Quels modles daffaires pour les petits apiculteurs Rflexion

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Quels modèles d’affaires pour les petits apiculteurs? Réflexion sur les coûts de revient. (Benoît

Quels modèles d’affaires pour les petits apiculteurs? Réflexion sur les coûts de revient. (Benoît OLIVIER, Miel Maya Honing) Atelier Apicole du 13 juin 2018 - Neuchâtel Rue Sainte-Walburge n° 207 4000 Liège - Belgique 00 32 (0)4 380 06 18 www. maya. be info@maya. be

INTRODUCTION Dans le contexte africain, de quel modèle d’apiculture parle-t-on? o ruches traditionnelles (à

INTRODUCTION Dans le contexte africain, de quel modèle d’apiculture parle-t-on? o ruches traditionnelles (à rayons fixes) ? o ruches intermédiaires (à barrettes) : du type « top bar kenyan » (TBK) etc. ? o ruches modernes à cadre, avec un corps de ruche et des hausses? Chaque système apicole possède ses propres contraintes en termes d’investissement (matériel, formation) et de temps de travail (entretien des ruches, suivi des colonies, récolte et traitement du miel).

Coût de revient et modèle de ruche Ruches traditionnelles: - Fabriquées en matériaux naturels,

Coût de revient et modèle de ruche Ruches traditionnelles: - Fabriquées en matériaux naturels, par l’apiculteur; - Investissement en équipement de protection, de récolte et de conditionnement; - Apiculture extensive dont le faible rendement à l’unité est compensé par le grand nombre de ruches; - Main d’œuvre limitée. Ruches intermédiaires et modernes: - Achat du bois pour fabriquer la ruche; - Fabrication par l’apiculteur (qualité de la ruche? ? ) ou achat/ss -traitance? - Bon équipement de protection + enfumoir; - Formation indispensable pour la conduite de la ruche; - Main d’œuvre plus conséquente.

Coût de revient et modèle de ruche Passer des ruches traditionnelles aux ruches intermédiaires

Coût de revient et modèle de ruche Passer des ruches traditionnelles aux ruches intermédiaires ou modernes ne consiste pas seulement à adopter de nouvelles techniques, mais à opérer un changemental et culturel important dans la relation entre l’apiculteur et son activité. Les ruches intermédiaires ou modernes nécessitent: - Un investissement et donc une politique d’amortissement pour être durables; - Du temps de travail qui doit être rémunéré; - Des objectifs de production, et donc de vente (obtenir un prix rémunérateur!), pour rentabiliser l’investissement et le temps consacré à l’activité; - Un choix entre les différentes activités productives menées par le petit apiculteur paysan: l’apiculture se situe-t-elle en rang 2? 3? 4? ? - Une vue à MT/LT: le «petit» apiculteur veut-il « grandir » ? Multiplier ses ruches?

Au-delà du coût de revient Le petit apiculteur paysan fonctionne selon un modèle de

Au-delà du coût de revient Le petit apiculteur paysan fonctionne selon un modèle de « pluriactivité » où la règle d’or est: - Minimaliser les pertes en répartissant les risques sur plusieurs activités; - Plutôt que de maximaliser les gains en développant une activité davantage en particulier. Importance du facteur culturel => Mexique-Guatemala: culture Maya de respect de la nature versus culture « ladina » d’exploitation de la nature.

ANALYSE DU COUT DE REVIENT DANS LE CADRE DU COMMERCE EQUITABLE Le certificateur du

ANALYSE DU COUT DE REVIENT DANS LE CADRE DU COMMERCE EQUITABLE Le certificateur du mouvement du commerce équitable (FLO) a défini une méthodologie d’analyse du coût de revient pour tous les produits, du point de vue du producteur et de son organisation. Elle permet de fixer le prix minimum d’achat obligatoire pour apposer le label du commerce équitable sur le produit. Lorsque le prix sur le marché mondial est supérieur à ce prix minimum, l’acheteur du commerce équitable suit la hausse et négocie avec son fournisseur (pas de prix de référence objectif, le marché mondial du miel étant relativement peu transparent). Le marché mondial du miel étant à la hausse de manière constante depuis des années, l’analyse du coût de revient du miel n’a plus été actualisée (selon nos informations) depuis dix ans… La méthodologie présentée ici se base sur une apiculture moderne.

METHODOLOGIE DU COMMERCE EQUITABLE (Etude d’Ecosur, Mexique, 2008, réalisée à la demande de: CLAC,

METHODOLOGIE DU COMMERCE EQUITABLE (Etude d’Ecosur, Mexique, 2008, réalisée à la demande de: CLAC, PAUAL, CJM ) Determinación de los costos de producción y de las utilidades de los pequeños apicultores en organizaciones de Guatemala y México Octubre 2008

Données sur les apiculteurs qui ont participé à cette étude 10 organisations apicoles au

Données sur les apiculteurs qui ont participé à cette étude 10 organisations apicoles au Mexique et au Guatemala, quasiment toutes vendent dans le commerce équitable. Nombre moyen de ruches/apiculteur: 33 en 2000, 43 en 2008. (de 16 à 122 selon l’organisation; la majorité: de 30 à 50) Rendement moyen/ruche: 33 kgs en 2000, 28 kgs en 2008 (homogénéité: entre 23 et 30 kgs, 2008). Quatre profils d’apiculteurs (124 apiculteurs concernés par l’étude): - De 10 à 29 ruches; - De 30 à 49 ruches; - De 50 à 99 ruches; - De 100 à 250 ruches. NB: Dépasser le seuil de 30 ruches signifie avoir un 2 e rucher; dépasser le seuil de 50 ruches peut nécessiter l’accès à un véhicule; dépasser le seuil de 100 ruches peut nécessiter l’achat d’un véhicule utilisé à temps

Coût de revient hors main d’oeuvre Coûts opérationnels: - Intrants (sucre, miel, reine, cire,

Coût de revient hors main d’oeuvre Coûts opérationnels: - Intrants (sucre, miel, reine, cire, traitement contre varroa etc. ) - Locations (terrain, équipements) - Déplacements et transports. - Main d’œuvre non familiale (aide pour la récolte) Amortissements: - Nouvelles colonies; - Ruches; - Equipement de protection; - Enfumoir et petit matériel; - Matériel de récolte.

Coût de la main d’œuvre familiale Activité souvent menée par l’homme, aidé par sa

Coût de la main d’œuvre familiale Activité souvent menée par l’homme, aidé par sa femme pour la récolte, l’entretien du matériel, la vente. Les enfants participent également. Pas calculée: à quel prix faudrait-il la valoriser? Sur base d’un prix de vente X, on calcule un bénéfice, qui permet de rémunérer la main d’œuvre (logique du travailleur indépendant, pas du salarié). Notion de coût d’opportunité. Valeur de référence: - Salaire du journalier mexicain en 2008: 3, 8 USD; - Salaire payé par les apiculteurs à un aidant, en 2008: 9 USD.

Proposition de prix minimum (2008; en USD) FLO (precios FOB) convencional orgánica Costos de

Proposition de prix minimum (2008; en USD) FLO (precios FOB) convencional orgánica Costos de la organización 0, 70 Business margin de la organización (15%) 0, 10 Costos del productor 0, 99 1, 63 Business margin del productor (15%) 0, 15 0, 24 Costos totales (precio mínimo) 1, 94 2, 68 Precio mínimo con premio social 2, 13 2, 94

Simulations selon 4 prix FOB différents (USD)

Simulations selon 4 prix FOB différents (USD)

Commentaires « Le coût de la main d’œuvre familiale n’a pas été intégré dans

Commentaires « Le coût de la main d’œuvre familiale n’a pas été intégré dans les coûts de production, parce que cela reviendrait à donner une valeur à la journée de travail ( « jornal » ) de l’apiculteur. Et cette valeur serait arbitraire, avec pour conséquence de créer des désaccords légitimes entre les apiculteurs: 1) Si on s’aligne sur la valeur du « journalier agricole » , qui sert de référence pour le coût d’opportunité et qui convient pour les producteurs d’un faible niveau technique, on sous-valorise fortement la main d’œuvre qualifiée des apiculteurs qui consacrent un effort majeur pour obtenir de meilleurs rendements; 2) Si on prend une valeur plus haute, cela reviendrait à créer un système de « sur-paiement » des petits apiculteurs qui les subsidie pour rester dans une situation non durable d’un point de vue économique. » (Ecosur, 2008)

Commentaires (suite) « Le coût de revient de l’apiculteur (0, 99 USD/kg) a été

Commentaires (suite) « Le coût de revient de l’apiculteur (0, 99 USD/kg) a été calculé sur la moyenne de tous les producteurs. Il avait été envisagé de le calculer sur base du profil des apiculteurs qui ont entre 30 et 49 ruches, parce qu’avec un nombre inférieur de ruches, l’apiculture n’est pas rentable, d’un point de vue strictement économique. Mais cela aurait consisté à imposer une trajectoire de croissance aux très petits producteurs, et de ne pas respecter des motivations autres qu’économiques pour ceux qui veulent poursuivre une apiculture à petite échelle: constitution d’une épargne, logique de pluri-activité, facteur d’identité etc. Sans négliger, tout simplement, la passion pour l’abeille et la nature! » (Ecosur, 2008)

Conclusion Le commerce équitable n’a pas la capacité de convertir l’apiculture à très petite

Conclusion Le commerce équitable n’a pas la capacité de convertir l’apiculture à très petite échelle en une activité rentable. C’est la mission d’une ONG telle que Miel Maya Honing: coopération au développement et commerce équitable sont complémentaires. La discussion sur le prix minimum du commerce équitable doit être guidée par les objectifs que le commerce équitable veut se donner: - Payer un prix qui permet de vivre, même avec un petit niveau de production; - Payer un prix qui permet de mener le producteur au niveau de l’autosuffisance économique.