GERER LA DIFFERENCE A LECOLE COMMENT PRENDRE EN

GERER LA DIFFERENCE A L’ECOLE COMMENT PRENDRE EN COMPTE LA DIVERSITE DES ELEVES POUR LES AIDER A REUSSIR ? CONTEXTE INSTITUTIONNEL ETAT DES PRATIQUES – QUELQUES PISTES PEDAGOGIQUES ANDORRE - 31 mai 2017 - Bruno BOBAN IEN 1

En guise d’introduction Un chiffre clé : en France, un élève sur 5 a redoublé au moins une fois avant l’âge de 15 ans, soit le double de la moyenne des pays de l’OCDE. 14 % des élèves environ quittent l’école primaire avec une année de retard. Un constat : pendant longtemps, on a pu observer la mise à l’écart des élèves différents. Le redoublement a été la seule alternative proposée pour les élèves en difficulté. Aujourd’hui la multiplicité des aides apportées aux élèves et le nombre de dispositifs d’accompagnement et de soutien mis en place constituent des alternatives. Une question : jusqu’où prendre en compte les différences et accorder une attention à chacun ? « Il s’agit de reconnaître que l’autre nous est précieux dans la mesure où il nous est dissemblable » Albert JACQUARD, Eloge de la différence. 2

La gestion de la différence • Comment se matérialise-t-elle dans votre classe ? Votre école ? • Donnez des exemples de pratiques mises en œuvre. 3

OBJECTIFS A ATTEINDRE Définir les termes : différence(s) - différenciation pédagogique – aide(r). Resituer historiquement les attentes et les réponses institutionnelles apportées. Repérer des pratiques pédagogiques efficaces dans les classes. Présenter quelques résultats issus de la recherche. Mutualiser des expériences réussies. Construire un dispositif susceptible de faire réussir les élèves. 4

DIFFERENCE / DIFFERENCIATION PEDAGOGIQUE DE QUOI PARLONS-NOUS ? • Toute classe est par nature hétérogène : au niveau du sexe, de l’âge, de la motivation, de l’ appétence scolaire, des facilités pour apprendre, des niveaux divers d’acquisition, des cultures, des modes de vie, des comportements - … Selon BURNS (1971) (postulats – extrait des cahiers pédagogiques n° 264/265 de mai/juin 1988), il n’y a pas deux apprenants : « Qui progressent à la même vitesse - Qui soient prêts à apprendre en même temps - Qui utilisent les mêmes techniques d’étude - Qui résolvent les problèmes exactement de la même manière - Qui possèdent le même répertoire de comportements - Qui possèdent le le même profil d’intérêt - Qui soient motivés pour atteindre les mêmes buts. » Dans les classes et les pratiques quotidiennes, quelle prise en compte de ces constats ? 5

DIFFERENCE / DIFFERENCIATION PEDAGOGIQUE DE QUOI PARLONS-NOUS ? • Différencier sa pédagogie est donc devenu une nécessité. Pour vous différencier, c’est … (activité individuelle et/ou à deux) Il s’agit aujourd’hui de : différencier les parcours (vidéo) Le terme de pédagogie différenciée veut la désigner « un effort de diversification méthodologique susceptible de répondre à diversité des élèves. » Louis Legrand 6

DIFFERENCIER - En pratique • C’est mettre en place une pédagogie individualisée / une pédagogie variée pour tous les élèves • Cela suppose une analyse préalable des réussites et des difficultés rencontrées par les élèves. • Cela entraîne la mise en place de procédures spécifiques ou/et de tâches ou/et de rôles éventuellement différents ou/et le recours à des ressources et des formes de travail variées • C’est veiller à adapter un enseignement unifié à la diversité des élèves, c’est aider l’élève à apprendre pour lui permettre de réussir. Que signifie aide(r) ? 7

AIDE / AIDER … (Source : Grand Larousse de La Langue Française) • Synonymes du mot aide Appui, assistance, collaboration, concours, coopération, main forte, secours, soutien. Adjoint, assistant, auxiliaire, second. Synonymes d’ aider : assister, épauler, seconder, soutenir – servir • Contraires du mot aide Abandon, entrave, gêne, opposition, tort Dommage, préjudice. Contraires d’aider : abandonner, desservir, gêner, s’opposer à. Quelle priorité donnezvous au terme AIDE(R) ? 8

AIDE : définition proposée par Philippe Meirieu, petit dictionnaire de pédagogie Aide, n. f. : terme aujourd'hui très usité pour désigner, à la fois, des dispositifs éducatifs ("aide individualisée") et un projet pédagogique plus large qui consiste à "accompagner" les personnes dans leurs apprentissages ou leur développement. La notion n'est pas, pour autant, dénuée d'ambiguïté. Texte de Soren Kierkegaard (1833 -1855) Quelles aides mettre en place ? Quels rôles attendre de l’enseignant ? 9

Ce que recommandent les textes récemment parus: Article L 1111 -1 du Code de l’éducation « (…) tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser. (Le service public d’éducation) veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction » Préambule des programmes de 2008 « Le véritable moteur de la motivation des élèves réside dans l’estime de soi que donnent l’apprentissage maîtrisé et l’exercice réussi. C’est la raison pour laquelle les élèves en difficulté doivent pouvoir bénéficier d’une aide personnalisée et différenciée dès que les premières difficultés apparaissent et avant qu’elles ne soient durablement installées » 10

Référentiel de 2013 (BO 13 du 26/3/2015) Compétences éducatives et pédagogiques nécessaires à la mise en œuvre de situations d’apprentissage et d’accompagnement des élèves diverses P 3 : construire, mettre en œuvre et animer des situations d’enseignement et d’apprentissage prenant en compte la diversité des élèves P 4 : organiser et assurer un mode de fonctionnement du groupe favorisant l’apprentissage et la socialisation des élèves P 5 évaluer les progrès et les acquisitions des élèves CC 3 : connaître les élèves et les processus d’apprentissage CC 4 : prendre en compte la diversité des élèves CC 5 : accompagner les élèves dans leur parcours de formation CC : compétences communes à tous les professeurs et personnels d’éducation P : compétences communes à tous les professeurs. 11

Programmes 2015 • Cycle 2 français (p. 15) : « à l’issue de la scolarité à l’école maternelle, la diversité des compétences langagières à l’oral reste forte. Certains élèves ont encore besoin d’entraînement alors que d’autres sont à l’aise dans la plupart des situations; la différenciation est indispensable, les interactions entre pairs plus ou moins habiles étant favorables aux progrès des uns et des autres. » • Cycle 3 EPS (p. 155) : « à l’école et au collège, un projet pédagogique définit un parcours de formation équilibré et progressif, adapté aux caractéristiques des élèves » • Cycle 2 (p. 78) et Cycle 3 Mathématiques (p. 209) : « il est possible, lors de la résolution de problèmes, d’aller avec certains élèves ou avec toute la classe au-delà des repères de progressivité identifiés pour chaque niveau. » 12

Circulaire de rentrée 2017 • L’ensemble des mesures prévues sont nécessaires pour : « permettre à chaque élève de construire progressivement un parcours cohérent, souple et sécurisé répondant à ses besoins et à ses aspirations. » (préambule circulaire) 13

Repères historiques: plusieurs logiques identifiées • De l’origine de l’école primaire jusqu’aux années 1960 : Un enseignement unifié. la logique dominante est celle du redoublement. . Années 1960 : Réforme Berthoin. Allongement de la scolarité à 16 ans. Suppression des devoirs écrits à la maison. Un élève sur deux entre au collège avec une année de retard. L’objectif recherché est que tous les élèves entrent au collège. logique de l’enseignement individuel et de masse à l’intérieur de filières. • 1975 : Réforme Haby instituant le collège unique pour tous. Pédagogie de soutien mise en place (cf. textes officiels parus en 1977) logique de soutien et de rattrapage, d’individualisation à l’intérieur de groupes de niveaux. 14

Repères historiques: plusieurs logiques identifiées • 1982 : création des zones d’éducation prioritaire. Un élève sur trois entre au collège avec une année de retard. logique de moyens là où les élèves réussissent le moins bien. • 1989 : Loi d’orientation sur l’éducation (Jospin). Mise en place des cycles et des évaluations nationales diagnostiques en CE 2 et sixième. logique de remédiation et de différenciation pédagogique. • 1994 : Nouveau contrat pour l’école (Bayrou). Mise en place des études dirigées. logique d’aide méthodologique. . Années 1998/2002 : mise en place des programmes personnalisés d’aide et de progrès. (PPAP). Textes sur le réseau d’aides actualisés. Un élève sur cinq arrive au collège avec une année de retard. logique d’aide individualisée et spécialisée. 15

Repères historiques: plusieurs logiques identifiées • 2005/2012 : loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école. (Fillon). Mise en place des programmes personnalisés de réussite éducative et des dispositifs d’accompagnement des élèves handicapés. Socle commun de connaissances et de compétences. Evaluations en CE 1 et CM 2 mise en place. Nouveaux programmes. Livret personnel de compétences. Aide personnalisée et stages de remise à niveau mis en place. Un élève sur 6 entre au collège avec une année de retard. 40 % des élèves quittent le CM 2 avec des lacunes ou des acquis fragiles. logique de parcours de formation et de suivi personnalisé et adapté de l’élève. 16

ET AUJOURD’HUI ? • • 2012 à ce jour : loi de refondation de l’école (Peillon). Priorité accordée au primaire et à l’acquisition des fondamentaux. Ensemble des textes actualisés durant cette période, en particulier ceux relatifs au traitement de la difficulté scolaire. Vers l’école inclusive. Parcours éducatifs mis en place. Actualisation des programmes. Socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Mise en cohérence du socle et des programmes de l’école et du collège avec une redéfinition des cycles, en particulier le cycle 3 CM 1/CM 2/6ème. Affirmation de la place de l’école maternelle. Nouveaux rythmes scolaires et évaluation des apprentissages revue. « A l’issue de leur scolarité à l’école primaire, 25 % des élèves ont des acquis fragiles et 15 % d’entre eux connaissent des difficultés sévères ou très sévères. . De plus les écarts se creusent entre les groupes d’élèves ayant les meilleurs résultats et les groupes de ceux qui obtiennent les résultats les plus faibles, qui sont de plus en plus nombreux » (Extrait annexe loi de refondation) logique d’accompagnement personnalisé, de différenciation et de parcours éducatifs. 17

PRATIQUES observées au sein de la classe et à l’école répondant à ces logiques diverses et complémentaires • Vidéo 1 : l’enseignant face à ses élèves • Vidéo 2 : des temps d’apprentissage variés • Vidéo 3 : mettre en œuvre des ateliers d’apprentissage Mutualisation des pratiques et expérimentation d’un dispositif présenté. Travail qui sera réalisé en groupes à l’issue de cette présentation générale). 18

Gérer les differences …au sein de la classe « Les enfants sont trop différents les uns des autres pour qu’une même méthode soit la meilleure pour tous » (Instructions officielles école élémentaire du 4/12/1972) Tous les élèves sont concernés. • La différenciation pédagogique : documentation dans dossier école. Elle est faite avec tous les élèves. Elle peut se mettre en place à tout moment pour remédier à des difficultés identifiées, mais aussi avant que les difficultés apparaissent pour les éviter. Elle prend des formes multiples : travail oral/écrit – travail individuel, à deux, en groupes, collectif – contenus et supports variés – groupes de besoins, de remédiation, de compétences… – ateliers – degré variable de guidage du maître, tutorat, aide entre pairs, plan de travail individuel - … • Le travail individualisé ; Le travail en groupes - le tutorat – l’aide d’un pair • les ateliers en maternelle • Le soutien, la remédiation ; l’approfondissement ; la consolidation des apprentissages 19

Document construit à partir de celui établi par : C. Félix, conférence 2010 Lyon être élève en éducation prioritaire Des dispositifs multiples … Pend ant Le tem ps PPRE t e Soutien CLIN / CRI PAI-PPS … Aide Personnalisé e Aide Individualis ée Plan de travail scola ire H o r s Aide spécialisée Accompagnemen t éducatif Stage de remise à niveau Coup de pouce CLIS U. P. I. ALTERNA NCE Relais Groupes de besoin DRE Ecole Ouverte Stage de remédiation orthophonie … …. Insertion DP 6 Accompagnement scolaire Etudes, aide aux devoirs Tutorat étudiant pendant et hors temps scolaire : Médical et para -médical…. CMPP…. SESSAD … 20

Gérer les différences … dans des dispositifs d’aide Aide personnalisée : Circulaire n° 2008 -082 du 5 juin 2008 (BOEN n° 25 du 19 juin 2008) Trois types d’objectifs : – Remédiation : travail proposé sur une compétence non acquise au cours d’une séquence conduite en classe ou au cours des années précédentes. – Consolidation d’une compétence fragile : activités d’entraînement, travail de la compétence dans un autre contexte. – Prévention : anticipation sur l’apparition d’une difficulté à venir (révision, préparation de l’activité…) APC : activités pédagogiques complémentaires. Aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages, aide au travail personnel ou pour une activité prévue au projet d’école. (36 h par an. – JO 31 mars 2017) Tous les élèves ne sont pas (nécessairement) concernés 21

Organisation du temps scolaire décret n° 2013 -77 du 24 -1 -2013 - J. O. du 26 -1 -2013 MEN - DGESCO B 3 -3 Art. D. 521 -13. - Des activités pédagogiques complémentaires sont organisées par groupes restreints d'élèves : • « 1° Pour l'aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages. • « 2° Pour une aide au travail personnel ou pour une activité prévue par le projet d'école, le cas échéant en lien avec le projet éducatif territorial. • « L'organisation générale de ces activités pédagogiques complémentaires est arrêtée par l'inspecteur de l'éducation nationale de la circonscription, sur proposition du conseil des maîtres. Les dispositions retenues à ce titre sont inscrites dans le projet d'école. Le maître de chaque classe dresse, après avoir recueilli l'accord des parents ou du représentant légal, la liste des élèves qui bénéficient des activités pédagogiques complémentaires. » • 22

LE PROGRAMME PERSONNALISE DE REUSSITE EDUCATIVE (PPRE) • Le PPRE est inscrit dans la LOI d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école de 2005 : « A tout moment de la scolarité obligatoire, lorsqu’il apparaît qu’un élève risque de ne pas maîtriser les connaissances et les compétences indispensables à la fin d’un cycle, le directeur d’école propose aux parents ou au responsable légal de l’élève de mettre en place un programme personnalisé de réussite éducative. » La mise en place d’un PPRE est obligatoire en cas de redoublement. Aucun redoublement ne pourra être envisagé, si l’élève n’a pas bénéficié préalablement d’un PPRE. 23

Autres dispositifs mis en place en fonction des difficultés rencontrées par les élèves En particulier, les interventions du RASED : il s’agit d’une aide spécialisée, complémentaire aux aides ordinaires existantes, qui s’adresse aux élèves rencontrant des difficultés « importantes » . • Les stages de remise à niveau : concernent les élèves de CM 1/CM 2, voire ceux de CE 1. (non mis en place ici) • L’accompagnement éducatif au sein des écoles élémentaires du réseau de réussite scolaire. (en éducation prioritaire seulement) • L’aide aux devoirs organisée au niveau des communes ou de la communauté de communes. • Le projet personnel de scolarisation et le projet d’accueil individualisé. Cf. tableau récapitulatif des aides dans le dossier remis à chaque école. 24

Constats faits lors des inspections et des visites de classes que j’ai réalisées ces dernières années • Une implication forte des enseignants dans l’accompagnement de la diversité des élèves, en particulier pour les aider à apprendre et à surmonter leurs difficultés. • Un manque de différenciation pédagogique au quotidien. • L’absence de formation et d’accompagnement des équipes. • Une faible présence, voire une absence, du volet aides aux élèves en difficulté dans les projets des écoles. • Un manque d’évaluation fine et d’analyse qualitative de l’efficacité des aides apportées. Quelle évaluation mettre en place ? Que faut-il changer au niveau de nos pratiques ? Que nous disent les travaux de recherche ? 25

LES CONDITIONS D’UN ACCOMPAGNEMENT EFFICACE • Créer un climat de confiance et maintenir l’intérêt des élèves • Croire aux progrès possibles de chaque élève • Se mettre au service de l’élève • Être conscient de ses possibilités et de ses limites • Trouver un intérêt à aider à apprendre à réussir • Renvoyer aux élèves les progrès réalisés, donner des preuves à l’élève qu’il est capable d’apprendre • Savoir conduire un entretien d’explicitation • Maîtriser des techniques, des méthodes et des supports variés d’apprentissage Avoir conscience de l’effet maître (travaux IREDU et du CNESCO) 26

Un facteur déterminant: « l’effet enseignant » • L’impact de l’ enseignant varie de 10 à 15 % dans les résultats des élèves contre 5 % pour l’effet établissement. Cet impact est plus important que celui concernant la taille des classes. Mais, cet effet s’estompe dans le temps… • Eléments qui entrent en compte dans l’effet enseignant : 1 - Le temps utile consacré à chaque élève et à la tâche 2 – les attentes de l’enseignant 3 – le feed-back 4 – la structuration des activités pédagogiques. 27

Ce que des recherches menées depuis une trentaine d’années nous apprennent (Cf. travaux de Bruno Suchaut, IREDU université de Bourgogne et conférences en ligne sur les sites de l’ESEN et du CNESCO) Les effets des dispositifs d’aide sur les élèves : (étude menée en éducation prioritaire) facteurs d’efficacité : petite taille d’établissement, projet d’école centré sur les apprentissages, scolarisation à deux ans, aide apportée par un enseignant supplémentaire Les tâches identiques avec aide seraient porteuses de réussite pour les élèves les plus faibles. facteurs négatifs : instabilité de l’équipe, classes de niveaux et si l’aide est trop individualisée, elle tend à devenir préjudiciable … 28

Quelques données issues des recherches menées depuis une trentaine d’années • • Dispositifs d’accompagnement à la scolarité : - effets positifs sur les comportements face à l’école et la confiance en soi - peu d’effets en moyenne sur les progrès scolaires - effet positif sur les élèves les plus en difficulté - rôle bénéfique de l’implication des parents dans les dispositifs De façon générale : - peu d’effets en moyenne des dispositifs d’aide extérieurs à la classe sur les acquisitions scolaires - des effets différenciés d’un lieu à l’autre selon les modalités d’organisation - des effets positifs sur les élèves les plus en difficulté et sur l’implication des parents. 29

Quelques données issues des recherches menées depuis une trentaine d’années • Facteurs d’efficacité identifiés (CNESCO, 2017) - une direction forte avec un investissement dans le domaine pédagogique du directeur ou de la directrice -des attentes élevées et positives de l’équipe enseignante concernant les performances des élèves - une cohésion et une planification en commun de la part des enseignants, un enseignement dirigé et structuré - un fort accent mis sur les savoirs de base (lecture – écriture – mathématiques) - une vérification de la compréhension des élèves, un questionnement fréquent et varié de l’enseignant, une attention accordée aux réponses des élèves - des évaluations et des contrôles fréquents des progrès des élèves - un climat propice aux apprentissages, une utilisation optimale du temps - un règlement intérieur connu et explicité - le programme scolaire effectivement couvert par les élèves - effet positif de la mixité académique et sociale des classes pour les élèves moyens et faibles et effet négatif des classes de niveau. 30

Que font les élèves efficaces ? (Howard et al. , 2000) • (1) Représentation du problème. Ils cherchent à comprendre la question avant de se lancer. • (2) Savoirs sur les connaissances. Ils ont conscience des opérations mentales requises. • (3) Gestion des sous-tâches. Ils découpent la recherche de la solution en sous-tâches et contrôlent activement l'accomplissement de chacune • (4) Évaluation des sous-tâches. Ils évaluent l'exécution de chaque sous-tâche pour s'assurer qu'elle a été bien faite. (5) Objectivité. Ils réfléchissent à l'efficacité relative de diverses stratégies d’apprentissage et prennent des mesures pour les améliorer. Source : DGESCO - Améliorer la réussite scolaire Synthèse de travaux de recherche. (2013) 31

Que « changer » dans les classes ? Il conviendrait de : • différencier les stratégies d’enseignement en fonction des connaissances à construire par les élèves • construire des progressions structurées, claires, . évaluer et réguler les acquisitions de chacun • (re)définir et réguler en continu la situation didactique • s’assurer que les élèves bénéficient d’un temps d’apprentissage suffisant • faire des « classes mobiles » : groupes temporaires disciplinaires ; qui changent au cours de l’année ; qui sont spécifiques à chaque discipline et qui sont fondés sur une analyse des besoins ; pas forcément homogènes : recher la complémentarité ou la similitude… selon les cas. Source : DGESCO - Améliorer la réussite scolaire Synthèse de travaux de recherche. (2013) 32

En conclusion… • Nécessité de cibler les élèves ou groupes pris en charge de façon personnalisée en fonction des objectifs des dispositifs d’aide ou d’accompagnement envisagés • Identifier de façon précise pour chacun des élèves la nature précise de ces difficultés, de ses réussites, de ses besoins • Intégrer l’aide dans les pratiques quotidiennes d’enseignement « ordinaires » • Recentrer l’action pédagogique sur les apprentissages • Etre convaincu que tous les élèves peuvent apprendre et réussir et doivent pouvoir bénéficier d’une aide appropriée • Instituer des moments d’échanges entre élèves et adultes sur les progrès réalisés • Prévoir des temps systématiques de concertation entre équipes de cycles et avec le collège pour assurer un suivi personnalisé des élèves. 33

Travail de groupes n° 1 : état des pratiques • Activité : mutualisation des pratiques de classe et au niveau des écoles. • Constitution des groupes : regroupement selon les cycles dans les différentes salles. • Consigne : compléter le tableau distribué à l’aide des apports de chacun. • Matériel : mise à disposition d’un ordinateur pour la synthèse du groupe. Durée : 20/25 minutes 34

Travail de groupes n° 2 : expérimentation d’un dispositif • Groupes Cycle 1 : l’atelier de langage • Groupes Cycle 2 : l’apprentissage d’une technique opératoire • Groupes Cycle 3 : la correction d’une production orthographique. Durée : 20/25 minutes. Les consignes de travail seront précisées dans les différents groupes . 35

POUR S’INFORMER … SE FORMER … • Site EDUSCOL : prévention de la difficulté scolaire et aide aux élèves. (actualisation en février 2017) • Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO): conférence de consensus sur la différenciation pédagogique (mars 2017) • Vidéos : CNDP Scéren - la classe côté professeur) • Documentation complémentaire et bibliographie dans le dossier école. Merci pour votre attention « Apprends moi à agir seul » « Aide moi à faire tout seul » Montessori 36