Larchtype est un concept appartenant la psychologie analytique

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§ L'archétype est un concept appartenant à la psychologie analytique élaborée par le psychiatre

§ L'archétype est un concept appartenant à la psychologie analytique élaborée par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung (1875 - 1961) qui le définit par la tendance humaine à utiliser une même « forme de représentation donnée a priori » renfermant un thème universel structurant la pensée. § Les archétypes récurrents chez Jung : le Soi (archétype de la totalité), le Soleil (comme image de dieu), l’Enfant-divin ou Fripon divin (le génie malicieux), la Grande Mère (à la fois sagesse et primitive), l’Ombre (la part inconnue de nous-mêmes), l’Anima (la part féminine de l’homme) et l’Animus (la part masculine de la femme), l’Arbre de Vie, l’Androgyne (représentant l’union des opposés) et l’archétype du complexe d’Œdipe.

§ Les archétypes de Jung sont vite arrivés en littérature, notamment avec la mythanalyse

§ Les archétypes de Jung sont vite arrivés en littérature, notamment avec la mythanalyse (développée en France dans les années 1980 sous la plume de Gilbert Durand et celle d'Hervé Fischer) et qui étudie la littérature sous le prisme des figures mythiques ou psychanalytiques. § L’archétype littéraire regroupe, sous un même nom, des traits identiques à certains personnages pour convoquer, dans l’esprit du lecteur, une figure reconnue. Exemple : la jeune ingénue, l’avare… Gilbert Durand Hervé Fischer

§ Archétype ombre (ombre = tendance négative de l’archétype) : § Le roi ou

§ Archétype ombre (ombre = tendance négative de l’archétype) : § Le roi ou le père : dirige sagement (un pays, une société ou une famille) peut devenir tyrannique § La reine ou la mère : protège, console et entoure sa protection peut s’avérer étouffante § Le mentor : transmet et diffuse le savoir peut vouloir imposer sa pensée comme dogme unique § Le guerrier : champion qui se bat pour le bien ne vit que dans la force, peut mépriser les faibles § Le magicien ou le shaman : contrôle et équilibre les forces cachées manipule voire détruit l’ordre naturel § L’escroc : ruse et charme pour obtenir ce qu’il veut peut finalement se complaire dans le mensonge § L’artiste ou le scientifique : révèle la beauté du monde ou les disfonctionnements d’une société il peut finalement vouloir imposer son contrôle total ou anéantir ce qui ne lui paraît pas convenable § L’amoureux : procure l’attention dont l’autre a besoin peut l’étouffer ou a contrario rester dans son ombre § Le rebelle : se détache de la masse et lutte contre un système peut devenir destructeur faute d’alternatives sociétales

 « Utiliser les archétypes comme fondements de la création des personnages permet en

« Utiliser les archétypes comme fondements de la création des personnages permet en général de leur donner très rapidement du poids, car chaque type exprime une base fondamentale que le public reconnaît. […] Il s’agit d’une matière première qu’il faut travailler. Si l’on ne pourvoit pas l’archétype de détails, il se transforme en stéréotype. » John Truby, L’anatomie du scénario. Hippolyte Deume (Belle du Seigneur, Albert Cohen) est l’archétype de l’amoureux. Il apporte stabilité (financière, affective et morale) à Antoinette, sa femme qu’il aime plus que tout. Entièrement dévoué, et un peu naïf, il la sert quand elle reçoit des amis, fait le ménage, prépare les bagages… Il ne vivra jamais que dans son ombre, rêvant à des plaisirs simples, loin des envies bourgeoises de son épouse. La fameuse invasion des ours en Sicile. Lorenzo Mattotti Léonce est roi des ours et père de Tonio. C’est un père aimant qui apprend à Tonio à pêcher et un roi sage. Passée la première moitié du film, il devient un roi tyrannique, aveugle à son entourage et aux désirs de Tonio.

Trait de caractère Besoin défaut Loyauté Obtenir la confiance des autres Crédule Goût du

Trait de caractère Besoin défaut Loyauté Obtenir la confiance des autres Crédule Goût du risque Connaître des changements Peu fiable Altruisme Être aimé Soumis Tolérance Éviter les conflits Sans conviction Décision Se sentir responsable Impétueux Réalisme Tenir compte des événements Facilement contrôlable Esprit de compétition Remplir des objectifs Néglige les conséquences Idéalisme Tendre vers le mieux Naïf

Il prend ses racines dans le roman noir (rattaché aux Etats Unis dans les

Il prend ses racines dans le roman noir (rattaché aux Etats Unis dans les années 1920) et répond au contexte social dans lequel il émerge : crime organisé, mafia et corruption des services de police. Il boit (beaucoup), fume (énormément), se drogue (souvent), peut avoir des accès de violence. C’est un homme (presque toujours) torturé, au passé compliqué. Il aime séduire les femmes qu’il rencontre. Ex-flic ou proche des services de police et dégoûté du système. Éprouve une forte envie de justice et de rétablir la vérité pour la victime. Souvent une approche sociale : issu de classes populaires ou fréquentant des marginaux qui lui offrent des moyens non conventionnels de résoudre l’enquête. (autre exemple : le personnage du Poulpe) On pourrait le rapprocher du type du shaman chez Truby : il gère le fragile équilibre des forces entre corruption et justice, entre classes dirigeantes et marginaux. Le personnage de Phillip Marlowe, créé par Raymond Chandler.

Il prend ses racines dans le roman d’énigmes, de mystère. Le héros en sait

Il prend ses racines dans le roman d’énigmes, de mystère. Le héros en sait autant que le lecteur et va l’inviter, au fil des pages et souvent en s’adressant à un compagnon, à résoudre l’énigme en même temps que lui. Plutôt porté sur l’utilisation de sa matière grise que sur le recours à la violence, il est également plus du style à fréquenter les salons de thé ou les clubs privés que les pubs. C’est un homme ou une femme (ex : Miss Marple) sans distinction. Il ou elle collabore volontiers avec la police, même si ses capacités supérieures à la normale peuvent le ou la rendre suffisant. e. Intelligent. e, rusé. e au besoin et très à l’aise avec la rhétorique, c’est une figure à mi-chemin de l’archétype du savant et du mentor chez Truby : à la fois révélateur de la société, expérimentateur et diffuseur d’un savoir. Le personnage de Hercule Poirot, créé par Agatha Christie.

Traits empruntés au Privé : Ø Peu scrupuleux de la hiérarchie et des procédures

Traits empruntés au Privé : Ø Peu scrupuleux de la hiérarchie et des procédures de police. Ø Peu enclin à traiter la partie administrative. A souvent une équipe qui gère ces choses à sa place (d’où souvent des commissaires). Ø Relativement à l’aise avec les « magouilles » dès lors que cela peut servir à élucider le crime ou aider la ou les victime. s : suivi d’apparentes fausses pistes dans le cas d’Adamsberg, recourt régulier à un hackeur extérieur dans le cas de Brunetti. Ø Font souvent face à un supérieur (ou un système) corrompu ou arriviste. C’est leur justification pour contourner les voies légales. Traits empruntés à l’intellectuel : Ø Très intuitifs. Ø Accordent une très grande importance aux récits des victimes ou des témoins. Ø Dans certains cas, le lecteur peut élucider en même temps qu’eux le mystère ou le lecteur connaît déjà la solution et découvre comment le protagoniste va faire émerger la vérité. Ø S’intéresse davantage à la vérité qu’à la justice. Ø Souvent un policier intellectuel : il lit beaucoup, s’intéresse à l’art, fréquente des musées ou des galeries… Il est cultivé dans un domaine apparemment inutile à son métier et les personnages secondaires le lui rappellent souvent. Commissaire Adamsberg (Fred Vargas) Commissaire Brunetti (Donna Leon)

Personnage issu des thrillers, plus spécifiquement des thrillers psychologiques. Ø Personnage psychotique ou mentalement

Personnage issu des thrillers, plus spécifiquement des thrillers psychologiques. Ø Personnage psychotique ou mentalement perturbé : ex-toxico (ou toxicomane, sans le ex-), souffrant d’une maladie mentale ou d’un passé psychologique trouble. Ø Se rapproche de l’archétype du privé des romans noirs par son aspect violent (envers lui-même ou ceux qui l’entourent). Ø Permet de semer le doute chez le lecteur : le danger est-il inventé? Est- ce réel ? Ø Entouré d’un environnement très violent : crimes sanglants, meurtriers en série, crimes sordides… Ø Le personnage est toujours confronté à l’horreur. Ø Entouré généralement de personnages très positifs (une femme ou des amis) qui tentent de prendre soin de lui et le font paraître encore plus dérangé. Ø Le personnage de Jack Torrance dans Shining (film de Kubrick inspiré du livre de Stephen King) est d’autant plus fou que sa compagne apparaît comme désespérément normale. Ø Il entraîne son entourage (surtout les personnages positifs et lumineux) dans son enfer ou dans l’horreur de l’enquête. Jean-Christophe Grangé, créateur de nombreux personnages de ce type. Franck Thilliez, créateur du personnage de Franck Sharko

§ Sherlock Holmes tient du privé par : § Son attirance pour les drogues

§ Sherlock Holmes tient du privé par : § Son attirance pour les drogues § Sa faculté à se déguiser, à intégrer des milieux populaires ou marginaux § Méfiance de la police à son égard (et réciproquement) mais travaille avec l’inspecteur Lestrade § MAIS, tient de l’intellectuel : § Peu enclin à la violence, sauf s’il n’a pas d’autre option § Plus intéressé par le mystère que par les personnes § Son intelligence hors du commun § Accompagné d’un faire-valoir (Watson) § Fascination pour le personnage de Conan Doyle a entraîné une série de fiction inspiré de ce personnage, vivant pour une énigme et retombant dans l’apathie une fois le mystère résolu.

Elle utilise le pouvoir de la sexualité, ou des sens, pour piéger le héros

Elle utilise le pouvoir de la sexualité, ou des sens, pour piéger le héros malchanceux. Elle est souvent caractérisée comme une femme très féminine et séductrice. Dans certaines situations, elle use du mensonge et de la contrainte plus que du charme, ce qui la rapproche de l’escroc chez Truby. Elle est également très intelligente. Elle peut aussi être (ou prétendre être) une victime, aux prises avec une situation à laquelle ne peut échapper. Leurs armes de prédilection typiquement féminines sont le poison, ou le suicide. Bien que typiquement dans le camp du mal, les femmes fatales ont aussi incarné des antihéroïnes dans certaines histoires, ou se repentent pour devenir des héroïnes à la fin du récit. On trouve de nombreuses figures de femmes fatales dans la mythologie (les sirènes) puis dans les littératures de genre avec l’apparition des femmes vampires. C’est dans le cinéma, dans les films noirs, que l’archétype de la femme fatale va se cristalliser. Le personnage d’Aimée, dans Fatale de Jean-Patrick Manchette

§ Anti-héros § Intelligent et agile § Possède son propre système morale et éthique

§ Anti-héros § Intelligent et agile § Possède son propre système morale et éthique § Amateur et connaisseur d’art § Bad-boy (méchant garçon) ou Bad kitty (vilaine fille) § Personnage en nuance, ambivalent : § Moralement : ni bon, ni mauvais. Agit dans son intérêt le plus souvent ; § Physiquement : capable de se déguiser, de se fondre dans des groupes sociaux très différents, capable de travestissement § Sexuellement : rendu souvent attirant, jouant de sa sexualité, peu d’attaches affectives durables mais quelques liaisons marquantes. § Le personnage séduit par son caractère, par son apparence et par sa verve. C’est un mélange sulfureux de l’archétype de l’escroc chez Truby, saupoudré d’un peu de rebelle. Arsène Lupin, personnage de Maurice Leblanc. Catwoman, personnage créé par Bill Finger et Bob Cane (comic-book Barman).

Il prend ses racines dans le roman d’espionnage, genre qui explose pendant la Guerre

Il prend ses racines dans le roman d’espionnage, genre qui explose pendant la Guerre Froide. Le roman prend pour trame le cadre géopolitique de son époque. C’est pourquoi les romans d’espionnage les plus vieux nous semblent parfois un peu « daté » . Côté héros, l’espion est la main armée invisible d’une grande puissance, l’arme efficace et secrète de la justice, du bien et de l’honneur. Côté sombre, il est le destructeur, le semeur invisible d’un chaos susceptible de détruire l’ordre établi. Pierce Brosnan, incarnant James Bond (aka 007), personnage de Ian Flemming. Il peut se rapprocher de la figure du guerrier, chez Truby, se battant pour le Bien en exterminant le Mal, au risque de tuer sur des critères subjectifs erronés. Scarlet Johansson, incarnant Natasha Romanoff (aka La Veuve Noire), personnage créé par Stan Lee. L’espion, souvent un homme, est viril et séducteur. Tiré à quatre épingles, il collectionne les femmes et les gadget. Il est sous l’autorité d’un service gouvernemental secret mais peut prendre ses distances par rapport aux ordres donnés et intervient seul sur le terrain. Il est incarné par James Bond, le plus célèbre des espions. Si c’est une femme, elle est séductrice, agile et polyglotte. Si elle a le droit a des gadgets également, elle est quasi systématiquement sous les ordres directs d’un chef masculin (La veuve noire, dans les Avengers, Charlie et ses drôles de dame ou encore les Totally Spies).

Réécriture de l’archétype du tueur en série : Berthe dans Mamie Luger de Benoît

Réécriture de l’archétype du tueur en série : Berthe dans Mamie Luger de Benoît Philippon. Ici, ce n’est pas la traque de ses victimes, ni la traque pour l’attraper qui constitue le récit. Le terme « tueur en série » (ou serial killer) a été créé dans les années 1970, lors du procès de Ted Bundy. Il désigne une personne ayant commis au moins trois C’est sa vie, tout simplement. meurtres, espacés dans le temps. La figure du tueur en série est très utilisée dans la culture populaire, en raison de la On retrouve les éléments des romans avec tueur en double réaction fascination/répulsion qu’on éprouve face à des crimes série (crimes sordides, environnement ultra violent) extraordinairement horrifiques. Sa traque peut être le cœur de l’intrigue. mêlés d’éléments de romans noirs (racisme, sexisme, Lorsqu’il est l’enquêteur, le tueur en série ne tue plus. Il est repentant, ou supposé oppression des plus faibles et contrebande)… sauf que l’être. Il a déjà été jugé, souvent recruté pendant sa peine de prison. Il seconde un officier de police, voire une équipe, qui ne lui fait pas confiance. la tueuse en série est une mamie de village, Berthe Il endosse alors la figure du pisteur, vivant comme ses proies en forêt (le lieu interdit, Gavignol, centenaire et tenace. le topos où ne vit pas l’homme civilisé), connaissant leurs habitudes et leur lieu de vie. Il est l’animal que l’on enchaîne pour traquer un autre plus dangereux. Comme tous les tueurs en série héros de leur propre Il reste cependant une menace constante et tient le lecteur en haleine. Exemple : Hannibal Lecter dans Le Silence des agneaux ou Nailbiter (ci-contre). fiction, elle ne tue plus. Elle est en garde à vue, arrêtée, bientôt condamnée peut-être. Et l’on découvre son Le personnage d’Edward Il est à la fois la figure du guerrier, se battant pour un ordre particulier (mais pas Charles Warren (aka Nailbiter), nécessairement pour le Bien), et la figure de l’amoureux lorsqu’il est en groupe : il histoire au fil de l’interrogatoire de l’inspecteur Ventura. fournit à l’équipe précisément ce dont ils ont besoin, parfois au détriment de la créé par Joshua Williamson et résolution de l’énigme, parfois à son propre détriment. Mike Henderson.

Le hacker (ou la hackeuse) opère généralement à distance et n’est contraint d’aller sur

Le hacker (ou la hackeuse) opère généralement à distance et n’est contraint d’aller sur le terrain que pour résoudre un problème technique. Il ou elle se rapproche de l’archétype littéraire du rebelle de John Truby. Dans sa volonté de détruire un système jugé inefficace ou mauvais, le hacker peut engendrer le chaos. Il est également l’héritier d’une version moderne et « technologisée » de l’espion. Le hacker est extrêmement intelligent, aime résoudre des énigmes et passe des heures sur ses ordinateurs (le vrai hacker n’a jamais qu’un seul PC). En revanche, il n’est jamais séduisant. Souvent jeune, son physique est extrême : obèse ou excessivement maigre, la mesure n’est pas son attribut le plus répandu. Le hacker est souvent un compagnon du héros, plutôt qu’un héros lui-même. Il doit donc s’intégrer à une équipe qui lui donnera un but (seul, il a tendance à répandre le chaos pour le plaisir) et une occasion de concrétiser ses piratages dans une action plus vaste. Jusqu’au personnage de Félicity Smoak dans la série Arrow, la hackeuse ne pouvait pas être conventionnellement jolie. En revanche, elle reste excessive par certains traits : sa timidité maladive dans la saison 1 et une spontanéité touchant à la naïveté la caractérisent. Le personnage de Lisbeth Salander (saga Millénium) créé par Stieg Larsson. Le personnage de Felicity Smoak dans la série Green Arrow, interprétée par Emily Bett Rickards.

 « pour créer de bons personnages, il faut les concevoir comme les différentes

« pour créer de bons personnages, il faut les concevoir comme les différentes parties d’un réseau dans lequel chacun permet de mieux définir l’autre. En d’autres termes, un personnage est souvent défini par ce qu’il n’est pas » . L’anatomie du scénario. John Truby.

§ « Il faut que le nom convienne au personnage. Pensez aux personnages de

§ « Il faut que le nom convienne au personnage. Pensez aux personnages de détectives : leurs noms « sonnent » , évoquent la dureté (voir « James Bond » ou « Thomas Magnum » ). De fait, ils sont choisis pour vous frapper inconsciemment. » Écrire un roman et se faire publier. Bob Mayer. § Rappel : on peut créer un personnage à partir de quelquestions : § À quoi il ressemble ? Comment il parle ou bouge ? Traits particuliers ? § D’où vient-il ? De quel milieu ? § Passe-temps ou talents particuliers ? Travail et/ou aptitude ? § Situation familiale ? Pourquoi ? § Urbain ou rural ? § Vous pouvez aussi vous basez sur les archétypes de Truby pour créer votre perso !