enrichissent Quand les pratiques informationnelles des lves questionnent

enrichissent Quand les pratiques informationnelles des élèves questionnent les pratiques pédagogiques des professeurs documentalistes ANNE CORDIER Maître de Conférences en Sciences de l’Information et de la Communication Université-ESPE de Rouen

INTRODUCTION q Contextualisation q Au-delà des discours… Des imaginaires et des pratiques informationnelles q Méthodologie de recherche q Problématique de cette communication q Plan et Modalités

I. Des écueils, et des propositions de remédiations

I. I. La communication enseignants-enseignés en question(s) q Quelle conception des pratiques des élèves Parce que ce n’est pas toujours brillant, brillant ! Pr-Doc B Vous, pour savoir la date de naissance de Louis XIV, vous mettez « Quand est né Louis XIV ? » . Bon, ça, c’est n’importe quoi, on est bien d’accord ! Pr-Doc C

I. I. La communication enseignants-enseignés en question q Quelle place pour la parole, et l’expression des pratiques, de l’élève ? Madame, elle nous a dit faut faire ça, faut dire ça, faut aller là. . Nous, on n’a rien fait de nous-mêmes, en fait, on a obéi sagement… Bon, après, en cours, c’est souvent comme ça, hein, mais là, vu qu’on parlait d’Internet, je me disais qu’on pouvait peut-être nous faire un peu plus confiance et voir comment on faisait, nous, quoi… M’enfin, bref… Céleste

I. II. De la tentation d’une « grammaire documentaire » q Des situations artificielles de recherche, au service d’une démonstration verticale Pr-Doc A : Un petit exemple, pour voir si vous avez tous bien compris… Je veux savoir comment fonctionne une ruche. Quels sont les mots-clés en rapport avec ce sujet ? Elève 1 : ruche ! Pr-Doc A : D’accord pour « ruche » , mais c’est un peu large, ça, on devrait ajouter un mot, non ? Elève 2 : Abeilles ! Elève 3 : Et miel aussi ! Pr-Doc A : Je veux savoir quel est le fonctionnement d’une ruche… Margaux : Fonctionnement, alors ! Pr-Doc A : Oui, très bien !

I. II. De la tentation d’une « grammaire documentaire » q … Vs situations effectives

I. III. Qui a peur ? q L’entrée par les dangers d’Internet q Son effet sur les représentations de l’expertise du professeur documentaliste par les élèves Elle a peur d’Internet, elle doit pas trop bien savoir comment ça marche vraiment, donc elle préfère qu’on n’y va pas. Léa En fait, elle a peur de pas savoir ce qui est vrai dans les renseignements et ce qui est faux, alors elle préfère qu’on aille pas dessus. Frédéric

II. Des pratiques, et des propositions d’actions

II. I. Dialoguer…avec qui ? q Ce que les pratiques d’interrogation des moteurs de recherche révèlent Je vais pas lui mettre que des mots, il va pas comprendre pourquoi je demande ça ! Alors, je lui pose la question, bien comme le prof il l’a posée, pour qu’il comprenne mieux… Clément mon métier plus tard

II. I. Dialoguer…avec qui ? q La solution : se replier sur le logiciel documentaire ? Non ! Ça montre (aux élèves) aussi qu’on a des compétences en tant que professionnels qui sont bien à nous, qu’on peut transmettre quelque chose. Pr-Doc A Avec BCDI, c’est eux (les élèves) qui viennent sur notre terrain. Pr-Doc C Avec BCDI, quelque part, on a les pleins pouvoirs ! Pr-Doc B

II. Imiter ou créer de l’information ? q Flavien, ou l’exploitation d’un article de Wikipédia Flavien : C’est les notes qui suivent l’article sur le sujet dans Wikipédia, j’ai pas confiance, mais ce qui est bien, c’est que c’est assez complet dans les références, donc si je prends la bibliographie de l’article de Wikipédia, j’ai des sources pour mon travail à moi…vous comprenez ? AC : Oui, oui, d’accord, je vois… Flavien : C’est sûr, ça fait beaucoup de trucs à vérifier, mais bon, je trouve ça plutôt pratique. C’est des sources de base, quoi.

II. Imiter ou créer de l’information ? q Roman, ou le copié-collé créatif AC : Quand tes professeurs t’ont dit « Vous avez carte blanche, utilisez les outils numériques, mettez du son, de l’image, etc. » . . . Roman : Ah je me suis dit « Enfin ! » . Enfin, on me permet de m’exprimer avec mes armes ! AC : Avec tes armes ? Roman : Oui, avec mes armes, avec ce que je sais faire, ce que j’ai l’habitude d’utiliser. Pas pour faire un exposé classique, avec « Répétez ce que vous avez lu » , mais « Dites ce que vous en pensez » . C’est quand même beaucoup plus intéressant !

II. Imiter ou créer de l’information ? q Promouvoir la créativité info-communicationnelle

II. III. D’un environnement informationnel à un autre q Exploitation pour le travail scolaire de l’environnement informationnel non formel On va pas commencer à créer plein de trucs différents alors que nous, on est tout le temps connecté à Facebook. Moi je me lève, je suis connectée à Facebook, je me couche je regarde une dernière fois Facebook, alors du coup je suis certaine que si Lucie et Alexia mettent un document sur le groupe Facebook je le verrai. C’est ultra pratique ! Marina

II. III. D’un environnement informationnel à un autre q Pour un continuum de l’écosystème informationnel L’ENT, c’est le truc du lycée, d’ailleurs ça se voit c’est lent et c’est moche ! Olivier Moi j’aime pas l’ENT, parce que tout le monde y va, il y a les profs, nos parents, et puis nous. Même si on a des mots de passe différents, ben c’est pour le lycée, quoi ! Alice Clairement, ils veulent qu’on utilise l’ENT parce que comme ça, ils nous contrôlent. Alors que Facebook, ou autre chose qu’on connaît nous, ça les fait flipper. On y fait ce qu’on veut comme on veut, et ça, ils aiment pas. Geoffrey

III. Entre gestion de l’incertitude et affirmation de l’expertise

III. I. Des impératifs didactiques q Des apprentissages forts à soutenir q Enseigner la culture technique pour une distanciation critique q Savoirs info-documentaires et savoirs sur le monde

III. Une autre conception de la recherche d’information q L’activité de recherche d’information : une activité fondamentalement incertaine q L’incertitude, clé de voûte de l’enseignement de la recherche d’information

III. Une posture pédagogique. . . voire philosophique q La certitude de son expertise. . . Et de savoir affronter l’incertitude ! q La posture du maître ignorant, mais plus encore. . . q Pour une vision pro-active de l’information-communication

CONCLUSION q Ne pas succomber à l’approche outils q Vers une approche communicationnelle et sociale des questions info-communicationnelles

MERCI BEAUCOUP POUR VOTRE ATTENTION !! anne. cordier@univ-rouen. fr @annecordier