AGREGATION INTERNE DHISTOIRE ET GEOGRAPHIE METHODOLOGIE DES EPREUVES

AGREGATION INTERNE D’HISTOIRE ET GEOGRAPHIE METHODOLOGIE DES EPREUVES ORALES D’ADMISSION Deux temps de la séance: I. Présentation générale. II. Retour d’expérience par un ancien lauréat.

Les épreuves orales d’admission sont des épreuves professionnelles. • « L’oral à l’agrégation interne d’histoire et géographie doit refléter une pratique enseignante de qualité articulant maîtrise scientifique et réflexion didactique » (rapport de jury 2006). • Poids important des épreuves orales: 4 points de coefficients contre 3 pour les épreuves écrites.

L'épreuve • Les candidats doivent traiter un sujet : ils disposent de 5 heures de préparation, dont ¾ heures d’accès aux livres. 40 minutes pour l’exposé devant jury (3 membres par jury). Cet exposé est suivi de 15 minutes de questions (5 minutes sont réservées ensuite aux délibérations du jury). • Le candidat doit passer deux oraux: • - 1 er sujet dans une discipline d’un niveau • ex. histoire – collège : « La cathédrale (classe de 5°)» • - 2 e sujet dans l’autre discipline dans l’autre niveau • ex. géographie – lycée: « Les régions en France (classe de 1ère)»

Attentes du jury • Chaque sujet se présente sous la forme d’une consigne simple qu’il faut traiter sous deux aspects : scientifique puis une transposition pédagogique. • Le jury n’attend pas du candidat qu’il traite le sujet à la façon d’une dissertation, mais qu’il énonce à l’oral les différents problèmes que l’enseignant doit se poser au moment de la conception d’un cours : il doit ainsi faire un point des connaissances sur le sujet, sélectionner les idées ou thèmes importants pour retenir des axes d’une transposition pédagogique respectueux des programmes.

Pièges à éviter: • 1) Appauvrir le sujet: limiter le sujet alors que la consigne ne l'impose pas. L'imprécision d'un sujet peut permettre d'ouvrir des perspectives: une étude sur « la cathédrale » (5°), ou « Versailles » (4°) ne doit pas être traitée de la même façon que « la cathédrale au XIIIe siècle » , « Versailles sous Louis XIV » . • 2) Valoriser la partie scientifique au point de négliger la transcription pédagogique : le candidat doit présenter une séquence d’enseignement qui permettent au jury de voir ses qualités de pédagogue. Il faut bien prévoir entre 10 et 15 minutes pour une présentation pédagogique de qualité.

• 3) Valoriser la partie scientifique au point de négliger la transcription pédagogique : le candidat doit présenter une séquence d’enseignement qui permettent au jury de voir ses qualités de pédagogue. Il faut bien prévoir entre 10 et 15 minutes pour une présentation pédagogique de qualité.

DEROULEMENT PRATIQUE • Le candidat tire au sort un sujet : ensuite, il se rend dans une salle de travail. • Pendant un quart d’heure, le candidat doit décortiquer l’énoncé, relever les problèmes qu’il pose, et recenser les outils nécessaires pour composer (dictionnaires, cartes murales, carte topographique, plan, texte de référence… aussi bien pour l’approche scientifique pour la proposition pédagogique). Le candidat n'a le droit durant ce quart d'heure à aucun document.

Conseils pour ce quart d'heure: • Ce 1 er quart d’heure est déterminant : certains candidats, par de mauvais choix, enferment le sujet, ou en font une lecture erronée. Il faut penser le sujet, peser les mots utilisés, les dates proposées ou l’absence de date, les échelles d’étude… Dans un premier temps, il faut ouvrir l’éventail du sujet, les directions multiples qu’il propose. • N. B: Le tirage du sujet est supervisé par le bureau du jury (Président, Vice-Présidents et secrétaires généraux) qui est à la disposition du candidat pour répondre à toute incertitude sur le sujet ( « tant au moment du tirage que pendant la première heure de préparation » rapport 2014).

• Le temps de réflexion doit permettre de mesurer la richesse du sujet. Au bout des 15 minutes le candidat doit avoir quelques pistes de réflexion, des besoins recensés en matériels et ouvrages pour construire sa présentation orale.

45 minutes maximum de recherche d'ouvrages et de matériels en bibliothèque: • Après ce premier quart d’heure, le candidat dispose de 45 minutes pour recher des documents. Eviter de perdre trop de temps. La veille les candidats ont accès à la bibliothèque pour repérer les ouvrages (nécessaire voire indispensable). Attention! En fin de journée le désordre règne! • Le matériel susceptible d’être utilisé pour traiter le sujet et étayer le propos pédagogique est constitué par cinq ouvrages universitaires au maximum, une carte murale, deux manuels scolaires, deux dossiers de la Documentation photographique, des transparents (2 transparents simples, prévoir les feutres, et deux transparents photocopiables) et des cartes topographiques à différentes échelles. • N. B: Pendant ces 45 minutes, il est possible de consulter des ouvrages sans les consulter (ex: les volumes de l’Encyclopaedia Universalis, trop souvent négligés par les candidats).

Le temps de travail: 4 heures • Il ne reste plus que 4 heures (voire un peu moins) pour composer. Il faut réserver 1 heure à 1 h 30 au moins pour produire une proposition pédagogique de qualité. • L'étude scientifique: • Il s'agit de présenter la question sous un angle scientifique, universitaire. • 1) Veiller à illustrer le propos scientifique: à projeter des documents pour les commenter, à exploiter une carte murale. • 2) Adopter un ton persuasif pour intéresser son public (le jury) • 3) Veiller à recenser régulièrement les problèmes qu’on en retire pour le partie pédagogique.

Exemple: La cathédrale (classe de 5 e) • Durant le premier quart d'heure: • - Relever le terme simple, le choix du singulier, l'absence de date. • - Recenser les aspects multiples du sujet: Histoires politique, sociale, économique, intellectuelle, culturelle, religieuse, des mentalités, des représentations des techniques, des arts. . . • - Penser aux ouvrages généraux faciles à trouver et à utiliser (Histoire de la France urbaine, religieuse. . . même si le sujet ne se réduit pas à la France). • - Penser à l'iconographie pour les parties scientifiques et pédagogiques: photographies, plans, carte des principaux édifices religieux en Europe occidentale au XIIe-XIIIe siècles. . .

• Durant le temps de préparation: • 1) Définir les problèmes soulevés par le sujet sur le plan scientifique. • 2) La proposition pédagogique doit être une application des programmes en lien avec les conclusions de la partie scientifique.

Suggestions de pistes. . . • 1) L'église de l'évêque et du chapitre • Eglise de l'évêque, la cathèdre est le trône épiscopal. L'évêque dirige une province ecclésiastique, héritière des cités romaines. Dignité de l'évêque, successeur des apôtres. Les chapitres se mettent en place à partir du 8 e siècle: 83 chanoines à Laon, 50 à Paris. Quartier canonial. La cathédrale symbolise un pouvoir dual: celui de l‘évêque et du chapitre. • 2) Pouvoirs et rôles de la cathédrale • Oeuvre liturgique, de louange, oeuvre d'enseignement (école capitulaires), oeuvres de charité (hôtel-Dieu, institution indissociable de la cathédrale). • Grande complexité de la cathédrale: plusieurs bâtiments qui forment un quartier au coeur de la cité.

• • • 3) Comment se construit une cathédrale ? Qui décide ? Qui finance ? Qui travaille ? Renouvellement profond des connaissances avec l'apport d'historiens des techniques. • 4) Existe-t-il un art des cathédrales ? • Certaines formes paraissent exprimer l'art des cathédrales: les grandes portails historiés, le jubé, les grandes verrières, les deux tours de la façade. . . Ne pas réduire la cathédrale au gothique: les monuments furent romans avant les reconstructions gothiques. En outre, la première église gothique, Saint-Denis, était une église abbatiale au XIIe siècle. • La cathédrale exprime l'art de son époque.

• 5) Revoir la vision d'un âge d'or des cathédrales. • Critiquer l'expression temps des cathédrales (XIIIe siècle). G. Duby propose une chronologie plus étendue (980 -1420). Il faut penser aux édifices paléochrétiens, carolingiens, préromans, romans. . . Il faudrait faire le choix d'un édifice pour la proposition pédagogique qui tienne compte de cette complexité. • 6) La cathédrale: un patrimoine • Continuité dans l'identité cultuelle (Vitraux de Chagall à Metz, cathédrale nouvelle à Evry) • Lieu d'inspiration (V. Hugo, Charles Péguy) • Les édifices classés à l'UNESCO (Chartres, Albi. . . ) • Un lieu de mémoire (Reims).

La partie pédagogique: • Principal objectif: • Il faut faire ressortir le sens de la leçon dispensée aux élèves. • Le jury doit voir et comprendre ce que serait cette leçon face à de vrais élèves. • Le candidat doit « s’appuyer sur ses qualités pédagogiques ordinaires tout en évitant de confondre le jury avec une classe » (rapport 2014).

Au moment de présenter la transposition pédagogique, le candidat doit: • 1) Replacer la « séquence d’une ou plusieurs heures » (rapport 2014) dans la progression annuelle et par rapport aux savoirs des élèves. • 2) Exposer clairement ses objectifs cognitifs et méthodologiques, en lien avec le « socle commun » au collège, avec les « capacités et méthodes » au lycée. • 3) Exposer sa démarche et ses choix en les justifiant. • 4) Proposer une évaluation (ne pas limiter celle-ci aux contrôles, ni aux exercices de type DNB ou baccalauréat). « S’interroger, même brièvement, sur l’évaluation à venir fait de toute évidence partie de l’exercice » (rapport 2014).

Piège à éviter: • Exploiter des documents trouvés dans des manuels du secondaire uniquement: le jury veut voir comment un enseignant arrive à faire passer des connaissances et des documents universitaires auprès des élèves. • Il est par conséquent indispensable d'exploiter des documents présentés dans la partie scientifique, ou de les adapter (plan simplifié, schéma. . . ). Cela permet en outre de faire le lien entre les deux parties. • N. B: « Bien articuler les approches scientifique et pédagogique […]. Le plus souvent elles se succèdent […]. Les entrecroiser, c’est-à-dire intégrer sa transposition didactique au cœur de l’exposé peut parfois se justifier si la cohérence d’ensemble reste maîtrisée » (rapport 2014).

Qualités requises: • Dynamisme, voix bien posée, gestuelle convaincante et appropriée, bonne maîtrise générale de l’espace (utilisation intelligente du tableau, déplacement vers le jury pour montrer la documentation sélectionnée…). • Plan préalablement mis sur transparent et rétro-projeté. • Bibliographie commentée brièvement. • Exposé correctement minuté, sans décalages flagrants de durée entre chaque partie du plan, et entre le scientifique et le didactique ( « la non maîtrise du cadre horaire, par défaut ou par excès, est toujours préjudiciable » . Rapport 2014).

15 minutes de questions • Cette dernière partie de l'oral permet à un membre du jury de reprendre point par point l'exposé oral du candidat: questions sur le vocabulaire, sur la localisation de certains lieux cités par le candidat afin d'éprouver son savoir. . . Questions aussi sur les choix pédagogiques, sur les programmes, sur le socle. . . • Le candidat doit éviter les erreurs, avoir présents à l'esprit quelques ouvrages généraux et indiquer que dans le doute il irait y cher l'information demandée. • Il est important que le candidat soit réactif jusqu'au bout de cet entretien. • Durant les dernières minutes les autres membres du jury posent des questions qui se rattachent parfois de très loin au sujet. Ils délibèrent quand le candidat se retire.

Présentation de la bibliographie • Parfois oubliée par les candidats, la présentation de la bibliographie est très souvent mal établie. Une fiche bibliographique se doit d’être organisée. Il convient ainsi de distinguer: • • • I. Les outils dictionnaires, atlas par exemple II. Les ouvrages généraux de type manuel de l’enseignement supérieur III. Les ouvrages spécialisés et les revues • Une référence bibliographique correctement présentée comporte les prénom et nom (ce dernier en capitale) de l’auteur, le titre de l’ouvrage souligné, le lieu d’édition, l’éditeur et la date de publication. Les numéros de revue doivent apparaître, avec les mois et année de publication.

• BON COURAGE!