Day Crations rflexives 2015 Le Canada venait peine

  • Slides: 34
Download presentation
Day Créations réflexives 2015

Day Créations réflexives 2015

Le Canada venait à peine de compléter son engagement en Afghanistan et les militaires

Le Canada venait à peine de compléter son engagement en Afghanistan et les militaires canadiens n’avaient pas encore tous été rapatriés au Canada lorsque le premier ministre Stephen Harper a décidé, devant la progression du groupe État islamique, d’envoyer un contingent militaire en Irak en septembre 2014. Sans doute soucieux, à l’approche d’élections générales, de ne pas trop inquiéter les Canadiens qui ont en mémoire la pénible mission afghane qui a duré 12 ans, coûté 30 milliards $, nécessité la participation de 40. 000 soldats (dont 160 sont morts et des milliers d’autres sont revenus avec des séquelles physiques et psychologiques), le premier ministre avait pris soin de dire et de redire haut et fort que le petit contingent de 69 soldats avait pour seule mission d’offrir des conseils tactiques à l’armée irakienne, que nos soldats n’accompagneraient pas les soldats irakiens au front et qu’une mission de combat terrestre était tout à fait exclue. Or les choses ne se sont passées exactement comme M. Harper nous l’avait annoncé… Voilà que nous apprenons que certains mots – comme «accompagner» et «combat» – n’ont pas la même signification ni la même portée selon qu’ils sortent de la bouche du premier ministre et de ses acolytes politiques et militaires ou de la bouche d’un citoyen ordinaire comme vous et moi. Si Stephen Harper respecte la loi électorale qui prévoit depuis 2007 des élections à date fixe, il y aura un scrutin général au Canada le 19 octobre prochain. Ne serait il pas pertinent d’exiger du premier ministre et de ses ministres qu’ils s’expliquent sur ces «jeux de mots» , cette «sémantique du vocabulaire militaire» et cette «perversion du langage» qu’ils ont servi sans gêne à la population? «Un bon politicien, a dit Churchill, est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont passées comme il l’avait prédit. » Il ne faudrait pas permettre à Stephen Harper de s’en tirer aussi facilement avec sa manipulation des mots et ainsi lui laisser croire qu’il est un bon politicien. R. Day

Stephen Harper et la perversion du langage

Stephen Harper et la perversion du langage

Cette photo, prise dans le nord de la Syrie le 29 juin 2014, a

Cette photo, prise dans le nord de la Syrie le 29 juin 2014, a été publiée dans les médias le lendemain. Le deux djihadistes qu’on voit font partie d’un groupe alors qualifié d’ «ultra radical» et ayant à sa tête un chef sunnite dénommé Abou Bakr Al Baghdadi, que les États Unis avaient déjà classé comme terroriste. Les combattants, dirigés par ce chef opérant dans l’ombre depuis des années, avaient lancé une offensive le 9 juin et réussi en peu de temps à s’emparer de vastes territoires en Irak et en Syrie, dont Mossoul (la deuxième ville d’Irak).

Le dernier vendredi de juin 2014, jour de la prière chez les musulmans, Baghdadi

Le dernier vendredi de juin 2014, jour de la prière chez les musulmans, Baghdadi se présente dans la grande mosquée de Mossoul affichant longue barbe et portant abaya et turban noir. Il se désigne comme calife (c’est à dire successeur de Mahomet et chef des musulmans du monde entier), prend le nom d’ «Ibrahim» et proclame la naissance d’un État islamique. Dans son prêche, il déclare : «Je suis le Wali [chef] désigné pour vous diriger. Obéissez-moi tant que vous obéissez à Dieu en vous. » Comme successeur de Mahomet, il entend faire appliquer la charia en terre d’islam.

Il a suffi de peu de temps au monde pour réaliser, images terrifiantes à

Il a suffi de peu de temps au monde pour réaliser, images terrifiantes à l’appui, que l’État islamique (EI) n’était rien d’autre qu’une organisation criminelle et sanguinaire composée d’islamistes fanatiques déterminés à éliminer tous ceux et celles qui ne pensent pas comme eux. Le Conseil de sécurité des Nations unies a statué que les djihadistes perpétraient des crimes contre l’humanité et que l’EI représentait «une menace non seulement pour [l’Irak et la Syrie] , mais pour la paix, la sécurité et la stabilité régionales. »

Il a suffi de peu de temps au monde pour réaliser, images terrifiantes à

Il a suffi de peu de temps au monde pour réaliser, images terrifiantes à l’appui, que l’État islamique (EI) n’était rien d’autre qu’une organisation criminelle et sanguinaire composée d’islamistes fanatiques déterminés à éliminer tous ceux et celles qui ne pensent pas comme eux. Le Conseil de sécurité des Nations unies a statué que les djihadistes perpétraient des crimes contre l’humanité et que l’EI représentait «une menace non seulement pour [l’Irak et la Syrie] , mais pour la paix, la sécurité et la stabilité régionales. »

Il a suffi de peu de temps au monde pour réaliser, images terrifiantes à

Il a suffi de peu de temps au monde pour réaliser, images terrifiantes à l’appui, que l’État islamique (EI) n’était rien d’autre qu’une organisation criminelle et sanguinaire composée d’islamistes fanatiques déterminés à éliminer tous ceux et celles qui ne pensent pas comme eux. Le Conseil de sécurité des Nations unies a statué que les djihadistes perpétraient des crimes contre l’humanité et que l’EI représentait «une menace non seulement pour [l’Irak et la Syrie] , mais pour la paix, la sécurité et la stabilité régionales. »

Il a suffi de peu de temps au monde pour réaliser, images terrifiantes à

Il a suffi de peu de temps au monde pour réaliser, images terrifiantes à l’appui, que l’État islamique (EI) n’était rien d’autre qu’une organisation criminelle et sanguinaire composée d’islamistes fanatiques déterminés à éliminer tous ceux et celles qui ne pensent pas comme eux. Le Conseil de sécurité des Nations unies a statué que les djihadistes perpétraient des crimes contre l’humanité et que l’EI représentait «une menace non seulement pour [l’Irak et la Syrie] , mais pour la paix, la sécurité et la stabilité régionales. »

Au début du mois d’août 2014, devant le sort dramatique de dizaines de milliers

Au début du mois d’août 2014, devant le sort dramatique de dizaines de milliers de chrétiens et de Yazidis en fuite dans le nord de l’Irak, le président Barack Obama autorisait des frappes aériennes pour protéger ces populations en danger, prévenir un désastre humanitaire et freiner l’avancée des islamistes de l’EI vers le Kurdistan irakien.

C’est triste à dire, mais plusieurs sont d’avis que Barack Obama ne passera probablement

C’est triste à dire, mais plusieurs sont d’avis que Barack Obama ne passera probablement pas à l’Histoire pour avoir été un président particulièrement éveillé sur les grandes questions de politique internationale. Il avait averti Bachar el Assad, le président syrien, d’une riposte ferme des États Unis en cas d’utilisation d’armes chimiques. Mais lorsque cela s’est produit en août 2013, il a reculé et préféré conclure un accord avec la Russie de Vladimir Poutine sur le démantèlement de l’arsenal chimique de Damas. Obama allait ainsi «sauver el Assad» et du même coup signer l’arrêt de mort de l’opposition syrienne modérée. À la fin d’août 2014, cela faisait déjà au moins deux mois que circulaient dans les médias occidentaux les images des horreurs, atrocités et massacres perpétrés par l’État islamique en Irak et en Syrie : mutilations, décapitations, flagellations, lapidations, crucifixions, viols. Le 27 août, Obama déclarait pourtant : «Nous n’avons pas encore de stratégie sur l’EI en Syrie […] Je ne veux pas placer la charrue avant les bœufs. Il est inutile que je sollicite le Congrès avant que je sache exactement ce que nous devons faire pour atteindre nos objectifs. »

Un mois plus tard, le 28 septembre 2014, à l’émission 60 Minutes sur les

Un mois plus tard, le 28 septembre 2014, à l’émission 60 Minutes sur les ondes de CBS, le président Obama finissait par admettre qu’il avait «sous-estimé» l’ampleur de cette guérilla, lui qui, au début de l’année, l’avait comparée à «une ligue junior de basketball» . Que le président du plus puissant pays de la planète n’ait pas eu l’intelligence d’anticiper que le chaos en Syrie fournirait un terrain propice à l’émergence de groupes djihadistes aussi dangereux que l’organisation État islamique a quelque chose de troublant et d’inquiétant. Comme tout bon politicien, il a tenté de faire porter un tel échec sur les autres : le gouvernement irakien dirigé par l’ex président al Maliki (qu’il avait pourtant appuyé) et les défaillances des services de renseignements américains. «On se demande pourquoi le président semble s’absoudre de toute responsabilité. Ces services de renseignements ne sont-ils pas sous son autorité? N’a-t-il pas lui-même, il y a moins d’un an, qualifié les djihadistes du groupe EI de bande d’amateurs? Et le président lui-même n’est-il pas entouré d’un groupe de conseillers qui auraient dû le renseigner sur la situation syrienne? » (Lysiane Gagnon, «La faute des autres» , La Presse, le 30 septembre 2014)

C’est donc à la demande du président américain que Stephen Harper, le premier ministre

C’est donc à la demande du président américain que Stephen Harper, le premier ministre du Canada, a décidé de déployer en Irak, à compter du 5 septembre 2014, 69 membres des Forces armées canadiennes. À l’origine, ce déploiement devait durer 30 jours, mais avec possibilité de renouveler la mission. Cette mission – et c’est un point essentiel à souligner – visait uniquement à «offrir des conseils tactiques et stratégiques» aux militaires irakiens, «sans prendre part au combat» .

La mission militaire canadienne en Irak se terminait, en principe, le 4 octobre 2014.

La mission militaire canadienne en Irak se terminait, en principe, le 4 octobre 2014. À cette date, le gouvernement conservateur de Stephen Harper devait prendre la décision soit de la prolonger, soit d’y mettre fin. Dans les jours ayant précédé l’annonce de la décision gouvernementale, les parlementaires de l’Opposition ont maintes fois interrogé divers porte parole du gouvernement, à la Chambre des communes, sur le déroulement de cette mission. Les réponses alors obtenues sont de grande importance, compte tenu des incidents qui ont été dévoilés ultérieurement. Voici donc la transcription de ces échanges intervenus entre le 24 septembre et le 3 octobre 2014.

La Chambre des communes du Canada

La Chambre des communes du Canada

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 24 septembre 2014 James

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 24 septembre 2014 James Bezan (secrétaire parlementaire du ministre de la Défense nationale) «Monsieur le président, comme l’a clairement indiqué le gouvernement tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Chambre, ce déploiement de 30 jours a commencé le 5 septembre. Une fois les 30 jours écoulés, nous envisagerons de renouveler la mission. Nous ne pouvons rester les bras croisés face aux atrocités commises par l’EIL. » […] «Monsieur le président […], je suis en mesure de confirmer que nous avons pris l’engagement de déployer en Irak 69 membres des forces armées spéciales canadiennes, qui ont pour mission d’offrir des conseils tactiques et stratégiques, sans prendre part au combat, et c’est exactement ce que nous faisons. » […] «Monsieur le président, nous sommes engagés à déployer 69 militaires pour se battre dans le Nord de l’Irak – je veux dire pour conseiller les Pesmergas et les aider, à l’invitation du gouvernement irakien. Nous sommes présents strictement en tant que conseillers, et non pour prendre part activement aux combats, et ce que nous efforçons de faire là-bas est clair. »

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 24 septembre 2014 L’honorable

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 24 septembre 2014 L’honorable Rob Nicholson (ministre de la Défense nationale) «Monsieur le président, à l’heure actuelle, 69 membres des Forces d’opération spéciales ont été envoyées en Irak. Cela étant dit, les États-Unis nous ont demandé de fournir un soutien supplémentaire. Le gouvernement tiendra compte de cette demande lors de l’examen qui sera mené à la fin de la période de 30 jours, et il prendra une décision. » […] «C’est à juste titre que nous participons à la lutte contre l’État islamique dans cette région du monde. Je peux dire […] que le gouvernement irakien a autorisé la venue de 69 membres des Forces armées canadiennes, qu’il se réjouit de leur présence et qu’il collabore entièrement car c’est lui qui a demandé leur soutien. »

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 26 septembre 2014 L’honorable

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 26 septembre 2014 L’honorable James Bezan ( secrétaire parlementaire du ministre de la Défense nationale) «La décision de déployer les Forces canadiennes dans le cadre d’une mission de combat fera l’objet d’un débat et d’un vote de confiance à la Chambre des communes. La mission actuelle du Canada n’est pas une mission de combat. Nous envisageons de renouveler notre engagement actuel de 30 jours, qui a débuté le 5 septembre. » […] «Soixante-neuf membres des Forces armées canadiennes offrent des conseils tactiques en Irak. L’Aviation royale du Canada joue également un rôle de soutien en Irak. J’assure à la Chambre qu’aucun de ces soldats ne combat , et qu’un vote à la Chambre n’est donc pas requis. »

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 29 septembre 2014 Mme

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 29 septembre 2014 Mme Hélène Laverdière (députée NPD de Laurier/Sainte-Marie) «Je poserai une question très simple : combien des 69 militaires sont en ce moment sur le terrain, en Irak? » L’honorable John Baird (ministre des Affaire étrangères) «Monsieur le président, je ne sais pas quel est le nombre au moment où nous parlons, mais je serais heureux de l’obtenir et de le communiquer directement à ma collègue. » « […] Lorsque nous voudrons confier une mission de combat à nos troupes, si jamais cela se produit, un débat et un vote auront lieu. »

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 30 septembre 2014 L’honorable

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 30 septembre 2014 L’honorable Thomas Mulcair (NPD, chef de l’Opposition) «Monsieur le président, avant de songer à prolonger la mission, est-ce que le premier ministre va faire rapport des activités des militaires canadiens pendant les 30 premiers jours et nous faire également rapport des retombées de leur contribution, s’il en est? » Le très honorable Stephen Harper (premier ministre) «Nous sommes très fiers d’avoir des gens prêts à servir notre pays et l’humanité de cette façon. » M. Justin Trudeau (Lib. , député de Papineau) «Quel était l’objectif des 30 premiers jours de la mission? Qu’a-t-on accompli? Les États-Unis ont-ils spécifiquement demandé de déployer des CF-18? Combien en ont-ils demandé? Le très honorable Stephen Harper (premier ministre ) «Monsieur le président, nous avons déployé des forces au Nord de l’Irak afin d’aider les minorités à résister au génocide. On a mis fin à l’avance de l’État islamique, ce qui n’est pas sans importance. »

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 30 septembre 2014 L’honorable

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 30 septembre 2014 L’honorable Thomas Mulcair (NPD, chef de l’Opposition) «Monsieur le président, si le premier ministre croit réellement qu’il s’agit d’un danger immédiat pour le Canada, pourquoi alors n’envoie-t-il qu’une poignée d’avions et quelques dizaines de militaires pour donner des conseils? Pourquoi n’envoie-t-il pas plus de gens s’il croit vraiment en ce qu’il dit à la Chambre aujourd'hui? » L’honorable Thomas Mulcair (NPD, chef de l’Opposition) «Monsieur le président, quelles sont les règles d’engagement pour les soldats canadiens présentement en Irak? Le très honorable Stephen Harper (premier ministre) «Monsieur le président, les règles sont très claires. Ils sont là pour conseiller et assister les forces irakiennes dans le Nord du pays. »

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 30 septembre 2014 L’honorable

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 30 septembre 2014 L’honorable Thomas Mulcair (NPD, chef de l’Opposition) «Monsieur le président, le premier ministre dit que les règles d’engagement sont de conseiller et d’assister les Irakiens, mais la question est de savoir : assister comment? Par exemple, est-ce que les soldats canadiens participent à des patrouilles irakiennes ou kurdes en ce moment? » Le très honorable Stephen Harper (premier ministre) «Monsieur le président, j’ai dit : conseiller et assister les Irakiens. Les termes sont assez précis. Il s’agit de conseiller et d’assister, et non pas d’accompagner. » L’honorable Thomas Mulcair (NPD, chef de l’Opposition) «Monsieur le président, font-ils des sorties en zones de combats? » Le très honorable Stephen Harper (premier ministre) «Monsieur le président, je viens de le dire, les soldats canadiens n’accompagnent pas les forces irakiennes dans leurs combats. »

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 30 septembre 2014 L’honorable

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 30 septembre 2014 L’honorable Thomas Mulcair (NPD, chef de l’Opposition) «Monsieur le président, l’assistance des Forces armées canadiennes a-t-elle été mise à contribution pour cibler les membres de l’EIIS? » Le très honorable Stephen Harper (premier ministre) «Monsieur le président, comme je l’ai dit, les Forces canadiennes ont pour mission d’assister et de conseiller les forces irakiennes […] Ce n’est pas sans danger, mais il n’est pas question de participer directement aux combats. » L’honorable Thomas Mulcair (NPD, chef de l’Opposition) «Monsieur le président, cibler et coordonner des attaques faites par d’autres, est-ce participer aux combats? Oui ou non? » Le très honorable Stephen Harper (premier ministre) «Monsieur le président, vous comprendrez que je n’ai nullement l’intention ni le désir de discuter à la Chambre des détails des opérations militaires. Comme je l’ai souvent dit, les Forces armées canadiennes qui prennent part aux opérations en Irak ne participent pas aux combats. »

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 2 octobre 2014 L’honorable

Chambre des communes du Canada – Période des questions – 2 octobre 2014 L’honorable Thomas Mulcair (NPD, chef de l’Opposition) «Monsieur le président, quand, exactement, les militaires canadiens sont-ils arrivés en Irak? À quelle date? Selon RDI, les premiers militaires canadiens ne seraient pas arrivés en Irak avant samedi dernier, soit le 27 septembre. Est-ce que c’est vrai? On veut la date exacte. » L’honorable Rob Nicholson (ministre de la Défense nationale) «Monsieur le président, comme le premier ministre l’a indiqué, nous avons autorisé l’envoi d’au plus 69 membres des Forces canadiennes dans le cadre de cette campagne. Nous avons également indiqué qu’il y en a 26 sur le terrain. Ils vont et viennent en fonction de la structure de commandement sur le terrain, mais ils sont là pour donner des conseils stratégiques; c’est le rôle qu’ils jouent. » […] «Monsieur le président, nous avons indiqué clairement que nos troupes sont là-bas pour conseiller le gouvernement irakien et les forces qui sont sur le terrain. » […] «Quant à nous, nous avons été très clairs. La mission de 30 jours vise à conseiller les forces armées sur place. »

Le 3 octobre 2014, le premier ministre Harper présentait à la Chambre des communes

Le 3 octobre 2014, le premier ministre Harper présentait à la Chambre des communes une motion en vue de prolonger de six mois la mission des Forces armées canadiennes en Irak et de l’élargir afin d’y déployer des avions de chasse CF 18 et autres appareils. Le premier ministre réitérait avec force qu’il n’était pas question que les militaires canadiens prennent part aux combats.

Chambre des communes du Canada – Allocution du Premier ministre Stephen Harper – 3

Chambre des communes du Canada – Allocution du Premier ministre Stephen Harper – 3 octobre 2014 «Le 5 septembre dernier, j’ai annoncé que des membres de l’armée canadienne participeraient à une mission de non-combat visant à aider et à conseiller les forces irakiennes dans leur lutte contre les terroristes. Nous présentons aujourd’hui une motion demandant à la Chambre de confirmer qu’elle adhère à la décision du gouvernement de se joindre à ses alliés et partenaires, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Australie, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, la Jordanie, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, pour lancer des attaques aériennes contre l’EIIL. En plus de ces frappes aériennes, le gouvernement du Canada, à la demande des autorités irakiennes et à la demande d’autres alliés et partenaires, continuera de fournir son assistance dans le cadre d’autres rôles de non-combat antiterroriste. Nous fournirons également un avion ravitailleur, deux aéronefs de surveillance Aurora ainsi que les équipages et le personnel de soutien requis. En outre, nous prolongeons le déploiement d’un maximum de 69 membres de l’armée canadienne qui offriront aide et conseils aux forces de sécurité en Irak sans prendre part aux combats. Il n’y aura pas de mission de combat terrestre, ce qui est explicitement exclu dans la résolution. Ces contributions s’étendront sur une période maximale de six mois. Nous allons attaquer l’État islamique uniquement là où le Canada a l’appui du gouvernement du pays en question. Actuellement, il n’y a que l’Irak, mais si la Syrie lui emboîtait le pas, nous participerions aussi aux frappes aériennes contre l’EIIL dans ce pays. »

Alors que Stephen Harper avait toujours martelé que le petit groupe de 69 militaires

Alors que Stephen Harper avait toujours martelé que le petit groupe de 69 militaires canadiens postés en Irak ne participeraient pas à des combats au sol, voilà que Jonathan Vance, le lieutenant général des Forces armées canadienne, révélait le 20 janvier 2015 que ceux ci avaient été impliqués à trois occasions dans des échanges de tirs avec les djihadistes du groupe État islamique.

Malgré l’évidence que les militaires canadiens en Irak se sont rendus au front avec

Malgré l’évidence que les militaires canadiens en Irak se sont rendus au front avec des soldats irakiens, qu’ils ont été attaqués par des tirs de mortier et de fusil mitrailleur et qu’ils ont dû riposter pour se défendre, le premier ministre Harper maintient que leur mission n’a pas changé. Il a en outre refusé de répondre aux questions sur les contradictions évidentes entre son discours et les événements relatés par la Défense nationale.

Nous avons là une belle illustration d’expressions comme «jouer sur les mots» , «pervertir

Nous avons là une belle illustration d’expressions comme «jouer sur les mots» , «pervertir le langage» . Selon le général Tom Lawson, chef d’état major de la Défense, le premier ministre n’a pas induit le Parlement en erreur, n’a pas menti aux Canadiens. Car il faut tenir compte dans les circonstances d’une chose qui se nomme la «sémantique militaire» … «Le mot “accompagner” dans le langage courant est très clair, il veut dire “être avec”. Mais en termes militaires, il a une autre signification, soit que vous êtes désormais au front, avec les troupes qui vous ont été confiées, avec vos armes braquées pour contraindre l’ennemi. » Tom Lawson, chef d’état major de la Défense Question «Monsieur le président, j’ai dit : conseiller et assister les Irakiens. Les termes sont assez précis. Il s’agit de conseiller et d’assister, et non pas d’accompagner […] Monsieur le président, je viens de le dire, les soldats canadiens n’accompagnent pas les forces irakiennes dans leurs combats» , a déclaré le premier ministre le 30 septembre 2014. Si le mot «accompagner» avait dans la bouche du premier ministre conservateur une signification et une portée différentes de celles que les gens lui donnent habituellement, on doit se demander pourquoi il n’a pas pris la peine de faire toutes les nuances qui s’imposaient afin de bien informer ses concitoyens.

Le premier ministre sera jugé par les Canadiens sur ce qu’il a dit, pas

Le premier ministre sera jugé par les Canadiens sur ce qu’il a dit, pas sur la version qu’il a changée. Il a dit aux Canadiens qu’on n’était pas dans une mission de combat; c’était faux. Il sera jugé sur cela cette année. Thomas Mulcair, NPD, chef de l’Opposition N’ayons pas peur des mots. Nous n’avons pas besoin de découper ces termes en petits morceaux : ce que le premier ministre a dit est très clair, ce qu’il voulait dire, et ce qu’il voulait que le public comprenne, c’était que nous n’allions pas accompagner les Irakiens au front. Jack Harris, NPD, porte parole de l’Opposition officielle en matière de Défense nationale Au final, quand vous avez des soldats sur le terrain qui sont sur les lignes de front, que vous appeliez ça une mission de combat ou non, ils sont au combat! Paul Dewar, NPD, porte parole de l’Opposition officielle en matière d’Affaires étrangères

Pour le commun des mortels (car c’est à lui que s’adresse le premier ministre

Pour le commun des mortels (car c’est à lui que s’adresse le premier ministre quand il parle aux Communes et pas à des spécialistes de l’armée), il fallait en comprendre que d’échanges de tirs au sol, il n’y aurait pas. Toute autre interprétation relève de l’argutie. Aujourd’hui, on voit bien qu’on est loin des affirmations du premier ministre. Les détails de l’apport canadien sont confus, l’impact réel sur l’EI encore plus; on ne sait rien des coûts de la mission, pour lesquels le ministère de la Défense a décidé de garder le secret absolu; on suppute que le gouvernement conservateur ne se retirera pas d’Irak au terme de son mandat en avril, mais on ignore de quelle manière il en fera le bilan. Josée Boileau, éditorialiste, «Mission en Irak – Pas si simple» , Le Devoir, le 21 janvier 2015

Sources documentaires ▪ Mohamad Ali Harissi – AFP, «Irak : le calife appelle tous

Sources documentaires ▪ Mohamad Ali Harissi – AFP, «Irak : le calife appelle tous les musulmans à lui obéir» , La Presse, le 5 juillet 2014. ▪ AFP, «Le chef de l’EI fait une première apparition vidéo» , La Presse, le 5 juillet 2014. ▪ AFP «Irak : l’ONU condamne les persécutions de l’EI» , La Presse, le 5 août 2014. ▪ Abdelhamid Zebari – AFP, «Obama autorise des frappes en Irak pour éviter un génocide» , La Presse, le 7 août 2014. ▪ AFP, «L’ONU accuse l’EI de crimes contre l’humanité» , La Presse, le 27 août 2014. ▪ Jérôme Cartillier – AFP «Obama : Nous n’avons pas encore de stratégie sur l’EI en Syrie» , La Presse, le 28 août 2014. ▪Bernard Descôteaux, «Terrorisme – La liberté de débattre» , Le Devoir, le 26 septembre 2014. ▪ Joël Denis Bellavance, «Lutte contre le groupe État islamique – Le Canada en voie d’augmenter sa contribution militaire en Irak» , La Presse, le 27 septembre 2014. ▪ François Brousseau, «Une guerre perdante» , Le Devoir, le 29 septembre 2014. ▪ Armin Arefi, «État islamique : qui a joué à l’apprenti sorcier» , Le Point, le 30 septembre 2014. ▪ Lysiane Gagnon, «La faute des autres» , La Presse, le 30 septembre 2014. ▪ Hugo de Grandpré et Joël Denis Bellavance, «Irak – Harper accusé d’avoir induit les Canadiens en erreur» , La Presse, le 21 janvier 2015. ▪ Josée Boileau, «Mission en Irak – Pas si simple» , Le Devoir, le 21 janvier 2015. ▪ Mélanie Marquis, «La mission en Irak continue de provoquer des flammèches à Ottawa, La Presse, le 28 janvier 2015. ▪Hugo de Grandpré, «Le mandat de la mission en Irak n’a pas changé, martèle Harper» , La Presse, le 28 janvier 2015. ▪Hugo de Grandpré, «Ottawa refuse à nouveau de divulguer les coûts de la mission en Irak» , La Presse, le 29 janvier 2015. ▪ Marie Vastel, «Mission canadienne – Guerre de mots en Irak» , Le Devoir, le 20 janvier 2015. ▪ Documents de la Chambre des communes du Canada.

Photographies Illustrations prises sur le Web Conception R. Day Mars 2015 Mes diaporamas sont

Photographies Illustrations prises sur le Web Conception R. Day Mars 2015 Mes diaporamas sont hébergés sur le site : http: //www. imagileonation. com