser fragile libérer légal etc.

Le lien de la lexicologie avec la grammaire La lexicologie se rattache aussi à

Le lien de la lexicologie avec la grammaire La lexicologie se rattache aussi à la grammaire. • La formation des mots est examinée à la fois par la lexicologie et la grammaire. Si la lexicologie étudie le sens lexical des mots et le rôle de ces derniers dans l’enrichissement de la langue, la grammaire a pour objet d’étude les valeurs grammaticales des éléments composants des mots et leur structure formative. • Il arrive que le changement d’une catégorie grammaticale aboutisse à l’apparition d’un sens nouveau. Ainsi les verbes intransitifs devenus transitifs prennent un complément d’objet direct et changent de sens. Comparez : • sortir de l’école – sortir le mouchoir de sa poche • monter au deuxième – monter les bagages • le printemps approche – approcher la chaise • l’enfant pleure – il pleure son ami perdu • les roues tournent – elle tourne la tête • travailler à l’usine – travailler le bois • remonter au cinquième – remonter sa montre etc. De même, nombre de mots ont un sens différent au masculin et au féminin, au singulier et au pluriel : le garde – la garde, le voile – la voile, le manche – la manche, le critique – la critique, le mémoire – la mémoire, le mode – la mode, un aide – une aide ; le ciseau – les ciseaux, la lunette – les lunettes, la vacance – les vacances, la lettre – les lettres etc.

Le lien de la lexicologie avec les autres disciplmines Enfin la n o i

Le lien de la lexicologie avec les autres disciplmines Enfin la n o i t u l lexicol o v é ’ l r e u q ogie es i d l p e x faits li e ’ d e l b t en co i s s o n p g m u i s t i s ntact a é s t e i t l r p i I a q l a • u u r c i a e t r l s a l vec la s è p t l r s ement r aités p e s u s t r e e e y u tylistiq u q p i p x a s s a e o ’ r y s u n l s a du l s n o a l ue. No l n s e ’ s a y xicolog e l spect d mes, le l e u t c a mbre e d s e i é e u s e s s q a i a s t a l u p o e n r a x e u n l c m r h r t l é a u s aïsmes étudié valeur ngues s, s e u q i r o s t s é s e i t t h y t r m s l l a s i e e s e é é n t d s n t i g n n q a n o è o i u p é t d r a e h o s e c : les ores, le logism le s, les a xpli e ’ l e v u e r d o s r e g s t e r i m , o n o l t O ’ la langue. essions vieillis dans l’his ses Rappemploi des motétonymies etc. Lismes et les diaes emprunts lectism s dans elons-n a lexico l es, les e o l mots et expr L’apparition de nombreu o s u divers gie tien prendr s que n s e t ’. ty i la page une valeur st mporte quell les langagie compte de la langue iques du vocabulaire rs. e unité ylistiqu – être s e t c y n l a a d n n a e l à e e s l t la pag e tonn dans la xicale n ses unité r a p e e e é , n r p eutre p r n t a e o o i r t i u o – d r e l n l e d n o è c , v u e , é eut d r s r i t ans le e onnerr la page s , s e l frança c è i s c e s o , e , ntexte etc. rs d u o c u a : s e n n r e e t s e int ’ C . e r i isto h n e o t s a s t s n a n d o c i s n o ’ aus u re q i o t s i h n o s t n e d t n e examina m u r t s n i , cet e u g n a l se a , l s e n u e q g s e l e r t en n o i t a t c e i n é u t i l i m b m a t s co a l par s i o. f t n a l e à m e e s v i r u é o t c m a t le car e é t i l i b o m m i ’ l l’évolution,

2. Langues et sociétés. • Il y a dans le monde environ six milliards

2. Langues et sociétés. • Il y a dans le monde environ six milliards d’individus et l’on y parle environ 7 000 langues – en moyenne moins d’un million de locuteurs par langue. • Pourtant, l’anglais et le chinois, par exemple, sont parlés par plusieurs centaines de millions d’habitants, et d’autres langues – par quelques individus. • La diversité linguistique est une réalité indiscutable, mais elle ne rime pas toujours avec l’égalité: les langues n’ont pas toutes le même poids, elles ne remplissent pas toutes les mêmes fonctions et ne sont pas rependus sur les mêmes territoires. • Certaines langues s’entendent partout, d’autres ne sont utilisées que pour la communication en famille.

Les langues les plus parlées au monde d’après le nombre des locuteurs • En

Les langues les plus parlées au monde d’après le nombre des locuteurs • En tenant compte de la langue maternelle ET de la seconde langue, voici la liste des 5 langues les plus parlées dans le monde : • 1. Chinois Mandarin parlé par 1 080 millions de personnes sur 33 pays différents (dont Chine, Singapour, Taïwan) • 2. Anglais parlé par 508 millions de personnes dont environ 350 millions d’anglophones première langue sur tous les continents (Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada, Nouvelle. Zélande, Inde, Afrique). L’anglais est la première langue officielle d’une centaine de pays mais également une langue très influence (car c’est aussi la première seconde langue choisie) • 3. Espagnol parlé par prés de 400 millions de personnes dans 31 pays (essentiellement en Espagne et Amérique Latine. ) • 4. Hindi parlé par plus de 300 millions de personnes répartis sur seulement 4 pays (dont Inde, Népal). Il existe prés d’une centaine de langues similaires à l’hindi. • 5. Français parlé par 290 millions de personnes dans le monde (France, Canada, Belgique, Luxembourg, Suisse, Afrique, Océanie, Antilles, Asie du Sud-Est) dont 212 millions l’utilisent quotidiennement. Le Français est l’une des six langues officielles et une des deux langues de travail (avec l‘anglais) de l’ONU; langue officielle du Conseil de l’Europe, du Parlement Européen).

Les langues classées selon le nombres de locuteurs natifs Si l’on considère seulement la

Les langues classées selon le nombres de locuteurs natifs Si l’on considère seulement la langue maternelle, le classement change complètement: 1. Chinois mandarin – 885 millions 2. Espagnol – 358 millions 3. Anglais – 322 millions 4. Arabe – 200 millions 5. Bengali – 189 millions

Avant et après Babel

Avant et après Babel

Le mythe de Babel • « Tout le monde se servait d’une même langue

Le mythe de Babel • « Tout le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots. Comme les hommes se déplaçaient à l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar et ils s’y établirent. Ils se dirent l’un à l’autre : » Allons ! Faisons des briques et cuisons les au feu ! » La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent : « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la Terre ! » • Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit : « Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres. » • Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la Terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la Terre et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la face de la Terre. » Genèse, XI, 1 -9. • Ce texte biblique raconte donc comment les descendants de Noé, qui parlent une seule langue, essaient de construire une tour assez haute pour toucher le ciel. • En punition de leur vanité, les hommes perdent la possibilité de se comprendre et sont dispersés. • C’est donc là que se trouverait l’origine de la diversité des langues.

Les pouvoirs de la langue • « En tant que phénomène universel définissant l’humanité

Les pouvoirs de la langue • « En tant que phénomène universel définissant l’humanité dans son essence primordiale – la langue, porte-parole de la raison, fera encore couler beaucoup d’encre avant de dévoiler ses secrets les plus cachés et les plus évidents, dont l’originelle, plus que la fonctionnalité, les structures et les rapports, a été, est et sera la pierre philosophale de la pensée linguistique. • Sacrée, car le premier fut le verbe, maudite, car de nombreux lettrés moururent sur l’échafaud pour l’avoir pratiquée dans toutes ses variétés, béate, car les oraisons glorifient Dieu et son règne, meurtrière, car les guerres et les révolutions ont crié vengeance, paradisiaque, car les plus beaux vers sont ceux de l’amour, toute puissante, car le pouvoir est à ceux qui la domptent sans hésitation – Sa Majesté la Langue nous fascine et nous tient captifs à la longue des siècles. » (Ana Gutu).

 « …La langue est un bien politique. Toute politique de la langue fait

« …La langue est un bien politique. Toute politique de la langue fait le jeu du pouvoir en le confortant par un de ses appuis les plus fidèles. » Claude Hagège.

Rapports langue et pouvoir • pouvoir politique économique • pouvoir social langue • pouvoir

Rapports langue et pouvoir • pouvoir politique économique • pouvoir social langue • pouvoir culturel

Les constituantes du pouvoir politique de la langue mass média, TV, radio, internet discours

Les constituantes du pouvoir politique de la langue mass média, TV, radio, internet discours et attitudes politiques textes de lois

 « …celui qui possède la langue est investi d’autorité. D’une plus grande autorité

« …celui qui possède la langue est investi d’autorité. D’une plus grande autorité que celui qui en a une commande hésitante. L’Homme d’Etat, s’il réussit comme Ataturk en Turquie, à contrôler le cours de la langue à une de ses étapes décisives, ajoute à son pouvoir un autre pouvoir, anonyme et efficace. » Claude Hagège, Le bruissement de la langue, 2002, p. 270.

La balance des pouvoirs politiques du roumain et du russe en RM pouvoir politique

La balance des pouvoirs politiques du roumain et du russe en RM pouvoir politique du roumain pouvoir politique du russe véléité impériales notoriété autorité

 • Le graphe nous indique de manière symbolique, mais pertinente, le retard que

• Le graphe nous indique de manière symbolique, mais pertinente, le retard que le roumain atteste dans son élan de devenir un pouvoir politique, et donc, un instrument efficace assurant la communication dans les frontières d’un état avec de graves problèmes sécessionniste (la région Transnistrienne). • Ce déficit de pouvoir politique attribué à la langue roumaine est empiré par les vaines discussions autour du nom de la langue, discussions qui ont servi de fondement pour les doctrines politiques. • Aujourd’hui en RM peut importe la doctrine, la question est plutôt la suivante : si tu appelles ta langue le roumain – tu es, donc, pro-européen, si tu appelles ta langue le moldave – tu es donc, un pro-est, un nostalgique de l’empire soviétique. Il en est de même pour la question identitaire

Les constituantes du pouvoir économique de la langue produits et services balances commerciales monopoles

Les constituantes du pouvoir économique de la langue produits et services balances commerciales monopoles

Monopol et chantage politique • « Mais, de quelle parité pouvons-nous parler, quand en

Monopol et chantage politique • « Mais, de quelle parité pouvons-nous parler, quand en échange de la conclusion du contrat pour la livraison des gaz russes vers la RM, source énergétique unique de la République de Moldavie, les officiels de la FR dans la personne du ministre Novac, exigent à la RM de dénoncer le Traité énergétique Européen ? La compagnie Gazprom est devenue une véritable arme économique contre les pays qui ne veulent pas accepter la manière de penser de la FR. » • (Discours de Mme Ana Gutu, sur le rapport Fonctionnement des institutions démocratiques en Fédération de Russie, le 2 octobre 2012, session APCE, Strasbourg, France)

Les constituantes du pouvoir culturel de la langue communication théatre, cinémas, musées éducation

Les constituantes du pouvoir culturel de la langue communication théatre, cinémas, musées éducation

 « Aucune langue ne peut exister sans être cimentée dans le contexte culturel,

« Aucune langue ne peut exister sans être cimentée dans le contexte culturel, de même qu’aucune culture ne peut exister s’il n’y a pas au centre une langue naturelle. La langue est, donc, le cœur qui bat à l’intérieur de la culture et seule l’interaction des deux peut donner naissance à l’énergie de la vie » Benjamin Lee Whorf, cité d’après Han, 2009, p. 114

Balance du pouvoir culturel des langues en RM pouvoir culturel du roumain pouvoir culturel

Balance du pouvoir culturel des langues en RM pouvoir culturel du roumain pouvoir culturel du russe on i éducat tion a c i n u omm c n o éducati cinéma s e livr

Les constituantes du pouvoir social de la langue division en sociollectes cohésion interethnique intégrité

Les constituantes du pouvoir social de la langue division en sociollectes cohésion interethnique intégrité et unité

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • La problématique de

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • La problématique de la dénomination correcte de la langue officielle en République de Moldavie est bien connue par son contexte politique, ayant une histoire mouvementée, descendant dans la nuit des siècles. La langue officielle parlée en République de Moldavie est le roumain – la même langue parlée en Roumanie, langue officielle de l’Union Européenne. • C’est une réalité correspondant également à une vérité scientifique, car, les linguistes le savent bien, il n’existe pas de langue moldave. Pourtant, à cause des événements historiques liés à l’occupation tsariste russe et ensuite à celle soviétique, le politonyme « langue moldave » est devenu courant à la longue du temps sur le territoire de la Bessarabie, qui est couvert aujourd’hui partiellement par la République de Moldavie, état indépendant depuis 1991. Dans la Déclaration d’Indépendance de 1991, le nom de la langue officielle de la République de Moldavie est introduit correctement – la langue roumaine. Mais, dans la constitution moldave, adoptée en 1994 par un parlement majoritairement nomenclaturiste, très loin intellectuellement des vérités scientifiques, l’article 13 mentionne que la langue officielle de la République de Moldavie c’est « le moldave fonctionnant en base de l’alphabet latin » .

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • Cette dualité de

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • Cette dualité de dénomination de la langue officielle semble être anodine à la première vue, mais elle a causé et continue de causer beaucoup de scandales dans les débats publics d’obédience politique, sociale et économique. La dispute autour de la dénomination correcte de la langue officielle en République de Moldavie donne naissance à des argumentations et contre-argumentations spéculatives, qui non rien à voir avec les sciences du langage, mais plutôt alimentent la nostalgie soviétique chez une partie de la population. • Il faut mentionner que le binôme langue roumaine-langue moldave est une réalité en République de Moldavie, car la moitié de la population appelle la langue qu’elle parle le roumain, une autre moitié de la population l’appelle langue moldave. Une question surgit : que disent les intellectuels ? La réponse est univoque – les intellectuels, les écrivains, les philosophes du pays sont du coté de la science, bien sûr – le nom correcte de la langue c’est le roumain.

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • En tant que

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • En tant que linguiste œuvrant sur le segment politique, j’ai depuis toujours été préoccupée de la nécessité de faire émerger la vérité scientifique visant le nom correct de la langue officielle de la République de Moldavie, en dépit des normes juridiques qui ont élevé au rang de loi constitutionnelle une formule fausse. L’idée m’est venu de saisir la Cour Constitutionnelle en vu d’interpréter l’article 13 de la constitution moldave par rapport au texte de la Déclaration d’Indépendance de 1991, où il est utilisé le syntagme « langue roumaine » . Après avoir eu un échange d’opinions avec le linguiste Bernard Cerquiglini, qui m’a fait part de l’expérience de la France en matière de constitutionnalisation de certains principes de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 26 août 1789, j’ai pensée à une possible acceptation du modèle français.

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • La saisine que

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • La saisine que j’ai faite à l’adresse de la Cour Constitutionnelle le 26 mars 2013 comportait une question : peut –on établir le signe d’égalité, de manière formelle, entre le syntagme « la langue moldave fonctionnant en base de l’alphabet latin » et le syntagme « la langue roumaine » ? Dans l’argumentation je faisais référence au texte de la Déclaration d’Indépendance de 1991, à quelques articles de la Convention Européenne des Droits de l’Homme et à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ainsi qu’à l’opinion scientifique nationale et internationale à propos de la langue roumaine. Par cette question je voulais obtenir une réponse positive afin de permettre aux bureaucrates de l’état d’utiliser sans empêchement dans les textes normatifs le nom correcte de la langue – la langue roumaine. Dans la deuxième question de ma saisine, déposée le 19 septembre 2013, je faisais référence directe à l’expérience du Conseil Constitutionnel de la France, en sollicitant la constitutionnalisation du texte de la Déclaration d’Indépendance de la République de Moldavie de 1991. • Saisine Nr. 8 b du 26 mars 2013. <<http: //www. constcourt. md/public/files/file/Sesizari/2013/08 b_26. 03. 2013. p df>> Consulté le 4 mars 2014.

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • Le 5 septembre

Le pouvoir constitutionnel de la langue en République de Moldavie • Le 5 septembre la Cour Constitutionnelle a examiné ma saisine et a émis une décision historique : la Déclaration d’Indépendance fait bloc constitutionnel commun avec la constitution de la République de Moldavie et en cas de prévision divergente le texte de la Déclaration prévaut sur celui de la Constitution. La divergence la plus saillante entre la Déclaration d’Indépendance et la Constitution moldave c’est le binôme langue roumaine-langue moldave, qui à la longue des siècles s’est transformé en une véritable antinomie, parfois irréconciliable, divisant la société, rendant difficile la popularisation des arguments scientifiques, servant de fondement pour la manipulation politique. • <<http: //www. constcourt. md/libview. php? l=ro&idc=7&id=512&t=/Preze ntare-generala/Serviciul-de-presa/Noutati/Textul-Declaratiei-de. Independenta-prevaleaza-in-raport-cu-textul-Constitutiei-Sesizarile-nr 8 b 2013 -si-41 b 2013/>> Consulté le 4 mars 2014.

Les discours d’Ana GUTU à la CC en roumain et en français sur http:

Les discours d’Ana GUTU à la CC en roumain et en français sur http: //anagutu. net/? p=2979

Le pouvoir européen de la langue

Le pouvoir européen de la langue

3. La langue française en France. Les langues régionales de la France. Naissance et

3. La langue française en France. Les langues régionales de la France. Naissance et évolution du français • Le français est une langue romane. Sa grammaire et la plus grande partie de son vocabulaire sont issues des formes orales et populaires du latin, telles que l’usage les a transformées depuis l’époque de la Gaule romaine. Les Serments de Strasbourg, qui scellent en 842 l’alliance entre Charles le Chauve et Louis le Germanique, rédigés en langue romane et en langue germanique, sont considérés comme le plus ancien document écrit en français. • Au Moyen ge, la langue française est faite d’une multitude de dialectes qui varient considérablement d’une région à une autre. On distingue principalement les parlers d’oïl (au Nord) et les parlers d’oc (au Sud). Avec l’établissement et l’affermissement de la monarchie capétienne, c’est la langue d’oïl qui s’impose progressivement. • Mais on peut dire que la France est, comme tous les autres pays d’Europe à cette époque, un pays bilingue : d’une part, la grande masse de la population parle la langue vulgaire (ou vernaculaire), qui est aussi celle des chefs-d’œuvre de la littérature ancienne (la Chanson de Roland, le Roman de la rose. . . ) ; d’autre part, le latin est la langue de l’Église, des clercs, des savants, de l’enseignement, et c’est aussi l’idiome commun qui permet la communication entre des peuples aux dialectes plus ou moins bien individualisés. • Malgré la progression continue du français, cette coexistence se prolonge jusqu’au XVIIe siècle, et même bien plus tard dans le monde de l’Université et dans celui de l’Église.

Les ser, ents de Strasbourg « Pro Deo amur et pro christian poblo et

Les ser, ents de Strasbourg « Pro Deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament, dist di in avant, in quant Deus savir et podir me dunat, si salvaraeio cist meon fradre Karlo, et in adiudha et in cadhuna cosa, si cum om per dreit son fradra salvar dist, in o quid il mi altresi fazet ; et ab Transcription Ludher nul plaid numquam prindrai, qui Cumque Karolus haec eadem verba meon vol, cist meon fradre Karle in romana lingua perorasset, Lodhuvicus, damno sit. » quoniam maior natu erat, prior haec « Pour l’amour de Dieu et pour le peuple chrétien et notre commun salut, à partir de ce jour, autant que Dieu me donnera savoir et pouvoir, je défendrai mon frère Charles par mon aide et en toute chose, comme on doit de droit secourir son frère, pourvu qu’il fasse de même pour Traduction moi, et je ne prendrai jamais avec Et lorsque Charles eut répété les Lothaire aucun plaid qui, de ma volonté, mêmes déclarations en langue soit dommageable à mon frère romane, Louis, étant l’aîné, jura le Charles. » premier de les observer : Quod cum Lodhuvicus explesset, Karolus teudisca lingua sic hec eadem verba testatus est : Lorsque Louis eut terminé, Charles répéta le même serment en langue tudesque : deinde se servaturum testatus est :

Le français, langue de la nation • L’extension de l’usage du français (et, qui

Le français, langue de la nation • L’extension de l’usage du français (et, qui plus est, d’un français qui puisse être compris par tous) est proportionnelle, pour une large part, aux progrès de l’administration et de la justice royales dans le pays. Inversement, l’essor de la langue française et la généralisation de son emploi sont des facteurs déterminants dans la construction de la nation française. • Deux articles de l’ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François Ier en août 1539, donnèrent une assise juridique à ce processus : • Article 110 : Afin qu’il n’y ait cause de douter sur l’intelligence des arrêts de justice, nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement, qu’il n’y ait, ni puisse avoir, aucune ambiguïté ou incertitude, ni lieu à demander interprétation. • Article 111 : Et pour ce que telles choses sont souvent advenues sur l’intelligence des mots latins contenus dans lesdits arrêts, nous voulons dorénavant que tous arrêts, ensemble toutes autres procédures, soit de nos cours souveraines et autres subalternes et inférieures, soit de registres, enquêtes, contrats, commissions, sentences, testaments, et autres quelconques actes et exploits de justice, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties, en langage maternel français et non

Le français, langue de la nation • Ainsi la vie publique du pays était-elle

Le français, langue de la nation • Ainsi la vie publique du pays était-elle indissociablement liée à l’emploi scrupuleux (afin de ne laisser « aucune ambiguïté ou incertitude » ) du « langage maternel français » . Ce texte fondateur doit être rapproché de la Deffence et Illustration de la langue françoyse (1549). Le manifeste du groupe qu’on appellera plus tard la « Pléiade » proclame, exactement dix ans après l’ordonnance de Villers-Cotterêts, l’excellence et la prééminence du français en matière de poésie. On le voit, l’attachement résolu à la langue française répond à une exigence à la fois politique, juridique et littéraire. • C’est la même exigence qui conduit à la création de l’Académie française en 1635. Selon les termes de Marc Fumaroli, Richelieu a fondé l’Académie pour « donner à l’unité du royaume forgée par la politique une langue et un style qui la symbolisent et la cimentent » . Ainsi, l’article XXIV des statuts précise que « la principale fonction de l’Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences » .

Le français, langue de la nation • L’éclat et la puissance de la monarchie

Le français, langue de la nation • L’éclat et la puissance de la monarchie française, le raffinement de la culture, les perfectionnements apportés à la langue par l’Académie et les grammairiens, l’influence non négligeable des populations protestantes émigrées, font que le français déborde rapidement, aux XVIIe et XVIIIesiècles, le cadre de la nation. • C’est la langue de l’aristocratie et des personnes cultivées dans tout le Nord de l’Europe, en Allemagne, en Pologne, en Russie. . . C’est aussi la langue de la diplomatie. Tous les grands traités sont rédigés en français, alors qu’ils l’étaient auparavant en latin. L’empire de la langue française dépasse largement (et c’est une constante) l’empire politique et économique de la

La politique linguistique aujourd’hui en France • Jugeant que la concurrence de l’anglais, même

La politique linguistique aujourd’hui en France • Jugeant que la concurrence de l’anglais, même dans la vie courante, représentait une réelle menace pour le français et que les importations anglo-américaines dans notre lexique devenaient trop massives, les autorités gouvernementales ont été amenées, depuis une trentaine d’années, à compléter le dispositif traditionnel de régulation de la langue. • À partir de 1972, des commissions ministérielles de terminologie et de néologie sont constituées. Elles s’emploient à indiquer, parfois même à créer, les termes français qu’il convient d’employer pour éviter tel ou tel mot étranger, ou encore pour désigner une nouvelle notion ou un nouvel objet encore innommés. Ces termes s’imposent alors à l’administration. On ne dit plus tie-break mais jeu décisif, baladeur remplace walkman, logiciel se substitue à software, etc.

La politique linguistique aujourd’hui en France • En 1975, la loi dite « Bas-Lauriol

La politique linguistique aujourd’hui en France • En 1975, la loi dite « Bas-Lauriol » rend l’emploi du français obligatoire dans différents domaines, comme l’audiovisuel ou le commerce (publicité, modes d’emploi, factures, etc. ), et dans le monde du travail. • Au cours des années 1990, un ensemble législatif plus cohérent et plus complet est mis en place. Un nouvel alinéa est ajouté, le 25 juin 1992, à l’article 2 de la Constitution : La langue de la République est le français. • Se fondant sur ce principe, la loi du 4 août 1994, dite « loi Toubon » , élargit les dispositions de la loi de 1975. Le décret du 3 juillet 1996 institue une nouvelle commission générale de terminologie et de néologie ; il étoffe le dispositif d’enrichissement de la langue française, l’accord de l’Académie française devenant indispensable pour que les termes recommandés soient publiés, avec leurs définitions, au Journal officiel. La magistrature morale de l’Académie se trouve ainsi confirmée par le droit, pour le plus grand bénéfice des instances et organismes impliqués dans la défense de la langue française.

Les langues régionales en France

Les langues régionales en France

Les langues régionales en France • Les langues régionales de France sont des langues

Les langues régionales en France • Les langues régionales de France sont des langues non officielles implantées historiquement et géographiquement sur certaines parties du territoire français. • Elles ne doivent être confondues ni avec les dialectes (qui sont des formes régionales d'une langue : par exemple le normand est un dialecte du français), ni avec les langues des migrants. • Néanmoins, certaines langues régionales sont des dialectes d'une autre langue que le français (L’alsacien est un dialecte dérivé de l’allemand, mais est considéré comme une langue régionale). • Les principales langues régionales françaises sont : l’alsacien, l'arpitan (ou francoprovençal), le basque , le breton, le catalan, le corse, le flamand, le francique lorrain, l’occitan, ainsi que plusieurs langues dans les DOM-TOM. La plupart des langues régionales ne comptent qu'une minorité de locuteurs, le français les ayant remplacées comme langue maternelle dans les régions où elles étaient encore parlées.

Les langues régionales en France • L'alsacien • L’alsacien est une langue germanique dérivée

Les langues régionales en France • L'alsacien • L’alsacien est une langue germanique dérivée de l‘allemand qui est parlée en Alsace. • L'arpitan • L’arpitan ou francoprovençal (également appelé romand en Suisse) est une langue romane parlée en France (dans la région Rone-Alpes), en Suisse et en Italie. • Le basque est une langue n'appartenant à aucun groupe linguistique. C'est une très vieille langue. Il est parlé au Pays basque, aussi bien en France qu'en Espagne.

Les langues régionales en France • Le breton est une langue celtique parlée dans

Les langues régionales en France • Le breton est une langue celtique parlée dans l'ouest de la Bretagne (basse Bretagne). • Le breton est divisé en 4 dialectes: • le Cornouaillais (sud-ouest) • le Léonard (nord ouest) • le Trégorrois (nord) • le Vannetais ( Morbihan) • Le Vannetais se distingue des 3 autres en substituant au z les h. Pour résoudre ce problème, le breton unifié remplace les zet les h par zh. • Ainsi, breiz et breih deviennent breizh ce qui signifie Bretagne en breton.

Les langues régionales en France • Le catalan est une langue romane proche de

Les langues régionales en France • Le catalan est une langue romane proche de l’occitan, parlée en Catalogne, région à cheval sur la France et l’Espagne. • Le corse est une langue romane, très proche de l’italien, parlée sur l'île de Corse. • Le flamand occidental est une langue germanique dérivée du néerlandais parlée en Belgique ainsi que dans le Nord de la France, dans la région de Dunkerque. • Le francique lorrain • Le terme « francique lorrain » désigne l'ensemble des dialectes germaniques parlés en Moselle: le francique luxembourgeois, le francique mosellan et le francique rhénan. • L'occitan • L’occitan est une langue romane parlée dans tout le sud de la France. Elle est également appelée langue d'oc (à ne pas confondre avec le languedocien qui est une variante de l'occitan parlé dans le Languedoc) car oc veut dire « oui » dans cette langue. Il est divisé en 6 grands dialectes : le languedocien (Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon), le gascon (Aquitaine), le béarnais (Pyrénées-Atlantiques Nord), le Limousin-Auvergnat (Limousin-Auvergne), le provençal (PACA) et le vivarois-alpin (sud Rhône-Alpes).

Les langues régionales en France • Les langues d'outre-mer • Créoles • Le créole

Les langues régionales en France • Les langues d'outre-mer • Créoles • Le créole est un dialecte issu du français parlé par les anciens esclaves des colonies influencé par leur langue maternelle (souvent des langues africaines). • Il existe différents créoles notamment dans les Antilles (guadeloupéen, martiniquais), en Guyane et à la Réunion. • Langues amérindiennes • Plusieurs langues amérindiennes d'appartenance tupi-guarani, karib et arawak sont parlées par les indiens de Guyane. • Langues kanaks • Les langues kanaks sont des langues austronésiennes parlées en Nouvelle-Calédonie. On en dénombre actuellement 28. • Langues polynésiennes • Les langues polynésiennes sont des langues austronésiennes. Les principales parlées dans des territoires français sont le tahitien, le marquisien, le paumotu et le mangarévien en Polynésie française; le futunien à Wallis-et-Futuna et le wallisien à Wallis-et-Futun et en Nouvelle-Calédonie. • Langues de Mayotte • Deux langues sont parlées à Mayotte : • le shimaore : Langue principale de Mayotte originaire d’Afrique continentale (langue nigéro-congolaise). • le shibushi : Langue originaire de Madagascar (langue austronésienne) parlée dans le Sud de l'île.

DEVOIR • Rédigez une dissertation sur le sujet « Déclaration d’amour à la langue

DEVOIR • Rédigez une dissertation sur le sujet « Déclaration d’amour à la langue française » • Devoir à envoyer au courriel • agutu@ulim. md