Leon 3 Visions de lindividu lutilitarisme et lindividualisme

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Leçon 3 Visions de l’individu : l’utilitarisme et l’individualisme méthodologique

Leçon 3 Visions de l’individu : l’utilitarisme et l’individualisme méthodologique

1. La tradition britannique: utilitarisme et individualisme

1. La tradition britannique: utilitarisme et individualisme

Thomas Hobbes • Levine D. N. (1995), Visions of the sociological tradition, Chicago, University

Thomas Hobbes • Levine D. N. (1995), Visions of the sociological tradition, Chicago, University of Chicago Press.

Le repos et le mouvement • Léviathan • Aristote: l’état naturel d’un corps =

Le repos et le mouvement • Léviathan • Aristote: l’état naturel d’un corps = le repos • Galilée: état naturel = le mouvement • L’homme est habité de désirs insatiables • Une vision dynamique du monde social • Quelle légitimation pour l’indispensable autorité royale? • L’homme est mû: • Par ses passions • Désir de pouvoir • Peur de la mort physique violente • Par sa raison

 « Man’s life was solitary, poor, nasty, brutish, and short » • Pour

« Man’s life was solitary, poor, nasty, brutish, and short » • Pour sortir de cet état d’anarchie, une seule solution: désigner un chef auquel sera transmise toute autorité (aliénation de la liberté individuelle) • Deux dimensions fondent la tradition britannique: • Utilitarisme • Individualisme (Chez Hobbes: méthodologique plutôt que politique, chez ses continuateurs: politique également) • Ces présupposés sont aussi ceux de l’économique classique

John Locke • Collins R. (1994), Four sociological traditions, Oxford Universtiy Press.

John Locke • Collins R. (1994), Four sociological traditions, Oxford Universtiy Press.

Naissance du libéralisme politique • Locke assiste à la montée de la tyrannie •

Naissance du libéralisme politique • Locke assiste à la montée de la tyrannie • Il va théoriser l’idée d’Etat minimal • Optimisme: « les vices privés se transforment en vertus publiques » (Mandeville) • En déléguant leur pouvoir, les individus n’aliènent pas leur liberté – surtout pas le droit à la propriété privée • Pour garantir la paix religieuse, il est décidé que l’Etat ne peut pas s’immiscer dans la conscience individuelle (fondement de la laïcité)

Critique de l’utilitarisme • « D’un côté le besoin, la matière, l’individu particulier et

Critique de l’utilitarisme • « D’un côté le besoin, la matière, l’individu particulier et le calcul intéressé et ignoble. De l’autre, les valeurs, le sacré ou le général, le sacrifice des intérêts particuliers aux intérêts collectifs et son corrélat, l’honneur ou le prestige » (Alain Caillé, « La sociologie de l’intérêt est-elle intéressante? » , Sociologie du travail 3, 1981, p. 258). • Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales: MAUSS

Opposition théories de l’ordre normatif / théorie des constructions de l’ordre • Hobbes /

Opposition théories de l’ordre normatif / théorie des constructions de l’ordre • Hobbes / Locke • Platon / Sophistes • Parsons / Garfinkel

Jeremy Bentham • Mill, J. S. and J. Bentham (1987), Utilitarianism and other essays,

Jeremy Bentham • Mill, J. S. and J. Bentham (1987), Utilitarianism and other essays, London: Penguin.

Est utile ce qui est dans l’intérêt d’une personne: ce qui tend à augmenter

Est utile ce qui est dans l’intérêt d’une personne: ce qui tend à augmenter la somme de ses plaisirs et/ou à diminuer la somme de ses souffrances • Modalités d’un plaisir (ou d’une souffrance): • • • Intensité Durée Degré de probabilité Proximité dans le temps Manière dont il est mélangé à d’autres plaisirs • Types de plaisirs (ou de souffrances) • Plaisirs simples (14 types: sens [9 types: goût, odorat, etc. ], pouvoir, piété, mémoire, imagination, etc. ) • Plaisirs complexes (ex. : une pièce de théâtre me fait goûter à de multiples plaisirs, ne serait-ce que auditifs et visuels)

2. Gary Becker G. S. (1976), The economic approach to human behavior, Chicago: Chicago

2. Gary Becker G. S. (1976), The economic approach to human behavior, Chicago: Chicago University Press.

Becker

Becker

Théorie du mariage • Par le mariage, les futurs époux s’attendent à augmenter leur

Théorie du mariage • Par le mariage, les futurs époux s’attendent à augmenter leur niveau d’utilité • Il existe un marché du mariage, sur lequel hommes et femmes sont en compétition • Le mariage doit être considéré comme une entreprise, qui produit des biens (la qualité des repas, la quantité et la qualité des enfants, le prestige, les loisirs, l’amour, la santé, etc. )

Prédictions de la théorie • L’utilité totale du mariage résulte de l’addition des biens

Prédictions de la théorie • L’utilité totale du mariage résulte de l’addition des biens acquis à l’extérieur et des biens produits au sein du couple • Chaque époux investit son temps là où le profit est maximal pour le mariage (ex. : la femme peu diplômée délaisse le marché du travail) • Les femmes célibataires travaillent plus que les femmes mariées, et les hommes célibataires moins que les mariés

Le rôle de l’amour • Si vous aimez quelqu’un autant que vousmême, son bonheur

Le rôle de l’amour • Si vous aimez quelqu’un autant que vousmême, son bonheur fait votre bonheur, donc son utilité s’ajoute à la vôtre. Donc le revenu du ménage n’est plus divisé par deux: un mariage d’amour est plus « profitable » qu’un mariage sans amour • Ce fait vient « perturber » les matrices qui affichent l’utilité de chaque mariage potentiel possible

Quelques présupposés de la théorie • Tout comportement humain peut s’expliquer par la maximisation

Quelques présupposés de la théorie • Tout comportement humain peut s’expliquer par la maximisation de l’utilité • Les actions des gens sont coordonnées par le marché: la société est un marché • Les préférences sont identiques pour tous • Les biens qui constituent le revenu du ménage peuvent être ramenés à une échelle commune • Chacun a accès sans coût à toutes les informations pertinentes

3. La rationalité limitée Raymond Boudon

3. La rationalité limitée Raymond Boudon

Boudon

Boudon

Boudon R. (1990), L'art de se persuader des idées douteuses, fragiles ou fausses, Paris,

Boudon R. (1990), L'art de se persuader des idées douteuses, fragiles ou fausses, Paris, Fayard. • Comment expliquer les idées? • Par une raison • Par une cause • De type affectif • De type non affectif

Comment expliquer que je joue du piano? • Par une cause: parce qu’on m’a

Comment expliquer que je joue du piano? • Par une cause: parce qu’on m’a appris à aimer et à jouer du piano • Par une raison: parce que j’ai envie de faire plaisir à mes amis ce soir • Pour expliquer un comportement particulier, il faut en faire un comportement qui a une finalité

Contre la conception dualiste du comportement humain • On aura tendance à expliquer une

Contre la conception dualiste du comportement humain • On aura tendance à expliquer une idée fausse par une cause (ex. : l’aveuglement émotionnel) et une idée vraie par une raison (ex. : un raisonnement correct) • Il y a souvent parmi les chercheurs une forme d’ « ethnocentrisme » : les idées peu familières (en général celles des non-intellectuels) sont considérées comme dépourvues de raisons, alors qu’en se décentrant on verrait que ceux qui ont ces idées ont souvent de bonnes raisons d’y croire

Les étudiants qui ont confiance en euxmêmes sont-ils de bons leaders? Confiance + Confiance

Les étudiants qui ont confiance en euxmêmes sont-ils de bons leaders? Confiance + Confiance - Leadership + 15 5 Leadership - 50 30

La corrélation exigée dépend du contexte • Les corbeaux sont noirs (aucune exception tolérée)

La corrélation exigée dépend du contexte • Les corbeaux sont noirs (aucune exception tolérée) • Les fugues de Bach sont remarquablement bien interprétées par Glenn Gould (exceptions tolérées) • Or, les étudiants en psychologie constatent que les étudiants ayant de bonnes qualités de leadership ont souvent confiance en euxmêmes

Le caractère limité de la rationalité • La rationalité est limitée par les éléments

Le caractère limité de la rationalité • La rationalité est limitée par les éléments de contexte suivants: • Cognitif (que sait l’acteur? ) • Axiologique (quelles sont ses valeurs? ) • Social (dans quel contexte a-t-il été socialisé? ) • L’explication de la croyance est donc toujours à cher dans les caractéristiques du système d’interaction et non de l’acteur