Anna Tcherkassof et Maria PopaRoch Maria PopaRochupmfgrenoble fr
Anna Tcherkassof et Maria Popa-Roch Maria. Popa-Roch@upmf-grenoble. fr CM 1 Psychologie Sociale La Motivation & Les Emotions
INTRODUCTION Le cas Marc Lépine Pourquoi? Des réponses à cette question permettraient de mieux comprendre et de mieux prédire le comportement humain. Caractère fortement adaptatif Plusieurs explications possibles : -la frustration de ne pas avoir réussi le concours -des films violents véhiculés par les médias -personnalité violente -troubles émotionnels chroniques -l’instinct ou l’impulsion, etc. L’étude du comportement est très complexe Mais aussi le comportement des allemands lors de la deuxième Guerre Mondiale Pourquoi l’obédience? (Milgram, 1963, 1974)
INTRODUCTION Complexité de l’étude : sources Un même comportement peut avoir plusieurs causes Une même cause peut engendrer des comportements différents A. au niveau inter-individuel (chez deux personnes différentes) - après un divorce, une personne traversera une dépression, une autre ressentira de la colère B. au niveau intra-individuel (chez la même personne) - être la cible d’une plaisanterie peut être amusant lors d’une soirée entre copains mais vexant lors d’un exposé oral Nous allons étudier des phénomènes qui sous-tendent nos comportements LA MOTIVATION et LES EMOTIONS
PLAN
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION A. Définition et caractéristiques q Définition Le sens commun Nous avons tous une idée de ce que représente la motivation Ex : - étudier jusqu’à 2 h du matin pour réussir un examen - le joueur de foot qui fait beaucoup d’effort pour gagner - se priver de gâteaux ou d’autres sucreries avant l’été, etc. Larousse : L’ensemble des motifs qui explique un acte Cela ne permet pas pour autant d’étudier scientifiquement le motivation parce que cette définition n’est pas assez précise Le but de la psychologie de la motivation est d’expliquer et de prédire le comportement
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION A. Définition et caractéristiques Il existe de nombreuses définitions dans la littérature Les forces internes et /ou externes produisant le DECLENCHEMENT, la DIRECTION, l’ INTENSITE et la PERSISTANCE (Vallerand & Till, 1993) du COMPORTEMENT - définition qui vise à délimiter l’étendue du champ conceptuel - suffisamment large pour englober l’ensemble des théories
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION A. Définition et caractéristiques Remarque : malgré l’utilité d’une définition, il ne faut pas oublier : § La motivation est un construit hypothétique et non pas une entité matérielle - Ce qui existe est la manifestation comportementale de ce construit - A partir de ces manifestations observables on infère l’état de motivation La formulation d’un construit n’est jamais qu’approximative
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION A. Définition et caractéristiques q Caractéristiques (4 grandes caractéristiques) 1. Le déclenchement du comportement Déclenche ou dynamise le comportement Si on voit chez une personne un changement d’état qui la fait passer de l’absence de l’activité à l’exécution d’une tâche nous disons qu’elle est motivée Ex : 2. La direction du comportement Fournit l’énergie nécessaire pour effectuer le comportement Et surtout Oriente vers le comportement approprié Canalise l’énergie vers les BUTS appropriés La motivation fait en sorte que le comportement soit en harmonie avec nos besoins
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION A. Définition et caractéristiques 3. L’intensité du comportement - Plus un employé désire une promotion, plus il travaillera intensément - Plus un étudiant veut réussir son examen, plus il étudiera assidûment 4. La persistance du comportement La persistance caractérise notre engagement dans les activités
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION A. Définition et caractéristiques Remarques Ø les caractéristiques de la motivation ne sont pas indépendantes, mais elles s’influencent mutuellement une relation négative entre l’intensité et la persistance du comportement Ø les recherches font parfois appel à des caractéristiques additionnelles du comportement motivé Izard (1977) donne un rôle important aux émotions : le changement émotionnel représente une caractéristique motivationnelle importante Ø dans la vie quotidienne, nous engageons dans des multiples comportements motivés qui s’influencent réciproquement Ø les facteurs, qui interviennent dans la motivation, relèvent de différents niveaux d’analyse motivation et émotion : même origine étymologique > "movere" (se déplacer)
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION B. Les différents niveaux d’analyse (3 niveaux) LE NIVEAU BIOLOGIQUE (des facteurs physiologiques) § Facteurs génétiques Ex : l’agression est innée ou acquise § Facteurs neurologiques Ex : l’implication des différentes structures du cerveaux comme l’hypothalamus dans les comportements agressifs § Facteurs hormonaux Ex : certaines recherches ont démontré l’implication de la testostérone dans le comportement agressif
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION B. Les différents niveaux d’analyse (3 niveaux) LE NIVEAU DE L’ORGANISME Les forces internes ou externes qui influencent le comportement L’approche de l’apprentissage a. les processus par lesquels la motivation est apprise b. le rôle de la motivation dans l’apprentissage L’approche psycho dynamique - le déterminant premier de la personne se situe en dehors de son champ de conscience, c’est-à-dire le conflit interne entre certains désirs réprimés inconciliables et la réalité ou la morale L’approche cognitive - le rôle des différentes cognitions dont les attentes, les attributions, etc. Ex : l’effet Zeigarnik : observé par Kurt Lewin ( « le père de la ψ sociale » ) La position humaniste - le comportement humains serait motivé par un besoin persistant d’assurer son développement
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION B. Les différents niveaux d’analyse (3 niveaux) LE NIVEAU SOCIAL (les influences sociales) Comment les gens qui nous entourent peuvent-ils modifier le déclenchement, la direction, l’intensité et la persistance de nos comportements - l’obéissance - la conformité - acquiescence Ex : la facilitation sociale mise en évidence pour la première fois par Triplett Remarque - il existe une relation étroite entre les théories cognitives et sociales c’est souvent l’interprétation du comportement d’autrui qui nous influence et non pas le comportement objectif (théories sociocognitives) Les niveaux de l’organisme et le niveau social sont intéressants pour nous : l’interaction de l’individu avec son niveau physique et social.
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION C. Perspectives passées et perspectives actuelles - d’abord l’objet de différentes conceptions philosophiques avant de devenir celui des théories psychologiques - Aristote : il existe des passions qui guident le comportement - Platon : l’âme est composée de l’appétit, du cœur et de la raison - Epicure : le plaisir est la cause centrale du comportement - l’hédonisme : le comportement s’explique principalement par la recherche du plaisir et de l’évitement de la douleur On peut envisager plusieurs façons d’étudier l’homme agissant
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION C. Perspectives passées et perspectives actuelles 1. Qu’est qui « pousse » l’individu à agir? LES INSTINCTS : les premières études - Fait référence à des comportements innés : Mc. Dougal (1908) - non-appris - exécutés par tous les membres de l’espèce Ex : - construction d’une ruche d’abeilles - la toile d’araignée - les cris des nouveaux nés - la mère qui protège ses enfants Remarque : Le béhaviorisme ou le comportementalisme : les processus mentaux ne sont que des résidus d’actes moteurs et l’apprentissage par association suffit pour expliquer l’ensemble des comportements humains - le terme d’instinct va disparaître et sera repris par les éthologistes pour les conduites animales
Juste à titre d’exemple : la possession ou la présence d’une arme peut inciter à la violence Berkovitz & Le. Page (1967) -proposent une interprétation du lien entre la frustration et l’agression en termes de conditionnement classique : frustrat. –colère - agression La présence d’une arme augmente la probabilité d’obs. une réponse agressive chez un sujet ayant été préalablement frustré Sujets : 100 étudiants du premier cycle furent affectés aléatoirement dans un des groupes expérimentaux Condition frustration : suite à une tâche de résolution de pb, un complice évaluateur leur donnait 7 chocs électriques 4 groupes : - générateur de chocs seulement - générateur + 2 armes à feux qui appartenaient au complice - générateur + 2 armes à feux à utiliser dans une autre recherche - générateur + raquette de badminton Condition non-frustration : un seul choc 3 groupes : les mêmes, sauf le denier Résultats : 1. quelque soient les conditions, les sujets frustrés > sujets non-frustrés 2. chez les sujets frustrés avec présence arme > - //- absence arme (indép. d’appartenir ou pas au complice)
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION C. Perspectives passées et perspectives actuelles 1. Qu’est-ce qui « pousse » l’individu à agir? LES PULSIONS - Les formations de l’inconscient sont des actes psychiques complets qui ont un sens ; en psychanalyse le sens est toujours intentionnel - n’a de sens que ce qu’exprime une intention, donc une motivation - Les rêves, les fantasmes, les actes manqués, les symptômes sont toujours le résultat d’un conflit entre des intentions opposées - Ex : - l’expression directe d’un désir qui s’oppose aux valeurs et aux exigences du conscient - ce dernier refoule activement l’intention qui lui est contraire, mais il ne peut pas l’empêcher de se manifester complètement Cette énergie psychique ne peut pas ne pas se décharger donc elle s’exprime dans des représentations ou actions de substitution Implication On ne peut pas évaluer la probabilité d’un comportement en fonction de la présence d’un certain facteur de motivation
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION C. Perspectives passées et perspectives actuelles 1. Qu’est-ce qui « pousse » l’individu à agir? LES BESOINS (chez les humanistes) - les individus manifestent des besoins d’autodétermination et de compétence, besoins qui jouent un rôle important dans la compréhension du cpt humain q La théorie des besoins de Maslow : - l’être humain cherche à développer son potentiel personnel Postulat : - les besoins de niveau inférieur seraient prépondérants et devraient être satisfaits avant que les autres besoins ne soient activés Remarque : il est impossible de faire une taxonomie exhaustive des besoins (voir Murray et Piéron) Les recherches l’ont toujours infirmée (ex de manip sur l’âge)
Réalisation de Soi Besoins esthétiques -recherche de la beauté, de l’ordre, de la symétrie Besoins cognitifs - curiosité, exploration Besoins d’estime - besoins de respect et d’estime des autres et de soi Besoins d’amour et d’appartenance - affection, confiance, amour Besoins de sécurité - besoins de protection, peur de l’inconnu Besoins physiologiques - organiques - manger, boire, régulation de la température, activité sexuelle
H. Piéron (1935) H. Murray (1938) Soumission Accomplissement Air Eau Affiliation Nourriture Agression Equilibre thermique Autonomie Sommeil Réagir à l’échec Excrétion Défense Ejection Admiration Domination Allaitement Exhibition Ecarter la douleur Eviter la souffrance Réjection Eviter l’humiliation Sensations Protéger Ordre Jeu Sexuel Protection Compréhension Repos Activité Exploration Sexuel Parental Agression Sécurité Bien-être Compétition Communication Compagnie
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION C. Perspectives passées et perspectives actuelles 2. Vers quoi l’individu tend-il? - autrement dit « ce qui tire l’individu » ? - les buts vers lesquels l’individu tend - Cela signifie s’intéresser à l’individu en tant qu’agent actif, agissant de façon intentionnelle L’homme utiliserait ses facultés mentales pour se fixer des objectifs et pour les atteindre L’importance capitale des BUTS (cours suivant)
I. LE CONCEPT DE MOTIVATION C. Perspectives passées et perspectives actuelles 3. Un modèle de fonctionnement du système motivationnel CARACTERISTIQUES PERSONNELLES BUTS ATTENTES COMPARAISON DES BUTS ET DES RESULTATS CONTEXTE SOCIAL
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