Lvaluation constructive et la formation du jugement Synthse

L’évaluation constructive et la formation du jugement Synthèse par Sylvie Louant IN Michel Conan

Évaluation constructive • L’épistémologie constructiviste – Quatre principes

L’évaluation constructive 1. 2. La réalité est liée au sujet qui l’énonce la réalité perçue devient dépendante de la finalité exprimée par le sujet, de l’intentionnalité

L’évaluation constructive 3. l’intention du sujet sur l’objet donnera du sens au modèle construit. – Les phénomènes étudiées sont • évolutifs • ouverts • ayant une relation permanente avec l’environnement • la pertinence du modèle est établie en fonction des finalités du modélisateur

L’évaluation constructive 4. Le modèle construit ne sera pas démontré mais argumenté Il s’agit de procédures tâtonnantes dans la réflexion, par essais et erreurs = apprentissage

Découverte d’un problème • Les problèmes ne se présentent pas spontanément aux acteurs • La formulation du problème ne préexiste pas à l’action • On découvre les problèmes peu à peu au fur et à mesure que l’on comprend des aspects nouveaux de la situation sur laquelle on veut intervenir

Découverte d’un problème • La découverte des problèmes suppose – Que nous engagions, avec les acteurs dans un travail sur le récit – De découvrir les problèmes transversaux autorisant une confrontation des méthodes, des projets… – De sélectionner des problèmes dont l’existence est effectivement reconnue par les acteurs concernés

L’évaluation • Formation d’un jugement de valeur sur une situation dans une perspective de prise de décision L’évaluation, ici considérée, – est un savoir construit pour l’action – fonde les décisions nécessaires à l’action

L’évaluation constructive • Evaluateur = un acteur qui, comme les autres, qui prend position par rapport à une situation observée Une bonne évaluation • Les informations, les savoirs qu’elle permet de construire sont intégrés dans les représentations des acteurs décideurs • = construction de nouveaux savoirs, de nouveaux systèmes de représentation, de connaissances

La construction du système de référence Se pose la question de la construction du système de référence du sujet qui lui permettra d’aboutir à la formation d’un jugement de valeur sur l’action (dans son contexte)

LA FORMATION DU JUGEMENT • Le jugement s’inscrit dans un contexte. • Le contexte influe la conduite de l’évaluation ET les résultats • Les informations produites (résultats) doivent être soumises aux interprétations et aux réactions de l’environnement social

Le jugement et son fondement • La difficulté de la prise de décision sur base du jugement se donne surtout quand ce jugement s’effectue en l’absence de concept ou de règles formelles. • Il nous faut alors prononcer le jugement en fondant (en argumentant) en même temps sa pertinence. • Ce type de jugement réflexif n’est possible qu’avec la délibération sur la règle légitime pour l’énoncer.

Un problème apparemment insoluble • L’évaluation d’une action pose donc un problème apparemment insoluble puisqu’elle n’est légitime que si les jugements qu’elle prononce le sont au nom de valeurs légitimes (largement partagées) mais celles-ci sont en perpétuelle redéfinition.

Deux aspects du jugement; le rattachement des cas particuliers à des universaux 1. Le jugement relève de la raison de la personne qui le prononce • Expression de la liberté et de l’autonomie de la pensée (au nom de principes librement choisis) du sujet dans la pratique sociale. Cette liberté est indissociable de l’existence d’institutions qui expriment les conditions dans lesquelles des sujets libres peuvent vivre et délibérer ensemble.

Deux aspects du jugement 2. Il relève de la délibération que chacun peut conduire en se détachant de son propre point de vue ET en examinant les conséquences en termes d’action de tous les autres points de vue qui peuvent être adoptés dans la communauté politique dont il se reconnaît comme membre. La prudence est au premier plan et le sujet fait partie intégrante d’une communauté qui le précède et qui fonde les conditions d’exercice de sa pensée sur l’action qui concoure au bien commun.

La faculté de jugement s’acquiert par une pratique sociale soigneusement contrôlée, et non par l’exercice d’une délibération autonome. • Cet exercice est censé permettre à chacun de trouver le sens commun dans la mesure où il est capable de détachement et de distance par rapport à ses intérêts, càd, par empathie.

La prudence et la liberté • La prudence s’apprend en participant à la délibération qui accompagne une pratique. Elle repose une sur la transformation des points de vue que portent des acteurs sur une situation particulière qui les concerne et touche leurs intérêts. • La liberté de l’individu s’exerce dans sa contribution à la redéfinition constante du bien commun.

Donc, • L’évaluation est donc une forme de dialogue au caractère pragmatique, des élucidations collectives d’une pensée tournée vers l’action. • Il s’agit de mettre à jour les théories implicites de l’action auxquelles se réfèrent les acteurs concernés. • La personne qui prononce un jugement fonde sa pensée à la fois dans la réflexion personnelle (liberté et autonomie) à l’exclusion de tout autre ET dans la délibération mutuelle avec d’autres de la collectivité (prudence).