Victor Hugo La Terre Hymne Donneur de voix

  • Slides: 20
Download presentation
Victor Hugo La Terre – Hymne Donneur de voix Yvon Jean Par Nanou et

Victor Hugo La Terre – Hymne Donneur de voix Yvon Jean Par Nanou et Stan

Elle est la terre, elle est la plaine, elle est le champ. Elle est

Elle est la terre, elle est la plaine, elle est le champ. Elle est chère à tous ceux qui sèment en marchant ; Elle offre un lit de mousse au pâtre ; Frileuse, elle se chauffe au soleil éternel,

Elle aime le rayon propice aux blés mouvants, l'assainissement formidable des vents, Et les

Elle aime le rayon propice aux blés mouvants, l'assainissement formidable des vents, Et les souffles, qui sont des lyres, l'éclair, front vivant qui, lorsqu'il brille et fuit, out ensemble épouvante et rassure la

Gloire à la terre ! Gloire à l'aube où Dieu paraît ! Au fourmillement

Gloire à la terre ! Gloire à l'aube où Dieu paraît ! Au fourmillement d'yeux ouverts dans la forêt, Aux fleurs, aux nids que le jour dore ! Gloire au blanchissement nocturne des sommets !

La terre aime ce ciel tranquille, égal pour tous, Dont la sérénité ne dépend

La terre aime ce ciel tranquille, égal pour tous, Dont la sérénité ne dépend pas de nous, Et qui mêle à nos vils désastres, A nos deuils, aux éclats de rires effrontés, A nos méchancetés, à nos rapidités,

a terre est calme auprès de l'océan grondeur ; erre est belle ; elle

a terre est calme auprès de l'océan grondeur ; erre est belle ; elle a la divine pudeur De se cacher sous les feuillages ; printemps son amant vient en mai la baiser ; Elle envoie au tonnerre altier pour l'apaiser

Ne frappe pas, tonnerre. Ils sont petits, ceux-ci. La terre est bonne ; elle

Ne frappe pas, tonnerre. Ils sont petits, ceux-ci. La terre est bonne ; elle est grave et sévère aussi ; Les roses sont pures comme elle ; Quiconque pense, espère et travaille lui plaît ; Et l'innocence offerte à tout homme est son lait, Et la justice est sa mamelle.

a terre cache l'or et montre les moissons ; Elle met dans le flanc

a terre cache l'or et montre les moissons ; Elle met dans le flanc des fuyantes saisons Le germe des saisons prochaines, Dans l'azur les oiseaux qui chuchotent : aimons !

harmonie est son œuvre auguste sous les cieux ; Elle ordonne aux roseaux de

harmonie est son œuvre auguste sous les cieux ; Elle ordonne aux roseaux de saluer, joyeux Et satisfaits, l'arbre superbe ; r l'équilibre, c'est le bas aimant le haut ; Pour que le cèdre altier soit dans son droit, il faut Le consentement du brin d'herbe.

Elle égalise tout dans la fosse ; et confond Avec les bouviers morts la

Elle égalise tout dans la fosse ; et confond Avec les bouviers morts la poussière que font Les Césars et les Alexandres ; Elle envoie au ciel l'âme et garde l'anima ; Elle ignore, en son vaste effacement du

Elle paie à chacun sa dette, au jour la nuit, A la nuit le

Elle paie à chacun sa dette, au jour la nuit, A la nuit le jour, l'herbe aux rocs, aux fleurs le fruit ; Elle nourrit ce qu'elle crée, Et l'arbre est confiant quand l'homme est incertain ;

Elle fut le berceau d'Adam et de Japhet, Et puis elle est leur tombe

Elle fut le berceau d'Adam et de Japhet, Et puis elle est leur tombe ; et c'est elle qui fait Dans Tyr qu'aujourd'hui l'on ignore, Dans Sparte et Rome en deuil, dans Memphis abattu, Dans tous les lieux où l'homme a parlé, puis s'est tu, Chanter la cigale sonore.

Pourquoi ? Pour consoler les sépulcres dormants. Pourquoi ? Parce qu'il faut faire aux

Pourquoi ? Pour consoler les sépulcres dormants. Pourquoi ? Parce qu'il faut faire aux écroulements Succéder les apothéoses, Aux voix qui disent Non les voix qui disent Oui, Aux disparitions de l'homme évanoui Le chant mystérieux des choses.

La terre a pour amis les moissonneurs ; le soir, Elle voudrait chasser du

La terre a pour amis les moissonneurs ; le soir, Elle voudrait chasser du vaste horizon noir L'âpre essaim des corbeaux voraces, A l'heure où le bœuf las dit : Rentrons maintenant ; Quand les bruns laboureurs s'en reviennent traînant Les socs pareils à des cuirasses.

e enfante sans fin les fleurs qui durent peu ; s fleurs ne font

e enfante sans fin les fleurs qui durent peu ; s fleurs ne font jamais de reproches à Dieu ; Des chastes lys, des vignes mûres, myrtes frissonnant au vent, jamais un cri monte vers le ciel vénérable, attendri Par l'innocence des murmures.

Elle ouvre un livre obscur sous les rameaux épais ; lle fait son possible,

Elle ouvre un livre obscur sous les rameaux épais ; lle fait son possible, et prodigue la paix Au rocher, à l'arbre, à la plante, our nous éclairer, nous, fils de Cham et d'Hermès, ui sommes condamnés à ne lire jamais Qu'à de la lumière tremblante.

Son but, c'est la naissance et ce n'est pas la mort ; C'est la

Son but, c'est la naissance et ce n'est pas la mort ; C'est la bouche qui parle et non la dent qui mord ; Quand la guerre infâme se rue Creusant dans l'homme un vil sillon de sang baigné,

Meurtrie, elle demande aux hommes : A quoi sert Le ravage ? Quel fruit

Meurtrie, elle demande aux hommes : A quoi sert Le ravage ? Quel fruit produira le désert ? Pourquoi tuer la plaine verte ? Elle ne trouve pas utiles méchants, Et pleure la beauté virginale des champs Déshonorés en pure perte.

La terre fut jadis Cérès, Alma Cérès, Mère aux yeux bleus des blés, des

La terre fut jadis Cérès, Alma Cérès, Mère aux yeux bleus des blés, des prés et des forêts ; Et je l'entends qui dit encore : Fils, je suis Démèter, la déesse des dieux ; Et vous me bâtirez un temple radieux Sur la colline Callichore. Paris 12 août 1873

Victor Hugo est un poète, dramaturge, prosateur et dessinateur romantique français, né le 26

Victor Hugo est un poète, dramaturge, prosateur et dessinateur romantique français, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris. Il est considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXe siècle. Victor Hugo occupe une place marquante dans l’histoire des lettres françaises au XIXe siècle, dans des genres et des domaines d’une remarquable variété. Il est poète lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831) ou Les Contemplations (1856), mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877). Ses romans rencontrent également un grand succès populaire, avec notamment Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec Les Misérables (1862). Au théâtre, il expose sa théorie du drame romantique dans sa préface de Cromwell en 18276 et l’illustre principalement avec Hernani en 1830 et Ruy Blas en 1838, mais aussi Lucrèce Borgia et Le Roi s'amuse. Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs, à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), et une correspondance abondante. Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre. Il a été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par certains auteurs modernes. Il a également permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position, lesquelles l'ont condamné à l’exil pendant les vingt ans du Second Empire. Ses choix, à la fois moraux et politiques, durant la deuxième partie de sa vie, et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que la Troisième République a honoré par des funérailles nationales, qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris le 1 er juin 1885, dix jours après sa mort. http: //www. nanouetstan 226. fr Nanou et Stan le 01/02/2022