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Cliquez à chaque vue Angles-sur- l’Anglin

Ou les jours d’Angles 2

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Angles sur l’Anglin est un petit village situé à 32 kilomètres de Châtellerault, dans le département de la Vienne. Habité depuis l’époque préhistorique, ce n’est qu’au Moyen- ge que le village est connu lorsque l’évêque de Poitiers Gilbert (975 -1020) fait construire un château sur l’escarpement rocheux dominant la rivière Anglin au dessus de laquelle un pont sera construit. Le château est ensuite confié à la famille Lusignan. Ce fief leur est attribué en « franche aumône, sans hommage ni autre obligation » par les évêques successifs de Poitiers car ils sont partis pour la Croisade. Durant deux siècles, les barons de Lusignan agrandiront le château, construisant un donjon. 4

Le château est alors appelé le « château Guichard » . Ce valeureux chevalier combat également, sur ordre du Roi, sous le commandement du Prince Noir. Il devient, par la suite, gouverneur du fils de ce prince. Renversement d’alliance : en mai 1372, Bertrand Du Guesclin assiège le château qui ne résiste pas aux Puis la famille de Lusignan revend sa seigneurie à la famille boulets. Le village est complètement d’Oyré qui défend, elle aussi, le ruiné. château pour le compte des évêques de Poitiers. L’un de ses Un siècle plus tard, grâce au travail des moines de l’abbaye Sainte Croix, descendants, Guichard IV, devient célèbre pour ses exploits le village revit. Les foires sont en 1356 au côté du Roi Jean II rétablies par Louis XI en 1481. le Bon à la bataille de Poitiers. 5

De l’autre côté de la falaise, des moines bénédictins s’installent et fondent l’abbaye de Sainte-Croix. Ils sont remplacés par la suite par des moines relevant de la règle de St. Augustin. Ces religieux partagent leur temps entre la prière, la culture et les Arts. Ils encouragent les habitants à défricher les terrains incultes, à labourer, à ensemencer, à planter des vignes. Bien situé, au carrefour de trois provinces, le village attire par ses foires. Louis XI octroie à la ville le titre de Cité ou de Ville. Le Monastère est vaste. Il s’étend jusqu’à la rivière, en contrebas. L’église, de pur style roman poitevin va, hélas, subir les assauts de l’Amiral Coligny et peu de temps après, la foudre endommage le clocher. En 1660, il ne reste que la nef et les maîtres-maçons préfèrent restaurer l’édifice sommairement et le monastère devient une simple église. 6

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Après les guerres de religion qui ont dévasté la France, Angles sur l’Anglin redevient le petit village agricole, vivant dans la basse ville, au pied de son château fort. En 1835, de grands travaux débutent pour améliorer les échanges commerciaux entre les départements de la Vienne et de l’Indre. Le pont, qui avait été détruit en 1741 et remplacé par un simple bac, est reconstruit au 19 e siècle. De même, les rues reliant la ville basse et la ville haute sont agrandies et pavées. Elles vont faciliter l’accès au château. 8

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Internet L’Anglin, le pont, le château et l’église St-Martin 10

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Eglise St-Martin avec sa tour carrée du XIe siècle 12

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Un émigré Anglois Il s’est niché sous la voute 17

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La chapelle Saint-Pierre a été construite au 12 e siècle sur l’emplacement du premier château fort. Elle est séparée de la forteresse par une fissure naturelle appelée « tranchée des Anglais » . Il est dit, qu’après la défaite du Roi Jean Le Bon à Maupertuis en 1356, les Anglais seraient arrivés à Angles pour s’emparer du château en « taillant un passage dans le roc, en une nuit, afin de surprendre les gardes » . Mais ce n’est qu’une belle légende. Aujourd’hui, cette petite chapelle abrite des expositions temporaires. Du haut de cette tranchée des Anglais, on découvre toute la vallée d’Angles-sur-l’Anglin. 30

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La vie du Cardinal est surprenante de rebondissements : C’est dans cette maison que naquit, en 1421 le Cardinal Jean de la Balue. Il suit des études à l’Université d’Angers et est licencié en droit en 1457 puis peu de temps après est ordonné prêtre à Poitiers. Il a été choisi par Jacques Jouvenel des Ursins, évêque de Poitiers et patriarche d’Antioche en qualité d’exécuteur testamentaire. Lors d’un séjour à Paris, il rencontre Charles de Meulun qui l’introduit auprès de Louis XI qui le nomme secrétaire et le choisit pour être son aumônier. Très apprécié par le roi, il devient alors intendant des finances et secrétaire d’Etat puis aussi évêque d’Evreux puis d’Angers. Son ascension continue. En moins de 10 ans, il est nommé aussi commendataire des abbayes de St-Jean d’Angély, du Bec. Hellouin et de St-Ouen de Rouen. Et enfin, il est promu cardinal. Il est le fils de Thomassin Balue, « châtelain-procureur et receveur de la Baronnie d’Angles » . 39

Mais après son entrevue avec Charles Le Téméraire en 1468, il est accusé par le roi de haute trahison. Arrêté à Amboise, il est enfermé au château de Tours, puis au château d’Onzain près de Blois. Condamné et dépossédé, il est emprisonné au château de Loches où il restera enchaîné durant 11 ans. 40

Ce n’est qu’en 1480 que le Cardinal Giuliano Della Rovère (futur pape Jules II) obtiendra sa libération. Jean de Balue quitte définitivement la France et devient à nouveau cardinal (cardinal d’Albano). Il revient en France où il est couvert d’honneur. Il est nommé protecteur de l’ordre de St-Jean de Jérusalem et gardien du prince Zizim, frère du sultan turc Bayezid II. Il meurt en Italie en 1491. Sa fortune est considérable et Le cardinal Jean de Balue aurait été enchainé, sans doute la nuit, dans une fillette (lit cage) afin comme il n’a pas rédigé de testament, elle revient entièrement au Pape. qu’il ne s’échappe pas de sa geôle. S’il y avait été placé nuit et jour, il n’aurait pas résisté à tant 41 d’années d’emprisonnement.

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Site préhistorique magdalénien du « Roc aux Sorciers » d’Angles-sur-l’Anglin Le Roc aux Sorciers est un abri sous roche renfermant des graphismes sur les parois d’une grotte (art pariétal) où l’homme vécut voici plus de 14 000 ans. Il paraît que les sorciers et sorcières se réunissaient à cet endroit. Toutefois, ce n’est qu’une légende. En 1927, débutent des fouilles sur les terrains de Mme Bourdois et de M. Taillebourg. Lucien Rousseau découvre alors un dessin gravé que Henri Breuil identifie comme une représentation de Mammouths. De 1947 à 1964, deux autres chercheuses découvrent sur d’autres parois des bisons, des chevaux, des bouquetins, des félins , le portrait d’un homme et le corps d’une femme sans tête dite « Vénus » car ses formes appellent à l’amour. 43

Angles-sur-l’Anglin, capitale des Jours En 1640, Philippe d’Orléans, frère du Roi Louis XIV, plus élégant que ses deux épouses, fonde l’établissement des filles Notre-Dame , dirigé par cinq religieuses lorraines venues à Paris, et destiné à instruire de jeunes demoiselles. En fait, il s’agissait plutôt de la création d’un centre d’apprentissage de broderie. Ces religieuses s’installent à l’Hôtel du Châtelet à Paris. Très vite, 400 jeunes filles et des religieuses vont broder pour le Clergé et pour la Cour du Roi de France. Dès 1652, la ville de Châtellerault, située à 32 km d’Angle-sur-l’Anglin , ouvre plusieurs ateliers et se spécialise surtout dans la confection de bonnets. D’autres ateliers voient le jour dans le Nord de la France à partir des années 1700. Ce n’est qu’au XIXe siècle que « l’Industrie des Jours » se développe à Angles-surl’Anglin. Cette technique de broderie consiste à retirer des fils du tissu ( sur du lin et de la soie, puis du tulle et de la mousseline) puis à façonner les jours avec du fil et une aiguille. Ce serait la maladresse d’Adélaïde qui aurait fait la réputation de la ville : elle aurait tiré un fil d’un plastron par erreur, faisant un trou et pour réparer cette bêtise, elle aurait fait quelques points de broderie autour du trou. Quoi qu’il en soit, elle fait sans s’en douter de sa petite ville la « Capitale des Jours » . 44

Angles-sur-l’Anglin, capitale des Jours Les grands magasins parisiens et les magasins de luxe de la rue de la Paix à Paris demandent alors aux Angloises de leur confectionner de la lingerie fine et brodée. C’est aussi le début des trousseaux. La ville compte alors 300 ouvrières à domicile. Les grands paquebots (Le Normandie et le Queen Elisabeth) commandent des nappes. Les brodeuses doivent faire « un œil de perdrix dans le pied de la marguerite ou bien un grain de sable sur une rivière ou encore une queue de paon à deux étages…. . » . Ce travail est un art. Chacune a une tâche différente : la marqueuse tire les fils, l’ajoureuse travaille avec l’aiguille, la cordonneuse pose le cordonnet. Internet 45

Angles-sur-l’Anglin, capitale des Jours Aujourd’hui, il n’existe plus d’ouvroir ou d’atelier à Angles-sur-l’Anglin mais les Angloises ne veulent pas oublier ce qui a été la fierté de leurs grands-mères. En 1981, la Commune a encouragé la création de la Maison des Jours d’Angles et du Tourisme. On y admire « les jours des Angloises » et encadré sur un mur du musée, un poème de Gaston Berry, en hommage à toutes ces brodeuses : Internet « Elles brodent, ces vieilles femmes Près des murs morts presque enfouis. Les bouquets sur leurs blanches trames Ce soir seront épanouis. Mais folles rondes, leurs pensées, Au creux d’un obstiné chemin, Sans cesse seront recommencées Pour unir hier à demain……. . » Voir une petite vidéo sur le travail de ces femmes, vidéo réalisée par François Bigot : https: //www. youtube. com/watch? v=DFq. XKJj 8 os 0 46

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