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Faculté des Lettres et des sciences humaines dhar EL Mahraz Fès SEMESTRE IV HISTOIRE

Faculté des Lettres et des sciences humaines dhar EL Mahraz Fès SEMESTRE IV HISTOIRE DES IDÉES ET DES ARTS Benkirane Thami Courriel : benkiranethami@gmail. com

Ensor (1860 – 1949) Tourné vers l'insolite et la parodie, Ensor fait en effet

Ensor (1860 – 1949) Tourné vers l'insolite et la parodie, Ensor fait en effet figure, dès 1880, de précurseur, avec l'Entrée du Christ à Bruxelles, œuvre à la verve caricaturale mêlant les masques au thème religieux. L'Entrée du Christ à Bruxelles (2, 58 × 4, 30 m, 1888, Los Angeles, musée Getty), est un tableau de James Ensor, considéré comme son œuvre la plus importante. Cette toile monumentale représente l'événement que serait l'arrivée du Christ dans la Bruxelles contemporaine. Dans une atmosphère de kermesse mêlée de défilé du 1 er mai, accueilli par les slogans « Vive la sociale ! » et « Vive Jésus, roi de Bruxelles ! » , le Christ auréolé s'avance au fond du tableau.

Le tableau représente une scène ressemblant davantage à une parade carnavalesque ou à une

Le tableau représente une scène ressemblant davantage à une parade carnavalesque ou à une manifestation populaire qu'à la célébration du retour du Christ sur terre. Les calicots à caractère social, “VIVE LA SOCIALE”, ou de bienvenue, “VIVE JESUS, ROI DE BRUXLLES” (sic), vont dans ce sens. Le dernier calicot ne fait même pas de Jésus le ROI DE BELGIQUE et encore moins le ROI DU MONDE. Comme à Jérusalem, Jésus fait son entrée à Bruxelles juché sur un âne. Il monte l'animal “qui a des oreilles pour entendre”, c'est-à -dire pour comprendre la parole divine, mais qui l'écoute ? Jésus est entré à Jérusalem pour mourir à sa nature humaine et re-naître à sa nature divine. Le Christ entre à Bruxelles car Il a réalisé l'union des natures humaine et divine. Il est devenu le médiateur par excellence entre le Ciel et la Terre, mais qui s'en soucie ?

Le Christ a été envoyé en tant que Messager du Ciel sur Terre, mais

Le Christ a été envoyé en tant que Messager du Ciel sur Terre, mais tout le monde s'en fout. Certes, quelques personnes s'inclinent sur son passage, mais s'agit-il d'un geste de dévotion ou de dérision à l'instar de la fête de l' ne au Moyen ge ? Seul le représentant officiel de la ville, juché sur son estrade et ceint de l'écharpe municipale, semble vouloir tirer tout le parti possible de l'événement. La foule grouillante est indifférente à l'avènement et toute entière à la satisfaction de ses désirs révélés par les masques. Le squelette en bas à gauche porte t-il un masque ou non ? Cela est sans importance pour cette foule de morts vivants. Elle semble suivre une sorte de tambour-major qui brandit sa canne pour mener tout ce monde vers le spectateur. Et le Christ dans tout ça ? Il suit. C'est véritablement le monde à l'envers. Il s'agit bien d'une parade carnavalesque, d'un simulacre de triomphe du Christ totalement égaré au milieu de la foule. (Référence : René Huyghe: “L'art et l'âme”. Éditions Flammarion, 1960. )

Ensor est un peintre inclassable, un dissident, un observateur caustique de son temps. Il

Ensor est un peintre inclassable, un dissident, un observateur caustique de son temps. Il développera un style singulier, immédiatement reconnaissable, où se côtoient l’étrange et la critique sociale : il dramatise à l’extrême la couleur et la lumière, ses figures sont grimaçantes, ses tableaux grinçants, l’ironie et la dérision y sont sensibles. Il est sans doute la figure la plus originale de la peinture belge de la fin du XIXe siècle.

Citation Ensor: "Mesdames les couleurs mal placées se disputent à outrance, en voisines terribles,

Citation Ensor: "Mesdames les couleurs mal placées se disputent à outrance, en voisines terribles, difficiles. La guerre interminable des deux roses dure encore. Mademoiselle Vermillon pousse au noir devant Madame Blanc d'argent. Madame Laque de Chine se fàche tout rouge devant Monsieur Bleu Destrée, Monsieur de Cadmium pousse au canari quand Mademoiselle Bitume coule de source. Pour un rien, MM. les Verts se grisent ou passent au bleu. Madame Rouge anglais et Monsieur du Carmin neutralisent leurs essences. Comment diriger ce beau monde rebelle ? Ce n'est pas une petite affaire. . . "

Franc-tireur en son temps, James Sydney Ensor semble obéir à une vocation proprement flamande

Franc-tireur en son temps, James Sydney Ensor semble obéir à une vocation proprement flamande de liberté, d'indépendance. Tandis que, dans le passé, la peinture hollandaise célébrait les mérites de l'ordre civique, de la discipline sociale, la peinture flamande détaillait avec truculence bals populaires, kermesses, voire scènes de corps de garde ou rixes de paysans : Bosch, Bruegel, Rubens ont exalté le mouvement "qui déplace les lignes", la vitalité de la nature et des êtres qui débordent les cadres qu'on voudrait leur imposer. De ses premiers essais (1872) à son chef-d'œuvre, l'ENTRÉE DU CHRIST A BRUXELLES (1888), la carrière d'Ensor est rapide. Elle commence dans sa ville natale d'Ostende qu'il ne quittera que rarement. En 1877, le peintre travaille à l'Académie de Bruxelles. Il peint d'abord des paysages maritimes désolés, dans une palette sombre. Puis ce sont des intérieurs bourgeois cossus : Ensor joue de la matière et des éclairages, son lyrisme passe du comique au tragique.

Comme son contemporain Van Gogh, le peintre belge abandonne bientôt sa manière sombre pour

Comme son contemporain Van Gogh, le peintre belge abandonne bientôt sa manière sombre pour user de couleurs toujours plus vives jusqu'à l'extrême intensité des couleurs pures. Ce fauvisme avant la lettre exulte dans son œuvre la plus marquante et la plus audacieuse : l'ENTRÉE DU CHRIST A BRUXELLES (1888). Ensor rejoint la grande tradition de son pays. Il multiplie les personnages et anime une foule citadine où tous les milieux sont représentés. Comme ses grands aînés, il confère à son œuvre la valeur d'un récit exemplaire, d'une moralité, en actualisant un épisode biblique. Son univers confond le passé et le présent, le naturel et le surnaturel en une "kermesse héroïque". Figés sur un rictus, sur un rire sardonique, les masques déguisent moins leurs porteurs qu'ils ne les trahissent. Le fantastique d'Ensor est en deçà de la réalité plutôt qu'au-delà…

LE CUBISME Mouvement artistique employant des nouveaux modes de construction plastique. Les représentations issues

LE CUBISME Mouvement artistique employant des nouveaux modes de construction plastique. Les représentations issues de la Renaissance sont maintenant choses du passé. Les œuvres frôlent parfois l'abstraction. Il s'agit d'une école de peinture autour de Pablo Picasso et Georges Braque, qui proposent de décomposer les objets en couleurs et éléments géométriques simples (cônes, cylindres, et cubes), révolutionnant l’approche du monde visible. Ce mouvement artistique tient le haut de l’affiche entre 1900 et 1914, début de la première guerre mondiale. On peut distinguer trois phases majeurs jalonnant ce mouvement, à savoir la période Cézanienne (entre 1907 et 1909), le cubisme analytique (1909 -1912) et le cubisme synthétique (1912 à 1914).

Caractéristiques d’une œuvre «cubiste» : L’utilisation des formes géométriques et la représentation de toutes

Caractéristiques d’une œuvre «cubiste» : L’utilisation des formes géométriques et la représentation de toutes les facettes d’un objet marque une rupture avec la perspective (la profondeur). Les artistes cubistes fragmentent les objets et les personnages dans leurs œuvres. Un objet peut être vu de plusieurs points de vue. Les cubistes utilisent des objets de la vie quotidienne comme : des bouteilles, de la vaisselle ou encore des fruits ; avant de s’intéresser aux instruments de musique. Ils abandonnent peu à peu les paysages pour les natures mortes.

Georges Braque (1882 -1963)

Georges Braque (1882 -1963)

Dans cette toile, le souci de construire un espace propre à la toile, non

Dans cette toile, le souci de construire un espace propre à la toile, non assujetti à l’imitation fidèle du réel, conduit le peintre à éliminer les détails, à simplifier les formes des maisons pour les réduire à des cubes. Sans doute Braque at-il lu dans la correspondance de Cézanne avec Emile Bernard, publiée en 1907, ce célèbre passage : « Permettezmoi de vous répéter ce que je vous disais ici : traiter la nature par le cylindre, la sphère et le cône » . Braque prend l’invitation de Cézanne à la géométrisation des formes comme un programme. Exposé parmi d’autres de la même série dès l’automne à Paris, ce tableau fait dire au critique d’art Louis Vauxcelles, reprenant un bon mot de Matisse, qu’il est composé de « petits cubes » et inaugure un style nouveau, le « Cubisme » , selon un néologisme du critique.

A partir de 1911 -1912, Braque et Picasso comprennent que leur peinture devient de

A partir de 1911 -1912, Braque et Picasso comprennent que leur peinture devient de moins en moins lisible et qu’elle les conduit au seuil de l’abstraction. C’est la voie que suivront certains peintres comme Robert Delaunay (1), tandis que les pionniers recentrent leur travail sur la question du lien de la peinture au réel. Ils réintroduisent des signes qui permettent d’établir des comparaisons entre l’espace de la représentation et la réalité. A partir de 1912, ils intègrent même des éléments directement issus de la réalité. En introduisant, par exemple, un morceau de toile cirée dans Nature morte à la chaise cannée, Picasso signifie, par ce trompe-l’œil, que le peintre n’a pas à reproduire servilement la réalité.

Dans Compotier et cartes, Braque surenchérit dans ce sens. Il dessine une grappe de

Dans Compotier et cartes, Braque surenchérit dans ce sens. Il dessine une grappe de raisin qui évoque la représentation classique ; il ajoute quelques cartes à jouer qui insistent sur le découpage cubiste de la réalité en facettes sans volumes, et peint, non pas du « faux bois » , mais du faux « faux bois » . Dans d’autres travaux, il imite le bois, ou colle du papier peint en « faux bois » . Ici, il franchit une étape supplémentaire en imitant le papier qui imite le bois. Le Cubisme aboutit ainsi à une réflexion sophistiquée sur les différents niveaux possibles de référence au réel.

Pablo Picasso 1881 -1973

Pablo Picasso 1881 -1973