112me CafPhilo agathois prpar avec Michel Escudier et

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112ème Café-Philo agathois préparé avec Michel Escudier et Frantz Perrot. 1. Étymologie / Définitions

112ème Café-Philo agathois préparé avec Michel Escudier et Frantz Perrot. 1. Étymologie / Définitions 2. Citations choisies 3. Notions / Concepts / Prises de vues : Scepticisme. Nietzsche et le nihilisme 4. Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question 5. En guise de conclusion

Étymologie et définitions § § Étymologie : Nihilisme vient du latin nihil, rien. Définitions

Étymologie et définitions § § Étymologie : Nihilisme vient du latin nihil, rien. Définitions : Dictionnaire Larousse sur internet (extrait) : v Tendance révolutionnaire de l'intelligentsia russe des années 1860, caractérisée par le rejet des valeurs de la génération précédente. v Négation des valeurs intellectuelles et morales communes à un groupe social, refus de l'idéal collectif de ce groupe. Synonymes : Anarchisme, incroyance, pessimisme, scepticisme. Dictionnaire philosophique La philosophie de A à Z (extrait) : Sens ordinaires : v Position non constructive, extrêmement critique v Doctrines proclamant la négation de toutes les valeurs reconnues Philosophie : Le nihilisme proclame le rien ; il nie toute valeur transcendante, et n’accorde d’importance qu’à la destruction et à la mort.

Citations choisies § Par Frantz : « Il me parait monstrueux que l'homme ait

Citations choisies § Par Frantz : « Il me parait monstrueux que l'homme ait besoin de l'idée de Dieu pour se sentir d'aplomb sur terre [. . ]; qu'il se reconnaisse incapable d'exiger de lui-même ce qu'obtenaient artificiellement de lui des convictions religieuses, de sorte qu'il laisse aller tout à néant sitôt qu'on dépeuple son ciel. » d’André Gide. § Par Michel : « Avec le nihilisme, pas de discussion possible ; car le nihiliste logique doute que son interlocuteur existe, et il n'est pas bien sûr d'exister lui-même. » de Victor Hugo. § Par Jean-Paul : « On confond athéisme et nihilisme. Le nihilisme de notre époque, c’est l’absence de sens. » de Michel Onfray

Notions / Concepts / Prises de vues I. Scepticisme v Venant du grec skeptomai,

Notions / Concepts / Prises de vues I. Scepticisme v Venant du grec skeptomai, j’examine, le scepticisme est l’état de celui qui doute. v Fondé par le philosophe grec Pyrrhon d'Élis (IVe s av JC), le scepticisme est un système philosophique qui repose sur la suspension du jugement. ü Non pas, comme on le dit parfois, parce que la vérité serait inaccessible, ü Mais parce que nous ne pouvons jamais être sûrs de l’atteindre. v Contrairement au doute méthodique (Descartes) qui est provisoire et vise à la découverte de la vérité, le doute sceptique conduit à une suspension définitive du jugement et ainsi renonce à la possibilité de connaitre la vérité. v Au XVIIIe s, Hume proposa un scepticisme mitigé selon lequel : ü S’il est impossible de douter de tout dans la vie courante ü Il est salutaire en théorie de connaître la fragilité de nos connaissances, ce qui fait alors du scepticisme un garde-fou contre le dogmatisme. Si tout est incertain, le scepticisme ne l’est-il pas aussi ? A la gloire du pyrrhonisme ! disait Pascal. Si les sceptiques cherchent la vérité alors qu’ils pensent ne jamais pouvoir l’atteindre, n’est-ce pas parce qu’ils l’aiment plus que tout, indépendamment de tout dogmatisme ? Bien que l’on puisse penser avec Jules Lagneau (1851 -1894) que « Le sceptique est dans le vrai » , allié au relativisme, le scepticisme n’est-il pas la porte ouverte au nihilisme ?

Notions / Concepts / Prises de vues II. Nietzsche et le nihilisme « Dieu

Notions / Concepts / Prises de vues II. Nietzsche et le nihilisme « Dieu est mort… ! Ce que je raconte, c’est l’histoire des deux prochains siècles. Je décris ce qui viendra, ce qui ne peut manquer de venir : l’avènement du nihilisme » écrit Nietzsche (1844 -1900) Que signifie le nihilisme dont parle Nietzsche ? ü Les fins manquent. La vie n’a pas de sens. Il n’est pas de réponse à la question « A quoi bon ? » . De ce point de vue, comme disait Gainsbourg, Nietzsche n’est-il pas un aquoiboniste ? ü Les sciences qui voulaient remplacer la religion, ne donnent aucune raison de vivre. Leur culte de la vérité n’est qu’un culte de la mort. ü Rien n’est vrai. Rien n’est bien ni mal. De là, cette doctrine de la grande lassitude : A quoi bon ? Rien ne vaut la peine ! Tout est faux, tout est permis ! disait encore Nietzsche. ü Nietzsche voulut échapper au nihilisme par l’esthétisme, le culte du beau et du surhomme artiste de sa vie (vigoureux, vaillant, actif, puissant, libre, créatif et sans scrupule) par le renversement des valeurs morales dites des esclaves ou des faibles au profit des valeurs des maîtres ou des forts. Si Dieu est mort, si rien n’est vrai, si tout se vaut ou rien ne vaut, la seule façon de sortir du nihilisme et donner sens à sa vie, est-il comme le voulait Nietzsche, la voie du surhomme : l’accomplissement individuel de la volonté de puissance par le renversement des valeurs morales traditionnelles ?

QUESTIONS 1. Faut-il croire en Dieu pour échapper au nihilisme ? 2. Le relativisme

QUESTIONS 1. Faut-il croire en Dieu pour échapper au nihilisme ? 2. Le relativisme est-il une forme de nihilisme ? 3. Contre le nihilisme, quoi ?

1. Faut-il croire en Dieu pour échapper au nihilisme ? Animation Frantz Perrot Selon

1. Faut-il croire en Dieu pour échapper au nihilisme ? Animation Frantz Perrot Selon les religions monothéistes, que signifie croire en Dieu ? Ne pas croire en Dieu, ni au surhomme sauvé par l’esthétisme, conduit -il inéluctablement au nihilisme, comme le prétend Nietzsche ? Une fois encore la question n’est-elle pas de savoir si valeurs et vérités sont du même ordre ?

1. Faut-il croire en Dieu pour échapper au nihilisme ? 1. Selon les religions

1. Faut-il croire en Dieu pour échapper au nihilisme ? 1. Selon les religions monothéistes, que signifie croire en Dieu ? § Croire ne consiste-t-il pas à tenir pour vrai ce que l’on ne peut prouver ? § Quelle croyance le sceptique pourrait-il tenir pour vrai alors même qu’il doute de ce qu’il sait ? § Dieu, selon les religions monothéistes, n’est-il pas l’être suprême qui serait à la fois : ü Le maximum de vérité possible du point de vue théorique : le vrai Dieu ü Le maximum de valeur du point de vue pratique : le bon Dieu, le Dieu du bien ? Croire en Dieu selon les religions monothéistes, n’est-ce pas croire à la conjonction des valeurs et de la vérité ? Si la vérité est la norme des valeurs, comment le croyant, à l’opposé du sceptique, ne serait-il pas dogmatique ? 2. Ne pas croire en Dieu, ni au surhomme sauvé par l’esthétisme, conduit-il inéluctablement au nihilisme ? § Comme le prétend Nietzsche, faudrait-il, sous prétexte que l’on ne croit pas en Dieu, renoncer à la fois à la vérité et aux valeurs traditionnelles : ü Par-delà le vrai et le faux, si rien n’est vrai, comment la pensée pourrait-elle s'épanouir? ü Par-delà le bien et le mal, pourquoi serait-il préférable de renverser les valeurs morales humanistes pour permettre au surhomme de s’épanouir de façon égocentrée plutôt que de rester fidèle aux valeurs altruistes traditionnelles ? § Pourquoi, en effet, faudrait-il renoncer à la vérité et aux valeurs humanistes, si l’on ne croit pas en Dieu, dès lors qu’avec Spinoza et tel que le formule ACS, on peut penser que : ü La vérité est l’objet au moins possible d’une connaissance ü Alors qu’une valeur est l’objet au moins possible d’un désir Si valeurs et vérités ne sont pas du même ordre, en quoi aurions nous besoin de croire en Dieu pour fonder les valeurs? Si l’on ne croit pas en Dieu, pourquoi faudrait-il renoncer à la vérité et aux valeurs traditionnelles ? Si ne pas croire en Dieu, c’est refuser de confondre valeurs et vérité et par la même refuser tout dogmatisme, pourquoi cela devrait-il conduire au nihilisme ? Si l’on ne confond pas la vérité dont nous dépendons et qu’il nous appartient de recher, avec les valeurs qui dépendent de ce que nous voulons et qu’il nous appartient de promouvoir, pourquoi cela devrait-il conduire au nihilisme dès lors que, tout au contraire, la vie peut alors avoir le sens qu’on lui donne ?

2. Le relativisme est-il une forme de nihilisme ? Animation Michel Escudier Qu’est-ce que

2. Le relativisme est-il une forme de nihilisme ? Animation Michel Escudier Qu’est-ce que le relativisme ? En quoi le relativisme se distingue-t-il du nihilisme ?

2. Le relativisme est-il une forme de nihilisme ? 1. Qu’est-ce que le relativisme

2. Le relativisme est-il une forme de nihilisme ? 1. Qu’est-ce que le relativisme ? § N’existe-t-il pas deux formes de relativisme : ü ü L’un dit épistémique qui concerne la relativité de nos connaissances à l’égard de la vérité ? L’autre dit éthique qui concerne la relativité des valeurs entre les individus, les époques, les cultures… ? Si le relativisme s’oppose à tout dogmatisme parce qu’il nie toute absoluité, tant du point de vue : ü Théorique, concernant la connaissance ü Que pratique, concernant les valeurs Le relativiste serait-il nihiliste dès lors que pour lui les connaissances et les valeurs ne sont pas absolues ? 2. En quoi le relativisme se distingue-t-il du nihilisme ? § Du point de vue de la connaissance d’abord : ü Si le relativisme peut aller de pair avec le scepticisme, toute connaissance, quoique incertaine et provisoire, n’en demeure-t-elle pas moins une connaissance ? ü Tous ceux qui cherchent parce qu’ils ne se satisfont pas de ce qu’ils connaissent, n’illustrent-ils pas ce qu’est le relativisme tout à l’opposé du nihilisme ? § Du point de vue des valeurs ensuite : ü Que la valeur d’une marchandise ne soit pas absolue, en quoi cela prouverait-il qu’elle est sans valeur ? ü Que la compassion, par exemple, soit diversement appréciée en fonction des cultures, des époques, des individus. . , en quoi cela prouverait-il que la compassion est sans valeur, ni qu’elle ne vaut pas mieux que l’indifférence ou la barbarie ? Que nos connaissances et nos valeurs soient relatives, en quoi cela prouverait-il qu’elles ne valent rien ? Loin du nihilisme, philosophie du néant et de l’à quoi bon désespéré, le relativisme, philosophie du désir et de l’action qui refuse l’immobilisme des certitudes, tant concernant les connaissances (toujours à approfondir), que les valeurs (toujours à défendre), n’en serait-elle pas plutôt le remède ?

3. Contre le nihilisme, quoi ? En résumé, qu’est-ce qu’un nihiliste ? Contre «

3. Contre le nihilisme, quoi ? En résumé, qu’est-ce qu’un nihiliste ? Contre « Tout est faux, tout est permis » comme disait Nietzsche, contre le nihilisme, quoi ?

3. Contre le nihilisme, quoi ? 1. En résumé, qu’est-ce qu’un nihiliste ? §

3. Contre le nihilisme, quoi ? 1. En résumé, qu’est-ce qu’un nihiliste ? § D’une façon générale, n’est-ce pas celui qui ne croit en rien, pas même en ce qui est ? § Et, en pratique, n’est-ce pas celui qui ne respecte rien, qui n’a ni morale, ni principes, ni idéaux ? § Comme dit ACS, le nihiliste ne pratique-t-il pas « une religion négative : Dieu est mort, emportant avec lui tout ce qu’il prétendait fonder, l’être, la valeur, le vrai et le bien, le monde et l’homme. » Le nihiliste n’est-il pas celui pour qui tout est complot et rien qui vaille, rien qui mérite d’être aimé ou défendu, dès lors que tout se vaut et ne vaut rien ? 2. Contre « Tout est faux, tout est permis » comme disait Nietzsche, contre le nihilisme, quoi ? § Plutôt que de vouloir y échapper par l’esthétisme égocentré du surhomme cher à Nietzsche en renversant toutes les valeurs traditionnelles, la solution ne consisterait-elle pas à suivre Spinoza ? § § Autrement dit, de choisir : ü Concernant la vérité : la lucidité plutôt que l’illusion créatrice ü Concernant les valeurs : la fidélité aux valeurs humanistes plutôt que leur renversement ? En quoi aurions nous besoin de Dieu pour fonder les valeurs auxquelles nous croyons parce que nous les aimons : ce n’est pas parce que le monde et la vie sont aimables qu’il faudrait les aimer; si c’est parce que nous les aimons qu’ils sont, pour nous, aimables ? Si Dieu ne fonde plus les valeurs, cela ne constitue-t-il pas une raison de plus de les servir ? Ne faut-il pas penser, par exemple, concernant la justice que, comme le dit Comte Sponville : ü Ce n’est pas parce que la justice [ en soi ] existe qu’il faudrait s’y soumettre (dogmatisme) ü Ni parce qu’elle n’existe pas qu’il faudrait y renoncer (nihilisme) ü C’est parce qu’elle n’existe pas (sinon en nous qui la pensons et voulons : relativisme) qu’il faut la faire ? Contre le dogmatisme et sans renoncer à la vérité, quoi, si ce n’est la lucidité, le relativisme et la tolérance ? Contre le nihilisme, quoi, si ce n’est la recherche, l’action, l’amour et le courage ?

Le nihilisme, n’est-il pas en fin de compte la philosophie de la fatigue, de

Le nihilisme, n’est-il pas en fin de compte la philosophie de la fatigue, de la lassitude et du renoncement : la maladie actuelle du monde occidental ? Comme dit ACS, le nihilisme n’est-il pas « une philosophie de peine à jouir, de peine à aimer, de peine à vouloir » ? Afin d’en sortir ne faut-il pas se secouer en agissant plutôt qu’en critiquant ?

Prochaines réunions MDS Agde de 18 h 30 à 20 h : • "

Prochaines réunions MDS Agde de 18 h 30 à 20 h : • " Laïcité " : mardi 14 février • " Athéisme" : mardi 14 mars • "Sérénité" : mardi 11 avril Pensez à réserver vos places et à annuler vos réservations si vous ne venez pas ! 04 67 94 67 00 ou maisondessavoirs@ville-agde. fr MAM Béziers : • " Peut-on être honnête et réussir ? " mercredi 18 janvier de 18 h 30 à 20 h • " Toutes les civilisations se valent-elles ? " samedi 25 février de 14 h 30 à 16 h 30 Atelier philo de la Fête de la Philo " Civilisation et Barbarie " du 22 au 26 février Informations et documents sont disponibles sur : http: //www. cafe-philo. eu/

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