Vocabulaire au cp Comment favoriser la mmorisation des
Vocabulaire au cp Comment favoriser la mémorisation des mots étudiés ?
1. Le lexique, un ensemble structuré, organisé et constitué de réseaux J Picoche Le lexique est un ensemble structuré : ce n’est pas une simple accumulation de mots. • De sens: synonymie, C’est un réseau de termes reliés entre eux par des relations : antonymie, champ lexical • De hiérarchie : hyperonymie • De forme : dérivation • D’histoire: étymologie et emprunts
Domaine sémantique Les mots peuvent avoir des relations de sens : - plusieurs sens , la polysémie: feuille de l’arbre/feuille papier - avoir un sens propre et un sens figuré : les ailes du nez - avoir le même sens, la synonymie : crainte, frayeur, peur. . . - avoir un sens contraire , l’antonymie : grand / petit - se regrouper autour d’un thème , le champ lexical: Celui de la pluie : bruit, tonnerre, giboulée, éclair, grain, crachin, orage… - se ressembler à l’écrit ou à l’oral sans avoir du tout le même sens , l’homonymie : sain, sein, saint, ceint. . .
Domaine sémantique Les mots peuvent avoir des relations de sens de type hiérarchique, par inclusion. Les termes génériques (ou hyperonymes ou mots étiquettes) regroupent toutes sortes de termes. Fruit est le terme générique de banane, poire, pomme, raisin. . . FRUIT banane poire pomme
Domaine morphologique LA DERIVATION Les mots sont liés entre eux par des règles de dérivation : à la base d’un mot, on peut adjoindre un préfixe ou un suffixe ou les deux - dé-roule-ment -en-col-ure Il est très important de travailler la dérivation longuement et souvent avec les élèves car : -la plupart des mots sont morphologiquement complexes : c’est le cas pour 80% des 35000 mots du Robert méthodique ; -elle permet aux élèves de saisir l’organisation du lexique : à partir d’un nombre relativement restreint d’éléments lexicaux, ils peuvent comprendre une quantité considérable de termes. C’est une des clés de l’apprentissage des langues ; - cette notion a une grande importance au niveau orthographique : toute la famille de terre s’écrit avec deux r : terroir, territoire, enterrer…
3 4 Domaine morphologique LA COMPOSITION Composition populaire : timbre-poste, chaise longue, fait divers, aigre-doux… Composition savante : géographie, graphologie, géologie, hypertension… Mais aussi : écohabitat, biocombustible…
Domaine historique Aux langues anciennes Latin: la majorité des mots Grec: théâtre, hygiène, métamorphose, trapèze…. Langues germaniques: guerre, hache, blé, jardin…… EMPRUNTS Anglais: club, jockey, pickpocket, flash, mail, lifting, week-end… Italien: appartement, balcon, corniche, concert, cantatrice, violon…. Aux langues modernes Espagnol: embarcadère, camarade, cédille, mousse…. Arabe: chiffre, zéro, algèbre, alambic, alcool, alchimie… Allemand: bivouac, nickel, colbalt, bunker, album…. Néerlandais: matelot, cabillaud, maquereau, crabe, layette, ruban…
2/ L’apprentissage et la mémorisation des mots Une simple exposition aux mots ne suffit pas. Un processus doit s’enclencher dans la mémoire à long terme. • Pour conserver les informations de façon stable : de bons outils pour soutenir l’effort de mémorisation • Pour réutiliser les mots et qu’ils fassent partie intégrante du vocabulaire actif
Aucun mot n’est isolé dans une langue Une simple exposition aux mots, sans analyse, ne suffit pas : des listes de mots sans relation entre eux sont difficiles à mémoriser et peu opératoires. Apprendre une liste de mots implique la formation d’associations entre les mots, et plus généralement une organisation progressive sur le sens des mots à apprendre. Au sujet du mot du jour, Micheline Cellier précise : offrir un mot quotidien, à partir d’une éphéméride, mot qui n’a pas de résonance dans la vie de la classe, qui n’est relié à d’autres et autour duquel aucun outil permettant le réemploi n’est créé, semble d’une rentabilité bien médiocre en termes d’apports lexicaux.
Les relations morphologiques entre les mots Il est essentiel d’insister sur les relations morphologiques et la dérivation pour 2 raisons : L’augmentation du lexique s’explique surtout par l’augmentation des capacités des élèves à résoudre des problèmes morphologiques (reconnaître des éléments familiers dans les mots rencontrés). Les entrainements à l’analyse morphologique contribuent aussi à améliorer les capacités de lecture des élèves (compréhension et décodage)
Le vocabulaire : Quelle démarche pour enrichir/enseigner le vocabulaire ? Un enseignement qui repose sur 3 temps selon M. Cellier : - La contextualisation : découverte et explicitation du vocabulaire en contexte. - La dé-contextualisation : fabrication d’un outil. - La re-contextualisation : permet de réemployer les mots travaillés dans des contextes variés.
Le vocabulaire : Quelques principes didactiques sur l’enseignement du vocabulaire : S’engager dans un enseignement explicite et structuré, avec des objectifs bien définis, l’acquisition implicite du vocabulaire étant certes réelle et intéressante mais peu travaillée donc peu mémorisée. Travailler prioritairement sur les mots fréquents qui sont aussi les plus polysémiques […]. Ces mots vont également entrer dans de nombreux réseaux très étendus : champs lexicaux, synonymes, antonymes, dérivés, etc. ; Choisir systématiquement des noms, des verbes et des adjectifs, dans un corpus qui structure le lexique et donne la possibilité à l’élève de réemployer les mots Construire des outils variés, explicites, organisés, raisonnés, pour structurer l’apprentissage et soutenir et solliciter la mémoire par des modalités diverses ; Travailler les mots dans une phrase pour faire vivre les structures syntaxiques indispensables à une maîtrise de la langue ;
Le vocabulaire : Comment mettre en œuvre concrètement ces recommandations ? Des jeux autour du lexique pour réutiliser le vocabulaire étudié, activer le sens, les réseaux de mots et les notions lexicales.
Des jeux autour du lexique
Des jeux inspirés de l’improvisation théâtrale. - Les jeux de découverte - Les jeux de répétition - Les jeux d’association - Les jeux de catégorisation - Les jeux pour écrire ou faire décrire
Pourquoi ? - Commencer une séance de vocabulaire par des activités orales et physiques permet aux élèves d’entrer de façon dynamique dans la séquence de travail, de s’échauffer intellectuellement, de se concentrer et de développer leur réactivité. - Jouer avec le lexique est un moyen d’entrer dans une nouvelle séance, de se remémorer la séance précédente de façon décontextualisée ou de préparer une production écrite pour réinvestir en contexte le lexique étudié.
- Leur régularité permet leur efficience, une fois les règles connues, les élèves ont tout le loisir de se concentrer sur les mots. - Les élèves peuvent à leur tour devenir meneur de jeu en ayant à disposition, si besoin, un document récapitulant le corpus travaillé.
Les jeux de découverte Ces jeux permettent de travailler le vocabulaire en réception.
- Ils sont basés sur la marche : les participants doivent se déplacer dans un espace défini, sans tourner en rond, sans se bousculer, en gardant un rythme régulier. Ils marchent silencieusement pendant l’explication des consignes.
Marche action Obj : associer une action à un mot pour activer et installer son sens Pour ce jeu d’écoute, de concentration et de réactivité, prévoir 4 à 5 consignes maximum et les donner progressivement. Pour un mot ou une expression donné(e), les élèves doivent réaliser une action puis reprendre une marche neutre. Par exemple : pour une séquence autour du verbe manger
Marche réaction Obj : associer une action à un mot pour activer et installer son sens Ce jeu est une variante du jeu précédent. Il s’agit, cette fois, de réagir par rapport à un camarade. Par exemple : si l’enseignant annonce « Louis vous rend triste » , les élèves doivent regarder Louis et jouer la tristesse.
Les jeux de répétition Ces jeux permettent de travailler le vocabulaire en production.
Duels de mots Obj : répéter les mots appris lors des séances précédentes Les participants forment deux ou trois colonnes, face à face. L’enseignant donne un thème qui englobe tout ou partie du corpus visé et les joueurs en tête de colonnes y répondent par un mot appartenant au corpus. Si les deux ou trois mots sont acceptés, ils vont en queue de file, et c’est aux deux ou trois joueurs suivants de donner un mot relatif au thème.
Duels de mots Remarques : - Ce jeu fonctionne très bien pour travailler la synonymie et les contraires. - Placer stratégiquement les élèves en difficulté en début de file afin que les mots les plus connus ne soient pas déjà proposés par leurs camarades. - L’idéal est de jouer à ce jeu après une « marche action » qui aura permis de remettre quelques mots en mémoire.
Mots lancés Obj : répéter les mots appris lors des séances précédentes Les joueurs se placent en cercle. L’enseignant donne le titre d’une corolle lexicale ou un champ lexical. Un élève lance un mot. Une fois ce premier mot donné, c’est au tour du voisin de celui qui a parlé de donner un autre mot, ainsi de suite jusqu’à épuisement du stock de mots. Si un élève n’a pas de proposition, il peut dire « je passe » mais il reste pour écouter les propositions de ses camarades. Quand ce jeu est maîtrisé, il est préférable de faire plusieurs cercles autonomes, ainsi la participation active des élèves est augmentée.
Les jeux d’association Ces jeux permettent de faire des associations à partir d’un mot.
Marche associative Obj : associer des mots sur la base d’une notion Pour ce jeu, préparer des étiquettes-mots qui fonctionnent par pair ( synonymes, antonymes, mots de la même famille…) et les placer dans une boîte. Les élèves piochent une étiquette mot et marchent en chuchotant leur mot. Les élèves essaient de repérer en se déplaçant le camarade qui a le mot correspondant. Quand la majorité des enfants s’est associée, arrêter le jeu et demander aux couples formés de prononcer leur mot afin de vérifier la pertinence des associations. Demander à ceux qui sont seuls de prononcer à haute voix le mot, si nécessaire, le groupe les aide à trouver leur binôme.
Les jeux de catégorisation
Les zones Obj : identifier la catégorie induite par un mot L’enseignant délimite quatre zones au sol puis annonce un mot ou une expression, les joueurs doivent alors se rendre dans la zone correspondante. Puis le meneur de jeu donne un autre mot et les joueurs se déplacent à nouveau dans la bonne zone. Exemple : les aliments, les animaux…
Le béret Obj : être capable de mémoriser du vocabulaire en situation de réception Comme dans le jeu traditionnel du béret, les élèves se positionnent sur deux lignes, face à face. Un numéro leur est attribué dans chaque équipe. Au sol, entre les deux équipes, placer 3 à 5 étiquettes avec un terme générique ou le nom d’une catégorie. Le meneur de jeu ( enseignant ou élève) annonce un numéro de joueur et un terme. Les joueurs qui portent le numéro dans chaque équipe doivent récupérer l’étiquette générique correspondante. Le premier qui récupère l’étiquette fait gagner un point à son équipe.
Jouer avec les fleurs lexicales - Cacher la fleur, redonner aux élèves par groupe toutes les images ou mots de la fleur et leur demander de retrouver le classement le plus rapidement possible. - Choisir une fleur lexicale déjà étudiée, demander aux élèves de citer trois ou quatre mots d’une catégorie donnée. Par exemple : donne moi 3 moyens de transport aériens… - Donner des phrases du type : je suis un vtt, donner 3 autres mots de ma catégorie.
Les jeux pour décrire ou pour écrire
Les jeux décrits précédemment font travailler les mots de façon décontextualisée. Il est aussi important de permettre aux élèves de recontextualiser le lexique travaillé dans des productions d’écrits. De nombreuses situations de jeu peuvent précéder ces phases d’écriture. Au-delà de permettre la réutilisation des corpus visés, ces activités sont efficaces pour aider les élèves en difficulté ou dont l’imaginaire est moins développé.
Produire des devinettes L’enseignant choisit une fleur lexicale déjà étudiée. Il demande aux élèves de produire des devinettes en s’aidant de l’affiche. Par exemple : je suis un véhicule qui navigue, j’ai des voiles. Qui suis-je ? Les devinettes sont lues ou dites aux camarades qui doivent deviner le mot décrit.
Décrire par le mot lancé Obj : décrire par ajouts successifs Suivre la même démarche que pour « le mot lancé » tout en effectuant une accumulation d’éléments afin de décrire un personnage ou un paysage en fonction des corpus étudiés. Par exemple : décrire le personnage qui sera ensuite le héros d’une histoire. Chaque lanceur ne propose d’un nom ou groupe de mots, les propositions s’accumulent pour obtenir par exemple : Enfant, fille, cheveux longs, bruns, courageuse, farceuse etc…
Décrire par le mot lancé Obj : décrire par ajouts successifs A la fin du tour, les élèves font alors le portrait du personnage à l’oral. Passage par le dessin possible. Plusieurs autres portraits peuvent être ensuite réaliser collectivement pour ne pas donner un exemple unique et stimuler l’imagination. Passer ensuite à la production d’écrits, les élèves peuvent s’inspirer des propositions faites pour créer leurs propres personnages.
Décris et raconte Obj : travailler la description et la narration Les participants sont en cercle avec l’enseignant qui propose un thème, par exemple les pirates. Un élève commence à inventer une histoire en fonction de ce thème. Si l’enseignant dit « décris » en désignant un autre élève, celui-ci doit donner des détails sur le physique de personnage ou sur le décor. Si l’enseignant dit « raconte » , l’élève désigné doit poursuivre la narration.
Histoire en continu Obj : travailler la narration en cascade L’enseignant propose un thème aux élèves placés en cercle. L’un d’entre eux démarre la narration jusqu’à ce que l’enseignant désigne un autre élève qui poursuit l’histoire de façon cohérente. Ne pas donner la parole dans l’ordre du cercle afin que tous les élèves se sentent concernés. L’enseignant veille à proposer un thème permettant de réinvestir le vocabulaire travaillé ou l’imoose dans sa consigne.
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