AVEC MARIJO T P A Situe au cur

AVEC MARIJO

T P A

Située au cœur du Luberon, au pied du versant nord du massif, Apt est une souspréfecture du département du Vaucluse et compte environ 12 000 habitants. Autrefois, son centre-ville occupait une île. Cette agréable ville typiquement provençale est réputée pour la qualité des produits de son terroir. Apt a l'honneur d'être classée "site remarquable du goût » . « De gueules, à une épée d'or posée en pal dans son fourreau de sable, bouclée d'or, la bouterolle de même. »

Gravure de Sarret, au début du XVIIe siècle, figurant une île…

Apta Julia, fondée par les romains sur la Via Domitia vers 45 av. J. -C. , fut sans doute baptisée "Julia" pour rendre hommage à Jules César. Elle devint Colonie romaine, capitale de l'une des 19 colonies de la Gaule Narbonnaise. Du VIe siècle à l’an mil, à cause des invasions, les populations ont reflué vers les hauteurs, dans les massifs du Luberon et des Monts de Vaucluse mais, au IXe siècle, la ville existait déjà et était administrée par les Comtes d'Apt. Au siècle suivant, la juridiction fut partagée entre comtes et évêques. Ensuite ce fut le développement de la forme communale (Parlements, puis Consuls et Syndics). Au Moyen ge, elle bénéficia d’un commerce florissant et, directement ou indirectement, de l’installation de la papauté à Avignon. Comme le reste de la Provence, elle fut rattachée à la France en 1483. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la vie intellectuelle d'Apt fut marquée par un intense renouveau. Puis, en 1789, Apt participa aux travaux préliminaires des réformes et elle adopta les principes de la Révolution. C’est en 1790, qu’ancienne viguerie, Apt fut promue au rang de souspréfecture.

C’est un samedi matin que nous abordons la cité d’Apt car les connaisseurs le savent et ne manquent jamais le fameux marché de ce jour. Il regroupe, selon les saisons, jusqu’à plus de 300 étalages dispersés dans les rues et places de la ville… On peut y trouver un assortiment exceptionnel de produits locaux : les fruits sont à point, gorgés de soleil et les fromages de chèvre sont vendus avec l'accent par les producteurs ! Mais outre les produits de bouche, on peut acheter vêtements, ustensiles, meubles, jouets ou autres produits nonalimentaires, fleurs et plantes, etc.

« Le marché d'Apt est un marché hebdomadaire qui se tient tous les samedis en ville depuis le début du 16 e siècle. C'est l'un des plus anciens et des plus animés marchés de Provence. Les textes des archives d'Apt font état d'un premier marché hebdomadaire qui fut créé dès le 12 e siècle et fixé par des décrets royaux : tout d'abord le Roi René qui en 1470 accorda à la cité le droit de tenir marché tous les mardis, puis en 1523, René de Savoie, dit le Grand Bâtard, comte de Tende et gouverneur de Provence, qui le déplaça du mardi au samedi matin. » (provence-guide. net)

La Porte de Saignon est l’un des rares vestiges des anciennes fortifications de la cité romaine. C’était l’une des six portes d’Apt. Construite au cours du XIVe siècle, elle avait remplacé une porte antérieure du XIIe. Elle s’ouvrait sur l’actuelle rue Saint. Pierre. Par décision du Conseil de Ville, du 13 avril 1336, les ruines de la cathédrale paléochrétienne furent démantelées pour en « employer les pierres à la construction de nouvelles tours » renforçant les remparts.

Sur cette carte scannée du début du XXe siècle, les remparts sont encore apparents.

La tour de l’horloge, ou beffroi de la cathédrale, surplombant la rue des Marchands, date du XVIe siècle. Après l’avoir traversée, on est surpris de découvrir la cathédrale Sainte. Anne qui la jouxte et semble faire un avec elle…

Derrière les étals du marché, on aperçoit ces vestiges sur un mur latéral de la cathédrale.

La cathédrale basilique Sainte-Anne est le monument le plus remarquable de la cité. De style baroque sur une infrastructure d’origine romaine, elle montre des phases architecturales successives.

Cette cathédrale fut dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. Elle a également été vouée au culte de saint Auspice et de saint Castor, premier évêque de la ville au Ve siècle. Finalement, ce fut le culte de sainte Anne qui s’imposa à partir du XVe siècle. Le trésor de la cathédrale est conservé à la sacristie et je n’ai pas eu l’occasion de le voir.

La cathédrale des premiers siècles chrétiens, probablement détruite à la suite des invasions, fut reconstruite au XIe siècle. La nef centrale fut très modifiée aux XIVe et XVIIIe siècles. La nef sud-est et le clocher roman datent du XIIe. La cathédrale Sainte-Anne est l'une des plus anciennes églises de Provence et la plus ancienne d'Occident dédiée à la mère de la Vierge Marie.

Photo scannée d’un vitrail représentant l’arbre de Jessé, remontant au XVIe siècle. Cette absidiole, elle, date du XIIe siècle.

Cette photo, trouvée sur http: //avignonintramuros. blogs. midilibre. com/ , montre une peinture de Nicolas Mignard, dit Mignard d’Avignon pour le différencier de son frère Pierre, dit Mignard le Romain. Elle fut réalisée au XVIIe siècle et représente la sainte Famille.

Au XVIIe siècle, Louis XIII et Anne d’Autriche désirant la venue d’un héritier demandèrent des prières publiques et se vouèrent au culte de sainte Anne. A leur demande, les Consuls lui adressèrent une relique de la sainte, conservée à la cathédrale. A la naissance du futur Louis XIV, Anne d’Autriche vint à Apt, du 27 au 29 mars 1660, pour remercier. La chapelle en construction prit alors le nom de chapelle royale Sainte-Anne. Cette visite contribua énormément au développement du culte de la mère de la Vierge. La reine dota aussi la cathédrale de plusieurs chasubles ouvragées faisant partie du trésor.

La photo ci-dessus provient de Wikipédia d’auteur non identifié.

Les médaillons de cet autel en bois doré furent peints au XVIIe siècle par L’Aragon.

La crypte supérieure date du XIe siècle. Une petite nef, d’environ 8 m, se termine en abside. Sur les côtés, sept niches renferment des sarcophages chrétiens. Elle contient des reliques dont le voile de sainte Anne selon la tradition.

L’autel est constitué d’une table lapidaire préromane posée sur un cippe funéraire romain dont trois faces portent des inscriptions.

La crypte inférieure est le vestige d’un édifice romain du 1 er siècle utilisé pour les besoins religieux dès l’époque carolingienne. Elle se compose d’un couloir accédant à un caveau où la tradition locale veut qu’aient été retrouvées les reliques de Sainte Anne…

Tous les samedis, à 11 heures, un concert est donné dans la cathédrale sous l’égide de l’Association Culture et Orgues en pays d’Apt. Le 28 mai, le concert était donné par le Conservatoire du Pays d’Apt. Lubéron.

La cathédrale Sainte. Anne d’Apt fut élevée au rang de basilique mineure par le pape Léon XIII, le 8 août 1879.

En ressortant, de nouveau le marché. Il est omniprésent partout dans la vieille ville, envahissant rues, places et placettes…

Le dôme, surmontant la chapelle Sainte-Anne de la cathédrale, apparaît encore derrière les stands du marché alors que l’on émerge sur la place où se trouve l’hôtel de ville.

Sur cette place, on a de la difficulté à découvrir les édifices environnants. . A droite, l’hôtel de ville, en haut, la Caisse d’Epargne, en bas.

En haut, la médiathèque et, en bas, la sous-préfecture…

Bien tentant tout cela !

Le charme se dégage aussi des très petites rues de la vieille ville… Le centre de la ville actuelle est très ancien avec des passages voûtés, des rues étroites et sinueuses, des placettes arborées et des hôtels particuliers.

Le type de maison en hauteur est assez généralisé dans Apt. Selon la tradition méditerranéenne, on plaçait les bêtes au rez-de-chaussée et les habitants sur un ou deux étages, avec un grenier au-dessus et une poulie extérieure pour hisser le fourrage. Cela convenait au paysan villageois qui n’avait que peu de bétail, ne possédant ni chevaux ni

Un peu en dehors de l’animation intense, on découvre la chapelle Sainte-Catherine avec sa façade du XVIIe siècle et sa fontaine. Elle était attenante à l’ancien hôpital construit au siècle suivant.

L’ancien couvent des Carmes est inscrit aux monuments historiques depuis 2011. Il date des XIIIe et XVIIe siècles.

Vestiges gallo-romains découverts relativement récemment lors de travaux.

Ci-dessous, à l’entrée du musée de l’Aventure industrielle du pays d’Apt, une déesse-mère du IIe siècle, trouvée à Apt. Hélas, pas de photos permises ce qui m’a été signifié alors que je venais de prendre celle-ci… Lors de notre passage était organisé le « souk des sciences » fêtant notamment le Géoparc du Lubéron en présentant son patrimoine géologique, relatant son histoire à l’aide de panneaux explicatifs très bien illustrés et ces spécimens de fossiles étaient montrés au public.

Cherchant l’Office du Tourisme, je retraverse la grande place de la Bouquerie. A travers les étals, impossible de photographier cette fontaine sur toute sa hauteur, surmontée de la colonne de gauche…

Près de l’Office du Tourisme, le pont de la Bouquerie. Plus loin, on rejoint le célèbre cours créé dès 1535, jouxtant les remparts et la Porte de Saignon. Longtemps terrain de jeu exclusif des joueurs de pétanque et de toute la gent bouliste, il est actuellement transformé en parking dans sa partie septentrionale.

De nouveau dans la vieille ville… On aperçoit la tour sise dans les jardins de la sous-préfecture.

Ressortant non loin, le vaste monument aux morts apparaît. A proximité, un hommage à une résistante de la dernière guerre.

Les anciens remparts ont pour la plupart cédé la place à des grands boulevards. Ci-dessus, l’institution privée du Sacré-Cœur et, à droite, les vestiges d’une ancienne tour de ces remparts, la tour de l’Ô (tour de l’hôpital).

En plus du traitement de l’ocre, le pays d’Apt est réputé pour ses richesses gustatives : fruits confits dont la ville est la capitale mondiale, huile d’olive, miel. Mais n'oublions pas la lavande et le lavandin. La seule commune de Lagarde d'Apt concentre à elle seule 20% de la production française de lavande fine. La floraison a lieu de juin à fin juillet, la récolte et la distillation de mi-juillet à fin août. Moins connue est la production de faïences et de poteries issues des carrières d'ocre de la région. La faïencerie a aussi permis à la ville de se développer. Grâce à ses terres argileuses et ses ocres, le pays d'Apt a une longue tradition potière. Tout à commencé en 1728 lorsque Louis XIV demanda à sa noblesse de sacrifier sa vaisselle d'argent pour soutenir son effort de guerre. Les faïences d'Apt ont la spécificité de présenter cette « marbrure aptésienne » . L'industrie atteint son apogée au XVIIIe siècle et prit encore de l'ampleur avec la découverte de la terre flammée.

Les fameux fruits confits d'Apt sont des gourmandises jadis offertes aux papes d'Avignon au XIVe siècle. Aujourd'hui mondialement connus et fleuron des vieilles traditions aptésiennes, ces fruits cristallisés, artisanalement ou par des méthodes plus industrielles, ont fait le renom d'Apt et lui ont valu son label « Site Remarquable du Goût » . Magasin Kerry-Aptunion

On traite des poires, pommes, cerises, prunes, abricots, melons, pêches… Il faut retirer la queue, le noyau et parfois la peau. Les fruits sont ensuite plongés dans du sirop et on les fait cuire durant plusieurs jours. Après la cuisson, ils refroidissent lentement dans leur sirop pour qu’ils ne se fripent pas. Ils sont ensuite égouttés et alors prêts pour l’emballage. Illustration du traitement du bigarreau

La lavande se cultive principalement dans la Drôme, la Haute-Provence et le Vaucluse, ce dernier étant le premier producteur de lavande fine en France. La lavande officinale ou lavande fine pousse sur des terrains entre 500 et 1400 m d’altitude. Ses hampes florales sont courtes et sans ramification. Son huile essentielle est utilisée pour réguler le système nerveux en plus d’être un puissant antiseptique La lavande Aspic pousse en-dessous de 600 m d’altitude. Elle possède de larges feuilles et ses hampes florales peuvent supporter plusieurs épillets. Elle contient du camphre et elle est utilisée pour combattre les douleurs musculaires et articulaires. C’est aussi un anti-venin. Le lavandin est issu du croisement des deux précédentes. Sa reproduction est assurée par l’homme. Il prospère en-dessous de 800 m d’altitude et se présente en touffes rondes et touffues. Sa tige se compose de plusieurs épillets très fournis. Hybride, il possède des propriétés de ses deux parents… Il est antispasmodique, antibactérien et anti-inflammatoire. Les lavandins ont un rendement 4 à 7 fois supérieur à celui de la lavande car leurs fleurs sont plus développées et plus productrices en huile essentielle. Leur essence, de bonne qualité olfactive est plus camphrée que celle de la lavande. Ils représentent 90% des terres lavandières cultivées.

Ces deux photos se veulent une démonstration du parcours de la lavande pour produire de l’essence. L’eau plus lourde reste au fond de la cuve et l’on recueille l’essence qui flotte au-dessus. La famille Agnel est installée en Provence depuis le Moyen ge alors qu’elle y vivait en autarcie. La lavande est au cœur de sa vie depuis son implantation dans le Luberon à la Révolution française. Et, depuis 1895, cette famille transmet sa passion et le savoir du lavandiculteur.

Tout d’abord, aux Agnels, après un temps de séchage afin de perdre l’excès d’eau, la lavande est entassée dans ces immenses cuves et compactée très serrée en utilisant du boldo pour combler les interstices.

On fait, ensuite, circuler un courant de vapeur d’eau dans cette lavande coupée et bien tassée. Ci-dessus la chaudière productrice de vapeur

Les déchets volumineux sont récupérés alors que l’essence s’écoule lentement et que l’hydrolat est récupéré à la base…

A cause du gisement d’argile en pays d’Apt, on commença très tôt à fabriquer des céramiques pour l’architecture. Puis, en 1738, ce fut la production de faïences fines , avec émail transparent laissant voir la texture de l’argile, dans une fabrique, au Castellet. Une faïence en terres mêlées, utilisant des argiles en terre de couleurs différentes, apparut en 1775. La production industrielle, en grande quantité, vit le jour au début du XIXe siècle puis la concurrence amena la crise et les faïenciers commencèrent à faire de la faïence décorative. Au XXe siècle la fabrication industrielle avait disparu et il ne restait que la production artisanale d’art. Les deux plus grands furent Joseph Bernard et Léon Sagy. Ce dernier commença à développer la technique de la terre flammée tandis que le premier travailla l’incrustation. Actuellement, deux faïenciers continuent à produire la faïence fine d’Apt.

Toutes ces photos proviennent de : Atelier Savalli – La faïence d’Art

Un petit tour dans la nature environnante… En toile de fond se profilent les collines et la plaine est parsemée de jolis mas.

Là, on essaie de mettre en valeur une plantation réunissant une quarantaine de variétés anciennes d’amandiers, de les faire connaître, de faire prendre conscience de la nécessité de sauvegarder ces vieilles espèces et de lutter contre la disparition de ce patrimoine génétique.

A proximité du verger, le moulin de Salignan. C’est, en fait, un repère géologique. Le bâtiment a été restauré. La Réserve Naturelle géologique du Luberon et l'Office de Tourisme d'Apt proposent des visites du Moulin de Salignan et de son exposition D'Apt à Aptien, le découpage du temps. L'Aptien, créé en 1840 par Alcide d'Orbigny, à partir de son étude des marnes grises du pays d'Apt, est l'un des étages de l'échelle internationale des temps géologiques. Cette exposition rend hommage à ce grand savant, paléontologue, naturaliste intrépide, figure scientifique du XIXe siècle, resté trop méconnu. Malheureusement nous n’avons pas pu visiter lors de notre passage.

Chapelle Santonne

Non loin du domaine des Agnels, cette chapelle aurait été construite, de ses propres mains, par un Anglais amoureux de la région. Bien sûr, elle était close mais un petit trou dans le vitrage m’a permis d’y appliquer mon appareil pour photographier l’intérieur !

Musique : France Folklore – Musique de nos terroirs – Air des Jeux de la Fête-Dieu Photos sauf mention contraire, conception et réalisation : Marie. Josèphe Farizy-Chaussé Sources d’information : documents disponibles sur place, divers sites du Web, Juin 2016 marijo 855@gmail. com

D’autres diaporamas sur : http: //famille. morhain. net/lapagedemarijo/ http: //www. pps-images-photos. com/createurs/marijo. html http: //www. imagileonation. com/marie-jo. ws Si vous désirez découvrir davantage la Provence, je vous conseille d’aller explorer : http: //sitesdeprovence. free. fr/index. html Vous y trouverez, outre les diaporamas, de nombreux films permettant de mieux connaître cette magnifique région et son art de vivre.

A E R U R I O V