Day Crations rflexives 2017 Cette trange nostalgie du

Day Créations réflexives 2017

Cette étrange nostalgie du passé

« C’était bien mieux avant! » Face aux réalités d’aujourd’hui, on entend souvent cette phrase où perce comme une sorte de nostalgie. Les baby boomers, par exemple, décrivent encore les années soixante comme «The Fabulous Sixties» . Aux yeux de bien des Américains, cette décennie fait figure de période d’harmonie et de paradis perdu. C’est oublier la crise des missiles à Cuba qui a failli déclencher un conflit nucléaire, les assassinats des frères Kennedy et de Martin Luther King, la guerre du Vietnam, la ségrégation et les émeutes raciales dans les grandes villes des États-Unis. Au Québec, quand arrive la période des Fêtes, on voit souvent apparaître sur le Web de vieilles gravures d’Edmond-Joseph Massicotte illustrant le Réveillon de Noël, la Veillée d’autrefois, la Bénédiction du Jour de l’An, la Prière en famille. Ces images du 19 e siècle sont une fiction, en ce sens qu’elles ne montrent ni la misère des paysans, ni la pauvreté, ni le haut taux de mortalité infantile, ni la soumission au clergé, ni la faible espérance de vie.

Jamais l’humanité n’a-t-elle disposé d’autant d’informations. Qu’il s’agisse des médias traditionnels (presse écrite, télévision, radio), des médias sociaux (Facebook, Twitter) ou d’Internet, à chaque seconde déferle sur nous une telle quantité de nouvelles – des plus sérieuses aux plus farfelues – qu’au final il est impossible de toutes les assimiler. Immanquablement, ce sont les «mauvaises nouvelles» qui font la une et retiennent notre attention. Plus un événement sera dramatique, plus il aura du retentissement et plus il s’incrustera dans nos mémoires. On en arrive ainsi à croire que tout va mal sur notre planète, que le pire approche et que le meilleur est derrière nous. Selon un sondage, 81% des Américains qui appuyaient Donald Trump estiment que la vie a empiré au cours des cinquante dernières années. Mais est-ce vrai ?

Ce n’est pas parce que le marché de la catastrophe est vendeur qu’il n’y a pas de bonnes nouvelles dans notre monde aujourd’hui. «Daech, Alep, le réchauffement climatique, les robots qui tuent nos emplois : je sais que l’époque a l’air horrible, mais ç’a toujours été le cas quand vous regardez les problèmes dans le monde. Il y a cinquante ans, c’était le risque de désastre nucléaire imminent, les usines japonaises menaçant les nôtres, un niveau de crime élevé dans les villes… Le rôle des médias est d’en parler et de nous effrayer un peu. Mais nous avons aussi besoin d’une perspective historique plus longue, de statistiques, pour voir à quel point nous venons de loin. Objectivement, on n’a jamais vécu si longtemps, avec autant de richesse, de liberté et de sécurité. » (Johan Norberg, historien suédois de l’économie, auteur de «Progrès : dix raisons de se réjouir de l’avenir» )

Nous vivons de plus en plus vieux ● En 1800, pas un seul pays au monde n’avait une espérance de vie supérieure à 40 ans. ● Aujourd’hui, pas un seul pays au monde n’a une espérance de vie inférieure à 40 ans. ● En 1960, l’espérance de vie à la naissance dans le monde était de 50, 6 années pour les hommes et de 54, 4 années pour les femmes. ● En 2015, l’espérance de vie à la naissance dans le monde atteignait 69, 1 années pour les hommes et 73, 8 années pour les femmes. ● En France, en 1740, l’espérance de vie à la naissance était de 24 ans pour les hommes et de 26 ans pour les femmes. Aujourd'hui, elle est respectivement de 79, 4 et 85, 4 années. ● En France, en 1950, on dénombrait 200 centenaires; ce nombre a explosé à 20 669 en 2016. Neuf centenaires sur dix sont des femmes.

L’incroyable essor du taux d’alphabétisme ● En 1800, seulement 12% de la population mondiale savaient lire. ● En 1900, le taux d’alphabétisme atteignait 21%. ● Aujourd’hui, 86% de la population mondiale est lettrée. ● La scolarisation progresse partout dans le monde. Le pourcentage des enfants inscrits à l’école primaire est passé de 71, 9% en 1970 à 89% en 2013. «Parmi tous les chiffres, voilà la meilleure nouvelle! Car cela concerne notre capacité à affronter les problèmes du futur. Si vous êtes illettrés, vous ne recevrez pas les informations en cas d’épidémies, vous ne saurez pas comment prendre le mieux possible soin de vos enfants et vous ne gagnerez pas plus d’argent. L’incroyable essor de ce taux d’alphabétisme stimule toutes les autres tendances […] C’est un immense espoir pour l’humanité. » (Johan Norberg, historien suédois de l’économie, auteur de «Progrès : dix raisons de se réjouir de l’avenir» )

Victoire sur la lèpre et autres maladies infectieuses ● En 1950, on dénombrait 10, 5 millions de lépreux dans le monde. Aujourd’hui, il n’y a plus que 200 000 cas chroniques. ● Par ailleurs, l’incidence (i. e. le nombre de nouveaux cas parmi les populations exposées) du paludisme a baissé de 37% à l’échelle mondiale entre 2000 et 2015. Le taux de mortalité a reculé de 60% toutes tranches d’âges confondues et de 65% chez les enfants de moins de 5 ans. «C’est intéressant d’un point de vue psychologique. On s’est inquiété pour la lèpre, la rougeole. Récemment, c’était l’Ebola. Or, une fois qu’on a résolu un problème, on l’oublie et on se dit que le monde est pire que jamais lorsqu’apparaît un nouveau virus. Pourtant, Ebola a prouvé à quel point la science, une coopération internationale et les populations pouvaient réagir rapidement. Un scénario catastrophe prévoyait 1, 4 millions de morts au Liberia et en Sierra Leone. Mais là encore, il se fondait sur l’idée néomalthusienne, avec un fond raciste, que puisque ce sont des Africains ils sont comme des enfants, incapables de changer leurs habitudes. Alors que ces gens ont des téléphones portables et s’informent! Ils ont ainsi adapté leurs rites funéraires et le nombre de morts s’est limité à 30 000. (Johan Norberg, historien suédois de l’économie, auteur de «Progrès : dix raisons de se réjouir de l’avenir» )

L’amélioration du sort des enfants ● La mortalité infantile est en voie d’éradication. En 1960, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans le monde était de 18, 3% En 2010, il avait été abaissé à 4, 25%. ● On lutte aussi mieux contre la malnutrition enfantine. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le pourcentage des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition est passé progressivement de 39, 6% en 1990 à 23, 8% en 2014. ● Et non, on n’exploite pas plus les enfants qu’avant! En 2000, on dénombrait dans le monde 246 millions d’enfants de 5 à 17 ans ayant un travail (dont 171 millions ayant un travail dangereux). En 2016, ce sont 134 millions d’enfants de 5 à 17 ans qui occupaient un travail (dont 65 millions un travail jugé dangereux). ● Des pays comme l’Inde et le Vietnam ont fait des efforts pour mettre un terme au travail des enfants. Au Vietnam, par exemple, entre 1993 et 2006 la proportion des 10 -14 ans au travail est passée de 45% à moins de 10%. «Au moment où les parents deviennent plus riches, la première chose qu’ils font est de ne plus envoyer leurs enfants travailler, car ils ne le faisaient pas par plaisir sadique, mais pour survivre. » (Johan Norberg, historien suédois de l’économie, auteur de «Progrès : dix raisons de se réjouir de l’avenir» )

Installations sanitaires ● En 1980, seulement 24% de la population mondiale avait accès à des installations sanitaires de base. En 2015, ce pourcentage atteignait 68%. En 2000, l’un des huit «Objectifs de développement du millénaire» de l’ONU était de diminuer de moitié le nombre de personnes n’ayant pas accès à des toilettes décentes à l’horizon de l’an 2015. Mais au rythme où vont les choses, il faudra attendre l’an 2075, et ce même si l’accès à des sanitaires hygiéniques et privés est reconnu comme un droit de l’homme par l’ONU depuis 2010. À l’heure actuelle, et malgré les améliorations mentionnées plus haut, la dignité, la santé et la sécurité de 32% de l’humanité sont mises à mal par ce manque d’assainissement.

L’humanité communique plus facilement ● En 2005, dans le monde, 19, 1 personnes par 100 habitants avaient accès à Internet. Aujourd’hui, ce sont 44 personnes par 100 habitants. ● En 2005, dans le monde, 33, 9 personnes par 100 habitants possédaient un téléphone mobile. Aujourd’hui, ce sont 98, 6 par 100 habitants. Mais on convient que le fait que l’humanité communique plus facilement n’implique pas qu’elle se comprend mieux.

Régression de l’extrême pauvreté Le taux de pauvreté externe est défini par la Banque mondiale comme la proportion de la population qui vit avec moins de 1, 90$ US par jour (2, 25$ CAN). En 1981, 42% de la population mondiale vivait avec moins de 1, 90$ US par jour. Cette proportion n’a pas cessé de reculer, passant à 28% au tournant des années 2000 puis à moins de 11% en 2013. En d’autres termes, 1 Terrien sur 9 vit aujourd’hui dans l’extrême misère, soit quatre fois moins qu’il y a 30 ans. Cette misère est encore beaucoup trop présente, puisqu’elle touche encore 767 millions de personnes. Mais en 1990, elle en frappait 1, 85 milliard, soit 1, 1 milliard de plus. L’écart est d’autant plus remarquable que la population mondiale a augmenté de 1, 9 milliard entre-temps. (Francis Vailles, chroniqueur économique, La Presse)

Moins de guerres et moins de morts

Décriminalisation de l’homosexualité masculine et féminine

Documents de référence Thomas Mahler, «Non, ce n’était pas mieux avant» , Le Point, no 2304, 3 novembre 2016, p. 34 -35. Thomas Mahler, «Norberg : “On croit plus aux fantômes qu’au progrès”» , Le Point, no 2304, 3 novembre 2016, p. 36 à 45. Francis Vailles, «La mondialisation a réduit la pauvreté» , La Presse +, 26 janvier 2017. Mario Roy, «Le bon vieux temps» , La Presse, 30 décembre 2013. Illustrations Images prises sur le Web Musique Philip Glass, «The Screeens» , tiré de la pièce The French Lieutenant Dreams, interprété par Angèle Dubeau & La Pietà CD «Angèle Dubeau & La Pietà – Silence on joue – Prise 2 – Sucré» Conception R. Day Février 2017 Mes diaporamas sont hébergés sur le site : http: //www. imagileonation. com