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LE SUICIDE: COMPORTEMENTS MENTAUX ET SOCIÉTAUX, FACTEURS DE RISQUE. ELÉMENTS DE RÉPONSE. Mardi 15

LE SUICIDE: COMPORTEMENTS MENTAUX ET SOCIÉTAUX, FACTEURS DE RISQUE. ELÉMENTS DE RÉPONSE. Mardi 15 novembre 2016, IFPSS. Intervenants : Docteur GOODFELLOW Benjamin, psychiatre, coordinateur local pour l’enquête OMS-START. Docteur MASSAIN Tiffany, psychiatre Melle SELEFEN Anne-Cécile, psychologue clinicienne, enquêtrice pour l’enquête OMS-START.

SOMMAIRE : I. Introduction A. Terminologie. B. Généralités OMS, les messages forts. II. Epidémiologie

SOMMAIRE : I. Introduction A. Terminologie. B. Généralités OMS, les messages forts. II. Epidémiologie suicides et tentatives. A. Suicides. B. Tentatives de suicide. III. Explications théoriques : A. E. DURKHEIM. B. Autres auteurs. IV. Facteurs de risque.

I. INTRODUCTION Selon le dernier rapport rendu public par l’OMS : Le terme suicide

I. INTRODUCTION Selon le dernier rapport rendu public par l’OMS : Le terme suicide se réfèrerait « à l’acte de se donner délibérément la mort » . La tentative de suicide se réfèrerait à « tout comportement suicidaire non mortel et à un acte d’auto-intoxication, d’automutilation ou d’autoagression avec intention de mourir ou pas » . Le comportement suicidaire se réfère « à un ensemble de comportement allant des idées suicidaires à la planification du suicide, tentative de suicide et suicide » .

 Comportement suicidaire fatal Le suicide est un acte avec un résultat fatal que

Comportement suicidaire fatal Le suicide est un acte avec un résultat fatal que le défunt, connaissant ou s’attendant à un résultat potentiellement fatal, a initié et mis à exécution avec le but de provoquer les changements voulus (De Leo, Bille-Brahe, kerkhof, et al. 2004). Cette définition implique qu’il y a quatre caractéristiques majeures comprises dans l’acte d’engager un comportement suicidaire fatal : 1. Résultat – L’acte a un résultat fatal (c-à-d la mort) 2. Responsabilité - L’acte a été initié, exécuté ou prévu par le défunt. 3. Connaissance – Le défunt connaissait ou s’attendait au résultat fatal. 4. Intention – L’acte avait pour but d’entraîner des changements voulus. Le comportement suicidaire non fatal avec ou sans blessure est un acte inhabituel avec un résultat non fatal que l’individu, voulant, ou prenant le risque de mourir ou d’infliger un dommage corporel, a initié et mis à exécution dans le but de provoquer des changements voulus (De Leo et al. 2004)

LE SUICIDE PEUT AVOIR TROIS FONCTIONS: Ø Evitement. Ø Autoagression : C'est le retournement

LE SUICIDE PEUT AVOIR TROIS FONCTIONS: Ø Evitement. Ø Autoagression : C'est le retournement de l'agression contre soi-même symptomatique des mélancolies. Appel au secours : parfois la mort n'est pas clairement conçue en tant que disparition définitive, cessation de toute vie. On se tue pour se valoriser, impressionner l'entourage, le punir, jouir par une sorte de plaisir posthume de sa stupeur «A moi la mort, à toi le remords» Ø

MYTHE : LES PERSONNES QUI ÉVOQUENT LE SUICIDE NE PENSENT PASSER À L’ACTE. Les

MYTHE : LES PERSONNES QUI ÉVOQUENT LE SUICIDE NE PENSENT PASSER À L’ACTE. Les personnes qui évoquent le suicide lancent peutêtre un appel à l’aide. Bon nombre de ceux qui pensent au suicide sont anxieux, déprimés, désespérés et ont l’impression de ne pas avoir d’autre choix.

 « Chaque année, plus de 800 000 personnes se suicident. C’est donc la

« Chaque année, plus de 800 000 personnes se suicident. C’est donc la deuxième cause de mortalité chez les 15 -29 ans » . « Le suicide est évitable, les pays devraient se doter d’une stratégie multisectorielle globale de prévention du suicide » . « Les troubles mentaux et l’usage nocif d’alcool seraient responsables de nombreux suicides à travers le monde » . « Les communautés jouent un rôle crucial dans la prévention du suicide (soutien social, implication dans les soins de suivi, lutter contre la stigmatisation et venir en aide aux personnes endeuillées suite à un suicide) » . -Quand un adolescent effectue une TS, c’est presque toujours parce qu’il veut vivre. . . …AUTREMENT.

LA PLUPART DES SUICIDES SURVIENNENT SOUDAINEMENT, SANS SIGNAL D’ALARME. La majorité des suicides sont

LA PLUPART DES SUICIDES SURVIENNENT SOUDAINEMENT, SANS SIGNAL D’ALARME. La majorité des suicides sont précédés de signes annonciateurs, oraux ou comportementaux. Il existe évidemment des cas soudains mais il est important de comprendre les signaux d’alarme et de savoir les repérer.

� L'Organisation mondiale de la santé (OMS) la définit en 1968 comme « une

� L'Organisation mondiale de la santé (OMS) la définit en 1968 comme « une étude de la distribution des maladies et des invalidités dans les populations humaines, ainsi que des influences qui déterminent cette distribution » . � L’épidémiologie étudie des groupes de personnes et non des individus. � L’épidémiologie mesure et compare. � A. Suicides : Pour 2012, le nombre de suicide planétaire estimé à 804 000 soit un taux de suicide global standardisé selon l’âge de 11. 4 pour 100 000 habitants (15 chez les hommes, et 8 chez les femmes). 50% des morts violentes chez les hommes et 71% chez les femmes. Dans les pays riches, trois fois plus d’hommes que de femmes décèdent par suicide contre 1. 5 fois dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En France la moyenne annuelle correspond à 10. 980 décès par suicide. Selon les chiffres communiqués par la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales de la Nouvelle-Calédonie, (DASSNC) 30 serait la moyenne territoriale.

� B. Tentatives de suicides : dans le monde il est comptabilisé un bien

� B. Tentatives de suicides : dans le monde il est comptabilisé un bien plus grand nombre de tentatives de suicide que de suicides. « un antécédent de tentative de suicide constitue le plus important facteur de prédiction d’un décès par suicide au sein de la population générale » . fourniture de soins et d’un soutien de suivi constituent un élément essentiel de toute stratégie globale de prévention du suicide » .

 Pour les hommes Pères et chefs de famille (l’obligation du résultat et l’échec

Pour les hommes Pères et chefs de famille (l’obligation du résultat et l’échec professionnel ou familial signifie échec social). La honte et le déshonneur qui en résultent quelquefois peuvent les amener à mettre fin à leurs jours. Pour les femmes un mariage arrangé, forcé, une grossesse non désirée, un chagrin d'amour…etc Les tentatives de suicide concernent majoritairement les femmes entre 18 et 25 ans. Cet acte a une valeur d'appel à l'aide. La cause essentielle est d’ordre conflictuelle. Ce sont des femmes en quête d’autonomie par rapport à la famille qui reste très conservatrice. Exemple : refus de leur famille de les laisser poursuivre leurs études à l’université, leur préférant le mariage précoce.

 METHODES RADICALES : Mort par arme à feu : CIM 10. X 71

METHODES RADICALES : Mort par arme à feu : CIM 10. X 71 Lésion auto-infligée par noyade et submersion X 72 Lésion auto-infligée par décharge d'une arme de poing X 73 Lésion auto-infligée par décharge de fusil, de carabine et d'arme de plus grande taille X 74 Lésion auto-infligée par décharge d'armes à feu, autres et sans précision Mort par pendaison X 70 Lésion auto-infligée par pendaison, strangulation et suffocation

 Méthodes moins radicales : Prise de médicaments ou de substances; Situations par rapport

Méthodes moins radicales : Prise de médicaments ou de substances; Situations par rapport auxquelles le choc n’est pas brusque (possibilité de séquelles).

Pour expliquer le suicide en psychologie, on se réfère le plus souvent à des

Pour expliquer le suicide en psychologie, on se réfère le plus souvent à des états pathologiques ou à des types de sensibilités fragiles, instables à l’exemple de la dépression pour n’en citer qu’une. En psychanalyse, S. FREUD a mis en avant l’idée que tout être humain aurait une pulsion de vie et une pulsion de mort. Par ses deux aspects l’individu serait capable d’extérioriser un trop plein (qu’il soit positif ou négatif). Dürkheim (1897) : un des fondateurs de la sociologie né en 1858 et décédé en 1917. Le suicide serait un fait social à part entière (causes sociales, déterminants sociétaux), courant suicidogène. Il définit le suicide comme étant : "la fin de la vie, résultant directement ou indirectement d'un acte positif ou négatif de la victime elle-même, qui sait qu'elle va se tuer". -C’est souvent parce qu’il n’arrive pas à se séparer … DE SES PARENTS … qu’il attaque le corps en cherchant à s’en séparer : corps infantile/corps sexué

Le passage à l'acte suicidaire peut être analysé comme une utilisation par le suicidant

Le passage à l'acte suicidaire peut être analysé comme une utilisation par le suicidant de la violence dans l'objectif de mettre fin à des conflits relationnels, eux-mêmes vécus comme violents. Le rival désigné peut être une ou plusieurs personnes, mais aussi une structure sociale. En fonction du contexte (dont fait partie intégrante la pathologie psychiatrique du patient), la confrontation au tabou de la mort est un risque prévisible sans que la mort soit intentionnelle afin de temporiser la rivalité par un acte symbolique (suicides non aboutis), où la violence de l'acte est absolue afin de mettre définitivement fin à la rivalité (suicides aboutis).

Les objectifs, inconscients le plus souvent, du passage à l'acte sont la dénonciation de

Les objectifs, inconscients le plus souvent, du passage à l'acte sont la dénonciation de la rivalité et une redéfinition du cadre relationnel plus favorable et moins angoissant pour le suicidant. Les conséquences souhaitées, bien que parfois non élaborées, du passage à l'acte sont également une stigmatisation de la responsabilité du ou des rivaux dans la genèse du passage à l'acte. La fin du chaos et de la violence a posteriori doit " valider " la fonction du passage à l'acte, en attirant paradoxalement l'attention sur son contenu, fortement symbolique car constitué d'une confrontation à la mort.

 La toxicomanie, l’alcoolisme, le tabagisme, la boulimie, le jeu pathologique seraient englobés dans

La toxicomanie, l’alcoolisme, le tabagisme, la boulimie, le jeu pathologique seraient englobés dans les addictions. Puis dans ce même champ est venue se greffer les tentatives de suicide à répétition, les achats compulsifs, les conduites à risques, mais aussi l’anorexie, l’addiction sexuelle, l’excès de dépenses physiques ou de travail et dernièrement aux excès de la cybernétique apparue au cours des décennies précédentes. En d’autres termes, les tentatives de suicide à répétition peuvent être considérer comme une addiction en ce sens que le comportement mis en place est le même. Nous ne parlons pas de faits identiques mais juste de réaction et de volonté à se faire du mal, à tester les limites du réalisable ainsi que les limites de la vie.

Une ouverture sur suicide et jeunesse : Selon une étude publiée dans une revue

Une ouverture sur suicide et jeunesse : Selon une étude publiée dans une revue américaine Journal of Health and Social Behaviour (1 er trimestre 2001), les ados amoureux seraient plus fragiles que les autres. Le sentiment amoureux chez les jeunes favoriseraient l'état de déprime, en particulier chez les fillles ! Tout suicide est susceptible des mêmes récidives. Quel qu'en soit son degré de gravité (stries aux poignets, trois cachets avalés, ou autre), le taux de récidive est le même. Une tentative ne guérit pas du cheminement vers la mort. Toute tentative doit être prise en charge de façon identique et avec grand sérieux.

Si tous les adolescents pensent à la mort (à son inéluctabilité) et donc à

Si tous les adolescents pensent à la mort (à son inéluctabilité) et donc à l’intérêt de la vie, tous ne pensent pas à mourir, encore moins à se tuer et encore moins à le faire de telle ou telle manière. Les facteurs qui conduisent certains d’entre eux à ce dernier palier sont nombreux et ils appartiennent à des logiques différentes, individuelles actuelles ou passées familiales, environnementales, culturelles ou sociales.

Population et suicide Suivant différentes sources scientifiques et médicales, les personnes atteintes de psychose

Population et suicide Suivant différentes sources scientifiques et médicales, les personnes atteintes de psychose et plus particulièrement de la pathologie schizophrène serait celles qui développeraient des comportements suicidaires. Ensuite il y a les adolescents en perte de repère, en perte d’identité et avec un sentiment d’immortalité puissant qui donc teste les limites. De façon générale, les femmes auraient des comportements à risque plus important que les hommes dont les suicides.

Le désir à prendre en compte : Le désir de la mort, le désir

Le désir à prendre en compte : Le désir de la mort, le désir de tuer et celui d’être tué ont été réfléchi. Dans le désir de la mort on cherche le repos, l’annulation des tensions, la satisfaction du désir de dormir. Ce dernier stade est comparable à l'union fusionnelle du nourrisson avec sa mère que nous pouvons interpréter comme un désir infantile oral passif de retour au sein maternel. La composante agressive du désir de tuer est manifeste dans les cas de suicides passionnels.

LES PERSONNES SUICIDAIRES SONT DÉTERMINÉES À MOURIR. Au contraire, les personnes suicidaires ne savent

LES PERSONNES SUICIDAIRES SONT DÉTERMINÉES À MOURIR. Au contraire, les personnes suicidaires ne savent souvent pas si elles veulent vivre ou mourir. Par exemple, elles vont agir de manière impulsive en ingérant des pesticides et mourir quelques jours plus tard alors qu’elles auraient en fait voulu continuer à vivre. L’accès à temps peut permettre d’éviter un suicide.

On appelle "facteur de risque" un facteur qui a été mis en relation statistique

On appelle "facteur de risque" un facteur qui a été mis en relation statistique avec la survenue d'un suicide, au niveau d'une population donnée. Il ne s'agit donc en aucun cas, d'un facteur individuel. Les facteurs de risque suicidaire sont en interaction les uns avec les autres et l'importance de leur effet va dépendre de la présence ou de l'absence d'autres facteurs. Le risque suicidaire est associé à une fragilité psychique au départ, qui se manifeste à travers différents indicateurs, comme : l’anxiété, la tristesse, la fatigue, l’irritabilité, l’agressivité, les troubles du sommeil, un sentiment d’échec, d’inutilité, de dévalorisation, l’impuissance à trouver des solutions à ses problèmes, des troubles du comportement alimentaire, destroubles addictifs, l’isolement. Les signes de haut risque sont : le désespoir, une souffrance psychique intense, la réduction du sens des valeurs, un goût pour le morbide, la recherche d’armes à feu. Des signes de très haut risque peuvent être une accalmie suspecte ou un comportement de départ. Les facteurs principaux associés aux pensées suicidaires et/ou aux tentatives de suicides sont le fait de vivre seul, la situation de chômage, un faible niveau de revenu et la consommation de tabac.

 Le suicide est avant tout l’expression d’un mal-être psychique. Le risque suicidaire est

Le suicide est avant tout l’expression d’un mal-être psychique. Le risque suicidaire est beaucoup plus élevé chez les personnes ayant des troubles dépressifs, anxieux, schizophréniques et addictifs qu’en population générale. La tentative de suicide intervient généralement dans un contexte de vulnérabilité, lié à des facteurs environnementaux (traumatismes, deuil, ruptures). Les antécédents de comportement suicidaires sont des indicateurs d’un risque accru. La Fédération Française de Psychiatrie évoque trois types de facteurs de risque : Facteurs primaires : ce sont des facteurs d’alerte majeurs. Les troubles psychiques(notamment la dépression et la schizophrénie), une dépendance (alcoolisme, drogues), des antécédents personnels ou familiaux de suicide (notamment les comportements suicidaires antérieurs), l’impulsivité. Facteurs secondaires : ce sont des facteurs environnementaux pouvant déclencher le passage à l’acte : des pertes parentales précoces, un isolement social et affectif(notamment le veuvage chez les hommes), des difficultés financières et professionnelles (endettement, chômage, mauvaises conditions de travail), desévènements de vie stressants (conflits relationnels, perte d’un proche, admission en maison de retraite ou à l’hôpital), une maladie somatique invalidante, la maltraitance(chez les enfants et personnes âgés). Facteurs tertiaires : sexe, âge. Il y a trois fois plus de suicides aboutis chez les hommes que chez les femmes. Le risque suicidaire et surtout la détermination augmente avec l’âge, plus particulièrement chez les hommes à partir de 65 ans.

 Merci de votre écoute et de votre participation. Bonne continuation dans votre formation.

Merci de votre écoute et de votre participation. Bonne continuation dans votre formation.