LImplicite linguistique Enjeux pragmatiques et discursifs de la

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L’Implicite linguistique Enjeux pragmatiques et discursifs de la présupposition

L’Implicite linguistique Enjeux pragmatiques et discursifs de la présupposition

Cadre de l’analyse l l l Toute activité discursive combine le dit et le

Cadre de l’analyse l l l Toute activité discursive combine le dit et le non-dit la pragmatique a donné un statut plus ferme aux éléments implicites par l’étude des stratégies indirectes d'énonciation le travail interprétatif de l'énonciateur. comprendre et interpréter l’implicite suppose toujours un effort supplémentaire

Dans la communication quotidienne, il arrive très souvent de parler d'un manière indirecte: l

Dans la communication quotidienne, il arrive très souvent de parler d'un manière indirecte: l Bloomfield: les discours déplacés l Searle: les discours indirects l Ducrot: les actes de langage dérivés. Nous disons: Il fait chaud pour que la fenêtre soit ouverte, Nous demandons (question littéralement absurde) Peux-tu me passer le sel pour obtenir la salière, etc. l

Cadre de l’analyse l l l l Les valeurs implicites de l’énoncé sont créées

Cadre de l’analyse l l l l Les valeurs implicites de l’énoncé sont créées dans et par l’énonciation tout énoncé réfléchit son énonciation La distinction entre ce qui est dit et ce qui est montré, entre le dit et le dire - un reflet de l’existence de l’implicite dans le discours

Le sens se montre et ne se dit pas A commenter: l F. Récanati,

Le sens se montre et ne se dit pas A commenter: l F. Récanati, La transparence et l’énonciation, pp. 17 -18: l « quand on lit un livre, on ne fait pas attention aux caractères, mais à ce qu’ils représentent. Au contraire, si l’on porte l’attention sur les caractères eux-mêmes, alors on perd de vue ce qu’ils représentent (…) l Pour accéder à la chose signifiée, on doit, certes, passer par le signe, mais on ne doit surtout pas s’y arrêter. Quand le doigt montre la lune, il ne faut pas (. . . ) regarder le doigt. »

Le sens se montre et ne se dit pas l l A : Est-ce

Le sens se montre et ne se dit pas l l A : Est-ce que Paul a passé l’examen ? B : Le professeur a été de mauvaise humeur Commentaire: Apparemment, la réponse a un caractère non-informatif, nonpertinent par rapport à la question de A l le sens de la réplique de B se fait voir à travers les connaissances communes sur les circonstances de l’examen, la conduite de Paul, la disposition du professeur (qui lui a fait, éventuellement, recaler l’examen). l le statut du dire est celui qui indique comment faut-il comprendre la réponse sous-entendue de B

Le sens se montre et ne se dit pas l l B laisse entendre,

Le sens se montre et ne se dit pas l l B laisse entendre, par son énonciation, que le professeur n’a pas été de bonne humeur : - une implication pragmatique. l’énonciation débouche non pas sur ce qui est dit mais sur le fait de le dire, sur l’événement concret de la production d’un énoncé - événement porteur d’implicite

 Le composant rhétorique (O. Ducrot) l se base sur les données implicites offertes

Le composant rhétorique (O. Ducrot) l se base sur les données implicites offertes par: l le contexte extra-linguistique les lois du discours le rôle du composant rhétorique dans la « machinerie du sens » - combler les vides de la signification grâce aux données de la situation. Le sous-entendu - le résultat du composant rhétorique l l l

Le composant rhétorique (O. Ducrot) l l l l Il fait beau aujourd'hui, mais

Le composant rhétorique (O. Ducrot) l l l l Il fait beau aujourd'hui, mais j'ai mal aux pieds le composant rhétorique permet d'identifier : - les déictiques - je, aujourd'hui - les stratégies interprétatives. Pour le locuteur, le fait qu'il fasse beau devrait entraîner une certaine conclusion, qui est opposée avec son mal aux pieds: Il fait beau conséquence J'ai mal aux pieds conséquence opposée

Le composant rhétorique (O. Ducrot) l l l Si la situation n'est pas prise

Le composant rhétorique (O. Ducrot) l l l Si la situation n'est pas prise en compte, ces deux conséquences restent indéterminées. Quand elle est prise en compte, on obtient, par exemple: Il fait beau je vais sortir; tout va bien; ça va durer mais j'ai mal aux pieds je reste là; l'orage arrive. . .

Cadre de l’analyse l l l L'implicite a été analysé, traditionnellement, en deux grandes

Cadre de l’analyse l l l L'implicite a été analysé, traditionnellement, en deux grandes catégories: 1) la présupposition 2) le sous-entendu Exemple: A Aimes-tu encore ma sœur ? B On ne badine pas avec l’amour

Cadre de l’analyse Commentaire: La présupposition l De l’intervention de A, on tire la

Cadre de l’analyse Commentaire: La présupposition l De l’intervention de A, on tire la présupposition qu’il a une sœur (grâce à la détermination avec l’adjectif possessif ma sœur). l Quelle que soit la situation de l'énonciation, cette présupposition est inscrite dans l'énoncé (sauf dans le cas de manipulation à l’aide des présuppositions, du mensonge (si A n’avait pas une sœur, B serait quand même forcé d’admettre son existence, grâce à la particularité des présuppositions de ne pas être niées, d’être toujours présentées comme vraies en soi – J’ai une sœur).

Le sous-entendu l B ne répond pas directement et explicitement à son interlocuteur (son

Le sous-entendu l B ne répond pas directement et explicitement à son interlocuteur (son intervention n’a pas un caractère strictement informatif). l Il emploie en guise de réponse un lieu commun, un cliché, titre de pièce de théâtre, entre autres. Conclusion: l Il ne dit pas explicitement, mais il montre, par une énonciation polyphonique (on y entend la voix des autres, de la sagesse populaire, etc. ) ses intentions, qui recouvrent autant de contenus sous-entendus. l Une réponse au gré des interprétations contextuelles – affirmative ou négative

Cadre de l’analyse l La réponse sous-entendue n’est pas déduite ( « inférée »

Cadre de l’analyse l La réponse sous-entendue n’est pas déduite ( « inférée » ) par A de la valeur littérale de la réplique, mais à l'aide d'un raisonnement ( « calcul interprétatif » , basé sur les lois du discours, maximes conversationnelles).

Pourquoi parler implicitement ? l l l parler implicitement est un paradoxe les formulations

Pourquoi parler implicitement ? l l l parler implicitement est un paradoxe les formulations indirectes, implicites, supposent un travail d'interprétation plus grand que les formulations explicites. Toute information est organisée, au niveau discursif, d’une manière hiérarchique: certaines sont plus visibles, plus « focalisées » que les autres, qui sont placées dans l’arrièreplan

ECONOMISER Jean a cessé de battre sa femme - deux types d’information, deux types

ECONOMISER Jean a cessé de battre sa femme - deux types d’information, deux types de significations qui n’ont pas le même statut : l 1) Jean ne bat plus sa femme l 2) Jean battait, autrefois, sa femme l Le premier contenu est le but affirmé de la communication, alors que le deuxième est présenté comme accessoire, il n’est pas (ne fût-ce qu’apparemment) le noyau de la communication. l 1 est décrit sous le nom de posé, alors que 2 fait partie des contenus présupposés. l

Se cacher derrière le sens littéral Tout discours a une certaine force agressive l

Se cacher derrière le sens littéral Tout discours a une certaine force agressive l on ressent parfois le besoin de se décharger de la responsabilité d'avoir dit quelque chose, en disant: Je n'ai pas dit cela. (emploi défensif). Dans certains pays à régime totalitaire, il est risqué d'aborder certains sujets compromettants. La manière de dire implicitement, pour ne pas se compromettre ou subir les conséquences est un véritable art dans le communisme: l Les formes de « littérature de tiroir » l la parabole l la métaphore l But: se déchargé de la responsabilité d’avoir énoncé des choses inconvenables politiquement à un certain moment. l Exemples: l l'allégorie (La ferme des animaux d’Orwell, les petites histoires apparemment enfantines telles Zdreanţă de Ana Blandiana (écrivaine roumaine, poursuivie par le régime communiste de Roumanie avant 1989)

Code secret, langage chiffré l l Parle en roumain, en français c'est un appel

Code secret, langage chiffré l l Parle en roumain, en français c'est un appel souvent entendu. Exemple: Géronte, du Menteur de Molière, cherche à deviner les vraies intentions de son interlocuteur: Dorante: Alors, me voyant pris, il fallut composer Géronte: C'est-à-dire, en français, qu'il fallut l'épouser.

Politesse Le locuteur ne peut, par des raisons de convenance (exigences de politesse, règles

Politesse Le locuteur ne peut, par des raisons de convenance (exigences de politesse, règles de comportement en société), utiliser l'expression directe. l Dans un contexte social quelconque, bien des choses « ne se disent pas » L’implicite est préféré pour l éviter les punitions l les censures d'ordre moral, politique ou juridique l démasquer certains tabous. l

Thèmes interdits: l l l l le sexe la mort le Diable se vanter

Thèmes interdits: l l l l le sexe la mort le Diable se vanter soi-même injurier l'interlocuteur accuser menacer etc. Pour les verbaliser, on a besoin de l'euphémisme, l'énigme, l'allusion, le langage double, chiffré.

Thèmes interdits: l Exemple: Journal abrégé: 20 oct. 1806 Charlotte a cédé. 1 par

Thèmes interdits: l Exemple: Journal abrégé: 20 oct. 1806 Charlotte a cédé. 1 par conséquent. J’ai fait après ce que j’ai pu pour calmer sa tête. J’espère y avoir réussi. Je suis fort ébranlé sur 12. Que de mal on dit de moi! Note: 1= “Jouissance physique” 12 = “Amour pour Mme Dutertre” (Benjamin Constant, Cécile)

Pourquoi parler implicitement ? l l Il y a, pour chaque locuteur, dans chaque

Pourquoi parler implicitement ? l l Il y a, pour chaque locuteur, dans chaque situation particulière, différents types d'informations qu'il n'a pas le droit de donner, « non qu'elles soient en ellesmêmes objets d'une prohibition, mais parce que l'acte de les donner constituerait une attitude considérée comme répréhensible » [O. Ducrot, Dire et ne pas dire] on se dérobe de la responsabilité d'avoir dit quelque chose, on le laisse entendre, sans dire effectivement.

 Tout ce qui est dit peut être contredit l l l Toute affirmation

Tout ce qui est dit peut être contredit l l l Toute affirmation explicite devient, par elle-même, un thème de discussions possibles. Si on énonce explicitement nos opinions, nos désirs, nos inquiétudes, notre interlocuteur peut réagir, s'opposer, nous interdire certaines choses etc. On a démontré que l'homme préfère, au lieu de désigner directement et explicitement les choses, d'éviter plutôt de les exprimer d'une façon directe, explicite et, s'il le fait, c'est dans une manière incomplète et inexacte[ Boris Lobatchev, L’autrement-dit].

Tout ce qui est dit peut être contredit l l tout discours naturel, particulièrement

Tout ce qui est dit peut être contredit l l tout discours naturel, particulièrement dans la conversation, est caractérisé par l'ambiguïté, par une manière indirecte et imprécise de communiquer. L’expression explicite, « complète » , apparaît comme une sorte d'idéal, alors que l'expression implicite, « incomplète » , est partout présente.

Les raisons esthétiques l l l'implicite est une condition indispensable dans le fonctionnement des

Les raisons esthétiques l l l'implicite est une condition indispensable dans le fonctionnement des tropes: « il est dans la définition même de l'homme de lier les objets entre eux, il est donc dans la définition de l'homme de faire des tropes » (Todorov).

 « Rien ne m’est sûr que la chose incertaine » (Villon) l l

« Rien ne m’est sûr que la chose incertaine » (Villon) l l le langage est parfois impuissant d'exprimer en termes explicites l'ineffable de l'expérience humaine ; « De la musique avant toute chose; pas la couleur, rien que la nuance » (Verlaine); « Obscurité, tu seras dorénavant, pour moi, la vraie lumière » (Gide); « Parler n'a trait à la réalité des choses que commercialement: en littérature, cela se contente d'y faire une allusion (. . . ) Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite pour deviner peu à peu: le suggérer, voilà le rêve » (Mallarmé)

Pourquoi parler implicitement ? le mot direct frise le primitif, le faux, le mensonge:

Pourquoi parler implicitement ? le mot direct frise le primitif, le faux, le mensonge: l Exemple: l « Fabrice résolut de ne jamais dire des mensonges à la duchesse, et c'est parce qu'il l'aimait à l'adoration en ce moment qu'il se jura de ne jamais lui dire qu'il l'aimait; jamais il ne prononcerait auprès d'elle le mot d'amour, puisque la passion qu'on appelle ainsi était étrangère à son cœur » . (Stendhal dans La chartreuse de Parme, chapitre VIII) l

Instrument de manipulation L’ímplicite peut être mis au service des intentions stratégiques plus ou

Instrument de manipulation L’ímplicite peut être mis au service des intentions stratégiques plus ou moins honnêtes. l on peut présenter les présupposés comme vrais-en soi, irréfutables, indiscutables (ils ne peuvent pas être discutés sans que le locuteur ne soit entraîné dans une polémique: Exemple: Notre ville, qui a été conduite six ans par des incapables, a besoin d'un nouveau maire. l

Instrument de manipulation l Commentaire: l L'interlocuteur est en proie à un dilemme: ou

Instrument de manipulation l Commentaire: l L'interlocuteur est en proie à un dilemme: ou bien il « laisse passer » et il accepte la présupposition: Notre ville a été conduite par des incapables (qui n'a pas été explicite, mais introduite à l'aide d'une subordonné relative, elle n'étant pas l'objet du discours), ou bien il s'y oppose. Dans ce dernier cas, il a la chance d’entrer dans une polémique infinie, et on pourrait l'accuser d'avoir changé de sujet. l

Pourquoi parler implicitement ? l l l'interprétation de l'implicite peut être parfois abusive: Exemple:

Pourquoi parler implicitement ? l l l'interprétation de l'implicite peut être parfois abusive: Exemple: A: Comme vous êtes jolie aujourd'hui! B: Merci pour les autres jours. L’interprétation de B s’est arrêtée, d’une façon malveillante, seulement au contenu explicite de l’énoncé de A (c’est aujourd’hui que vous êtes jolie, alors que les autres jours c’était le contraire).

Attribuer du pouvoir au discours l l l L’ímplicite engendre un dispositif de conventions

Attribuer du pouvoir au discours l l l L’ímplicite engendre un dispositif de conventions et de lois qui doit être compris comme un cadre institutionnel régissant la communication entre les individus. La présupposition - un pouvoir juridique le locuteur donne à son interlocuteur. Par conséquent, la langue n'est plus un simple instrument de communication, elle remplit des fonctions essentielles dans le développement des rapports interhumains.

Pourquoi parler implicitement ? l « L'acte illocutionnaire est fondé sur des conventions de

Pourquoi parler implicitement ? l « L'acte illocutionnaire est fondé sur des conventions de type juridique (s'il est nécessaire de le fonder, c'est qu'il peut soit être, soit n'être pas légitime). (…). N'importe quel acte n'est pas permis à n'importe qui dans n'importe quelle situation. (On n'a pas le droit d'affirmer quelque chose qui est soit faux, soit inintéressant pour le destinataire, on n'a pas le droit d'ordonner si on ne possède pas une certaine supériorité hiérarchique sur la personne à qui on donne l'ordre, etc. » (O. Ducrot, Le dire et le dit, Paris, Minuit, 1984, p. 19).

L’enjeu discursif de la présupposition l l l La présupposition - un « elusive

L’enjeu discursif de la présupposition l l l La présupposition - un « elusive concept » [1], une « catégorie estompée » , un « terme parapluie » [2], grâce à leur flexibilité sémantique. [1] Geoffry Leech, Semantics. The study of meaning, 1974. [2] Umbert Eco, Les Limites de l’ interprétation, p. 314.

L’enjeu discursif de la présupposition La question de la présupposition a donné lieu au

L’enjeu discursif de la présupposition La question de la présupposition a donné lieu au plus grand nombre de travaux en sémantique et en pragmatique[ Jacques Moeschler, Anne Reboul, Dictionnaire encyclopédique de pragmatique, Paris, Editions du Seuil, 1994, p. 225)] l La présupposition a intéressé à la fois philosophes, logiciens et linguistes.

L’enjeu discursif de la présupposition l l l Ce n’est que rarement que le

L’enjeu discursif de la présupposition l l l Ce n’est que rarement que le interlocuteur agit vis-àvis des présupposés sous-jacents. S'il ne les conteste pas, le locuteur doit supposer pour le reste du discours que son interlocuteur les accepte. S'il ne les accepte pas, il peut néanmoins les contester (conflits de communication): A : Est-ce que les enfants de Pierre vont déjà à l'école? (pp. : Pierre a des enfants) B : Mais Pierre n'a pas d'enfants!

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions - les groupes nominaux définis: l

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions - les groupes nominaux définis: l Marie a épousé le riche homme d'affaire avec lequel elle est allée au bal l pp. : Marie existe, l'homme d'affaire existe ; l Ana a embrassé son mari l pp : Ana est mariée ; l Elle a perdu sa bague l pp : La bague existe ;

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions l l les relatives et les

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions l l les relatives et les adjectifs non restrictifs: Marie, qui a été très contente de son discours, a tiré les conclusions pp : Marie est très contente de son discours ; La jolie fille s'est mariée pp : La fille est jolie ;

l l l les verbes transformatifs: Jean a cessé de fumer pp : Jean

l l l les verbes transformatifs: Jean a cessé de fumer pp : Jean fumait (auparavant) ; Aurélie s'est réveillée pp : Aurélie dormait (auparavant) ;

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions les verbes factifs: l Le petit

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions les verbes factifs: l Le petit Paul sait que les poissons vivent dans l’eau pp : Les poissons vivent dans l’eau ; l Je regrette d'avoir frappé Corinne pp : J'ai frappé Corinne. l l’expression d’une action irréelle, hypothétique, du présent où du passé: l Si tu étais venu à l'heure, nous aurions pu nous baigner pp. Tu n'es pas venu à l'heure, nous ne nous sommes pas baignés. l

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions l l le comparatif: Pierre est

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions l l le comparatif: Pierre est aussi petit que Paul pp : Paul est petit ; Pierre est encore plus grand que Paul pp : Paul est grand ; Pierre aussi s'est baigné pp : Pierre s'est baigné ; de nouveau: Anne m'a de nouveau trompé pp : Anne m'a déjà (au moins une fois) trompé ;

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions l l l l des questions

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions l l l l des questions Ina a-t-elle commencé à travailler dans une banque? pp : Ina cherchait à travailler dans une banque ; Quand Ina est-elle venue? pp. : Ina est venue. des procédés de focalisation: C'est Anne qui m'a trompé pp. : Quelqu'un m'a trompé ;

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions Dire qu'un énoncé implique un autre

Définition logique (sémantique) - supports linguistiques des présuppositions Dire qu'un énoncé implique un autre signifie que la vérité du premier entraîne la vérité du second et la vérité de ce dernier est une précondition de la vérité du premier. l La présupposition doit être vraie, pour que l’énoncé soit vrai lui aussi. l Tous les chats de Jean font la sieste présuppose J. a des chats; l Yves regrette d'avoir cassé la patte de son chat Présuppose Y a cassé la patte de son chat; l Même Albert a apprécié la pièce présuppose Tout le monde a apprécié la pièce. l

Présupposition et faire entendre J'ai laissé ma Porche au garage l C’est-a-dire - on

Présupposition et faire entendre J'ai laissé ma Porche au garage l C’est-a-dire - on est l'heureux possesseur d'une voiture exceptionnelle, de luxe. l les présuppositions sont des conditions d'emploi des énoncés - l si la voiture n'existe pas, la phrase n'a pas de sens.

La présupposition dans le cadre discursif l l l la présupposition est une condition

La présupposition dans le cadre discursif l l l la présupposition est une condition imposée au cadre discursif. fixer le cadre ultérieur du discours: - l'acte de présupposition. Critères employés pour découvrir la présupposition (conservent les contenus présupposés): la négation l'interrogation la loi de l'enchaînement

La présupposition dans le cadre discursif Nina n'a pas cessé de fumer. l Est-ce

La présupposition dans le cadre discursif Nina n'a pas cessé de fumer. l Est-ce que Nina a cessé de fumer? l Nina a cessé de fumer, parce qu'elle est malade. l Conclusion: l La présupposition reste la même : Nina fumait auparavant. l

FONCTIONS DISCURSIVES l l conservation dans le jeu des questions et de réponses Le

FONCTIONS DISCURSIVES l l conservation dans le jeu des questions et de réponses Le commissaire: Où avez-vous mis le corps de votre femme ? L'inculpé: Nulle part, puisque je ne l'ai pas tuée. [1] Exemple emprunté à Kerbrat-Orecchioni, L’Implicite, Paris, Armand Colin, 1986.

FONCTIONS DISCURSIVES l l l assurer une certaine redondance dans le discours. Un discours

FONCTIONS DISCURSIVES l l l assurer une certaine redondance dans le discours. Un discours bien formé doit satisfaire une condition de progrès, - l'argumentation de l'information qui y est contenue une condition de cohérence - fixe le cadre dans lequel certaines informations sont suffisamment redondantes pour que le discours soit compris.

FONCTIONS DISCURSIVES Exemples: l 1) On marche avec les pieds, mais on se réchauffe

FONCTIONS DISCURSIVES Exemples: l 1) On marche avec les pieds, mais on se réchauffe à l'électricité ou au charbon. (E. Ionesco, La Cantatrice chauve) l l 2) Max est célibataire et n'est pas marié.

Commentaire: l (1) il n'y a pas de liaison entre les deux contenus liés

Commentaire: l (1) il n'y a pas de liaison entre les deux contenus liés par mais l (2) la loi du progrès n'est pas respectée, puisque les deux séquences apportent la même information.

FONCTIONS DISCURSIVES l l les présuppositions sont jugées non pas du point de vue

FONCTIONS DISCURSIVES l l les présuppositions sont jugées non pas du point de vue de leur caractère vrai ou faux, mais de l’impact qu’elles ont dans les échanges concrets de communication entre les individus; les présuppositions appartiennent plus aux interlocuteurs qu’aux énoncés.

FONCTIONS DISCURSIVES l l Définition une proposition P est une présupposition pragmatique d'un locuteur

FONCTIONS DISCURSIVES l l Définition une proposition P est une présupposition pragmatique d'un locuteur dans un contexte donné si le locuteur assume ou croit que P, assume ou croit que son interlocuteur assume ou croit que P.

FONCTIONS DISCURSIVES l l l conflits de communication : 1) l'interlocuteur n'est pas en

FONCTIONS DISCURSIVES l l l conflits de communication : 1) l'interlocuteur n'est pas en mesure de reconstruire les présupposés (les présupposés employés par certains groupes sociaux, inconnus par les autres). 2) le locuteur ne veut pas reconnaître ses propres présuppositions. Tu as beaucoup bu hier soir? (pp : Tu as bu quelque chose), la réplique peut être je ne bois plus depuis longtemps, mais tu sais déjà cela. Le locuteur peut agir de deux manières: ou bien il se mettra en position de repli, en disant: Mais je n'ai pas affirmé cela, mais seulement ceci (le contenu explicite, une simple demande d’information), ou bien il dira: J'ai tout simplement posé une question, je n'ai rien affirmé du tout.

Pour conclure l l l - le locuteur ne peut pas contester les présuppositions

Pour conclure l l l - le locuteur ne peut pas contester les présuppositions qu’il a introduites dans son énoncé: *Je regrette d'avoir frappé ma femme, mais je ne l'ai pas frappée. - le locuteur ne peut pas mettre en question ses propres présupposés: *Je regrette d'avoir frappé ma femme, mais l'ai-je donc frappée? - le locuteur ne peut pas employer les présuppositions de façon dubitative: *Je regrette d'avoir frappé ma femme, mais je ne sais pas si je l'ai frappée.

Pour conclure l l l La présupposition pragmatique se définit dans un cadre où

Pour conclure l l l La présupposition pragmatique se définit dans un cadre où il faut tenir compte de la situation dans laquelle une affirmation est réalisée. Fait partie des croyance d'arrière plan - les « évidences » de la communication. La communication ne peut exister que sur la base de ces croyances, partagées par le locuteur et son interlocuteur. Sans elles, la communication n’est pas possible (devient redondante)

L’implicite - un passager clandestin l l il n’assume et ne dévoile pas sa

L’implicite - un passager clandestin l l il n’assume et ne dévoile pas sa présence, il peut ou non être reconnu, mais il est toujours présent, toujours aux aguets. Il rend possible une autre lecture du langage, et surtout, une meilleure compréhension des rapports interhumains.