Restauration dun rcepteur TSF RADIOLA RA 67 A

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Restauration d'un récepteur TSF RADIOLA RA 67 A de 1936 Par Alain Fournier ©

Restauration d'un récepteur TSF RADIOLA RA 67 A de 1936 Par Alain Fournier © 2011

Première partie : La restauration de l'électronique

Première partie : La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son étagère, qu'un œil averti l'examine en détail et détermine

Il attend, posé sur son étagère, qu'un œil averti l'examine en détail et détermine s'il va servir de banque d'organe ou s'il va retrouver son lustre d'antan et faire mentir les outrages du temps, Après un examen minutieux, le verdict tombe : on restaure ! Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide ! 1

Voilà ce qui nous attend : pour commencer, il va falloir retrouver un Haut

Voilà ce qui nous attend : pour commencer, il va falloir retrouver un Haut Parleur compatible, comme souvent, avant de se défaire d'une vieillerie, on prélève le précieux HP, au cas où. . . L'expérience est que la plupart du temps on retrouve ce dernier dans une poubelle, parfaitement crevé, car on ne savait qu'en faire. Côté positif, le châssis semble complet, toutes lampes sont présentes, le transformateur d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220 v. On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception simple et robuste. Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont c'est jouable. 2

Pas joli tout ça : -( Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile

Pas joli tout ça : -( Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et à la rouille. Mais rien d'irréparable. Pour rénover, il faut, outre l'huile de coude, quelques pinceaux adaptés une grosse quantité d'essuie tout, du miror, de la laine d'acier 000 (à utiliser avec une extrême précaution, compte tenu des poussières d'acier idéales pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à dents usagée 3

 « Sous la jupe » , le constat est sans surprise : les

« Sous la jupe » , le constat est sans surprise : les gros condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche, il va falloir refaire le mécanisme de commande du second potentiomètre. La remise en service d’un récepteur à lampes passe par une phase incontournable : le remplacement systématique des deux condensateurs électrochimiques de filtrage et au minimum le condensateur de liaison entre la préampli BF et la finale. L’usage veut que tous ces condensateurs « brai » passent à la trappe, la plupart d’entre eux présentant des caractéristiques hors normes. Il est bon de remplacer également les chimiques de cathodes. Avant de procéder aux premiers essais électriques, il n’est pas inutile de vérifier la valeur des résistances, des modifications de caractéristiques étant encore assez fréquentes. Penser à contrôler également les soudures, causes de pannes vicieuses parce que peu visibles à l’œil nu. 4

Voilà donc la panne mécanique, avant et après restauration 5

Voilà donc la panne mécanique, avant et après restauration 5

Le châssis a été entièrement nettoyé, dérouillé et astiqué. Il est en phase de

Le châssis a été entièrement nettoyé, dérouillé et astiqué. Il est en phase de prétest, c’est-à-dire que les circuits sont vérifiés et les condensateurs remplacés, filtrage et liaisons. Un premier test électrique permet de s’assurer que le TA n’est pas hors service, le placement de la valve permet de s’assurer de la haute tension. Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même époque va servir de banque d’organe. 6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement compatible, va trouver un nouvel

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre RA 67. On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale). 7

Chose faite, ce HP s’intègre parfaitement , ses caractéristiques sont parfaitement compatibles. Le raccordement

Chose faite, ce HP s’intègre parfaitement , ses caractéristiques sont parfaitement compatibles. Le raccordement s’effectue sans problème, les essais finaux peuvent démarrer. Les pannes sur ces châssis sont la plupart du temps les mêmes (des composants défraichis), cela se vérifie sur ce RA 67 puisqu’il redémarre sans problème et propose des performances remarquables. Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent ! 8

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Seconde partie : Restauration de l'ébénisterie

Seconde partie : Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de la caisse laisse supposer de nombreuses heures de travail et

L'état assez déplorable de la caisse laisse supposer de nombreuses heures de travail et une importante mise en œuvre de moyens pour remettre en bel état cosmétique ce tas de bois que vous auriez certainement délaissé lors d'une balade en brocante. Et pourtant. . . Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir. Un bon paquet d'heures en perspective ! 10

La bonne nouvelle, c'est que la caisse est saine, il n'y aura donc pas

La bonne nouvelle, c'est que la caisse est saine, il n'y aura donc pas de remplacement de panneau à prévoir. 11

Démontage des fanons, désassemblage de la semelle, durant cette opération l'essentiel de la tâche

Démontage des fanons, désassemblage de la semelle, durant cette opération l'essentiel de la tâche se fait avec marteau, tenaille, ciseau à bois, En effet la plupart des caisses de l'époque étaient clouées et/ou collées, quelques rares constructeurs assemblaient leurs ébénisteries entièrement à la vis. Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite. Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au bout de 48 h, il ne restera plus un parasite de vivant ! 12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse, réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette. Il ne faudra pas oublier, avant de passer à l’étape suivante, qu’il est indispensable de procéder à un ponçage minutieux afin d’éliminer toute imperfection de surface, un oubli se traduirait irrémédiablement en défaut de placage ! Cette étape est peu enthousiasmante mais son acceptation se traduit par un résultat autrement plus gratifiant !! 13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout reprendre

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales) 14

 La première étape est déterminante du résultat final : il faut placer le

La première étape est déterminante du résultat final : il faut placer le panneau de façade central car c’est sur ses bords que viendront s’ajuster les deux panneaux latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière : les deux panneaux se superposent et le trait de coupe réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter) permet de couper les deux bandes simultanément rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir un résultat impeccable, il faut préalablement au collage vérifier la coïncidence du veinage. Une opération fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois pas une vulgaire caisse en bois. . Compte tenu de la délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le panneau central, on procède au collage du premier panneau latéral.

Une fois placé le panneau central, on procède au collage du premier panneau latéral. Comme le montre la photo, ici tout est affaire de cales et de serre joints. Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel. Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque. 15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final. 16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente. 17

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente. 17

Il y a deux façons de plaquer le dessus : soit un panneau d’un

Il y a deux façons de plaquer le dessus : soit un panneau d’un seul tenant, soit deux demi panneaux juxtaposés, le veinage offre alors un effet miroir. Cette dernière méthode est de loin la plus plaisante à l’œil, d’autant plus qu’elle permet d’avoir le même sens de fil du bois Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin. Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut ressort tel un furoncle sur une joue lisse ! 18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un ouvrage artisanal, en

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations 19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de juger de la qualité de la finition. 20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller un

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de cales en bois. 21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur. 22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche : en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage soigneux et un lavage délicat. Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant au plus près le style de l'ancienne toile. 23

La caisse est terminée, il reste à y replacer le châssis préalablement restauré, une

La caisse est terminée, il reste à y replacer le châssis préalablement restauré, une opération dont la principale difficulté consiste à ne pas trop bruyamment manifester sa satisfaction, pourtant ô combien légitime ! 24

25 Restauration terminée

25 Restauration terminée

Documents annexes

Documents annexes