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Day Créations réflexives 2016

Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. Antonio Gramsci, écrivain italien (1891 -1937) Ixion, roi des Lapithes, torturé pour avoir aimé Junon (1877) Auguste-Henri-Modeste Ponthier

Le peuple a souvent des façons maladroites d’exprimer sa sagesse et de poser des questions difficiles. Robert Poupart, ex-recteur de l’Université Bishop’s Phalante reçoit des mains de Télémaque l’urne renfermant les cendres d’Hippias (1847) Jean-Joseph-Hippolyte-Romain Ferrat

Le court-termisme est devenu notre seule façon de vivre et d’agir. Boualem Sansal, écrivain algérien Thésée vainqueur du Minautore (1830) Joseph-Marius Ramu

L’être humain est naturellement porté à ne s’intéresser qu’à ce qui concorde avec ses convictions. Ce phénomène, appelé «préjugé de confirmation» , est parmi les mieux étudiés en psychologie : on prête plus d’attention à l’information qui nous conforte dans nos croyances et on s’en souvient plus facilement, tandis qu’on ignore et oublie celle qui les contredit. Noémie Mercier, reporter au magazine L’actualité Daphnis et Chloé (1835) Marius-Joseph Ramu

Pour qu’une démocratie soit saine, il faut que le peuple ait un lien avec le discours politique, qu’il s’y intéresse, qu’il l’examine et le critique, sinon, s’il laisse ça uniquement au gouvernement, le gouvernement va faire ce qu’il veut et ce ne sera pas nécessairement dans l’intérêt commun. Annabel Soutar, femme de théâtre québécoise Mirabeau (1869) François Truphème

Les intellectuels ont un rôle majeur à jouer, pour peu qu’il se délivrent du rôle pontifiant de donneurs de leçons. Ils peuvent révéler le sens des événements et permettre au commun des mortels de prendre leur pleine mesure et cela d’autant plus que la parole des politiciens est disqualifiée. Mathieu Bock-Côté, chroniqueur (Le Journal de Montréal ) L’Oiseleur, l’Autour et l’Alouette (1878) François Truphème

Les infos, vraies ou fausses, se transmettent de plus en plus sur les plateformes numériques, les médias sociaux et les émissions comiques. Ainsi va la grande transformation qui perturbe l’écosystème de l’information aujourd’hui. Stéphane Baillargeon, chroniqueur (Le Devoir ) Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues (1881) Henri Pontier

Le pouvoir parlementaire est devenu secondaire. Il sert à légitimer ce que décide l’exécutif […] Il ne faut plus seulement contrôler les élections, mais aussi le comportement des gouvernés. Michael Sandel, professeur à Harvard Cyparisse (1843) Charles-Hippolyte-Marcellin Ferrat

Ce n’est plus son héritage que l’Europe met en avant, ce sont les valeurs de respect et de tolérance. Ce n’est pas son identité – terme honni –, c’est son ouverture. Pour mieux recevoir les autres, elle fait le vide dans sa maison. Alain Finkielkraut, philosophe et essayiste français Oreste réfugié à l’autel de Pallas (1876) Émile Hugoulin

À une époque où tout le monde peut donner son opinion et répéter de soi-disant «faits» (qu’ils soient vrais ou pas), que peuvent croire les citoyens et comment peuvent-ils réagir? Élaine C. Kamarck, professeur de Harvard Persée (1881) Louis Martin

C’est si pratique la pensée binaire. C’est une pensée de la non-pensée. Rima Elkouri, chroniqueuse (La Presse ) Pandore (1819) Henri-Joseph Rutxhiel

Le mouvement de recomposition idéologique à l’œuvre ces derniers temps est fascinant. Un mouvement? Un basculement même! Les intellectuels se découvrent des penchants qu’ils combattaient récemment. Les uns professaient la «fin de l’Histoire» et s’aperçoivent que c’est la fête qui est terminée. Les autres, qui se refusaient à penser que les civilisations puissent se déchirer, assistent à leur choc. Les mines se font graves, on rigole moins. Mais ces esprits qui ont le reniement louable et la pensée mouvante négligent une chose. Aucun ne pratique cette vertu monastique : la contrition. Ils gagneraient beaucoup pourtant, ces contorsionnistes, à avouer combien ils se sont plantés. Mélanchon exprime son admiration au pape après avoir joué les Ravachol; il rêve à la Révolution après avoir joui des délices du pouvoir. D’autres pavoisent leur balcon après avoir tenu le patriotisme pour une maladie sénile. Et pas un mot, pas une excuse ni un repentir! Ce toupet! Quel dommage que la beauté des retournements soit entachée par l’absence de remords. Sylvain Tesson, écrivain français Psyché abandonnée (1805) François-Dominique-Aimé Milhomme

Le terrorisme commandité par des États est celui de notre époque. Les escadrons de la mort de l’Amérique latine procurent le modèle. Des États parrains prennent en charge des djihadistes et s’en servent comme supplétifs, sous-traitants ou troupes de choc pour des guerres par procuration contre d’autres pays. Ils ont pour mission de déstabiliser, dévaster et détruire de l’intérieur. Le lieu d’incubation a été l’Afghanistan des années 70 et 80. Samir Saul, professeur au département d’histoire de l’Université de Montréal Le Roi René (1788 -1790) Barthélémy-François Chardigny

Engendré par les États-Unis, l’Arabie saoudite et le Pakistan, Al-Qaïda est la matrice du djihadisme mondialisé. Ses rejetons se manifestent, entre autres, en Bosnie, au Kosovo, en Russie, en Irak, en Libye, en Syrie. Le groupe État islamique en est un. Des clones ou filiales dûment agréées essaiment urbi et orbi comme par métastases. En Syrie pullulent des milices vivant de l’afflux de milliers de recrues venant de plus de 80 pays. Se poursuivant, la guerre en Syrie par djihadistes interposés génère le terrorisme partout, y compris chez ceux qui le dirigent contre leurs ennemis. Arme à double tranchant, le djihadisme commandité est une variante de terrorisme qui échappe à ses commanditaires. Samir Saul, professeur au département d’histoire de l’Université de Montréal Henri IV (1788 -1790) Barthélemy-François Chardigny

Nous devons prendre la religion au sérieux, particulièrement quand elle disparaît. Emmanuel Todd, sociologue français Saint Joseph (1762) Jean Pancrace Chastel

L’humanité ferme souvent les yeux devant les catastrophes qui s’annoncent. Comme si, de temps en temps, elle avait le désir de ne pas voir le mal devant elle. Mathieu Bock-Côté, chroniqueur (Le Journal de Montréal ) Vierge (17757) Jean-Pancrace Chastel

«Ça n’a rien à voir avec l’islam» . Mais non bien sûr. Des tueurs qui mitraillent au cri d’Allah Akhbar, ça n’a rien à voir avec l’islam. L’État islamique n’a rien à voir avec l’islam. Ce doit être une erreur de traduction. Les abominations commises chaque jour, dans le monde entier, au nom d’Allah, les égorgements, les décapitations, les crimes contre les femmes, ça n’a rien à voir avec l’islam. Soyons sérieux. Le djihadisme est sans doute une maladie de l’islam, mais il entretient précisément avec cette religion le rapport incontestable qu’a une maladie au corps qu’elle dévore. Olivier Rolin, écrivain français Aigle (1757 -1759) Jean-Pancrace Chastel

On ne sait pas vraiment quand commencent les guerres ni quand elles finissent, mais, à un moment donné, on en prend conscience. Je crois qu’en 2015 il y a quelque chose qui commence. Boualem Sansal, écrivain algérien Écorché (vers 1770) Attribué à Jean-Pancrace Chastel

Citations Sources diverses Photographies R. Day – Musée Granet, Aix-en-Provence (novembre 2015) Musique Marimuz, «Simplement» CD «Ezperanto III» (2014) Conception R. Day Avril 2016 Mes diaporamas sont hébergés sur le site : http: //www. imagileonation. com