Hommage national Samuel Paty Rflexions autour des valeurs

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Hommage national à Samuel Paty : Réflexions autour des valeurs de la République, de

Hommage national à Samuel Paty : Réflexions autour des valeurs de la République, de la laïcité et du rôle de l’École Professeur assassiné le 16 octobre 2020 près de son collège à Conflans Sainte Honorine (région parisienne) La Sorbonne Mercredi 21 octobre 2020

Au cœur de l’École : les trois valeurs de notre devise républicaine et la

Au cœur de l’École : les trois valeurs de notre devise républicaine et la laïcité Nos valeurs républicaines (qui puisent leur origine dans la Déclaration des Droits de l’homme et du Citoyen, 1789) se vivent au quotidien au sein du collège : Liberté, parce que c’est par l’École que vous allez devenir libres. Être libre, c’est apprendre à penser par soi-même, en s’appuyant sur des faits, sur des connaissances et sur la logique. Égalité, parce que vous êtes accueillis à l’École sans distinction d’origine, de croyance, d’appartenance ou de culture ; parce que vous avez tous les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres collégiens de votre âge. Fraternité, parce qu’à l’École, chacun découvre ce que l’autre peut lui apporter, avec ses différences, avec ses idées à lui. La fraternité, c’est se dire que nous avons envie de faire des choses ensemble, sans exclure personne pour ce qu’il est. C’est faire les efforts demandés pour que le vivre ensemble soit agréable et bénéfique pour tous. LIBERTE En France, ce qui protège nos libertés, c’est la laïcité (loi de 1905). Par elle, aucune religion n’est au-dessus des lois. La laïcité est tout simplement le droit de chacun d’entre nous de croire ou de ne pas croire. Grâce à elle, vous pouvez choisir votre religion ou en changer, vous pouvez aussi décider de n’en avoir aucune, si vous en avez envie. Vous êtes libres. Ni l’État, ni aucun adulte, ni aucun élève ne peut vous imposer une croyance. Ce choix appartient à chacun d’entre vous. C’est pour cela que les professeurs ne vous diront jamais s’ils ont une religion ou pas. C’est aussi pour cela que vous n’avez pas le droit de porter des signes religieux ostensibles (visibles). En les interdisant, notre École vous protège de toute pression et de toute contrainte. Article 9 de la Charte de la Laïcité à l’Ecole. (page 19 du carnet de liaison). La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre.

Au cœur de l’École : les trois valeurs de notre devise républicaine et la

Au cœur de l’École : les trois valeurs de notre devise républicaine et la laïcité LIBERTÉ EGALITÉ LAÏCITÉ FRATERNITÉ

Au cœur de l’École : les trois valeurs de notre devise républicaine et la

Au cœur de l’École : les trois valeurs de notre devise républicaine et la laïcité LIBERTÉ EGALITÉ Croire/ne pas croire Changer de religion Pratiquer sa religion Entre toutes les croyances Entre croyants et non-croyants Être protégé des discriminations LAÏCITÉ Séparation du politique et du religieux Un Etat neutre et impartial FRATERNITÉ Vivre ensemble en respectant les autres et leurs droits ainsi la paix et la sécurité sont garantis pour chacun

Aux Instituteurs et Institutrices, Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants

Aux Instituteurs et Institutrices, Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. (…). Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c’est par lui que nous triompherons du mal, de l’obscurité et de la mort. Eh quoi ! Tout cela à des enfants ! — Oui, tout cela, si vous ne voulez pas fabriquer simplement des machines à épeler. Je sais quelles sont les difficultés de la tâche. Vous gardez vos écoliers peu d’années et ils ne sont point toujours assidus, (…) Ils font souvent, au sortir de l’école, des rechutes profondes d’ignorance et de paresse d’esprit, et je plaindrais ceux d’entre vous qui ont pour l’éducation des enfants du peuple une grande ambition, si cette grande ambition ne supposait un grand courage. […] Sachant bien lire, l’écolier, qui est très curieux, aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis, une idée, très générale, il est vrai, mais très haute de l’histoire de l’espèce humaine, de la structure du monde, de l’histoire propre de la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l’humanité. Le maître doit intervenir pour aider ce premier travail de l’esprit ; il n’est pas nécessaire qu’il dise beaucoup, qu’il fasse de longues leçons ; il suffit que tous les détails qu’il leur donnera concourent nettement à un tableau d’ensemble. De ce que l’on sait de l’homme primitif à l’homme d’aujourd’hui, quelle prodigieuse transformation ! et comme il est aisé à l’instituteur, en quelques traits, de faire sentir à l’enfant l’effort inouï de la pensée humaine ! (…) Je dis donc aux maîtres, pour me résumer : lorsque d’une part vous aurez appris aux enfants à lire à fond, et lorsque d’autre part, en quelques causeries familières et graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques années œuvre complète d’éducateurs. Dans chaque intelligence il y aura un sommet, ce jour-là, bien des choses changeront. Jean Jaurès, La Dépêche, journal de la démocratie du midi, 15 janvier 1888.

Il me semble primordial de vous donner quelques éléments contextuels. - Cette Lettre est

Il me semble primordial de vous donner quelques éléments contextuels. - Cette Lettre est publiée dans le journal La Dépêche du Midi publié à Toulouse. - En 1888, depuis les lois Jules Ferry sur l’école primaire votées en 1881 -1882, l'école est gratuite, l'instruction primaire obligatoire et participent à laïciser l’enseignement public. - Jean Jaurès né en 1859 est tout d’abord professeur avant d’être élu député en 1885. A l’époque, il écrit des chroniques pour La Dépêche de Toulouse. Ce texte a été rédigé alors que l’homme politique a 29 ans seulement. Ses grands thèmes sont l’École, la laïcité, la condition ouvrière mais aussi le pacifisme. Il consacrera les dernières années de sa vie à tenter d'empêcher le déclenchement de la Première Guerre mondiale ; cette opinion pacifiste lui vaut d’être assassiné le 31 juillet 1914 peu avant le début de la guerre 1914 -1918). Une du Journal La Dépêche du 15 Janvier 1888 Jean Jaurès (1859 -1914) Photo prise en 1904