Franois Coppe Adagio Par Nanou et Stan La

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François Coppée Adagio Par Nanou et Stan

François Coppée Adagio Par Nanou et Stan

La rue était déserte et donnait sur les champs. Quand j’allais voir l’été les

La rue était déserte et donnait sur les champs. Quand j’allais voir l’été les beaux soleils couchants Avec le rêve aimé qui partout m’accompagne, Je la suivais toujours pour gagner la campagne,

Et j’avais remarqué que, dans une maison Qui fait l’angle et qui tient, ainsi

Et j’avais remarqué que, dans une maison Qui fait l’angle et qui tient, ainsi qu’une prison, Fermée au vent du soir son étroite persienne, Toujours à la même heure, une musicienne Mystérieuse, et qui sans doute habitait là, Jouait l’adagio de la sonate en la.

Le ciel se nuançait de vert tendre et de rose. La rue était déserte

Le ciel se nuançait de vert tendre et de rose. La rue était déserte ; et le flâneur morose Et triste, comme sont souvent les amoureux, Qui passait, l’œil fixé sur les gazons poudreux, Toujours à la même heure, avait pris l’habitude D’entendre ce vieil air dans cette solitude.

Le piano chantait sourd, doux, attendrissant, Rempli du souvenir douloureux de l’absent Et reprochant

Le piano chantait sourd, doux, attendrissant, Rempli du souvenir douloureux de l’absent Et reprochant tout bas les anciennes extases.

Et moi, je devinais des fleurs dans de grands vases, Des parfums, un profond

Et moi, je devinais des fleurs dans de grands vases, Des parfums, un profond et funèbre miroir, Un portrait d’homme à l’œil fier, magnétique et noir, Des plis majestueux dans les tentures sombres, Une lampe d’argent, discrète, sous les ombres, Le vieux clavier s’offrant dans sa froide

Et, dans cette atmosphère émue, une douleur Épanouie au charme ineffable et physique Du

Et, dans cette atmosphère émue, une douleur Épanouie au charme ineffable et physique Du silence, de la fraîcheur, de la musique. Le piano chantait toujours plus bas, plus bas. Puis, un certain soir d’août, je ne l’entendis pas.

Depuis, je mène ailleurs mes promenades lentes. Moi qui hais et qui fuis les

Depuis, je mène ailleurs mes promenades lentes. Moi qui hais et qui fuis les foules turbulentes, Je regrette parfois ce vieux coin négligé. Mais la vieille ruelle a, dit-on, bien changé : Les enfants d’alentour y vont jouer aux billes, Et d’autres pianos l’emplissent de quadrilles.

François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est

François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d'une première rencontre amoureuse ( « Septembre, au ciel léger » ), de la nostalgie d'une autre existence ( « Je suis un pâle enfant du vieux Paris » ) ou de la beauté du crépuscule ( « Le crépuscule est triste et doux » ), il rencontra un grand succès populaire. Biographie Il naît à Paris au 2, rue de l'Abbé-Grégoire. Son père était un fonctionnaire et il eut une mère très attentive. Après être passé par le lycée Saint-Louis il devint employé de bureau au ministère de la guerre et s'attira bientôt les faveurs du public comme poète de l'école parnassienne. Ses premiers vers imprimés datent de 1864. Ils furent réédités avec d'autres en 1866 sous la forme d’un recueil (Le Reliquaire), suivi (1867) par Intimités et Poèmes modernes (1867 -1869). En 1869 sa première pièce, Le Passant, fut reçue avec un grand succès au théâtre de l’Odéon et par la suite Fais ce que dois (1871) et Les Bijoux de la délivrance (1872), courts drames en vers inspirés par la guerre, furent chaleureusement applaudis. Après avoir occupé un emploi à la bibliothèque du Sénat, Coppée fut choisi en 1878 comme archiviste de la Comédie Française, poste qu'il garda jusqu'en 1884. Cette année-là, son élection à l'Académie française l’amena à se retirer de toutes les charges publiques. Il continua à publier à intervalles rapprochés des volumes de poésie, parmi eux Les Humbles (1872), Le Cahier rouge (1874), Olivier (1875), L'Exilée (1876), Contes en vers etc. (1881), Poèmes et récits (1886), Arrière-saison (1887), Paroles sincères (1890). Dans ses dernières années, il produisit moins de poésie, mais publia encore deux volumes, Dans la prière et la lutte et Vers français. Il avait acquis la réputation d’être le poète des humbles. Outre les pièces mentionnées ci-dessus, deux autres écrites en collaboration avec Armand d'Artois et quelques petites pièces d'importance mineure, Coppée écrivit Madame de Maintenon (1881), Severo Torelli (1883), Les Jacobites (1885) et d'autres drames sérieux en vers, dont Pour la couronne (1895), qui fut traduit en anglais (For the Crown) par John Davidson et représenté au Lyceum Theatre en 1896. ……/……

La représentation d'un bref épisode de la Commune, Le Pater, fut interdite par le

La représentation d'un bref épisode de la Commune, Le Pater, fut interdite par le gouvernement (1889). Le premier récit en prose de Coppée, Une Idylle pendant le siège, parut en 1875. Il fut suivi par différents volumes de nouvelles, par Toute une jeunesse (1890) où il essayait de reproduire les sentiments, sinon les souhaits réels, de la jeunesse de l'auteur, Les Vrais Riches (1892), Le Coupable (1896), etc. Il fut fait officier de la Légion d'honneur en 1888. La réimpression d’une série d'articles brefs sur des sujets divers, intitulée Mon franc-parler, parut de 1893 à 1896 ; en 1898 vint La Bonne Souffrance, le résultat de son retour à l'Église catholique, qui lui valut une grande popularité. La cause immédiate de son retour à la foi fut une grave maladie qui le fit deux fois approcher de la mort. Jusqu’alors il avait manifesté peu d'intérêt pour les affaires publiques, mais il rejoignit la section la plus exaltée du mouvement nationaliste, en même temps qu’il continuait à mépriser le système de la démocratie. Il prit une part importante aux attaques contre l’accusé dans l'affaire Dreyfus et fut un des créateurs de la fameuse Ligue de la patrie française fondée par Jules Lemaitre et sa maîtresse, Madame de Loynes et où il retrouve un ami, Paul Bourget, déjà croisé lors des dîners des Vilains Bonshommes et dont il est parrain lorsque ce dernier entre à l'Académie française. En vers et en prose, Coppée s’appliqua à exprimer l'émotion humaine de la façon la plus simple : le patriotisme instinctif, la joie d’un nouvel amour et la pitié envers les pauvres, traitant chacun de ces sujets avec sympathie et pénétration. La poésie lyrique et idyllique, grâce à laquelle on continuera à se souvenir de lui, est animée par un charme musical et à quelques occasions, comme La Bénédiction et La Grève des forgerons, montre par moments un puissant pouvoir d'expression. Il mourut à Paris au 12, rue Oudinot et fut inhumé au cimetière du Montparnasse. Jugements divers Son premier recueil, Le Reliquaire (1866), l'avait placé au sein du mouvement poétique du Parnasse. Mais dès ses Intimités (1868), il s'en était détourné pour se tourner vers une poésie du quotidien, utilisant des mots de tous les jours, mais dans une prosodie classique, sans échapper au prosaïsme et au conformisme. Robert de Montesquiou a rapporté qu'Anatole France, lui avait conté avoir lu, sur une couronne mortuaire, l'inscription : « Le cercle des joueurs de boules de Neuilly » , et avoir tout de suite pensé aux vers des Humbles de Coppée, en particulier au Petit Épicier. ……/……

Les « poètes maudits » de son temps (Verlaine, Rimbaud, Charles Cros), aimaient à

Les « poètes maudits » de son temps (Verlaine, Rimbaud, Charles Cros), aimaient à pasticher ses dizains. De son côté, il avait commenté ainsi le sonnet des Voyelles : Rimbaud, fumiste réussi, Dans un sonnet que je déplore, Veut que les lettres O, E, IForment le drapeau tricolore. En vain le décadent pérore, Il faut sans « mais » , ni « car » , ni « si » Un style clair comme l'aurore : Les vieux Parnassiens sont ainsi 3. En mai 1874, dans son Avertissement de la Première Édition du Cahier Rouge, il astreint cette tâche au poète : « Selon nous, le poëte n'a plus à s'occuper de ce qu'il a déjà accompli, mais seulement de ce qu'il se propose de faire encore. C'est vers la perfection qu'il rêve, et non vers le succès qu'il constate, que doivent tendre ses progrès ; et, pour notre compte personnel, quand une fois nous avons donné notre livre à l'impression, nous n'en prenons pas plus souci que les arbres printaniers, que nous voyons de notre fenêtre, ne s'inquiètent de leurs feuilles mortes du dernier automne. » Par Nanou et Stan le 18/11/2014