16me anne 137me CafPhilo agathois prpar avec Mireille

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16ème année / 137ème Café-Philo agathois préparé avec Mireille Rosello et Josette Delaporte 1.

16ème année / 137ème Café-Philo agathois préparé avec Mireille Rosello et Josette Delaporte 1. Étymologie / Définitions 2. Citations choisies 3. Notions / Concepts : La doctrine stoïcienne. 4. Questions / Discussion : 3 questions; 20 mn environ par question 5. En guise conclusion

Hommage à Jean-Pierre Franchart décédé le 1 er novembre 2019

Hommage à Jean-Pierre Franchart décédé le 1 er novembre 2019

Étymologie et définitions § Étymologie : Stoïcisme vient du grec stoa, portique. Portique sous

Étymologie et définitions § Étymologie : Stoïcisme vient du grec stoa, portique. Portique sous lequel Zénon de Kition (ou de Cittium) donnait son enseignement à Athènes vers 300 Av. J-C. Le suffixe -isme- indique qu’il s’agit d’un courant de pensée, en l’occurrence philosophique. § Définitions : Dictionnaire Larousse sur internet (extrait) : ü Philosophie des stoïciens. ü Fermeté, impassibilité devant le malheur, la maladie, etc. Synonymes : austérité - courage - fermeté – indifférence Dictionnaire de philosophie La philosophie de A à Z (extrait) : ü Au sens large, c’est l’attitude de celui qui supporte avec courage et fermeté la douleur et le malheur. ü Au sens strict, le stoïcisme, comme l’épicurisme qui lui est contemporain, est une doctrine morale qui propose des règles de vie propres à atteindre le bonheur par la sagesse et qui ne se limite pas au seul courage. ü Conception théorique et rationnelle de l’univers, le stoïcisme est, en ce sens, une philosophie.

Citations choisies § Par Mireille : «Tirons notre courage de notre désespoir même. »

Citations choisies § Par Mireille : «Tirons notre courage de notre désespoir même. » de Sénèque (Philosophe né à Cordoue sous l’Empire romain / Dit Sénèque le Jeune pour le distinguer de son père / Précepteur de Néron / Tombé en disgrâce, il se suicida sur son ordre / ~4 Av. J-C - 65 Apr. J-C) § Par Josette : « Creuse au-dedans de toi. Au-dedans de toi est la source du bien, et une source qui peut toujours jaillir, si tu creuses toujours. » de Marc Aurèle (Empereur qui dirigea l’Empire romain à son apogée /121 -180) § Par Jean-Paul : « L’essence de la philosophie est qu’un homme devrait vivre de manière à ce que son bonheur dépende aussi peu que possible de causes extérieures. » d’Epictète (Philosophe grec / Esclave affranchi sous l’Empire romain / Sa parole retranscrite par son disciple Arrien influença Marc Aurèle / 50 ~130)

Notions / Concepts La doctrine stoïcienne A. Un naturalisme : Il faut vivre en

Notions / Concepts La doctrine stoïcienne A. Un naturalisme : Il faut vivre en harmonie avec la nature : v Le stoïcisme est un panthéisme naturaliste : le monde et Dieu sont deux aspects d’une même réalité. v L’univers est considéré comme la véritable patrie de l’homme. v Un certain retrait de la vie culturelle et politique est prôné. B. Un matérialisme : Seule existe la matière : v La matière s’organise en corps qui sont capables d’agir et sur lesquels il est possible d’agir. v La passion par ex. est condamnée, car elle épuise le corps par de vains efforts : ü Tels le regret ou le remord orientés vers le passé qui n’existe plus ü Telles la crainte ou l’espérance orientées vers le futur qui n’existe pas encore. v Seuls les corps présents ici et maintenant existent et c’est sur eux qu’il faut agir et non sur les incorporels passés ou futurs. v D’où la conséquence morale majeure suivante : Il ne faut agir que sur ce qui dépend de soi et accepter ce qui n’en dépend pas (ou plus). C. Un rationalisme : L’univers est gouverné par une nécessité rationnelle avec laquelle il nous faut vivre en harmonie en étant raisonnable. v L’univers est un système où chaque partie est en rapport ou en « sympathie » avec le tout. v Tout ce qui arrive devait arriver, tout ce qui doit arrivera. v Quoique tout dans l’univers ait un destin, le stoïcisme n’est pas un fatalisme car il y a place à la liberté et à l’action.

Notions / Concepts La doctrine stoïcienne (suite) D. Une morale : De la volonté,

Notions / Concepts La doctrine stoïcienne (suite) D. Une morale : De la volonté, du courage et de l’acceptation : v La morale stoïcienne commande. Le stoïcisme est un volontarisme. Comme dit ACS : « C’est l’art de vouloir » . v Seul le présent existe ; il n’y a donc rien à espérer, il s’agit de vouloir, pour tout ce qui dépend de nous, et de supporter, pour tout ce qui n’en dépend pas. v Il s’agit de cultiver la vertu qui permet de maitriser les passions et d’atteindre la sérénité. Tout le contraire de la passivité, le stoïcisme est une école de la volonté, du courage et de la lucidité. Le stoïcisme est une morale austère qui, selon Kant, place le bonheur dans l’exercice de la vertu. Contemporain de l’épicurisme, le stoïcisme constitua l’un des fondements de la morale chrétienne. Si le stoïcisme a eu en occident une influence considérable à travers les siècles (en particulier chez Montaigne, Descartes et Spinoza), est-elle toujours perceptible aujourd’hui ?

QUESTIONS 1. Tout stoïque est-il stoïcien ? 2. Le stoïcisme est-il de l’indifférence ?

QUESTIONS 1. Tout stoïque est-il stoïcien ? 2. Le stoïcisme est-il de l’indifférence ? 3. Le stoïcisme est-il le contraire de l’épicurisme ?

1. Tout stoïque est-il stoïcien ? Qu’est-ce qu’être stoïcien ? Qu’est-ce qu’être stoïque ?

1. Tout stoïque est-il stoïcien ? Qu’est-ce qu’être stoïcien ? Qu’est-ce qu’être stoïque ?

1. Tout stoïque est-il stoïcien ? 1. Qu’est-ce qu’être stoïcien ? § Un stoïcien

1. Tout stoïque est-il stoïcien ? 1. Qu’est-ce qu’être stoïcien ? § Un stoïcien n’est-il pas celui qui se réclame du stoïcisme ? § Or le stoïcisme n’est-il pas cette école philosophique qui est à la fois : un panthéisme naturaliste (Dieu c’est la nature), un matérialisme (seuls les corps existent) et un rationalisme (l’univers s’appréhende par la raison) ? § D’où, pour le stoïcien, une morale de la volonté, du courage et de l’acceptation selon laquelle : ü Il n’y rien à espérer puisque seul le présent existe, ü Il s’agit de vouloir et d’agir pour tout ce qui dépend de soi, et de supporter pour tout ce qui n’en dépend pas. ü Et ainsi de cultiver la vertu qui permet de maitriser les passions et d’atteindre la sérénité. Le stoïcien n’est-il pas celui qui agit sur ce qui dépend de lui et qui accepte avec courage tout ce qui arrive ? Celui qui pratique l’art de vouloir par la pratique des vertus et de l’acceptation, avec courage et sérénité ? 2. Qu’est-ce qu’être stoïque ? § Si au sens originel stoïque est synonyme de stoïcien; § Au sens strict, stoïque ne se limite-t-il pas à qualifier un comportement qui dénote une fermeté inébranlable, une grande impassibilité devant la douleur, comme dit le Larousse ? § Etre stoïque ne désigne-t-il pas plus une attitude courageuse qu’une pensée philosophiquement structurée ? § Bien qu’il se montra d’un grand courage face à la maladie, comment pourrait-on dire qu’Epicure était stoïcien ? Si l’on peut penser qu’être « stoïque relève du stoïcisme, ou qu’il en serait digne » , comme dit ACS. Comment le stoïcisme saurait-il se réduire à un comportement stoïque de courage face à la douleur ? Comment l’art de vouloir du stoïcien saurait-il se réduire au courage du stoïque ? Si tout stoïcien est stoïque, comment tout stoïque serait-il stoïcien ?

2. Le stoïcisme est-il de l’indifférence ? Co-animation Mireille Rosello Qu’est-ce que l’indifférence; faut-il

2. Le stoïcisme est-il de l’indifférence ? Co-animation Mireille Rosello Qu’est-ce que l’indifférence; faut-il la cultiver ? L’acceptation est-elle de l’indifférence ?

2. Le stoïcisme est-il de l’indifférence ? 1. Qu’est-ce que l’indifférence; faut-il la cultiver

2. Le stoïcisme est-il de l’indifférence ? 1. Qu’est-ce que l’indifférence; faut-il la cultiver ? § Indifférence vient du latin indifferentia, indistinction. § De même que l’indifférence qualifie l’état physique de ce qui ne réagit pas, ne qualifie-t-elle pas aussi l’état § § § psychologique de celui qui, faute d’affect, ne réagit pas ? D’où l’idée de froideur ou d’insensibilité pour qualifier celui qui est indifférent ? Quoique pour l’indifférent tout ne soit pas identique, son insensibilité ne vient-elle pas du fait que pour lui toutes les valeurs qu’il attache aux différences se valent ? Autrement dit que rien ne vaut, ce qui tendrait au nihilisme ? Comme le scepticisme (utile à la recherche de la vérité) a ses limites : on ne saurait douter de tout. N’en va-t-il pas de même de l’indifférence (utile à la sérénité) : comment tout pourrait-il se valoir ? Partant, l’indifférence ne vaudrait-elle qu’à la condition d’être différenciée ? Comment l’indifférence sans limite -qui conduit au nihilisme- saurait-elle être une vertu ? En revanche, qui pourrait douter de la vertu de cultiver l’indifférence au médiocre ou au dérisoire ? 2. L’acceptation est-elle de l’indifférence ? § « N’attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites ; décide de vouloir ce qui arrive et tu § § seras heureux » , disait Epictète. Qui pourrait dire le contraire ! Mais est-ce possible ? Le peut-on toujours ? Si ce qui arrive m’attriste, m’angoisse, m’accable. . , comment pourrais-je décider de le vouloir ? Si la volonté peut s’exercer sur ce qui dépend de soi, comment pourrait-elle agir sur ce qui n’en dépend pas ? Décider de vouloir ce qui m’attriste et qui ne dépend pas de moi, n’est-ce pas tout simplement l’accepter ? Faute de pouvoir se décréter (comme peut le laisser entendre Epictète), l’acceptation ne s’apprendrait-elle pas au fil de la vie, comme pour sauvegarder le goût de vivre malgré tout ce qui lui est contraire ? Précisément parce qu’elle n’est pas de l’indifférence, l’acceptation ne se cultiverait-elle pas par un travail sur soi qui est le vrai métier de vivre, parfois si dur ? Quoique, si elle échappe au nihilisme, l’indifférence sélective puisse être une vertu, n’est-ce pas l’acceptation et non l’indifférence qui caractérise le mieux le stoïcisme ? Comment, en effet, le travail sur soi que suppose l’acceptation aurait-il un sens chez l’indifférent ?

3. Le stoïcisme est-il le contraire de l’épicurisme ? L’épicurisme est-il de l’hédonisme ?

3. Le stoïcisme est-il le contraire de l’épicurisme ? L’épicurisme est-il de l’hédonisme ? Stoïcisme et épicurisme : convergences et/ou divergences ?

3. Le stoïcisme est-il le contraire de l’épicurisme ? 1. L’épicurisme est-il de l’hédonisme

3. Le stoïcisme est-il le contraire de l’épicurisme ? 1. L’épicurisme est-il de l’hédonisme ? Hédonisme vient d’Hèdonè, déesse du plaisir et de la volupté de la mythologie grecque. D’où le nom de la doctrine qui fait du plaisir le souverain bien, le but de la vie ou le principe de la morale. Serait-ce à dire que tous les plaisirs se valent et sauraient suffire au bonheur selon l’épicurisme ? Non, répond Epicure, les désirs non naturels et non nécessaires tels que l’ambition ou le désir de richesse sont à proscrire car, porteurs de déplaisirs à long terme, ils nous empêchent de jouir au mieux dans la durée ! § N’est-ce pas en cela que l’hédonisme épicurien se double d’un eudémonisme (le bonheur est le souverain bien) qui surpasse, sans le renier, le souverain bien du plaisir purement hédoniste ? § § Plus qu’un simple hédonisme qui fait du plaisir le souverain bien, l’épicurisme, en vertu de la “diététique” des plaisirs qui est la sienne, n’est-il pas un eudémonisme où c’est le bonheur qui est le souverain bien ? Autrement dit, l’épicurisme n’est-il pas un art de jouir (plaisirs du corps) et/ou de se réjouir (plaisirs de l’esprit) ? 2. Stoïcisme et épicurisme : convergences et/ou divergences ? § Convergences. Stoïcisme et épicurisme n’ont-ils pas en commun : ü Leur matérialisme qui n’accorde d’existence qu’aux corps ou à la matière ? ü Leur naturalisme selon lequel la nature est tout et le surnaturel n’est rien ? § Divergences. N’est-ce pas sur le rationalisme et sur la morale que le stoïcisme et l’épicurisme divergent : ü Quoique ces deux sagesses soient rationalistes; la raison ne se limite-t-elle pas à expliquer dans l’épicurisme, alors qu’en sus, dans le stoïcisme, elle juge et commande ? ü D’où, au niveau de la morale une divergence fondamentale : • Dès lors que c’est le plaisir qui gouverne sous le contrôle de la raison dans l’épicurisme (sagesse sensualiste) • Alors que c’est la raison qui commande en appelant la vertu dans le stoïcisme (sagesse volontariste) N’est-ce pas seulement sur le rôle de la raison et sur la morale que ces deux sagesses diffèrent en étant : Un art de jouir pour l’épicurisme dont la maxime serait : Carpe diem, cueille le jour, apprécie l’instant présent ? Un art de vouloir pour le stoïcisme dont la maxime serait : Agis vertueusement sur ce qui dépend de toi et accepte le reste ? Art de jouir pour l’épicurisme. Art de vouloir pour le stoïcisme. Plutôt que de s’opposer, ces deux sagesses -qui visent toutes deux à être heureux- ne se complètent-elles pas ?

 « Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je

« Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de faire la différence entre les deux. » Cette prière (souvent attribuée à tort à Marc-Aurèle et dont l’auteur est inconnu) ne résumerait-elle pas la sagesse stoïcienne … qu’un vrai stoïcien (parce qu’il est matérialiste et qu’il n’a pas besoin d’espérer pour agir) demanderait moins à Dieu qu’à la philosophie ou à lui-même ?

Prochaines réunions MDS Agde de 18 h 30 à 20 h : Salle Terrisse

Prochaines réunions MDS Agde de 18 h 30 à 20 h : Salle Terrisse Maison du cœur de Ville • "Altruisme" : mardi 10 décembre • "Charisme" : mardi 14 janvier • "Civisme" : mardi 11 février N’oubliez pas de réserver vos places et d’annuler vos réservations si vous ne pouvez pas venir 04 67 94 65 80 ou direction. culture@ville-agde. fr MAM Béziers de 18 h 30 à 20 h : " Faut-il partir pour être ailleurs ? " mercredi 8 janvier Informations et documents sont disponibles sur : http: //www. cafe-philo. eu/