Cliquez chaque vue Bonjour Je suis Alphonse de
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Bonjour, Je suis Alphonse de Lamartine et je vais vous conter ma vie en quelques lignes à travers le Mâconnais. Je suis né le 21 octobre 1790 à Mâcon (département de la Saône et Loire) dans l’hôtel de mon grand-père paternel situé à quelques pas du Couvent des Ursulines. Je suis l’aîné. Je n’ai pas eu la chance de garder auprès de moi mon frère Félix, décédé en 1794. Le couvent des Ursulines 2
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Le couvent des Ursulines 4
Le couvent des Ursulines 5
Le poète romantique Mon père, Pierre de Lamartine était capitaine au régiment « dauphincavalerie » . Il devait protéger le roi. Ma mère, Alix des Roys, avait été éduquée avec les enfants de Philippe Egalité, mon grand-père étant intendant général au service du duc de Chartres et sa femme, gouvernante. Mon père fut bien des fois inquiété durant la Révolution car il était un aristocrate au service du roi et il fut emprisonné pour cela dans le couvent des Ursulines en septembre 1792 jusqu’à l’exécution de Maximilien Robespierre (28 juillet 1794). Des fenêtres de notre hôtel, j’apercevais mon père derrière les barreaux de l’une des fenêtres du couvent. Deux gardes surveillaient les lieux jour et nuit mais En 1797, la France révolutionnaire s’apaisait et mon père, libéré de toute charge gouvernementale, acheta le domaine de Milly à une quinzaine de kilomètres de Mâcon. Nous quittâmes l’hôtel du grand-père pour vivre la vie à la au milieu des vignes. Ma mère avait choisi l’abbé Dumont pour m’instruire. Il était vicaire de la paroisse de Bussières et nous étions plusieurs à suivre son enseignement. Il m’étonnait par son érudition et sa beauté. Tous ses élèves l’aimaient bien. Une rumeur courait le concernant : il aurait été élevé par le précédent curé parce qu’il était son fils. Lui aussi succomba aux charmes d’une châtelaine mais ceci est une autre histoire ! Il était reçu au château de Milly. 6
Le château de Milly 7
Le village de Milly 8
Les vignes de Milly Le petit hameau de Milly 9
Ecriteau sur le mur de clôture En 1829, je reçus cette maison en héritage, ma mère venant d’y mourir, brûlée vive. Mon père, ivre de douleur, se retira dans son hôtel de Mâcon. 10
Le village de Bussières 11
Le poète romantique Lorsque j’atteignis l’âge de 13 ans, je dus quitter mon domaine de Milly pour un pensionnat géré par les « Pères de la Foi » situé à Belley, dans l’Ain. Ce fut alors un grand déchirement pour moi. Puis je fus admis dans un collège à Lyon pour terminer mes études. A 21 ans, je fus très heureux de retourner à Milly. Ma mère m’ayant transmis le goût de l’écriture, je me destinais à la vie d’écrivain, sans me soucier de l’avenir. En 1811, Napoléon – qui avait usurpé le Pouvoir - avait besoin de jeunes soldats. Pour la famille – royaliste et légitimiste – il n’était pas question de servir l’Empereur. On m’acheta alors un remplaçant. Un voyage à Naples, en passant par Florence, s’imposait à ma jeune personne. Mes parents – peu argentés – s’occupèrent alors de mon hébergement chez de vagues cousins. Au hasard d’une balade dans Naples, je croisais une jolie demoiselle prénommée Mariantonia, employée dans une manufacture de tabac. Elle était fascinante. Elle m’envoûtait avec sa joie de vivre. Elle acceptait tout. Elle fut ma maîtresse. Dans mon roman intitulé « Graziella » écrit en 1849, j’en parle. De retour à Milly, ma mère s’inquiéta à nouveau de mon avenir. L’écriture ne nourrissant pas le poète que je voulais devenir, j’acceptais, sur les conseils de mon père, d’être le premier magistrat de 12
En 1812, je fus élu maire de Milly Je n’étais âgé que de 22 ans ! La mairie de Milly 13
Pour fêter cette nomination à la tête de ma petite commune, ma mère organisa un banquet où furent conviés tous les notables du canton. Ce jour là, je fis la connaissance d’Adolphe de Pierreclos et de sa femme Nina. Ils étaient les châtelains de Cormatin. Nous étions du même âge. Leur château, de style Louis XIII était magnifique et le parc était agrémenté de bosquets. Un jour, derrière les buissons, Nina se précipita dans mes bras et je la culbutais sur l’herbe, la comblant de mes faveurs qu’elle recherchait depuis longtemps. Elle m’annonça trois mois plus tard que l’enfant qu’elle portait était le fruit de notre tendresse. Je ne voulais pas détruire ce couple et je me confiais alors à ma 14 mère qui me conseilla de partir à
Le château de Cormatin C’est également dans ce château que j’apprendrai les amours de mon ancien précepteur, François Dumont, Curé de Bussières. Durant la Révolution Française, pour ne pas finir sous le couperet de la guillotine, il dut abjurer sa foi et offrit ses services au Comte de Pierreclos pour administrer ses biens au moment de son incarcération. Il s’éprit alors de sa fille, Jacqueline-Marguerite. Il espérait le mariage. Il imaginait devenir lui. Je reviendrai dans ce château en 1843 à la demande d’Henri de Lacratelle, même le châtelain si le comte était guillotiné. Il en fut autrement : le comte, nouveau châtelain dont l’oncle, académicien, était un de mes amis. C’est là sorti de sa geôle, désigna comme époux pour sa fille un banquier et que je vais terminer mon « histoire des Girondins » , puisant mes Mon fils vint au monde le 1 er mars 1813 mais porta le nom de Pierreclos. Il Internet remercia François Dumont pour ses services. Celui-ci reprit la soutane et renseignements dans ses archives. C’est là aussi que j’écrirai mon discours ne sut jamais qu’il n’était pas le fils d’Adolphe. vécut pauvrement. « républicains et socialistes » en 1848. J’écrivis alors « Jocelyn » en m’inspirant des amours de François Dumont. 15
En 1816, n’étant pas en bonne santé (mélancolie surtout), je partis à Aix-en. Savoie où je retrouvais mon ami Louis de Vignet. Je logeais à la pension Perrier. De ma fenêtre, je pouvais admirer le Lac du Bourget. Un beau matin d’octobre, je décidai, avec des amis, de naviguer sur le lac. Mais le temps changea brusquement et il fallut songer à rentrer. C’est alors que j’aperçus au loin une barque en perdition, prise dans un tourbillon. Mes rameurs foncèrent vers la barque malgré la tornade et nous aperçûmes un corps inerte dans l’eau. C’était celui d’une jeune femme évanouie. Je la hissai alors dans notre barque. A l’hôtel, je la veillai toute la nuit. Son visage était « suspendu entre la mort et l’amour » . Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle dit « avec un sourire d’ange » : « mon frère de l’âme » . Je fus éperdu d’amour. Je l’appelai Elvire. Elle m’apprit qu’elle Jacques Charles, profondément En cachette, à l’insu du mari, loin de jaloux, la fit inhumer dans un la surveillance de mes parents, nous cimetière inconnu. allions nous aimer. Mais elle mourut Je la fis « revivre » en écrivant mon de la tuberculose un an plus tard poème « le Lac » puis dans mon 16 (1817). roman « Raphaël » .
Mon père me suggéra à nouveau d’offrir mes services au roi et fin mars 1820, j’obtins la nomination d’attaché d’ambassade à Naples. Pour m’y rendre, je passai par Chambéry et je fis alors connaissance d’une jeune fille anglaise, Mary-Ann Birch, douce, effacée, jolie, cultivée, peintre et sculpteur. Je plus à sa mère. Je décidai donc de l’épouser à Chambéry le 5 juin 1820 avant de me rendre à Naples. Ma mère et ma sœur Sophie vinrent nous retrouver lors des célébrations du mariage (l’un anglican à Genève, l’autre catholique dans la chapelle du château du ducs de Savoie à Chambéry). Mon père m’offrit, comme cadeau de mariage, le château de Saint Point. Il l’avait acheté en 1805. Il était très délabré et il nécessitait des travaux de restauration que ma femme entreprit. Nous y vécurent lors de mes congés. J’y reçus mes amis : Victor Hugo, Eugène 17 Sue, Sainte-Beuve, …. .
Le cadeau de mariage Le château de Saint-Point offert en 1820 par Pierre de Lamartine à son fils 18
L’enfance de ma mère s’était déroulée entre le Palais Royal et le château de Saint. Cloud. Elle avait eu les mêmes précepteurs que Louis-Philippe. Elle était donc très instruite. Son plaisir était de tenir son journal, notamment lorsque, sans le savoir, je l’inquiétais par ma nonchalance, mes relations amoureuses et mes dettes de jeux. Elle faisait son examen de Ma mère, Alix des Roys Elle gardait les brouillons de ses lettres qu’elle adres -sait à ses enfants et leurs réponses. Lorsque je fus élu à l’Académie Française, elle s’ébouillanta en tentant de prendre un bain pour calmer ses émotions. Le robinet éclata et elle reçu un jet d’eau bouillant sur le corps. Elle agonisa durant quelques jours. Elle fut enterrée dans le petit 19 cimetière de Saint-
Entre deux missions diplomatiques, je revins dans notre château de Saint-Point. Nous eûmes deux enfants, : • Félix Alphonse, né à Rome en 1821 et mort 14 mois plus tard à Paris, et • Julia, née à Mâcon en 1822 et décédée de la tuberculose à Beyrouth en 1832. La mort de ma petite fille me plongea dans une souffrance atroce. Elle rejoignit ma mère dans la chapelle néo-gothique je fis construire au pied de l’église de Saint Point. Je décidai alors de ne plus habiter ce château. Il ne me laissait que d’amers souvenirs. « C’était mon univers, mon mouvement, mon bruit, la voix qui m’enchantait, dans toutes mes demeures, le charme ou le souci de mes yeux, de mes heures, mon matin, mon soir ; ma nuit… « (Gethsemani ou la mort de julia). Julia, enfant puis adolescente 20
Le lac de Saint-Point me rappelait celui du Bourget où j’avais connu Julie Charles, morte de la tuberculose. Aujourd’hui, c’est mon enfant chérie. « Eh ! bien, prends, assouvis, implacable justice, D’agonie et de mort, ce besoin immortel ! Moi-même, je l’étends sur ton funeste autel, Si je l’ai tout vidé, brise enfin mon calice ! Maintenant tout est mort dans ma maison aride : Des yeux toujours pleurant sont toujours devant moi. Je vais sans savoir où ; j’attends sans savoir quoi, Tous mes jours et mes nuits sont d e même couleur, La prière en mon sein avec l’espoir est morte » Je ne peux plus demeurer dans les lieux. Mes missions diplomatiques me font voyager et j’oublie ma douleur. 21
La sœur de mon père, Anne. Charlotte de Lamartine n’avait point d’enfant. Devant le malheur qui me frappait, et ma décision de ne plus retourner dans mon château de Saint-Point, elle me légua son château de Montceau. Elle mourut l’année suivante, en 1833, et j’y arrivai aussitôt. Ce château avait été bien entretenu et dès mon installation, j’y conviais mes amis : George Sand, Honoré de Balzac, Alexandre Dumas, Eugène Sue…. . Il me semblait que je pourrais trouver l’inspiration si je me construisais un petit pavillon à travers les vignes : « ma solitude » . Je rédigeais dans le silence et à l’abri des regards : « voyage en Orient, l’histoire des Girondins et 22
Le château de Montceau 23
« La Solitude » ou » le pavillon des Girondins » 24
A partir de 1833, et sous la pression de mes amis, je me présentai à la députation, d’abord à Bergues puis dans le Mâconnais jusqu’en 1851. Il me semblait important d’abolir l’esclavage. Comme Victor Hugo, je m’insurgeai contre l’occupant Ottoman en Serbie, en Crète. En 1848, lors de la chute de Louis. Philippe et la proclamation de la Seconde République, le poste de Ministre des Affaires étrangères me fut octroyé durant quelques mois. Je crus alors à mon ascension. Je me présentai aux élections présidentielles mais contre toute attente, ce fut Louis. Napoléon Bonaparte, neveu de l’Empereur, qui obtint le plus grand nombre de voix. Ulcéré du si peu de reconnaissance, je quittai la scène politique et me retirai sur mes terres. Alphonse de Lamartine en 1844 par Théodore Chassériau 25
Il me fut difficile de gérer mes domaines. Je me rendais de moins en moins dans mes châteaux, préférant rester à Paris et écrire. En 1860, je dus vendre mon château de Milly, quittant tous mes souvenirs heureux, pour payer mes dettes. Ma femme me laissa, elle aussi, dans ma profonde solitude en 1863. Au petit cimetière de Saint -Point, elle y retrouva notre petite Julia ainsi que ma mère. Puis ce fut mon tour, le 28 février 1869. Paralysé depuis deux ans, il me tardait de mourir. Depuis que je demeure dans ma chapelle, je regarde au loin mes Alphonse de Lamartine en 1865 26
La petite chapelle funéraire des La petite église de Saint-Point et son Lamartine cimetière « Dans la chapelle du tombeau familial, on avait tendu un drap noir sur lequel on lisait l’inscription : ses bienfaits ne sortiront pas de nos cœurs » 27
Quelques mots sur moi de mes contemporains Victor Hugo excepter C’était le plus grand des Racine, sans Racine. Maurice Barrès Nul poète plus que celui-là n’a aimé à aimer. Sa tendresse d’imagination est divine. Alfred de Vigny une Il y a en général, dans tous ses ouvrages, le rapport verve de cœur, une fécondité d’émotion qui font toujours adorer parce qu’il est en avec tous les cœurs. Stendhal Dès que Lamartine sort de l’impression de l’amour, il est puéril ; il n’a pas une haute 28
Que sont devenus mes châteaux ? Ce que je vois aujourd’hui de ma chapelle funéraire. Au revoir mes chers lecteurs, mes amis …… et à bientôt ! Alphonse Marie Louis de Pratz de Lamartine, Poète, romancier, historien, dramaturge, Attaché d’ambassade, député, conseiller général, ministre des affaires étrangères Le château de Montceau est aujourd’hui une maison de retraite Le château de Milly où j’ai passé mon enfance est une propriété Le château de Saint-Point, reçu en cadeau de mariage, se visite privée qui ne se visite pas. sur demande. Les propriétaires ont conservé mon cabinet de convalescence très calme. Il est interdit à la visite. 29
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