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Comment utiliser le diaporama ? 1) Un simple clic sur l’écran permet de passer à la page suivante. 2) Si vous voulez voir se dérouler la reconstitution du diaporama tel qu’il fut projeté en 1904, cliquez uniquement sur les flèches oranges. 3) Toutefois, chaque texte et chaque image du diaporama ayant donné lieu à des commentaires explicatifs contemporains, ceux-ci peuvent être écoutés à tout moment en cliquant sur les boutons «commentaire» de couleur verte ou en dehors des flèches oranges.

Essai de reconstitution d’un diaporama de PAUL VIDAL DE LA BLACHE E. H. GO

Essai de reconstitution d’un diaporama de PAUL VIDAL DE LA BLACHE E. H. GO 13, rue du Four, Paris 6 e par Didier Mendibil, maître de conférences à l’IUFM de Créteil, géographe, membre de l’équipe Épistémologie et Histoire de la Géographie (UMR 8504).

Reconstitution d’une projection géographique

Reconstitution d’une projection géographique

Intérêt de la reconstitution L’intérêt de cette reconstitution, c’est d’abord de retrouver, par ce

Intérêt de la reconstitution L’intérêt de cette reconstitution, c’est d’abord de retrouver, par ce procédé, le regard que portait sur les vues de paysages ce grand géographe. Il fut en effet le premier à traiter le paysage avec autant d’attention et dans un souci scientifique tout à fait fondateur de la géographie universitaire. C’est également l’occasion de réfléchir au rapport que les géographes entretiennent avec les images du monde, et tout particulièrement avec les paysages de la France, pour se demander de quelle manière ce rapport a évolué depuis le début du XXè siècle.

Les pays de France (reconstitution de la conférence de 1904, extraits) Je vais essayer

Les pays de France (reconstitution de la conférence de 1904, extraits) Je vais essayer d’illustrer les considérations qui précèdent, en faisant passer sous vos yeux un certain nombre d’images qui peuvent aider à comprendre ce que l’idée de pays réveille d’impressions concrètes chez ceux qui en prononcent le nom. (la plupart des clichés que je vais vous présenter sont dus à l’obligeante communication de M. Hitier, professeur à l’Institut agronomique, que je me fais un devoir de remercier ici )

Nota Bene : les astérisques verts signalent les termes repris dans la page de

Nota Bene : les astérisques verts signalent les termes repris dans la page de commentaire (image supposée ressembler à l’original) Voici d’abord un pays-type, s’il en fût : ce sont les croupes crayeuses qui s’étendent un peu au nord de Valmy. Parmi ces croupes mamelonnées*, presque sans formes, assombries par quelques bois de pins, ce qui frappe c’est l’absence d’arbres* et d’habitations. C’est qu’en effet ce sol est si perméable que toutes les eaux sont absorbées en profondeur, et que les hommes sont obligés de se concentrer* là seulement où, par des puits coûteux à creuser, ils peuvent atteindre la nappe souterraine. Mais en revanche, le long des rivières, vous verriez s’allonger derrière un rideau presque continu de peupliers, une file de villages qui se succèdent parfois presque sans discontinuité. Cet ensemble, expression* d’un genre de vie* caractérisé, a un nom : c’est une des Champagnes qui composent par leur Suite réunion la célèbre province historique.

Commentaire 1 n La photographie originale fournie par H. Hitier n’a pas n n

Commentaire 1 n La photographie originale fournie par H. Hitier n’a pas n n n retour à l’image encore été retrouvée. Celle-ci, qui a été prise par le géographe Lucien Gallois aux environs de Sens, pourrait correspondre à la description rédigée par Vidal de la Blache. (Cliquer ici pour écouter) croupes mamelonnées l’absence d’arbres les hommes sont obligés de se concentrer expression … genre de vie Suite

La Beauce ressemble*, du moins par la rareté des arbres, au pays précédent. Les

La Beauce ressemble*, du moins par la rareté des arbres, au pays précédent. Les eaux, comme en Champagne, quoique l’ossature du sol soit différente, disparaissent de la surface. Mais*, par dessus la carapace calcaire se trouve une couche de limon assez épaisse pour que de riches moissons puissent y croître. Au milieu de ces champs se groupe* un village, composé de fermes ramassées les unes près des autres, presque sans jardins et sans arbres ; et une grande route s’allonge* sans fin dans la plaine blondissante. Information Suite

Commentaire 2 n Dans La France. Tableau géographique de 1908 l’auteur n n retour

Commentaire 2 n Dans La France. Tableau géographique de 1908 l’auteur n n retour à l’image donne un commentaire différent à cette vue : « La nécessité de puits très profonds et soigneusement aménagés a forcé la population à s’agglomérer en villages. La grande ferme rectangulaire à cour intérieure des plateaux limoneux du nord de la Loire fait partie, en Beauce, du village même. Celui-ci est purement et prosaïquement agricole ; on ne voit même plus, comme en Picardie, une ceinture de vergers en égayer les abords. Une série de meules de paille en est le signalement ordinaire » . Les puits captent son attention … (Cliquer ici pour écouter) la Beauce ressemble Mais … se groupe un village une grande route s’allonge Suite

 Voici encore une plaine* ; mais celle-ci, à la différence des précédentes, est

Voici encore une plaine* ; mais celle-ci, à la différence des précédentes, est élevée de 900 mètres environ au-dessus de la mer. Pour le paysan qui l’habite, cette surface qui monte lentement de Saint -Flour jusqu’au Cantal, est la plaine par excellence, la Planèze. Le climat est rude ; de sorte quoique le pays soit entièrement cultivé - car il est fertile - les maisons paraissent manquer*; elles se blottissent dans les plis de terrain. Quelques arbres apparaissent isolés, disséminés, tourmentés, comme l’indique leur allure, par les vents furieux* qui se démènent sur ces surfaces presque horizontales. Information Suite

Information 3 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à

Information 3 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue: «La planèze est un plateau basaltique, d’une altitude moyenne d’un millier de mètres, qui s’élève graduellement de Saint-Flour au Plomb du Cantal. La fluidité primitive et la porosité du basalte expliquent l’apparence presque horizontale de la surface. A la différence du soubassement archéen où dominent les landes, ces terrains, riches en sels nutritifs, se couvrent malgré leur élévation, de larges cultures. » Il n’est plus question du vent car seul la nature des roches semble importante, ici. n encore une plaine (Cliquer ici pour écouter) n les maisons paraissent manquer n les vents furieux retour à l’image Suite

A ces plaines, campagnes ou champagnes que vous venez de voir s’opposent, dans le

A ces plaines, campagnes ou champagnes que vous venez de voir s’opposent, dans le langage populaire des types de pays tout différents, aussi boisés que les autres le sont peu, aussi pourvus d’eau à la surface que les autres en manquent.

La Sologne est un de ces pays. Des argiles, des sables en forment le

La Sologne est un de ces pays. Des argiles, des sables en forment le sol. La voilà, avec ses bouquets de bois* cernant l’horizon, ses étangs, ses troupeaux de moutons ; et partout, le long des champs, à l’orée des bois, au bord des chemins, des ajoncs et surtout des genêts jettent au printemps des notes d’or dans ce paysage d’ailleurs mélancolique*. Information Suite

Commentaire 4 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à

Commentaire 4 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue: «Etangs et bois sur un sol d’argile et de sables. D’anciens ruissellements ont arraché au Massif Central de menus débris siliceux qu’on trouve par lambeaux jusqu’à la Seine, mais qui se sont accumulés entre le Cher et la Loire. Sol ingrat, froid et imperméable ; hydrographie indécise ; eaux languissantes dans un cadre de bois de pins : telle est la physionomie qui caractérise encore les coins restés primitifs en Sologne» Le ton du commentaire est partiellement subjectif. n bouquets de bois (Cliquer ici pour écouter) n paysage d’ailleurs mélancolique retour à l’image Suite

Si maintenant vous voulez me suivre de l’Ouest vers l’Est, le pays vosgien nous

Si maintenant vous voulez me suivre de l’Ouest vers l’Est, le pays vosgien nous offrira d’autres sujets d’observation.

Sous le nom de «Vôge» , les habitants du pays n’entendent pas seulement les

Sous le nom de «Vôge» , les habitants du pays n’entendent pas seulement les montagnes*, mais toute la région de grès et de sables qui, du pied de la chaîne, s’étend jusqu’aux sources de la Saône. Voyez, par exemple, les environs de Plombières : partout des collines boisées ; et des maisons qui s’éparpillent, chacune avec son petit lopin de pré ou de champ, dans un cadre gracieux* où les arbres, les prairies, parfois les rochers s’entremêlent. Information Suite

Commentaire 5 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à

Commentaire 5 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue: «L’ampleur de la vallée s’explique par l’action glaciaire qui s’est exercée autrefois sur ces roches de moindre résistance. Maisons et usines s’égrènent le long des routes. Mais la forêt n’a pas entièrement disparu ; et les prairies qui ont pris sa place sur les versants, sont coupées de bouquets d’arbres. » Il accorde toujours une attention particulière aux arbres et aux forêts. n pas seulement les montagnes (Cliquer ici pour écouter) n un cadre gracieux retour à l’image Suite

Les vallées, en notre terre de France, sont un inépuisable élément de variété. Pas

Les vallées, en notre terre de France, sont un inépuisable élément de variété. Pas plus que les plaines, elles ne se ressemblent absolument entre elles.

Plusieurs de mes auditeurs connaissent sans doute cette large vallée qui se déroule aux

Plusieurs de mes auditeurs connaissent sans doute cette large vallée qui se déroule aux abords de la forêt de Saint-Gobain, au pied du château de Coucy, un des sites les plus profondément historiques de l’Ile-de-France. Une régularité ordonnée* se manifeste dans les formes du relief comme dans la position des villages et des cultures. Information Suite Les bourgs, très nombreux, occupent le bord d’une grande plateforme couverte de moissons ; à ses pieds, sur un talus adouci, des pentes de sable portent des cultures variées de fruits, de légumes, de vergers ; et enfin le fond très large de la vallée est couvert de prairies dont une couche d’argile imperméable entretient la perpétuelle fraîcheur*.

Commentaire 6 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à

Commentaire 6 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue: «Le château de Coucy se dresse sur une butte presque détachée du massif de calcaire grossier de Saint-Gobain. Le glissement des éboulis calcaires sur les sables a fertilisé en même temps qu’adouci les versants ; des vergers s’y étalent. Le creusement de la vallée a atteint l’argile plastique, sur laquelle les eaux ont largement déblayé les sables ; on y voit des prairies. » Mais on retrouve la même correspondance entre la nature du sol et son usage agricole. n la perpétuelle fraîcheur (Cliquer ici pour écouter) n une régularité ordonnée retour à l’image Suite

Combien, maintenant, sont différentes ces vallées de Touraine, creusées dans la craie*, bordées de

Combien, maintenant, sont différentes ces vallées de Touraine, creusées dans la craie*, bordées de vignes ! Souvent cette roche tendre se montre perforée de grottes taillées par l’homme. Des villages mêmes, dans le Vendômois comme en Touraine, sont en totalité ou en partie creusés dans le roc, succédant ainsi aux abris que s’étaient ménagés nos ancêtres lointains. Au pied de ces falaises l’eau est abondante, le sol fertile ; et les hommes ont été de bonne heure attirés*. Information Suite

Commentaire 7 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à

Commentaire 7 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue: «La craie turonienne ou tuffeau, affleure sur la tranche de la vallée. C’est elle qu’on aperçoit, à l’exclusion de l’argile à silex qui la surmonte. Très homogène et dépourvue de silex dans ses couches inférieures, elle est exploitée par de nombreuses carrières, qui ont fait le renom des billes de Bourré. Ce sont d’excellentes pierres de construction, tendres et durcissant à l’air. Ces qualités de la roche ont dû inviter de bonne heure les populations à s’y creuser des demeures tant ce genre d’habitations est resté répandu dans les coteaux crayeux du Cher, du Loir et de la Loire et même de la Seine. On peut voir ici un curieux échantillon d’architecture troglodytique. Des entrées taillées dans la roche donnent accès à des celliers. (suite page suivante) retour à l’image Suite

… commentaire 7 (fin) n (…) Le roc, dans sa partie supérieure, a été

… commentaire 7 (fin) n (…) Le roc, dans sa partie supérieure, a été aménagé en terrasses, non dépourvues d’élégance grâce à la fine végétation qui croît dans les interstices. La sécheresse de la roche et l’exposition au midi ont favorisé la persistance de l’habitat. » Le commentaire développe les qualités techniques de la pierre de taille jusqu’à lui reconnaître des vertus quasiment civilisatrices. n creusées dans la craie (Cliquer ici pour écouter) n de bonne heure attirés retour à l’image Suite

Plus riche encore en contrastes, le Midi nous montrerait au lieu de ces formes

Plus riche encore en contrastes, le Midi nous montrerait au lieu de ces formes douces : celle du Var, par exemple, tout encombrée de galets, laissant à peine une frange de limon aux cultures* ; et audessus, sur les rocs aigus qui l’enserrent, quelques villages farouches, perchés comme une casbah arabe*, mais vivant des cultures en terrasses et des jardins qui s’étagent sur les pentes*. Information Suite

Commentaire 8 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette

Commentaire 8 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue: «Posé comme un nid d’aigle à 504 mètres d’altitude, le bourg de Bonson domine la gorge où, par 140 mètres d’altitude, la Vésubie conflue dans le Var. Les barres de calcaire jurassique qui dressent au nord leurs cimes chauves, correspondent à des plis anticlinaux, que le Var traverse en cluse, et dont le faisceau, sur la rive gauche, va se reployant vers le sud. Les maisons s’alignent strictement sur la ligne de contact avec les terrains marneux du trias et du crétacé, que des failles amènent ici à la surface. Grâce à ces terrains et aux sources qu’ils contiennent, le bourg a pu étendre ses cultures étagées sous le classique bois d’oliviers. Mais la place des maisons trahit le souci d’économiser le sol cultivable. (suite page suivante) retour à l’image Suite

… commentaire 8 (fin) (…) Bonson est un de ces bourgs qui, à l’entrée

… commentaire 8 (fin) (…) Bonson est un de ces bourgs qui, à l’entrée de défilés sauvages, marquent la séparation de deux mondes : d’un côté, la splendide façade du littoral, et, de l’autre, en arrière, l’âpre montagne. » La grande différence des commentaires laisse tout de même planer un doute sur l’identité de la vue de référence … n une frange de limon aux cultures (Cliquer ici pour écouter) n des jardins qui s’étagent sur les pentes n comme une casbah arabe retour à l’image Suite

N’est-il pas vrai que de cet ensemble de paysages résulte une impression de variété

N’est-il pas vrai que de cet ensemble de paysages résulte une impression de variété et même de contraste, qui serait difficilement réalisée dans un autre pays ?

Je n’ai pourtant pas encore parlé de nos montagnes. Bornons-nous à un exemple, mais

Je n’ai pourtant pas encore parlé de nos montagnes. Bornons-nous à un exemple, mais instructif entre tous : une «fruitière» du Jura. Par 1300 mètres de haut environ, des pâturages s’étendent entre des bois d’épicéas. Au milieu de cette clairière élargie, étendue par l’homme, errent de magnifiques troupeaux de vaches, pleines de gaieté et de joie*. Suite

(…) Elles sont venues, au commencement de l’été, prendre possession de ces hauteurs :

(…) Elles sont venues, au commencement de l’été, prendre possession de ces hauteurs : elles y trouvent des abris, des étables dont les auvents très saillants les garantissent au besoin des intempéries et des orages. Elles vivent là jusqu’à ce que, vers la Saint-Michel, la saison soit venue de regagner les parties basses. La réflexion n’est pas moins captivée* que le regard, par ce spectacle ; car c’est sur cette combinaison* des prairies de vallées et des herbes de hauts plateaux, qu’est fondée tout l’économie sociale dans les montagnes du Jura et de la Suisse, comme dans les régions organisées d’une façon analogue que présentent les Alpes françaises. Information Suite

Commentaire 9 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette

Commentaire 9 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue : «C’est généralement vers 1200 mètres qu’on trouve des surfaces herbeuses, bossuées de roches calcaires, formant clairière dans la forêt. Ces pâturages, dans lesquels des sapins épars tempèrent l’influence desséchante des vents et servent d’abris au bétail, portent le nom de prés-bois. C’est grâce à eux qu’a pu se former l’organisation des fruitières, qui s’est répandue dans une partie de nos Alpes. » Un commentaire qui semble plutôt enclin au déterminisme de la nature. (Cliquer ici pour écouter) n des vaches, pleines de gaieté et de joie n la réflexion n’est pas moins captivée n sur cette combinaison retour à l’image Suite

On a vraiment tort, quand on voyage, de n’observer guère que les villes. Elles

On a vraiment tort, quand on voyage, de n’observer guère que les villes. Elles ont, certes, leur intérêt ; mais si l’on veut se rendre compte des influences directes du sol, c’est dans de moindres groupements, villages, fermes, petites maisons de culture, chalets alpins, qu’il convient de les observer. Là surtout on voit s’incarner, pour ainsi dire, ces influences directes du sol qui sont durables, parce qu’elles représentent l’image concrète que chaque pays imprime dans l’esprit et le cœur de ses habitants (…) Il me reste à faire passer sous vos yeux, pour que la démonstration soit complète, quelques types d’habitations rurales. Les variétés n’en sont pas moins caractéristiques que celles des villages.

Voyez, par exemple, un des types de fermes les plus répandus* et les plus

Voyez, par exemple, un des types de fermes les plus répandus* et les plus intéressants du Nord de la France. Nous sommes dans les plaines du Cambraisis, plaines nues mais riches où le blé alterne avec la betterave, où l’agriculture est très productive, presque industielle aujourd’hui. De grandes routes généralement droites sillonnent le pays* ; ce n’est guère que sur leurs bords que se déroulent de hautes rangées d’arbres (…) Suite

Eh bien ! la ferme, ici, a pris un développement considérable. C’est un grand

Eh bien ! la ferme, ici, a pris un développement considérable. C’est un grand bâtiment rectangulaire enfermant une cour intérieure qui est aussi animée, aussi grouillante de vie* que les murs extérieurs sont mornes et nus. Presque pas de fenêtres : c’est qu’en effet l’habitation, ce qu’on appelle «la maison» , est à l’intérieur ; sur le côté extérieur de la cour sont les granges, les greniers, les étables, tout le matériel agricole réuni dans cette espèce de forteresse rurale. En Brie, en Beauce et jusqu’aux environs de Paris, ce type de ferme rectangulaire à cour fermée prévaut et se développe souvent avec des pigeonniers, des tours, des fossés. C’était comme une sorte de petite république* agricole où, autrefois, vivaient de nombreux travailleurs réunis à des tablées, sous l’œil et à côté du maître, ou plutôt de la maîtresse de la ferme. Information Suite

Commentaire 10 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire n n retour

Commentaire 10 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire n n retour à l’image différent à cette vue : «Type de grande ferme isolée. Vue de l’extérieur, c’est un rectangle muré presque sans ouverture. Mais dans la cour spacieuse qu’il encadre, grouille la vie de la ferme. Depuis la Hesbaye jusqu’à la Beauce, on retrouve avec quelques variantes de tels centres d’exploitation agricole. Ils occupent les plateaux limoneux livrés à la grande culture. Ils empruntent indifféremment les matériaux de construction fournis par le sol : ici la terre à pisé, le silex et la brique ; là, la pierre de taille. » un des types de fermes les plus répandus de grandes routes (Cliquer ici pour écouter) grouillante de vie une sorte de petite république agricole Suite

Voici maintenant la «masure normande» : mot qui ne désigne pas la maison d’habitation

Voici maintenant la «masure normande» : mot qui ne désigne pas la maison d’habitation souvent coquette avec ses poutres enjolivées de lierre et de fleurs, mais une espèce de verger, complanté de pommiers, qui entoure la maison. Tandis que la campagne est livrée à la grande culture, l’intérieur de la ferme est comme un pâturage en miniature, où le bétail et tout le peuple d’animaux domestiques s’ébat sous l’œil de la fermière*, la maîtresse de céans. Suite

Autour de la masure règne le fossé : non ce que nous entendons par

Autour de la masure règne le fossé : non ce que nous entendons par ce mot*, mais une levée de terre assez haute pour abriter, comme dans une cuvette, la ferme et ses dépendances immédiates. De belles rangées de hêtres garnissent ces fossés et forment ainsi comme le rempart extérieur* de cette petite communauté rurale. Cet ensemble est la ferme du pays de Caux. Information Suite

Commentaire 11 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à

Commentaire 11 n Dans son Tableau… de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue : «La ferme du pays de Caux est un ensemble autrement constitué que celle des grands plateaux agricoles de Picardie et de l’Ile-de-France. Point de bâtiments contigus enserrant une cour rectangulaire. Autour des bâtiments est un espace herbeux, planté de pommiers. Volaille et bétail y pâturent sous l’œil de la fermière. C’est ce qu’on appelle la masure, à la fois verger et prairie, comme le montre la figure. » Ici on note une grande continuité descriptive … (Cliquer ici pour écouter) n sous l’œil de la fermière … n ce que nous entendons par ce mot n comme le rempart extérieur retour à l’image Suite

Comparez-la maintenant à la petite maison basse et humble, d’un air archaïque, presque souffreteux*,

Comparez-la maintenant à la petite maison basse et humble, d’un air archaïque, presque souffreteux*, comme on en voit encore quelques-unes dans le Morvan. Dans cet horizon boisé, montagneux sans grandes montagnes, entre des sentiers étroits, se tapit la maison bâtie en granit, couverte de chaume. Sa seule coquetterie* est dans le jardin ou le verger qui se trouve derrière, «l’ouche» derrière «l’huis» . Information Suite

Commentaire 12 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette

Commentaire 12 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue : «Le bassin marécageux des Settons, dont un barrage construit de 1848 à 1861 a fait un lac, emmagasine les eaux de la Cure. Il n’est qu’à 10 kms de sa source ; mais comme la région reçoit par an plus d’un mètre de pluie, il a été possible d’accumuler une masse d’eau qui, d’ordinaire, couvre 400 ha. Son altitude (580 m) n’est que faiblement dépassée par les montagnes du fond ; et ce mélange d’eaux et de croupes boisées ressemble à certains paysages de Suède. Mais au premier plan, la maison presque enfouie sous son toit, avec l’ouche ou jardin potager soigneusement fumé qui la borde, est bien typique, quoique en progrès notable sur l’ancien temps. » Quel contraste avec ce commentaire portant plutôt sur un aménagement récent ! n n retour à l’image d’un air archaïque, presque souffreteux seule coquetterie (Cliquer ici pour écouter) Suite

Sous le climat plus chaud, plus ensoleillé de la Bourgogne, propice aux cultures de

Sous le climat plus chaud, plus ensoleillé de la Bourgogne, propice aux cultures de maïs, la maison s’ouvre d’avantage : des hangars, des séchoirs où pendent des tiges de maïs, des toits presque plats à tuiles creuses, quelque chose qui déjà fait songer à la maison rurale à arcades plaines de la Garonne ou de Lombardie. Là, comme en Vendée, l’influence du Midi se fait sentir dans la forme de la maison, surtout des toits*, et puis dans la liberté plus grande* avec laquelle circulent et s’ébattent tout autour la volaille et tout le peuple domestique de la ferme. Information Suite

Commentaire 13 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette

Commentaire 13 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue : «Moins riche que la Bresse, la Dombes est néanmoins comme elle un pays essentiellement agricole. Les fermes n’y ont pas, il est vrai, l’aspect de régularité et d’ampleur qui frappe sur les plateaux du nord de la France ; l’habitation paraît médiocrement aménagée. Mais la longueur des bâtiments et ces greniers largement ouverts respirent un certain air d’abondance. Les toits presque plats, couverts de tuiles creuses, accentuent le caractère méridional. » Ici aussi l’approche de l’habitat est restée dans le domaine des impressions subjectives. n surtout des toits (Cliquer ici pour écouter) n dans la liberté plus grande retour à l’image Suite

La maison de montagne parle un autre langage. Voici, à 800 mètres environ d’altitude,

La maison de montagne parle un autre langage. Voici, à 800 mètres environ d’altitude, près de Pontarlier, sur les plateaux du Jura, la maison rurale : organisée de façon à contenir le bois du bûcher, et aussi les chariots, ces grands chars à quatre roues nécessaires pour transporter au loin les bois, les poutres qui sont la principale richesse du pays*(…) Suite

C’est le pays d’où, autrefois, se répandaient d’un bout à l’autre de la France*

C’est le pays d’où, autrefois, se répandaient d’un bout à l’autre de la France* les charretiers de la vallée de Grandvaux, ces Grandvalliers qui, par la sûreté et la dextérité de leurs attelages, s’étaient rendus célèbres, et qui, dans les guerres de l’Empire, étaient principalement chargés du roulage et des transports pour le service des armées. Information Suite

Commentaire 14 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette

Commentaire 14 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue : «Maison du Haut-Jura, dans la région des sapins. Le bâtiment est en pierre mais les toits très inclinés, prolongés par des appentis en bois, forment hangar et protègent des intempéries. De longs chariots à quatre roues servent au transport des poutres. L’exploitation forestière est l’industrie des habitants. » Mais c’est la même idée qui guide la description. n la principale richesse du pays (Cliquer ici pour écouter) n d’un bout à l’autre de la France n présence de personnages retour à l’image Suite

Sur d’autres plateaux, les Causses du midi de la France, la maison par son

Sur d’autres plateaux, les Causses du midi de la France, la maison par son air chétif et triste, l’absence d’ouvertures, avoue la pauvreté et la nature ingrate du sol. La vie est pauvre* sur ces plateaux pierreux, où le roc est partout, où les champs sont de petits lopins couverts de cailloux et entourés de petits murs de pierre : pauvre aussi la maison*. Quelques arbrisseaux en garnissent les abords. Il semble que l’homme, ici, n’ait fait aucun effort pour donner quelque chose de riant* à la demeure qu’il habite. Information Suite

Commentaire 15 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette

Commentaire 15 n Dans son Tableau…de 1908 l’auteur donne un commentaire différent à cette vue : «La maison, par sa nudité, est à l’unisson du paysage. Elle a trouvé sur le sol les matériaux nécessaires et n’a eu que la peine de les assembler sans ciment pour édifier sa bâtisse et ses clôtures de pierres. Des arbres isolés semblent les restes d’une végétation détruite. » Ainsi décrite, cette maison semble symboliser l’architecture rurale la plus frustre. n la vie est pauvre (Cliquer ici pour écouter) n quelque chose de riant retour à l’image Suite

Montons maintenant jusque vers 1800 mètres ; voici le chalet alpin : la maison

Montons maintenant jusque vers 1800 mètres ; voici le chalet alpin : la maison qui doit servir d’abri et de refuge pendant les longs mois d’hiver. Remarquons, en effet, comme tout est calculé pour ramasser sous un même toit et à l’abri tout ce qui est nécessaire à l’existence : le bûcher, un appentis, et enfin au premier étage l’habitation protégée par les saillies très marquées du toit. Quelque chose, d’ailleurs, de pittoresque dans ce fouillis, dans ce mélange de maçonnerie, de pierre et de bois, dans ce toit qui semble couver l’habitation et les hommes. (image non retrouvée et donc laissée à votre imagination) Suite

J’ai essayé dans ce rapide tableau, de faire passer dans vos esprits l’impression qu’il

J’ai essayé dans ce rapide tableau, de faire passer dans vos esprits l’impression qu’il existe un enchaînement, une liaison entre ces faits géographiques et sociaux, entre le sol, les cultures, les occupations, les groupements, les habitations. Cette liaison, toutefois, n’est pas une nécessité absolue à laquelle le temps ne saurait rien changer (…) La question se pose donc ainsi : comment peut-on dégager ce qui est permanent et solide, ce qui restera, de ce qui est condamné à disparaître ou tout au moins à se transformer ? Voilà sur quoi la méthode géographique peut apporter une certaine lumière (…) Il faut, pour cela, analyser de près les conditions locales(…) Disons-nous que l’étude en vaut la peine ; et que nous ne perdrons pas notre temps en examinant comment les habitants sont groupés, comment ils vivent leur vie de chaque jour. Ecoutons-les, le soir, causant devant leurs portes et échangeant des propos. Tout cela, c’est la vie même, la vie éternelle de notre pays, celle qu’ont vécue Conclusion nos pères et que vivront encore, je crois, une bonne partie de nos descendants (…)

Conclusion retour Ce diaporama nous révèle une approche plutôt sensible, souvent littéraire et parfois

Conclusion retour Ce diaporama nous révèle une approche plutôt sensible, souvent littéraire et parfois subjective des paysages. Il montre aussi des analyses et des mises en relation qui relèvent plus nettement de l’approche géographique. Il montre enfin que, d’un contexte à l’autre, le commentaire d’une même vue peut changer. Dans ses ouvrages, Vidal de la Blache a su inventer une mise en scène très efficace de l’iconographie photographique. Il fut le premier géographe français à regarder vraiment ces vues, non comme des emblèmes symboliques, mais comme d’authentiques documents pouvant servir à stimuler la réflexion géographique. Il sentait bien que cette approche du monde ne pouvait être complètement objective et indifférente à la culture de celui qui regarde, mais ce relativisme n’intéressait pas encore vraiment la science universaliste qu’il contribuait à construire. Suite

Fin Musique : Shijima, 1988, extrait de « The darkness down in space »

Fin Musique : Shijima, 1988, extrait de « The darkness down in space » -(DR) Ce diaporama, présenté pour la première fois en 2002, dans le cadre du Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges est encore à l’état de prototype. Ses imperfections techniques réclament votre indulgence. Contact : Didier Mendibil, E. H. GO 13 rue du Four 75006 Paris (didier-mendibil@free. fr) Retour au début