Reproduction de quelques planches douvrages mdicaux parus en

Reproduction de quelques planches d’ouvrages médicaux parus en Alsace au XVIème siècle Planches publiées dans le volume des Annales du CRDP de Strasbourg consacré aux Aspects du Siècle d’Or en Alsace, 1980. Ce volume recèle bien d’autres planches, tout aussi intéressantes.

La représentation du corps

« DAS GROSSE EINGEWEIDE BILD » « La grande image des viscères » (Strasbourg, 1517, Jean Schott, imprimeur) Planche dessinée d’après nature par Hans Wechtelin, lors de la première dissection anatomique effectuée à Strasbourg, en 1517, sur le cadavre d’un pendu, par le médecin strasbourgeois Wendelin Hock von Brackman. Imprimée d’abord sous forme de feuillets volants, elle fut, avec d’autres, diffusée dans le monde entier. On retrouvera ensuite ce feuillet dans d’autres ouvrages médicaux, comme par exemple le « Spiegel der Artzeny » , de Laurent Fries (1518).

« DAS GROSSE SKELETT BILD » « La grande image du squelette » (Strasbourg, 1517, Jean Schott, imprimeur) Planche dessinée d’après nature par Hans Wechtelin. Voir planche précédente. Bien que contenant encore un certain nombre d’erreurs –il manque par exemple les os du poignet-, cette planche marque un net progrès par rapport aux représentations anatomiques antérieures du squelette.

Jérôme BRUNSWICK : ANATOMIA (Strasbourg, 1500, chez Johann Grüninger)

Almanach de l’année 1493, imprimé à Strasbourg chez Johann Grüninger. Ce document montre à la fois l’apparition de pratiques médicales, mais aussi le lien qui est encore très fort, entre le savoir populaire et le savoir scientifique. En effet, les deux illustrations principales de cet almanach sont : - cette image qui montre l’intérêt pour la dissection et l’anatomie, et des pratiques comme la saignée, mais aussi le lien que l’on fait entre l’homme et l’univers, représenté ici par un rapport entre les signes du zodiaque et les différentes parties du corps, - la représentation du martyre de saint Sébastien (non reproduite ici), un des principaux saints auxquels on fait appel contre les maladies et les épidémies. Cette représentation aux côtés de la première montre la dévotion et la croyance en la force protectrice des images et des gestes religieux, qui perdurent alors que naît une médecine plus rationnelle et plus « technique » .

Les soins

HANS VONN GERSDORFF : « Feldtbuch der Wundtartzney » (Strasbourg, 1517, Jean Schott, imprimeur) Dans ce livre de chirurgie de guerre, le chirurgien strasbourgeois décrit de nombreux instruments opératoires, et tout un appareillage pour chirurgie traumatologique et orthopédique. Le « Wundenmann » (homme des blessures) représenté sur cette gravure récapitule toutes les blessures que peut s’attirer un homme de guerre.

Jérôme BRUNSWICK : « BUCH DER CHIRURGIA UND WIRKUNG DER WUNDARZNEY » (Strasbourg, 1497, chez Johann Grüninger) Illustration représentant quelques instruments de chirurgie.

Jérôme BRUNSWICK : « BUCH DER CHIRURGIA UND WIRKUNG DER WUNDARZNEY » (Strasbourg, 1497, chez Johann Grüninger) Personnage alité qui se fait soigner. On peut observer sur la table devant le lit un pot (médicament ? ) ainsi qu’un garrot (? )

EUCHARIUS ROESSLIN : « DER SWANGERN FRAUEN UND HEBAMMEN ROSENGARTEN » (Strasbourg, 1513, Martin Flach, imprimeur) Ce « Jardin aux roses des femmes enceintes et des sages-femmes » est le plus ancien livre d’obstétrique. C’est un guide complet et pratique de l’art de l’accouchement, surtout destiné aux sagesfemmes. D’abord imprimé à Strasbourg, puis à Haguenau, il fut traduit en latin, en français, en néerlandais, en anglais, en espagnol, et réimprimé des dizaines de fois jusqu’au milieu du XVIIème siècle.

Des médicaments pour soigner

HIERONYMUS BOCK dit « TRAGUS » « KREUTER BUCH » (Strasbourg, 1551, Josias Rihel, imprimeur) Livre consacré aux plantes médicinales et à leurs vertus thérapeutiques. Les planches sont gravées sur bois par David Kandel. Le chapitre 74 est consacré au Tilleul (Lindenbaum), dont l’usage thérapeutique était préconisé pour les maux d’estomac, l’épilepsie, les maladies du sang, et en usage externe, dans les brûlures.

HIERONYMUS BRUNSCHWYGK : « LIBER DE ARTE DISTILLANDI, DE SIMPLICIBUS » (Strasbourg, 1560, Jean Grüninger, imprimeur) La distillation des plantes médicinales, souvent fort complexe, était une étape importante dans la préparation de nombreux médicaments. On remarquera les deux alambics fixes.