Attitudes et comportements Lattitude est dfinie dans les

  • Slides: 17
Download presentation
Attitudes et comportements L’attitude est définie dans les dictionnaires de langue généraux comme étant

Attitudes et comportements L’attitude est définie dans les dictionnaires de langue généraux comme étant : • Manière de tenir son corps dans l’espace. Attitude gauche, gracieuse. • Conduite que l’on adopte dans un milieu déterminé. Attitude choquante, provocante, rationnelle, résolue, sceptique, triomphaliste, odieuse. Attitude de commandement, de salut, de vaincu. Attitude ferme, décidée. Prendre une attitude. Changer d’attitude. Se donner, se composer une attitude.

Avant de passer dans la terminologie de la linguistique et de la sociolinguistique, l'attitude

Avant de passer dans la terminologie de la linguistique et de la sociolinguistique, l'attitude a été un des premiers concepts de la psychologie sociale à avoir vu le jour. Elle y est définie comme étant une disposition interne durable qui sous-tend les réponses de l’individu à un objet ou à une classe d’objets du monde social. Ces réponses sont des réactions aux croyances intériorisées vis-à-vis d’un objet, une personne ou un évènement et qui permet de situer ces objets sur une échelle de jugement allant de positive à négative, de favorable à défavorable. Par ailleurs, elles peuvent être motivées par des informations objectives, comme elles peuvent s’appuyer sur des préjugés ou des stéréotypes.

L’introduction de ce concept dans le champs des études sociales et humaines remonte aux

L’introduction de ce concept dans le champs des études sociales et humaines remonte aux travaux de Thomas et Znaniecki (1918 -1920) deux sociologues qui, par leur étude sur la façon dont les paysans polonais s’intégraient aux États -Unis ou en Europe, amorceront un changement radical des recherches en psychologie sociale et inaugureront un mouvement d’étude du concept d’attitude qui dominera la psychologie sociale des années 25 -30 aux années 60. Ce concept a été Important comme en témoigne le nombre de recherches qui en ont traité. Recherches qui n’ont pas été sans conséquences sur la discipline elle-même, et au-delà , sur les sciences humaines et sociales en général, dont la sociolinguistique qui nous intéresse dans ce cours. Voir notamment http: //www. psychoweb. fr/articles/psychologie-sociale/120 -attitudes-les-origines-duconcept. html

Attitudes linguistiques C’est à partir de 1960 que les études portant sur les perceptions

Attitudes linguistiques C’est à partir de 1960 que les études portant sur les perceptions des locuteurs concernant les langues et leurs usages ont été traitées à travers la notion d’attitude. Celleci est généralement définie « comme une disposition à réagir de manière favorable ou non à une classe d’objet » (Castellotti & Moore, 2002 : 7). Elle est selon Katz (1960 : 168) « la prédisposition de l’individu à évaluer un symbole d’un objet ou un aspect de son monde d’une manière favorable ou défavorable. L’avis est l’expression verbale d’une attitude, mais les attitudes peuvent aussi être exprimées en comportement non verbal. »

Pour le Dictionnaire de Linguistique (Jean Dubois et coll. ), « Les attitudes langagières

Pour le Dictionnaire de Linguistique (Jean Dubois et coll. ), « Les attitudes langagières constituent l’ensemble des opinions explicites ou implicites sur l’usage d’une langue » . Ces attitudes linguistiques peuvent avoir lieu aussi bien face aux autres langues que face à la variété que l’on parle. Dans la mesure où elle correspond à une évaluation, une attitude peut être positive, neutre ou négative, consciente ou inconsciente.

C’est ce que confirme Louis-Jean Calvet (in La sociolinguistique), à savoir qu’ « il

C’est ce que confirme Louis-Jean Calvet (in La sociolinguistique), à savoir qu’ « il n’y a pas de rapport neutre entre le locuteur et sa langue. La langue n’est pas un instrument que nous sortons de son étui lorsque nous avons besoin de communiquer pour l’y ranger ensuite » . Il existe ainsi tout un ensemble d’attitudes, de sentiments des locuteurs face aux langues, aux variétés de langues et à ceux qui les utilisent, qui rendent superficielle l’analyse de la langue comme un simple instrument. « C'est-à-dire que contrairement au marteau qu’on peut aimer ou ne pas aimer sans que cela ne change rien à la façon dont on plante un clou, les attitudes linguistiques ont des retombées sur le comportement linguistique » .

Richards, Platt et Platt (1997 : 6) parlent d’ « Attitudes que les locuteurs

Richards, Platt et Platt (1997 : 6) parlent d’ « Attitudes que les locuteurs de différentes langues ou de variétés linguistiques différentes ont à l’égard des langues des autres ou de leurs propres langues » . Pour eux « l’expression de sentiments positifs ou négatifs concernant une langue peut être le reflet d’impressions sur la difficulté ou la simplicité linguistique, la facilité ou difficulté de l’apprentissage, le degré d’importance, l’élégance, le statut social, etc. Les attitudes à l’égard d’une langue peuvent aussi refléter ce que les gens pensent des locuteurs de cette langue. »

Voir notamment le lien suivant pour une approche plus détaillée de l’Attitude (définition, composants,

Voir notamment le lien suivant pour une approche plus détaillée de l’Attitude (définition, composants, fonctions, origine, facteurs déterminants), http: //bora. uib. no/bitstream/handle/1956/3747/65413019. pdf? sequence=1&is. Allowed=y (notamment pages 26 -34) https: //www. cairn. info/revue-ela-2006 -4 -page-393. htm Je vous invite également à consulter les articles sous les liens suivants pour une projection pratique de cette notion d’attitude sur la réalité algérienne. https: //www-jstororg. www. sndl 1. arn. dz/stable/30247933? Search=yes&result. Item. Click=true&search. Text=morsly& search. Uri=%2 Faction%2 Fdo. Basic. Search%3 FQuery%3 Dmorsly%26 amp%3 Bacc%3 Don%26 amp%3 Bwc%3 Don%26 amp%3 Bfc%3 Doff%26 amp%3 Bgroup%3 Dnone&ab_segments=0%2 Fbasic_SYC 5055%2 Fcontrol&refreqid=search%3 A 337 c 939 fa 91 b 521493010 fd 505510793&seq=1#metadata_i nfo_tab_contents https: //gerflint. fr/Base/Algerie 15/chachou. pdf

L’intérêt accordé par les linguistes à ces problèmes d’attitudes se situe dans une perspectives

L’intérêt accordé par les linguistes à ces problèmes d’attitudes se situe dans une perspectives un peu différente de celui de la psychologie sociale. Trois directions de recherche peuvent être dégagées qui correspondent à trois aspects de l’activité métalinguistique des locuteurs, en la matière : - Jugement et évaluation des locuteurs de leurs productions ou celles des autres ; - Discours tenus par ces derniers sur les langues ; - Dénomination des langues et des usages linguistiques, ces dénominations étant révélatrices de leurs attitudes.

Cette activité métalinguistique se construit par mimétisme, à partir du discours officiel dominant ou

Cette activité métalinguistique se construit par mimétisme, à partir du discours officiel dominant ou « autorisé » (pouvoir, classe sociale, enseignants, grammairiens. . . ); elle peut aussi découler des rapports conflictuels toujours vivants ou inscrits dans une longue tradition culturelle, existant entre les différents groupes linguistiques. En d’autres termes « Il est indubitable que les attitudes sont directement influencées par des facteurs aussi puissants que la famille, le travail, la religion, les amis ou l’éducation, au point que les personnes ont tendance à ajuster leurs attitudes pour qu’elles coïncident avec celles qui sont caractéristiques du groupe social auquel elles appartiennent. » (in David Lasagabaster, ÉLA, 4, n° 144 2006).

Les enquêtes linguistiques qui recourent a l'intuition ou «la conscience linguistique des sujets parlants

Les enquêtes linguistiques qui recourent a l'intuition ou «la conscience linguistique des sujets parlants » peuvent aussi être considérées comme des études d'attitudes qui sollicitent une activité métalinguistique de la part des informateurs. André Martinet, en recourant dans son enquête phonologique de 1941 au sentiment de ses informateurs à qui il demandait par exemple : Prononcezvous de façon identique : a) pot/peau; b) sotte/saute ? Si vous faites une différence, est-ce une différence de timbre ou de longueur, leur demandait en réalité de déterminer leur position, leur attitude.

De même en ce qui concerne les travaux de Peter Trudgill qui s'inscrivent, eux

De même en ce qui concerne les travaux de Peter Trudgill qui s'inscrivent, eux aussi, dans cette perspective. Étudiant les différents facteurs déterminants de la variation, Trudgill montre comment ces facteurs interviennent à leur tour, dans la manière dont les locuteurs évaluent leurs propres productions. Interrogée dans un dialecte norvégien, sur les raisons pour lesquelles elle utilisait la prononciation [� g] « egg » , alors que ses frères émettaient [æg], une femme répondait : « It isn't done for a woman to say [æg]. (p. 88). (cf. Dalila Morsly, Attitudes et représentations linguistiques, p. 79).

D’un autre point de vue, Lafontaine nous présente ainsi cette notion d’attitude : Dans

D’un autre point de vue, Lafontaine nous présente ainsi cette notion d’attitude : Dans son acception la plus large, le terme d’attitude linguistique est employé parallèlement, et sans véritable nuance de sens, à représentation, norme subjective, évaluation subjective, jugement, opinion, pour désigner tout phénomène à caractère épilinguistique qui a trait au rapport à la langue. En sociolinguistique, les auteurs emploient le terme, souvent associé à d’autres, pour englober un ensemble de questions traitées avec un arsenal méthodologique varié (questions directes ou indirectes, réactions à des stéréotypes expérimentaux, autoévaluation…). (in Moreau, M. L. , Sociolinguistique, les concepts de base).

Les travaux portant sur les attitudes linguistiques procèdent par le recueil des réactions de

Les travaux portant sur les attitudes linguistiques procèdent par le recueil des réactions de sujets à l’égard de locuteurs s’exprimant dans deux ou plusieurs variétés linguistiques , en concurrence, ou en contact sur un territoire, sur des échelles relatives à l’attrait physique, la compétence, la personnalité, le statut social, etc. Un exemple de méthode de recueil de ces attitudes la technique du locuteur masqué. Cette dernière consiste à enregistrer des locuteurs bilingues lisant un même texte dans chacune des deux langues. Ces enregistrements, présentés comme provenant de personnes différentes, sont soumis à des sujets, à qui on demande d’évaluer la personnalité et/ou le statut socio-économique des locuteurs en utilisant un différenciateur sémantique. On les invite, par exemple, à situer les personnes dont ils entendent la voix sur une échelle à 7 cases, dont un des pôles est étiqueté «compétent » et le second « incompétent » , puis sur une autre allant de « honnête » à « malhonnête » , etc.

Le résultat est que, comme le dit Calvet, J. -L. « les "juges" n’évaluaient

Le résultat est que, comme le dit Calvet, J. -L. « les "juges" n’évaluaient pas en fait des voix, comme on les y invitait, mais des langues » . C’est-à-dire que ces juges projetaient leurs attitudes envers la langue des voix qu’ils jugeaient au lieu d’évaluer les voix elles-mêmes. À ce stade de notre cours, on peut légitimement se poser la question de la fonction et de l’utilité des travaux fournis (durant un peu plus de trente ans) au sujet des « attitudes linguistiques » . Pour Dominique Lafontaine (in Moreau, sus-cité), on s’aperçoit que : - Dans la description sociolinguistique, ils jouent une fonction de « débroussaillage » . Ils permettent de saisir d’une façon structurée et économique les attitudes et/ou

stéréotypes majoritairement associés à l’usage de telle ou telle variété linguistique. Ce qui explique

stéréotypes majoritairement associés à l’usage de telle ou telle variété linguistique. Ce qui explique notamment les raisons pour lesquelles individus sont prêts ou non à adopter, apprendre telle ou telle variante ou variété de langue, ou encore telle langue, etc. - Sur un plan plus général : ils ont permis d’établir, au-delà des particularismes locaux, un certain nombre de lois générales dont l’importance est largement reconnue. Ils constituent une composante importante dans la compréhension du changement linguistique, tant à un niveau général (pourquoi certaines variétés disparaissent, subsistent, s’étendent… ? ) que sur des points très précis (par exemple : quelles valeurs sont associées à telle ou telle réalisation phonétique).

 Ils ont permis de mettre en évidence l’existence d’un certain nombre de phénomènes

Ils ont permis de mettre en évidence l’existence d’un certain nombre de phénomènes comme : L’autodépréciation, Le prestige latent, Les préjugés et les stéréotypes, La sécurité et l’insécurité linguistique, L’hypercorrection et l’hypocorrection. Nous essayerons dans le cours suivant de les définir et d’y associer des projections sur la réalité algérienne.