UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE UFR SED GRADE MASTER
UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE UFR SED GRADE MASTER Cours en TP Masse horaire : 20 heures Travaux personnels étudiants : 30 h COURS : ETHIQUE ECONOMIQUE FONDAMENTALE MASSE HORAIRE : 20 Heures: TPE 30 H ANIMATEUR Dr KOUADIO NEE ODOUNFA ALICE, ENSEIGNANT CHERCHEUR, UFR SED UNIVERSITE ALLASSANE OUATTARA BOUAKE (RCI) Email : kouadioaod@yahoo. fr Contact + 225 02022274 Version de avril 2016
UE : Ethique Economique et Développement Durable ECUE : EED 43171 Ethique Economique Fondamentale TP 20 H TPE 30 H CTT 50 H CECT : 2
Référence : Site WEB Fonds pour la Recherche en Ethique Economique (FREE) (http: //www. ethiqueeconomique. fr/)
NOTE INTRODUCTIVE L’éthique est souvent évoquée devant les défaillances de gouvernance, les vices des contrats, les corruptions, mais surtout, face aux enjeux mondiaux du développement durable, En effet, l’essor du capitalisme, le progrès technologique et la mondialisation, engendrent une forte pression sur les ressources naturelles et les marchés. - Lors de diverses manifestations , les tiersmondialistes et des tenants de l’économie solidaire affirment avec force que l’économie devrait être plus éthique et se préoccuper des effets sociaux, combattre la pauvreté, surveiller les inégalités.
NOTE INTRODUCTIVE Au vu de l’ampleur des crises écologiques et climatique, la sonnette d’alarme fut donnée par Gro Harlem Brundtland, ministre norvégienne de l’Environnement présidente de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, dans le rapport intitulé « notre avenir à tous » soumis à l’Assemblée nationale des Nations unies en 1987. Le Développement Durable est défini comme « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures » .
NOTE INTRODUCTIVE Le sommet de Rio de 1992, tenu sous l’égide des Nations Unies, va officialiser cette notion du développement et ces trois piliers (économie/écologie/social) : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.
NOTE INTRODUCTIVE Il s’ensuit une prise de conscience générale au niveau mondial de nos responsabilités dans le monde présent, mais également dans le monde à venir. En 1990 le Programme des NU pour le Développement (PNUD) publia son premier rapport sur le développement humain.
NOTE INTRODUCTIVE L’accent est mis sur les personnes et sur la manière dont le développement élargit la gamme des choix qui s’offrent à elles. Le Rapport traite de la signification et de la mesure du développement humain, en proposant un nouvel indicateur que le taux de croissance du PNB.
NOTE INTRODUCTIVE Divers thèmes d’intérêt sont proposés chaque année par le PNUD. C’est ainsi que le Rapport sur le développement humain de 2000 se penche sur les droits humains. Il montre comment les droits humains viennent intégrer des principes de responsabilisation et de justice sociale dans le processus du développement humain.
NOTE INTRODUCTIVE . -Notons aussi l’engagement de l’UNESCO dans la prise de conscience par les institutions de Bretton Woods, des impératifs éthiques et moraux d’un développement "à visage humain". Frédérique Mayor, alors directeur de l’UNESCO en 1998, invita à une révolution sans complaisance de l’orthodoxie économique dominante et du mode de gouvernance qui se fait à travers le G 7, l’OMC, lors d’une rencontre internationale.
NOTE INTRODUCTIVE En Côte d’Ivoire, la crise politique et ses graves conséquences sur la gouvernance économique, l’accroissement des déséquilibres au niveau des différents secteurs économiques , les scandales relayés chaque jour dans les journaux, interpellent les économistes, et les invitent à approfondir les réflexions sur la manière dont les libertés sont exercées pour que l’économie conduise à une vie bonne, qui puisse être améliorée selon les attentes des populations.
NOTE INTRODUCTIVE Concernant le programme des enseignements, en économie, ils sont dominés par la micro économie, l’économétrie et la macro économie, car la neutralité morale est affirmée par les principaux théoriciens de la science économique, en particulier Alfred Marshall dans les principes d’économie politique (1890)). L’enseignement de la science économique porte rarement sur les questions éthiques, quoique ces préoccupations ne soient pas tout à fait absentes dans l’histoire de la politique économique.
NOTE INTRODUCTIVE En effet, la crainte des pratiques monopolistiques était déjà présente chez Adam Smith (1723 -1790) qui d’un côté publia la théorie des sentiments moraux, et de l’autre son ouvrage sur la nature et les causes de la richesse des nations. .
NOTE INTRODUCTIVE Deux ouvrages qui semblent se contredire, l’un est une éthique altruiste , l’autre célèbre l’égoïsme, notamment le mien et celui de mes partenaires. Mais à un moment de son évolution, la science économique délaissa ces considérations pour ne retenir que les mécanismes micro et macroéconomiques. La science économique s’est trouvée considérablement appauvrie par son absence d’éthique.
NOTE INTRODUCTIVE Le Pape Benoît XVI, dans le 3 e encyclique du « Caritas in Veritate » (L’Amour dans la Vérité), paru le 7 juillet 2009, déclare : « Le risque de notre époque est que l’interdépendance de fait des personnes et des nations (voire la globalisation) ne soit pas accompagnée d’une interaction des consciences et des esprits qui permettrait un véritable développement humain. »
NOTE INTRODUCTIVE L’Université Alassane Ouattara de Bouaké innove en introduisant depuis 2013, année de la mise en œuvre de la réforme LMD, un cours d’éthique économique fondamentale au programme des étudiants en science économique. Il s’agit de susciter chez les étudiants une prise de conscience des impératifs éthiques et moraux dans les politiques économiques. Ainsi seront-ils sensibles, en tant qu’économistes à ces préoccupations dans la vie professionnelle.
OBJECTIFS DU COURS Ce cours vise à : Faire acquérir aux étudiants de Master 1 -ECO, des notions de base d’éthique ; Fournir des outils pour les délibérations éthiques sous forme de Travaux pratiques ; Susciter l’observation des faits sur les dilemmes d’éthiques économiques dans l’environnement immédiat des étudiants à Bouaké.
CONTENU DU COURS Introduction Première partie : Généralités sur les concepts et principes en Ethique Economique fondamentale Chapitre 1 De quoi parle-t-on quand on se réfère à l’éthique économique ? SECTION 1 Définitions; SECTION 2 Citations Chapitre 2 : Ethique en tant que discipline philosophique fondamentale SECTION 1 : phylosophies morales; SECTION 2 : Évaluation des questions éthiques
CONTENU DU COURS Deuxième : Ethique dans les politiques de développement et le monde des affaires CHAPITRE 1 - Politiques économiques dans le monde portées et limites Section 1 Le libéralisme et le Socialisme SECTION 2 II. Limites de l’utilitarisme ; SECTION 3: Amartya SEN et les politiques de développement; Section 4 : Nouvelles Perspectives Jonas (1979), Lévinas (1982) et Ricoeur (2004): CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement et le monde des affaires , Section 1 : Engagements au niveau des Organisations Internationales. Section 2 : Mouvement d’éthisation dans le monde des Affaires et le Secteur Privé Section 3 : Des comportements nouveaux.
Evaluation L’évaluation se fait en deux temps Une étude de cas de dilemmes éthiques (par groupe de 1 à 4 personnes), sur l’environnement socioéconomique de Bouaké. le choix laissé à l’étudiant de développer un thème concret qui soulève des réflexions éthiques à Bouaké. Un sujet d’examen selon la programmation de l’UFR.
PREMIÈRE PARTIE GÉNÉRALITÉS SUR LES CONCEPTS ET PRINCIPES EN ETHIQUE ECONOMIQUE FONDAMENTALE
CONCEPTS ET PRINCIPES EN ETHIQUE ECONOMIQUE L’objectif de cette partie est d’amener les étudiants à connaître les concepts et courants philosophiques en éthique, pré-requis indispensable pour une apprécier les dilemmes éthiques et évaluer la prise en compte de l’éthique dans les programmes de développements et au niveau des acteurs économiques.
Première partie Il s’agit de fournir aux étudiants des bases théoriques pour analyser l’éthique en économie. On peut partir de définitions d’ordre général avant d’aborder les courants de pensées
Chapitre 1 : De quoi parle-t-on quand on se réfère à l’éthique économique
SECTION 1 Définitions 1. 1 - Science économique C’est la science qui a pour objet d’étudier la lutte des hommes contre la rareté, et les choix qu’ils font pour aménager dans le temps et dans l’espace les ressources rares dont ils disposent en vue d’obtenir le meilleur résultat. Elle s’intéresse à la production, la distribution, le commerce, la consommation, la gestion des déchets, à la création de la richesse et sa répartition Quelquestions clés par rapport à la production, la vente, l’achat, la consommation, la gestion des déchets : comment produire, vendre, consommer, pour qui, où, quand pour quel prix, comment recycler les biens et services,
SECTION 1 Définitions Mais les ressources sont rares et les besoins humains sont nombreux, voire illimités. Il faut donc une règle de répartition des richesses. Devant cette rareté des ressources, le comportement de l’homme peut être égoïste, intéressé, altruiste, bon, mauvais, positif, négatif, conflictuel avec d’autres groupes d’intérêt. Il faut alors établir des règles de répartition. Le philosophe anglais David Hume (1740), dans le 3ème volume de son traité de la nature humaine, indiquait notamment que deux phénomènes exigent la mise en place de règles de justice pour déterminer les principes de répartition des biens disponibles. : a) la quantité limitée des ressources disponibles ; b) l’égoïsme et la générosité limitée des êtres humains ajoutés à la parcimonie dont la nature fait preuve. Pour garantir une répartition équitable des richesses il faut orienter les comportements humains par des normes.
1. 2 Ethique et morale On peut commencer par s’interroger sur la différence entre les termes « éthique » et « morale » . l’Ethique vient de « éthos » en grec qui signifie les moeurs et la morale vient du latin « mores » qui veut également dire les moeurs. la Morale: signifie valeurs, traditions et coutumes existantes dans une société (ce qui est) l’éthique permet de débattre de façon générale sur ce qui est « bon ou bien à faire » , comment agir pour bien faire
1. 2 Ethique et morale Le mot « éthique » chez les anciens (Socrate, Platon, Aristote) a un aspect polysémique : éthos ou èthos (étymologie grecque du terme éthique par opposition à l'étymologie latine de morale). La morale est l’un des commandements à observer. Mais là où la morale commande, l’éthique recommande Elle fait appel à des injonctions. Une distinction courante consiste à entendre par « morale » l’ensemble des normes propres à un individu, à un groupe social ou à un peuple, à un moment précis de son histoire et à appeler éthique la recherche du bien par un raisonnement conscient.
1. 2 Ethique et morale Chez Aristote (384 -322 av. J. -C. Il) l’Ethique est la recherche de la ‘vie bonne’ et s’inscrit ainsi dans l’éthique du Bien. Cependant dans un héritage kantien, la morale est définie par le caractère d'obligation de la norme, donc par un point de vue déontologique (déontologique signifiant précisément « devoir » ). Éthique et morale vont donc de pair. L’éthique est une réflexion seconde par rapport à la morale, critique, alors que la morale se rapporte à une action déjà régulée par des normes et des valeurs. Pour concrétiser un peu, si la morale acquise nous dit comment agir, l’éthique renvoie à nos conceptions de la vie bonne qui
1. 2 Ethique et morale (suite) Pour Paul Ricoeur (1990) : il se peut que l’observation des normes conduise à des conflits, la sagesse devra être de mise On a fortement besoin de débats éthiques dans de multiples domaines (concernant la responsabilité, l’équité et la justice, la sécurité et la vulnérabilité, etc. ) pour déterminer des règles (tantôt universelles tantôt spécifiques comme des chartes ou code de déontologie) dans un monde en mutation et en métissage culturel. Dans le parler courant actuel, on considère qu’il y a
1. 2 Ethique et morale (suite) Ethique répond à la question: Comment se décider et agir en faveur du bien et pour éviter le mal? C’est sur la base des valeurs envisagées: q. Valeurs: repères fondamentaux et points d‘orientation pour orienter la décision, par exemple l’équité q. Normes: valeurs appliquées à une situation, par exemple l’ équité hommes-femmes dans les salaires q. Vertu: attitude individuelle, par exemple l’ honnêteté, la prudence, l’altruisme, justice, tempérance, courage, sagesse
1. 2 Ethique et morale anthropologie des moralités et anthropologie de l’éthique (ajout) Les valeurs morales sont au fondement des identités personnelles et collectives et, à partir de là, de toute socialité. Si le débat demeure ouvert quant à l’universalité du contenu de certaines obligations morales, l’anthropologie a bien mis en évidence l’universalité de l’existence des jugements « moraux » , soit la présence, dans toute culture, de normes définissant le bien et le mal, l’acceptable ou l’intolérable dans les pratiques sociales. La morale (tout comme le religieux ou le politique) est donc universelle même si elle se décline en une multitude de moralités locales culturellement et historiquement construites. Ainsi, la morale n’est pas un simple « domaine du culturel » et devrait donc s’imposer comme un objet central d’étude pour l’anthropologie (Howell 1997).
1. 2 Ethique et morale anthropologie des moralités et anthropologie de l’éthique (ajout) Les valeurs morales ont été considérées comme étant intégrées dans nos jugements, notre rapport au monde, nos émotions. Le refus par plusieurs d’en faire un objet d’étude en soi explique ne se soit pas constituée, à proprement parler, une anthropologie de la morale (ou des moralités) à l’image de sous-disciplines structurées et consacrées telles que les anthropologies de la parenté, de la religion ou de Durkheim fait des obligations morales le fondement de toutes les sociétés, ces dernières étant dès lors entendues comme des « systèmes de faits moraux » . Il voit dans la société en tant qu’être moral (qui déborde de la simple sommation des individus qui la compose) une entité perçue par les individus comme une autorité. Divers types de sociétés (de taille et de nature différente) détermineraient divers types de systèmes éthiques. Contrairement à Kant pour lequel seuls sont moraux les gestes posés par des agents libres et disposant d’une raison pratique, Durkheim, Lévy-Bruhl et Westermarck cherchent la morale dans la conformité aux normes édictées par la société et acquises par la socialisation et l’enculturation. Conséquemment, chez ces
1. 2 Ethique et morale anthropologie des moralités et anthropologie de l’éthique (ajout) L’anthropologie assume la coexistence, au sein d’une même société, d’une multitude de moralités potentiellement conflictuelles, avec lesquelles l’individu doit savoir composer pour asseoir son statut moral. Et surtout, elle est consciente du poids des rapports de pouvoir dans la définition et la promotion de certaines valeurs et normes. Ces diverses moralités, la pondération des valeurs et principes qui les fondent, et parfois les diverses interprétations du bien et de l’acceptable sont d’abord soumises aux pressions exercées par les personnes en autorité (religieuse, politique, familiale) pour les promouvoir et appliquer les sanctions en cas d’écarts. Bref, la moralité n’est pas qu’affaire individuelle. L’agencéité et le libre arbitre de chacun ne s’exercent que dans les limites de pressions sociales fortes. Bref, une anthropologie de la moralité devra s’intéresser tout autant à l’identification de ceux qui la définissent et s’assurent de son respect, qu’à l’analyse de la distribution sociale (inégalitaire) des interdits, des responsabilités et de l’application des règles morales aux diverses catégories sociales (Howell 1997). Elle sera aussi préoccupée par une analyse des stratégies de diffusion
1. 2 Ethique et morale anthropologie des moralités et anthropologie de l’éthique (ajout) (cf. Anthropologie des moralités et de l’éthique Essai de définitions Raymond Massé L’éthique, rappelle Ginsberg (1956), ne découle pas d’une « raison pure » mais des interrelations entre diverses formes de rationalité, elles-mêmes influencées par l’expérience et les émotions. L’anthropologie ne peut pas se contenter de cher des principes éthiques universels dans une pensée humaine décontextualisée, dans des structures intrapsychiques inconscientes, dans des valeurs entendues comme des concepts abstraits désincarnés ou dans des savoirs religieux transcendantaux. Elle doit plutôt s’intéresser aux usages qui en sont fait dans la vie quotidienne, individuelle et collective, comme matière première du fonctionnement du jugement et du raisonnement moral. Une anthropologie de l’éthique se démarquera alors de l’anthropologie des moralités en faisant de l’individu (et des sous-groupes sociaux) un sujet moral, au moins partiellement affranchi du poids des valeurs, des normes, des traditions morales. L’accent sera alors placé sur les mécanismes de gestion, de négociation, de coercition et de résistance face aux normes morales. 16 Il n’en résulte aucunem
1. 3 L’éthique appliquée C’est une réflexion en situation. On s’intéresse particulièrement au processus de prise de décision. La prise de décision prend en compte les valeurs en jeu et l’évaluation des options d’actions, en analysant leurs conséquences les plus probables. Certains spécialistes, appelés « conséquentialistes » , sont plus axés sur les conséquences d’une action lorsque vient le temps de prendre une décision, alors que d’autres sont appelés « déontologistes » en fonction de leur mise en exergue des devoirs de se conformer aux normes.
1. 3 L’éthique appliquée Les conséquences peuvent donc être considérées comme des critères possibles d’évaluation de notre comportement . Plusieurs types de conséquentialisme peuvent être distingués, selon le critère choisi pour déterminer ce qui est bénéfique et ce qui est nuisible : l’altruisme, qui cherche à maximiser le bénéfice d'autrui, sans considération des avantages ou désavantages pour l'auteur, l’égoïsme, qui cherche à maximiser le bénéfice de l'auteur, l’utilitarisme, qui vise le bonheur de la majorité des parties prenantes.
1. 3 L’éthique appliquée (suite) La plupart des auteurs essaient de considérer à la fois les normes ou valeurs en jeu et les conséquences, en donnant un léger primat à ces dernières. Toutefois, quelle que soit la méthode envisagée, ce type de réflexion requiert l’analyse d’une situation contextuelle concrète.
1. 4 Ethique Economique L’éthique économique a trait aux mœurs en économie, observées (éthique positive) ou supposées (éthique normative); dans ce dernier cas, elle pose des hypothèses éthiques et en tire les conséquences sur les outils de la théorie économique (préférences, marché, vote, plan). On peut aussi dire que l’éthique économique, c’est le volet de la science économique consacrée à la dimension sociale et la dimension environnementale du
1. 5 dilemme éthique La notion de dilemme éthique intervient lorsqu’un acteur se demande s’il doit passer à l’action ou non, c’est-à-dire s’il doit faire ou ne pas faire telle action donnée. En pratique, certaines actions sont lourdes de conséquences et supposent un travail de questionnement important avant de s’y engager. Il ne s’agit pas ici de choix entre le bien et le mal ; si c’était le cas en effet, le choix serait simple à faire. Mais si nous parlons de dilemmes, c’est parce que dans une situation donnée, il existe des aspects auxquels on accorde de la valeur « des deux côtés de la médaille » ,
Le dilemme provient justement du fait que les éléments considérés comme porteurs de valeurs sont parfois difficilement compatibles. Par exemple, le développement économique implique peut-être des conséquences néfastes sur l’environnement et, dans ce cas, quelle décision doit être prise ? Va-t-on prioriser la protection de l’espace d’environnement naturel concerné, ou la création d’emploi qui, par hypothèse, viendrait du choix d’approuver une implantation ? Les valeurs impliquées dans ce dilemme ? Diverses valeurs peuvent être évoquées : la liberté individuelle. Etant donné l’universalité et la rationalité de cette valeur, elle mérite d’être retenue; les valeurs telles que la dignité, l’égalité, le droit à la vie, le droit à un environnement, la solidarité, encore une fois, ce sont des valeurs que toute personne raisonnable peut accepter et ne discriminant personne, elle sont universelles. ces valeurs mises en opposition sont ce qui constituera l’enjeu éthique de notre dilemme.
Il est clair que les questions liées au développement durable doivent se poser de manière contextuelle. Il serait tentant de déterminer une liste de critères théoriques, mais celle-ci ne pourrait pas fonctionner dans toutes les circonstances. En effet, les caractéristiques du milieu, géologiques ou sociales, sur lequel pèse la prise de décision, sont à prendre compte. Il peut exister des critères ou des guides méthodologiques, mais ces outils ne dispenseront pas d’une analyse concrète du milieu où doit se produire la prise de décision. En 1751, David Hume mettait en évidence le fait qu'il est impossible d'inférer une conclusion normative à partir d'un ensemble de prémisses descriptives (loi de Hume). Face à ce constat, le raisonnement éthique doit nécessairement puiser ses prémices normatifs, soit dans le registre de la théologie morale, soit dans les théories spéculatives issues de l'anthropologie philosophique
1. 5 Éthique positive et Éthique normative Dans le cadre des débats sur l’éthique, il convient de distinguer ce qui relève de « l’éthique positive » par opposition à « l’éthique normative » .
1. 5. 1 Éthique positive Elle traite de « ce qui est » et que l’on observe à travers le comportement des personnes. Autrement dit, elle concerne les choix que font effectivement les gens lorsqu’ils décident de leurs actions (par exemple, le fait de mettre les enfants à l’école, ou d’acheter un certain type de voiture). Derrière ces choix, il y a des valeurs implicites qui peuvent être
1. 5. 1 Éthique positive On peut, sur cette base, distinguer les raisons qui justifient l’achat d’un véhicule 4/4 tout terrain : - Il y a, en premier lieu, le comportement de l’individu utilitariste qui recherche une satisfaction de consommation personnelle pour augmenter sa productivité; -en second lieu, celui de l’agent économique producteur qui a besoin d’un moyen de transport pour son matériel ; -puis, celui de l’acteur social raisonnable qui s’occupe des enfants du quartier et utilise son véhicule pour les déposer ; ensuite, celui du citoyen responsable qui s’interroge sur la nécessité d’un tel véhicule en milieu urbain ; enfin, celui de la personne responsable du devenir des autres qui refuse les risques que peuvent encourir les jeunes enfants face à la pollution ou aux accidents plus facilement mortels. Cette vision, certes un peu caricaturale mais fort didactique, s’avère plus complexe dans la réalité
1. 5. 2 Éthique normative à l’inverse de l’éthique positive, elle porte sur « ce qui doit être » . Elle amène à débattre sur la cohérence des choix éthiques observés dans une société particulière, en confrontation avec les résultats obtenus par la démarche d’éthique positive. l'éthique normative s'intéressera principalement aux concepts du bien et du bon véhiculés dans les théories de justice sociale, que l'on retrouve entre autres dans les doctrines utilitariste, égalitariste et libertarianiste
SECTION 2 Citations Professeur POAME, 23 mars 2010, CERAP Journée de réflexion sur l’éthique économique : La problématique fondamentale de l’éthique et de l’économie, c’est « la dialectique de l’être et de l’avoir » . Entre l’être et l’avoir, il y a une sorte de triomphe de l’avoir sur l’être et c’est cela qui fait la misère de l’humanité. En essayant de préserver l’homo oeconomicus, on engendre une dialectique de l’homo ethicus pour préserver l’humanité et aboutir à une meilleure répartition des richesses qui satisfasse l’être humain…
SECTION 2 Citations Extrait de l’intervention de Denis MAUGENEST, ex -directeur général du CERAP, au premier colloque partenariat CERAP – Université de Bouaké, 23 mars 2010. : Dans notre monde, la science et la technique semblent prendre de l’avance au détriment de l’éthique humaine. Les nouvelles sciences de l’informatique sont certes porteuses de nombreuses promesses de développement humain, mais tout autant de très nombreux risques de déshumanisation. Il faut le redire avec force : l’administration des choses ne saurait jamais
SECTION 2 Citations **Amartya SEN (1987) prix Nobel d’Economie en 1998 » « Ma thèse est que l’économie moderne s’est trouvée considérablement appauvrie par la distance qui a éloigné l’économie de l’éthique » Turbuce Koffi de Fraternité Matin du 3 juin 2011 » « il nous faut retrouver le sens de l’indignation qui seul amène à refuser les actes inacceptables » a interpelé le journaliste extrait de « ETHIQUE ECONOMIQUE Jérôme Ballet et François Régis Mahieu , -Université de Versailles- St Quentin en Yvelines/C 3 ED- (juillet
SECTION 2 Citations extrait de « ETHIQUE ECONOMIQUE Jérôme Ballet et François Régis Mahieu , -Université de Versailles- St Quentin en Yvelines/C 3 ED- (juillet 2002) : Contrairement à une idée très répandue, la science économique est loin d’être a-éthique. Elle développe des concepts et des analyses éthiques à au moins trois niveaux. A un premier niveau, la science économique développe des concepts en référence à la notion de Bien ou de visée éthique comme visée du Bien, et pose donc le problème de la priorité du Bien sur le Juste. .
SECTION 2 Citations A un second niveau, la science économique pose des comportements éthiques concernant les individus. Elle initie alors une éthique positive en analysant les répercussions de ces comportements sur les décisions et actes économiques. A un troisième niveau, la science économique établit des propositions normatives Travaux de Jérôme Ballet, Jean-Luc Dubois, François. Régis Mahieu (2005) : Les politiques de lutte contre la pauvreté qui ne cernent pas suffisamment les dimensions humaines peuvent engendrer des conséquences graves en termes de vulnérabilité, en raison de la modification de la structure des capacités des populations concernées
SECTION 2 Citations Extrait de : Dr Lazare Poamé, “Guerre et paix en Côte d’ivoire…” (2004) 17 p Kant a lu Hobbes et connaît la thèse de la méchanceté de la nature humaine, mais il ne croit pas que l’homme soit foncièrement mauvais. Car, il est persuadé qu’en tout homme, « sommeille une disposition morale lui permettant de se rendre maître un jour du mauvais principe en lui » (Kant, 1795, p. 47). Kant a en effet une haute idée de l’homme qu’il définit d’ailleurs comme un Vernunftwesen, un être dont l’être est la raison. Cet être appelé à maîtriser ses bas instincts porte nécessairement en lui les germes de la sociabilité. Mais l’idée de sociabilité chez Kant transcende l’unilatéralité des conceptions de l’homme comme être sociable. Ni être sociable ni loup (Homo homini lupus), l’homme est à la fois l’insociable-sociable et c’est le jeu dialectique de ces deux versants qui détermine la marche de la civilisation et l’état des Lumières.
SECTION 2 Citations Lazare Poamé : parlant de Ethique de la reconstruction dira : Cela consiste à reconstruire le « Travail producteur » « il ne faut pas cher à mourir pour la patrie, mais plutôt cher à nourrir la patrie » .
Conclusion sur cette partie Sans cher à définir de manière exhaustive et extensive ce qu’est l’éthique, il est important de souligner que le concept d’ « éthique » est polysémique au sens où différentes manières de considérer le rôle de l’éthique coexistent et qu’elles peuvent parfois s’opposer. L’éthique peut en effet être à visée normative ou descriptive, elle peut être conduite du point de vue de l’individu ou du point de vue de la collectivité, dans une perspective générale ou dans des domaines précis. Son appréciation est fonction de la philosophie morale et des valeurs contextuelles.
Chapitre 2 : Ethique en tant que discipline philosophique fondamentale 1) TPE sur quelques thèmes sur quelques philosophes en éthique 2) 2) Etude de cas
Ethique en tant que discipline philosophique fondamentale Il existe un grand nombre de travaux sur l’éthique (ou la morale), en tant que discipline philosophique fondamentale (depuis Aristote). Ces travaux permettent d’obtenir, sous la forme d’école de pensée cohérente, des éléments conceptuels et théoriques sous forme de « boîtes à outils » permettant de construire et d’étayer les raisonnements pour l’analyse économique. Parmi ces « boîtes à outils » , citons celle qui oppose habituellement l’éthique du Bien (dont l’éthique de la vie bonne : Aristote) à celle du Juste (ou le respect des normes morales : Kant). Mais, il y a aussi les éthiques de la responsabilité (Jonas, Lévinas, Ricoeur), de la discussion (Habermas, Appel), de la sollicitude (Gilligan), etc.
THÉORIE DE LA RAISON ET DE LA VERTU DEFINIE PAR ARISTOTE Selon Aristote, (384 -322 av. J. -C. Il) ce qui distingue l’être humain, c’est sa capacité de raisonner et d’agir conformément à la raison. Chez Aristote Dans la morale d’Aristote, l'éthique est caractérisée par sa perspective téléologique (de telos, signifiant « fin » en grec signifie le but, la finalité), cette finalité étant le bonheur. l’Ethique téléologique est la recherche de la ‘vie bonne’ et s’inscrit ainsi dans l’éthique du Bien. Par conséquent, les bons êtres humains vivent et agissent conformément à la raison, un état que l’on pourrait qualifié de conforme à l’eudémonisme. Dans son ouvrage « Éthique à Nicomaque » . Aristote développa une éthique téléologique du bonheur et sa théorie de la vertu. Selon la théorie de la vertu, la bonne chose à faire dans une situation donnée correspond à ce qu’une personne bonne ou vertueuse ferait dans les mêmes circonstances. Elle donna notamment naissance à l’utilitarisme chez les anglo-saxons.
THÉORIE DE LA RAISON ET DE LA VERTU DEFINIE PAR ARISTOTE QUELQUES VERTUS : La prudence est la vertu principale : c'est elle qui guide la décision et qui la pèse, en fonction de la responsabilité, de la situation contextuelle, des conséquences. Elle n'est pas contraire au risque. Il est des décisions audacieuses qui sont des décisions de prudence. La force ou le « courage » est la capacité de tenir bon face à l'adversité. C'est aussi elle qui donne l'énergie pour se lancer dans des entreprises. La tempérance est la vertu qui canalise les dérèglements. Elle n'est pas opposition aux passions, mais modération des passions. La justice est la prise en considération du comportement avec autrui. Elle comporte une dimension économique (le sens du partage), une dimension sociale (respect du droit) et politique (égalité de tous). Mais elle possède aussi une fonction critique, quand l'apparente justice s'oppose à l'éthique. .
THÉORIE DE LA RAISON ET DE LA VERTU DEFINIE PAR ARISTOTE La tradition chrétienne y a ajouté trois vertus dites « théologales » : La foi, qui est la croyance en Dieu ; L'espérance, qui est la confiance en la résurrection après la mort ; La charité, qui est l'amour du prochain, à commencer par les plus petits et les laissés pour compte. Aujourd'hui, la vertu est considérée comme une qualité qui pousse les êtres humains à aller jusqu'à l'excellence, au meilleur de soi.
THÉORIE DE LA RAISON ET DE LA VERTU DEFINIE PAR ARISTOTE Intuitivement, l’idéal de vivre conformément à la raison et la vertu semble bon paraît attrayante à première vue, car la plupart, sinon la totalité, d’entre nous voulons être de bonnes personnes. Cependant cela nécessite des compétences et des connaissances, des repères à l’action Par exemple : la fonction première de la médecine est d’améliorer le bien-être des patients. Cependant, assurer le bien du patient exige un large éventail de compétences ainsi qu’une préoccupation pour l’autonomie et le bien-être du patient.
Théories morales de L’UTILITARISME Sur la base de la finalité éthique du bonheur, d’Aristote, , les économistes marginalistes (Pareto, Walras, Jevons, Stuart Mill (1859 et 1861), ont fondé l’économie dite néo-classique qui définit les conditions de l’équilibre des marchés, de l’optimum social, de l’économie du bien-être. Ils s’appuient sur un certain nombre d’hypothèses particulièrement contraignantes celles de la concurrence pure et parfaite: l’autonomie et l’indépendance des agents (consommateurs et producteurs), la rationalité des acteurs, la maximisation des utilités et des profits, la monétarisation, etc.
La valeur fondamentale d’un utilitariste est l’utile, il croit que la finalité d’un être humain est de recher le plus de plaisir possible, au détriment de la douleur. Il va donc d’abord et avant tout évaluer les conséquences d’une action : va-t-elle lui rapporter, à lui et au plus grand nombre de gens, à long terme, du bonheur ? Si l’acte rapporte du bonheur, alors il est bien, s’il a pour conséquences d’amener de la douleur, c’est qu’il est mal. Pour un ensemble d’individus, une action est utile si un grand nombre de familles voient leur bonheur croître. Si quelqu’un s’estime lésé, la douleur engendrée serait minime au regard des dizaines de familles qui auront vu dans un même temps leur bonheur augmenter.
Critique : l’utilitarisme est indifférent à la répartition interpersonnelle des utilités, seule compte l’utilité agrégée au niveau social, à la limite, il accepte l’existence de sociétés très inégalitaires. L’égoïsme de l’homme, des individus, des nations et de ceux qui les dirigent serait en partie à l’origine des souffrances des peuples entiers dans le monde, souffrances qui malgré tous les efforts officiels d’aide ne reculent pas mais paradoxalement empirent Père Jean Sinsin BAYO, Diocèse de Man CI, compagnon de prière, janv 2012
LA MENTALITE DE L’ENTREPRENEUR CAPITALISTE : La thèse de Max Weber L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme La question des rapports entre capitalisme et protestantisme a été posée, dans la période qui précède la Première Guerre mondiale, par les publications de Max Weber, professeur d’économie nationale (1864 et 1921), Ernst Troeltsch (1865 -1923), ainsi que Ferdinand. Jakob Schmidt appelés parfois «école de Heidelberg» . Leur objectif essentiel était de réfuter les analyses marxistes sur le rapport entre la religion et l’économie qui fleurissaient à la fin du XIXe siècle Leur analyse fut rendue célèbre par l’ouvrage de Max Weber L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, publié en 1905, dans lequel l’auteur développe sa fameuse thèse sur l’affinité qui existerait entre l’éthos du calvinisme puritain et la mentalité de l’entrepreneur capitaliste.
ETHIQUE KANTIENNE DE LA DÉONTOLOGIE Emmanuel Kant est une référence inévitable dès que l’on aborde aujourd’hui les questions éthiques. Il a cherché à fonder la morale de manière absolue et définitive C’est surtout à partir des Lumières et principalement de Kant que les questions d’éthique ont été traitées d’une manière décisive, influençant jusqu’à aujourd’hui les problèmes que l’on se pose en morale. . Dans son ouvrage sur « La critique de la raison pratique et Les fondements de la métaphysique des mœurs » , Kant met en lumière les trois impératifs catégoriques qu’il faut en éthique suivre de façon inconditionnelle puisqu’ils sont dictés par ce que nous avons de plus élevé en nous, la raison : 1 - « Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle » 2 - « Agis toujours de sorte que tu sois à la fois le législateur et le sujet de la loi morale » 3 - « Agis toujours de sorte que tu considères l’humanité en toi comme chez les autres jamais uniquement comme un moyen mais toujours en même temps comme une fin » . On retient surtout que dans la morale de Kant, l’éthique est définie par le caractère d'obligation de la norme, donc par un point de vue déontologique (déontologique signifiant précisément « devoir » )
ETHIQUE KANTIENNE DE LA DÉONTOLOGIE La déontologie concerne la recherche de règles fondamentales pouvant servir de base à des décisions morales. Selon Kant, la moralité d’une action ne se juge pas à ses conséquences, mais à la « maxime » qui la guide, la « maxime » faisant référence aux motifs qui incitent la personne à agir (c’est-à-dire ce que la personne cherche à accomplir) et aux moyens pris pour réaliser cette action. Supposons qu’un médecin discute avec l’un de ses patients de la possibilité de l’inscrire à un essai clinique, estimant que c’est dans l’intérêt supérieur de ce patient. La maxime de cette oncologue pourrait être « Recommander au patient de participer à l’essai clinique, car c’est sans doute dans son intérêt supérieur » . Pour Kant, la moralité d’une action se juge à sa maxime.
ETHIQUE KANTIENNE DE LA DÉONTOLOGIE Dans l’exemple précité, les actions du médecin sont dictées par une maxime moralement louable. A travers ce qui transparait plus haut, nous pouvons aisément comprendre que dans la prise en charge d’un patient en manque de moyens financiers, le médecin devrait intervenir dans l’intérêt supérieur de son patient.
ETHIQUE KANTIENNE DE LA DÉONTOLOGIE Autre exemple : Quand on parle de protection de l’environnement, on veut en réalité dire protection de l’environnement pour un monde vivable. L’idée d’un monde vivable est ici la maxime de l’action de protéger ou restaurer l’environnement. Il faudrait que l’humanité s’attèle à cela pour seulement son propre profit. Dans le domaine de l’éducation, le droit à l’éducation est un droit universel, le manquement à cette responsabilité doit être dénoncé. La morale kantienne offre un argumentaire solide et convaincant qui inspira la pensée occidentale et que l’on retrouve notamment au coeur même de la philosophie des droits de l’homme .
ETHIQUE KANTIENNE DE LA DÉONTOLOGIE Au cœur de la philosophie kantienne se trouve l’opposition entre expliquer et comprendre. C’est un dualisme phénoméno-nouménal qui est, et qui pointe vers deux mondes, d’un côté celui des sciences de la nature dont les explications sont redevables de lois causales et du déterminisme, de l’autre celui des sciences de l’esprit, des sciences de la compréhension, des relations humaines et de l’histoire ouvert à la liberté et aux significations que les acteurs donnent à ce qu’ils font, s’appuyant sur l’empathie, sur la capacité de se mettre à la place de l’autre, bref sur la capacité de décentrement. .
ETHIQUE KANTIENNE DE LA DÉONTOLOGIE Ce type de morale se conçoit indépendamment de toute conséquence qui pourrait résulter de nos actions. Par exemple, selon Kant, l'homme ne doit pas mentir pour éviter un meurtre, car l’obligation de dire la vérité est absolue et ne tolère aucune condition particulière. .
LA DOCTRINE HUMANISTE (Organisme des droits de l’homme) La doctrine humaniste est fondée sur des principes. On évalue la moralité de l’action à partir de principes et non plus à partir de ses conséquences. La personne humaines est la valeur fondamentale, on ne doit jamais traiter une autre personne comme un moyen mais bien comme une fin. La personne humaine à une valeur, elle a une vie intérieure , elle a une raison, elle est consciente de qui elle est et elle peut exercer sa liberté de choisir devant différentes situations. L’humanisme croit que la finalité de l’être humain est de se réaliser pleinement sur tous les plans possibles : intellectuel, physiologique, psychologique, biologique, sexuel, rationnel, etc. Devant une telle défense de l’être humain, il est pertinent de penser que les humanistes se montreraient favorable à tout choix qui permet le respect de la dignité de l’être humain
ETHIQUE DE LA DISCUSSION Jürgen Habermas , né le 18 juin 1929 à Düsseldorf est un théoricien allemand en philosophie et en sciences sociales. Il est avec. Axel. Honneth l'un des grands représentants de la deuxième génération de l'École de Francfort, et développe une pensée qui combine le matérialisme historique de Marx avec le pragmatisme américain, la théorie du développement de Piaget et. Kohlberg, et la psychanalyse de Freud. Il a pris part à tous les grands débats théoriques en Allemagne, et s'est prononcé sur divers événements sociopolitiques et historiques. Jürgen Habermas théorise l’éthique communicationnelle qui est notamment à l’origine de l’existence des comités d’éthique.
Le principe de la responsabilité de Hans Jonas (philosophe allemand) eut comme professeur notamment Husserl, Heidegger puis Bultmann. Son ouvrage Le principe responsabilité, a connu un grand succès auprès des écologistes anglo-saxons car il place la responsabilité comme valeur centrale. Chez aucun autre philosophe que Hans Jonas, il n'est question d'utiliser comme concept fondateur, la responsabilité. Ce qui, à première vue, attire l'attention dans le livre de Jonas, c'est le statut qui est donné, par l'auteur, à la responsabilité. Chez Jonas, la responsabilité n'est pas présentée comme une vertu, mais bel et bien comme le fondement même d'une éthique.
Le principe de la responsabilité de Hans Jonas , (fin 20 e s) il théorise un argument qui a été beaucoup repris après lui, il s’agit de l’argument dit « des générations futures » . Selon lui, tous nos choix présents en éthique et en bioéthique doivent trouver une justification morale vis-à-vis du futur. Non seulement nous avons une responsabilité présente mais aussi une responsabilité pour les générations à venir. Les notions de principe de précaution et de développement durable sont des échos, des conséquences des idées de Jonas.
Emmanuel Levinas et l’éthique de la responsabilité infinie vis-à-vis de l’autre Emmanuel Levinas est un philosophe français du 20ème Siècle qui explicite, dans un petit ouvrage d’entretiens Ethique et Infini, sa théorie fondamentale de l’autre et du visage. Cette théorie met l’autre au centre des préoccupations de l’individu. « ce que je vois dans le visage de l’autre, c’est l’humanité et ce hors de toute circonstance » . Dés lors je sais que l’éthique commence là, dans le visage de l’autre, agir de la meilleure manière possible, c’est agir en fonction de l’autre, de sa faiblesse qui transparaît dans son visage.
RESPONSABILITES ADMINISTRATIVES ET INDEMNISATION DES VICTMES En France le Conseil d'État a ainsi jugé au cours des années récentes que la fermeture anticipée d'un collège pendant une période excédant largement celle qui était nécessaire à l'organisation et au déroulement des épreuves du baccalauréat méconnaisait au détriment des élèves les principes d'égalité devant le public de l'enseignement et de continuité du service. Dans un arrêt ultérieur, il a obligé l'État à réparer le dommage subi par un enfant privé de sept heures hebdomadaires d'enseignement dans des matières obligatoires. Il est vrai que l'indemnité allouée au requérant pour "troubles dans l'éducation de son enfant" s'est élevée à la somme de 1000 F.
RESPONSABILITE ADMINISTRATIVE/DROIT A L’INDEMNISATION Au moins cette affaire est-elle l'occasion de rappeler que "la mission d'intérêt général d'enseignement qui lui est confiée impose au ministre de l'Education nationale l'obligation légale d'assurer l'enseignement de toutes les matières obligatoires inscrites aux programmes d'enseignement" et que le manquement à cette obligation est constitutif d'une faute. comme le relève un commentateur autorisé, ces arrêts sonnent le glas de l'impunité de l'État pour les enseignements non assurés Plus généralement, on voit ici comment la responsabilité remplit une fonction sanctionnatrice alors même que sa fonction réparatrice est des plus limitée. LE DROIT à indemnité au profit des collaborateurs occasionnels de l'administration qui ont bénévolement prêté leur concours à une mission d'intérêt général, et qu'il serait injuste de laisser supporter sans indemnisation les dommages qu'ils ont subis de ce fait.
Jean-Paul Sartre (1905 -1980) et éthique du choix. Cf. doc joint La question du choix, question éthique aujourd’hui essentielle, a été conceptualisée par Jean-Paul Sartre Prendre une décision et agir, c’est se jeter dans l’action. Dans toute sa pensée, il affirme la liberté du sujet Pour Sartre dans L’existentialisme est un humanisme, le choix est l‘acte par lequel l’homme est libre et choisir. C’ est un acte que l’on ne peut éviter. Selon Sartre il n’existe pas de choix totalement bon. L’homme, pour devenir libre, doit agir et donc faire des choix qui ne se font jamais sans douleur. Il s’oppose tout comme Luc Ferry ‘ 1951) , aux thèses défendues par Lévis – Straus dans son anthropologie structurelle. Il reproche à ce dernier de soumettre le sujet à un système qui lui dénie toute liberté.
L’éthique de Sartre est celle qualifiée de morale existentialiste, telle que Sartre l’a exprimée dans trois ouvrages : Cahiers pour une morale, Critique de la raison dialectique et l’Etre et le Néant. Sartre après l’ontologie bâtie dans l’Etre et le Néant, annonce à la fin de l’ouvrage une pratique, une philosophie éthique. Dans Cahiers pour une morale et l’Existentialisme est un humanisme, Sartre a tenté de donné un sens pratique à la phénoménologie, c’est-à-dire de dégager les conséquences pour le sujet de sa liberté ontologique radicale. L’ontologie est le chemin naturel de l’éthique pour Sartre. C’est cette méditation de notre finitude qui fonde la morale chez J. P SARTRE. En effet, la finitude implique je suis dans un monde que je ne maîtrise pas, mes actes peuvent avoir des conséquences infinies. Mais c’est parce que le destin de mes actes m’échappe que je dois choisir entre des possibles, donc que je suis une pure liberté. Les conséquences de mes actes sont donc à revendiquer par le sujet : “la liberté doit assumer ce qu’elle n’a pas fait pour revendiquer ce qu’elle ignore“.
Paul Ricoeur https: //fr. wikipedia. org/wiki/Paul_Ric%C 5%93 ur Paul Ricœur (27 février 1913, Valence – 20 mai 2005, Châtenay-Malabry) est un philosophe français. Il développa la phénoménologie et l'herméneutique, en dialogue constant avec les sciences humaines et sociales. Il s'intéressa aussi à l'existentialisme chrétien et à la théologie protestante. Son œuvre est axée autour des concepts de sens, de subjectivité et de fonction heuristique de la fiction, notamment dans la littérature et l'histoire Éthique de la morale (1990, ) : pour Ricœur, l’éthique se réfère à « la vie bonne, pour soi et pour autrui dans des institutions justes »
Paul Ricoeur On reconnaîtra chez Ricoeur la distinction entre visée de la vie bonne et obéissance aux normes l'opposition entre deux héritages : l'héritage aristotélicien, où l'éthique est caractérisée par sa perspective téléologique (de telos, signifiant « fin » ) ; et un héritage kantien, où la morale est définie par le caractère d'obligation de la norme, donc par un point de vue déontologique (déontologique signifiant précisément « devoir » ). »
John Dewey et LE PRAGMATISME Il existe un courant philosophique appelé pragmatisme, représenté notamment par John Dewey, Charles Sanders Peirce ou George Herbert Mead, très intéressant. Ce sont des philosophes qui ont vécu au tournant du XXe siècle en Amérique du Nord Mais ce courant ne correspond pas à l’esprit du pragmatisme tel qu’on le résume souvent dans la formule : « la fin justifie les moyens, peu importent les conséquences » . L’ approche de John Dewey consiste plutôt à définir des buts et à réfléchir sur les moyens adéquats pour y parvenir. En général, malheureusement il y a une occultation de la question du but au détriment d’une focalisation sur les seuls moyens. Vous pouvez notamment vous reporter à l’ouvrage de John Dewey, Reconstruction en philosophie, qui permet une bonne entrée en matière.
LE PRAGMATISME Pour Dewey, penser que la démocratie est une forme de gouvernement seulement, c'est comme penser qu'une Église n'est qu'un bâtiment, c'est oublier l'essentiel. Pour lui, la finalité essentielle de la démocratie est l'éthique, c'est-à-dire le développement de la personnalité. « La démocratie est la forme de société dans laquelle tout homme possède une chance, et sait qu'il la possède. . la chance de devenir une personne. Il me semble que l'on peut concevoir la dominante de la démocratie, comme mode de vie, comme la nécessaire participation de tout être humain adulte à la formation des valeurs qui règlent la vie des hommes en commun. Il convient de noter que l'individu n'est pas vu comme un atome mais comme un être en relation avec les autres. Cela induit deux conséquences : 1) le rejet des théories du contrat social à la Rousseau puisque chez eux, les relations préexistent à la société 2) que l'essentiel est que les individus développent leur personnalité en toute égalité.
LE PRAGMATISME Si pour lui, la philosophie et la démocratie sont liées, c'est que dans les deux cas les choix ne peuvent être imposés de l'extérieur. Dans les deux cas, en lien avec l'anthropologie pragmatiste, c'est à travers la discussion, les questions et les réflexions que nos convictions sont formées et les institutions qui structurent le processus démocratique doivent s'y prêter. Dans le pragmatisme, les institutions sont contingentes et doivent être constamment en évolution Le pragmatisme reste marqué par deux idées qui irriguent ou qui du moins irriguaient la démocratie américaine au tournant du dixneuvième et du vingtième siècle : l'importance de se projeter vers le futur et de prendre des décisions en conséquence et l'idée que le temps permet des inventions, des constructions du futur.
LE PRAGMATISME Pour Jean-Pierre Cometti, le pragmatisme a retenu du darwinisme que « le temps constitue l'horizon dans lequel ce qui a une valeur à nos yeux peut et doit se développer » . Comme les utilitaristes, les pragmatiques estiment qu'il existe des buts qui doivent être poursuivis et que pour l'être avec succès, ils doivent être par la majorité d'où le problème de la discussion et des conflits de valeurs réglés à travers des processus démocratiques.
LE CULTE DE LA PERFORMANCE (VICE) C’est l’obsession presque narcissique de la réalisation de soi, excluant toute norme extérieure. Alain Ehrenberg, sociologue, directeur du Centre de recherche psychotropes, santé mentale, société (CESAMES), explore notre civilisation moderne happée dans la spirale du culte de la performance. Mais du culte de la performance à la dépression nerveuse, la distance n'est pas longue. Dans une société qui se réfère aux valeurs de l'autonomie, de l'action et de l'accomplissement personnel, où chacun est conduit à décider en permanence, la peur de ne pas être à la hauteur devient une constante. Réf. Le Culte de la performance. Alain Ehrenberg. Calmann-Lévy, 1991, Pluriel, 1991 Alain Ehrenberg (Le Culte de la performance, Paris, Calman-Lévy Alain Ehrenberg (Le Culte de la performance, Paris, Calman. Lévy 1991
SECTION 2 : Évaluation des questions éthiques La réapparition conséquente dans les débats économiques de questions éthiques insistant sur l’arbitrage entre différents choix de société, permet d’aborder les problèmes de justice, d’équité intra et intergénérationnelle, de responsabilité face à autrui notamment dans le cadre des rapports -Sud, et Sud –Nord; de responsabilité vis-à-vis des générations à venir, d’articulation entre libertés de choix individuelles et collective, de reconnaissance sociale, etc.
SECTION 2 : Évaluation des questions éthiques 2. 1 Quelques notions importantes JUSTICE la justice est une vertu sur la voie de la vie bonne. Le sens de la justice est solidaire de celui de l'injuste, qui bien souvent le précède. On entend souvent dire dans les conflits « Ce n’est pas juste » : « C'est injuste ! » - telle est la première exclamation. Il existe un traité de la justice dans les Ethiques d'Aristote, lequel suit en cela la trace de Platon. Il s’agit de formaliser l'idée d'une égalité proportionnelle qui maintienne les inévitables inégalités de la société dans le cadre de l'éthique : « à chacun en proportion de sa contribution, de son mérite » , telle est la formule de la justice distributive, définie comme égalité proportionnelle. (cf. Ricoeur 1990, éthique et morale)
SECTION 2 : Évaluation des questions éthiques 2. 1 Quelques notions importantes EQUITE La répartition équitable des ressources et des charges comprend trois dimensions: répartition entre les générations actuelles, répartition entre les générations actuelles et futures, et entre les êtres humains et l’environnement non humain. L’équité de relationnalité met les divers aspects de l’équité en relation les uns avec les autres, les met en réseau, en veillant au rapport (relationnalité) et à l’équilibre avec les autres valeurs fondamentales.
- L’équité de partenariat consiste à voir dans le partenaire commercial non seulement un homo oeconomicus considéré comme objet économique susceptible d’une utilité maximale, mais un sujet économique humain avec qui se construit une relation. - L’équité de procédure veut dire procédure prévisible, d’État de droit (public et privé), contrôlée, transparente, exempte de corruption et par conséquent équitable dans le domaine des relations commerciales. - L‘équité de punition implémentée d‘une manière juste la punition aux malfaiteurs avec le but de la dissuasion
Notion d’altruisme L’engagement envers une tierce personne est dénué de recherche d’intérêts personnels. Il consiste en une action considérée comme morale en elle-même et recherchée pour elle-même. Ces deux formes de sentiments à l’égard d’autrui donneront lieu à deux voies d’exploration de l’altruisme dans le cadre de l’analyse économique. L’altruisme est alors associé à l’analyse des transferts ou dons entre individus. Cette modalité de représentation de l’éthique s’applique aussi bien entre individus d’une même génération, qu’entre générations. La fonction d’utilité intergénérationnelle de Barro (1974) est construite sur le même principe, représentée sous la forme d'une utilité " enchaînée " de la part de la génération ancienne pour la nouvelle génération. . Cette modalité de représentation d’autrui a d’ailleurs donné nombre d’écrits.
SECTION 2 : Évaluation des questions éthiques 2. 2 Niveaux d’évaluation et types de question L’évaluation des questions éthiques portent généralement – Au niveau social sur : l’environnement, les Institutions/ gouvernance, le Capital social, les rapports envers l’Etat, institutions, la justice, les autorités, le bien-être social, les dilemmes par rapport à l’application des droits et normes établis. Au niveau individuel et communautaire sur les relations interpersonnelles, transferts, altruisme, les droits, les responsabilités et les obligations, les comportements vis-à-vis des normes établies, le bien-être individuel, les conflits et les dilemmes liées aux regards des normes modernes, traditionnelles etc. .
SECTION 2 : Évaluation des questions éthiques 2. 3 types de questions pour les délibérations éthiques : a) questions de compréhension de la situation éthique (normes, valeurs, comportements, tensions, repères… ); b) questions d’identification de points de vue, de normes, de raisons, de valeurs; c) questions d’évaluation, de justification ou de recommandation
SECTION 2 : Évaluation des questions éthiques La procédure : La première consiste à repérer l’ensemble des arguments éthiques face aux questions soulevées par une intervention. La deuxième a pour objet de présenter parmi les arguments identifiés quels sont ceux qui sont les plus pertinents. Et la troisième consiste à confronter les arguments afin de mettre en évidence les désaccords qui peuvent être qualifier de raisonnable. L’évaluation des questions d’éthique se fait au niveau social et au niveau individuel et communautaire. Pour les types de questions dans les délibérations éthiques on peut noter les questions de compréhension et les question d’identification de point de vu.
Deuxième partie : Ethique dans les politiques de développement et le monde des affaires
OBJECTIFS Cette deuxième partie répond à la question comment. L’objectif de cette partie est d’amener les étudiants à analyser et décrire les engagements et les défis au niveau des instances internationales et des gouvernements pour intégrer l’éthique en économie dans les politiques de développement et dans le monde des affaires.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites La visée éthique qui domine les mœurs économiques est l’optimum fondées sur deux grands courants de politiques économiques : le libéralisme et le socialisme. Cependant on peut interpréter l’apparition des préoccupations de recherche liés au bien-être des individus, à leur épanouissement et plus spécifiquement encore la lutte contre la pauvreté et les inégalités, à l’aune d’un mouvement plus large qui traverse les sciences sociales de la seconde moitié du XXe siècle et qui s’intensifient actuellement, et qui accorde de l’intérêt à
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Section 1 Le libéralisme et le Socialisme 1. 1 Libéralisme c’est le système économique basé sur la liberté d’échange et de transaction. Il constitue en elle-même une de ces libertés élémentaires auxquelles gens ont raison d’aspirer. Toute restriction des possibilités de transaction au travers des contrôles arbitraires constitue une première forme d’atteinte aux libertés. (Adam Smith (1789). Voir aussi Stuart Mill « De la liberté » .
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites 1. 2 Le socialisme, Ce système s'oppose donc au libéralisme économique classique en ce qu'il ne croit pas au laissez-faire et à l'autorégulation du système économique par la seule recherche de l'intérêt personnel et par la liberté individuelle, » Joseph Schumpeter « un système institutionnel dans lequel une autorité centrale contrôle les moyens de la production et la production elle-même » , la planification est centralisée. Le socialisme met l’accent sur la justice sociale et les valeurs de solidarités.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Dès le XIXe siècle, cependant, des écoles de pensée ont tenté de concilier libéralisme et socialisme, par les valeurs de la solidarité , les principes de la liberté, dans le cadre d'une relation critique avec le libéralisme économique C’est dans ce cadre qu’on peut inscrire les travaux d’Amartya SEN.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites SECTION 2 II. Limites de l’utilitarisme est basé sur l’optimum économique, définit comme " un état réalisable auquel aucun autre état réalisable n’est préféré. Cet état est préféré à tout autre parce qu’il n’est plus possible d’améliorer la satisfaction d’un quelconque consommateur, membre de cette économie, sans réduire celle d’au moins un autre " (Debreu, 1966).
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Les limites sont apparues lorsque l’on cherche à réaliser à la foi l’optimum, la justice et l’équité. L’utilitarisme est basé sur la concurrence pure et parfaite : Les pratiques de la concurrence pure et parfaite constituent, des pratiques vertueuses permettant de réaliser la visée éthique de la vie Bonne mais laissent ouverte la question de l’intégration de la justice et de l’Equité.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites La règle principale, l'atomisme, concerne le nombre d'intervenants d'un côté comme de l'autre du marché. De ce fait les intervenants sont price takers. Cette règle n'est pas suffisante et on lui adjoint les règles de transparence des informations, d'homogénéité des produits ou encore d'absence de barrière à l'entrée. Certes ces règles ne sont pas réalistes dans leur formulation de départ, mais elles permettent de construire cette situation de référence, qui de fait est une situation hypothétique. Cela nous amène à examiner la relation d’équivalence entre équilibre général de concurrence pure et parfaite et optimum de Pareto
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Deux théorèmes expriment cette relations : Théorème 1. Si l’organisation politique d’une société est telle qu’elle accorde une importance primordiale à ses membres individuels, le bien-être social sera maximisé si chaque consommateur, chaque entreprise, chaque branche et chaque marché de facteurs sont en situation de concurrence parfaite. Il s’agit d’un théorème selon lequel, l’équilibre général implique l’optimum.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Théorème 2. Pour atteindre un bien-être social maximum, dans une société socialiste décentralisée, l’agence centrale de planification doit résoudre le problème de maximisation sous contrainte afin d’obtenir des prix fictifs pour tous les facteurs et les produits ; elle doit publier cette liste de prix et la distribuer à tous les membres de la société ; elle doit inciter les consommateurs et les dirigeants d’entreprise à se comporter comme des maximisateurs de profit ou de satisfaction dans un régime de concurrence parfaite.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Le second théorème est aussi appelé règle de " Lange-Lerner ". Ce théorème indique de manière paradoxale que le meilleur marché est celui où les informations sont bien centralisées et coordonnées. Ainsi, le plan dans une économie socialiste est la forme de " marché " la plus efficiente. L'éthique du marché aboutit, pour des raisons d'efficacité, à une éthique de la dictature de l'expert en planification du développement…. En raison de la relation d’équivalence entre optimum et marché, connaissant l'optimum, le commissaire du " marché " peut décréter l'allocation efficace des ressources.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites L’existence d’un optimum en coin, c’est-à-dire la situation dans laquelle une personne ou un groupe de personnes possède toutes les richesses et une autre personne ou un autre groupe de personnes ne possède rien, n’est pas exclu. C’est un optimum qui apparaît fondamentalement injuste. Approches proposées face à ces limites La Théorie de la justice comme équité de Rawls a précisément proposé d’établir des règles de priorité entre liberté, équité et efficacité.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Rawls (1974) dans la Théorie de la justice comme équité a précisément proposé d’établir des règles de priorité entre liberté, équité et efficacité. la justice ne peut être atteinte en dehors du respect simultané de l’égalité et de la liberté : c’est l’égalitarisme libéral. John Rawls énonce les 3 principes suivants dont le respect garantit la justice sociale : a) l’égale liberté pour tous ; b) acceptation de la différence par rapport à l’autre c) le principe d’égalité équitable des chances Rawls établit une première règle un ordre de priorité entre les trois : a>b>c. on ne peut pas parler d’injustice au sens strict que si les inégalités existantes ne sont pas au bénéfice de tous
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Une seconde règle établit la priorité de la justice sur l'efficacité et le bien-être. Sa théorie établit un ordre lexicographique, en donnant la priorité à la liberté sur l’équité et la priorité de l’équité sur l’efficacité ; chaque principe étant entièrement satisfait avant la mise en œuvre du suivant, et ainsi de suite.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Une inégalité des chances doit améliorer les chances de ceux qui en ont le moins. L'inégalité sociale doit être au service de la justice sociale. De ce point de vue, Rawls approfondit les incidences philosophiques de la "juste épargne" de Keynes : l'inégalité dans la répartition de la richesse rend possible l'accumulation rapide du capital et l'amélioration plus ou moins durable du niveau de vie pour tous.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limitestes Critique formulée par Hart (1973). Elle concerne la question des priorités des libertés entre elles exige de pouvoir arbitrer entre les différentes libertés. Prenons un exemple simple. Imaginons un agriculteur et un chasseur en conflit sur l’utilisation du champ. Le chasseur désire passer sur le champ appartenant à l’agriculteur pour exercer son activité de chasse, mais l’agriculteur refuse. Dans ce cas, quel est le droit ? Ce qui est le cas des dilemmes ethiques
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites A partir de 1980, dans un article intitulé Kantian Constructivism in Moral Theory, Rawls s’exprime sur sa conception de la personne morale. Rawls définit des " contraintes formelles " du droit, parfaitement et clairement explicitées dans les conditions du contrat attenant à la position originelle. Parmi ces contraintes on peut noter l’universalité d’application de la loi, et son acceptabilité par tous
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites La conception utilitariste de la justice L’éthique utilitariste privilégie « le plus grand bonheur du plus grand nombre » et impose de considérer que l’amélioration du bien-être de chaque individu a une valeur identique quelle que soit sa situation personnelle – chacun compte pour un et pas pour plus d’un. La légitimité et la moralité d’un acte doivent être évaluées en fonction de son impact sur la somme totale des satisfactions individuelles (appelées « utilités » ). Il est d’usage de considérer que l’application de l’éthique utilitariste à la santé conduit à répartir les ressources publiques de telle sorte que l’on maximise la somme totale des « gains de santé » au niveau collectif au motif que les gains en santé sont générateurs de bien-être. Dans cette perspective, il est le plus souvent considéré que chaque gain en santé a la même valeur quelle que soit la situation personnelle de l’individu qui en bénéficie
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites La conception utilitariste de la justice La conception rawlsienne de la justice Rawls réfute l’idée selon laquelle le caractère juste d’une politique publique s’évalue seulement à l’aune de la quantité de bien-être total qu’elle induit. En effet, Rawls souligne, d’une part, qu’une société n’est juste que lorsqu’elle respecte les libertés fondamentales des individus 40 et, d’autre part, qu’il convient de prendre en compte la façon dont les ressources sont réparties au sein de la population. L’objectif de l’intervention publique est de garantir que chaque individu bénéficie d’un environnement dans lequel il est réellement libre de faire des choix. En d’autres termes, une société juste doit s’assurer que tous les individus disposent des moyens nécessaires pour que leurs libertés soient réelles
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites SECTION 3: Amartya SEN et les politiques de développement SEN , économiste du développement, né en 1933 à Bengale et Inde, Prix Nobel d’économie en 1998, avec son ouvrage Ethique en économie. Renommé pour son ouvrage sur la famine.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites En 1981, Sen publia Poverty and Famines: An Essay on Entitlement and Deprivation, un livre dans lequel il démontre que les famines ne sont pas seulement dues au manque de nourriture mais aussi aux inégalités provoquées par les mécanismes de distribution de la nourriture. L'intérêt que porte Sen pour la famine lui vient de son expérience personnelle. À 9 ans, il fut témoin de la famine au Bengale de 1943 pendant laquelle moururent trois millions de personnes.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites la cause de la famine de 1943 est le fait que la distribution de nourriture a été gênée parce que certaines catégories de la société (ici les travailleurs ruraux) avaient perdu leur emploi et donc leur capacité à acheter de la nourriture. Sen souligne donc un certain nombre de facteurs économiques et sociaux comme la chute des salaires, le chômage, la hausse des prix de la nourriture et la pauvreté des systèmes de distribution de la nourriture. Ces facteurs mènent à la famine dans certains groupes de la société. Son approche de la « capabilité » souligne la liberté positive, c'est-à-dire la capacité d'une personne à être ou à faire quelque chose, à pouvoir choisir des orientations pour son bien-être.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites L’approche par les capacités permet d’élargir la finalité de l’analyse économique en mettant , l’accent, au-delà des biens, sur les capacités d’action et la liberté des agents. Ceux-ci sont, en fait, insérés, de par leurs liens sociaux, dans des réseaux de droits et d’obligations. Une situation qui estflagrante dans les sociétés traditionnelles, mais que l’on retrouve aussi sous différentes formes dansles sociétés développées. . La responsabilité sociale considère les conséquences a posteriori des actions effectuées et est directement liée à la liberté d’agir. On parle alors de responsabilité ex-post ou rétroactive, car cette responsabilité résulte de l’action passée. Les analyses de Sen (1999 b) portent sur cette forme de responsabilité, où c’est la liberté qui induit une responsabilité de type rétroactive pour l’agent. Sen reconnaît, dans ces écrits, l’importance des capacités d’engagement, de compassion, etde responsabilité a posteriori pour les actions commises. Ce qui correspond à la responsabilité sociale.
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Section 4 : Nouvelles Perspectives Jonas (1979), Lévinas (1982) et Ricoeur (2004): A l’opposé, la responsabilité personnelle résulte de la présence d’obligations a priori qui peuvent avoir pour effet de réduire la liberté d’action. On parle alors de responsabilité ex-ante ou prospective. Les travaux de Lévinas (1982) et de Jonas (1979) portent sur cette forme de responsabilité qui va induire le degré effectif de liberté prospective d’une personne. Dans ce contexte, toute personne doit tenir compte, à côté de la liberté que lui confèrent les droits, de la responsabilité qui résulte de ses obligations. Cette articulation entre liberté et responsabilité, qui est au coeur de la dimension éthique, est abordée par les philosophes Jonas (1979), Lévinas (1982) et Ricoeur (2004).
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Pour Sen, il n’y a de développement que par et pour les libertés. Les différentes libertés dont il parle sont : Les libertés politiques, Les libertés politiques : l’ensemble des libertés offertes aux individus de s’exprimer, de voter, de s’opposer ou de s’organiser en association; Les facilités économiques : l’ensemble des opportunités offertes aux individus d’utiliser les ressources économiques Les opportunités sociales : l’ensemble des services publics; Les garanties de transparence: la liberté de traiter dans les relations sociales de façon claire et licite; La sécurité protectrice : l’ensemble des libertés sociales accordées aux plus vulnérables
CHAPITRE 1 - politiques économiques dans le monde portées et limites Plusieurs adeptes de l’école d’Amartya SEN avec des points de vue critiques : Travaux de Régis MAHIEU, Jean-Luc DUBOIS, Jérôme BALLET, etc. 1 - Site WEB FREE : Fond pour la Recherche en Ethique Economique (FREE) (http: //www. ethique-economique. fr/) 2 - Ouvrage : J. Ballet, J-L. Dubois, F-R. Mahieu, L’autre développement: le développement socialement durable, L’Harmattan, Paris 2005
CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement Section 1 préoccupation éthiques et domaines de recherche Citons d’abord quelques cas de préoccupations en éthiques Expropriation de biens pour cause d’utilité publique sans compensation Discrimination sur le marché du travail Stigmatisation des enfants infecté par le VIH SIDA : Travail des enfants Achat du droit/Impunité Opportunités de rémunérations parallèles/corruption/pots de vins Pauvreté; Défaut de droit à l'alimentation; Surpêche et dégradation de l'écosystème. Inégalités et répartition injuste des revenus Trafic d’influence Litiges divers dont fonciers Non scolarisation des enfants Concurrences déloyales etc. Manquement aux droits de l’homme
CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement Section 1 : Engagements au niveau des Organisations Internationales Au niveau de l’UNESCO, un schéma directeur pour le programme éthique de l’économie a été mis au point du 24 au 25 juin 1992 au siège de l’Unesco par des experts dans une triple approche pluri et inter disciplinaire. le caractère transversal du programme et a permis de retenir les principes suivants -Lutter contre la pauvreté par l’intégration des différentes dimensions du développement ; - Éviter la fracture scientifique et technologique ; - Élaborer et promouvoir des principes et des normes à caractère universel reposant sur des valeurs communes ; - Consolider les biens publics communs ; - Promouvoir le pluralisme en reconnaissant la diversité des
l’UNESCO L’éthique s’adresse à l’espace public, c’est-à-dire au processus démocratique par lequel tous es acteurs interagissent en conformité avec les valeurs admises selon une procédure publique Les états, les entreprises, les ONG ont une responsabilité commune à l’égard de l’éthique selon sa dimension la plus normative à savoir le respect des droits humains et des autres principes de la démocratie. Le respect des droits humains est une condition du développement économique compris dans les perspectives du développement durable. Les domaines de Recherche -Premier domaine : les politiques économiques au regard des droits de l’homme ( lutte contre la pauvreté, l’exclusion, la marginalisation et la portée des choix politiques vis-à-vis des générations futures) -Deuxième domaine : Les conséquences écologiques concernent la pression sur les équilibres naturels, par la pollution, l’épuisement des ressources non renouvelables (énergétiques ou minérales), la réduction de la biodiversité. -Troisième domaine : celui de la gouvernance publique et privée et des bases informationnelles, transparence, accès à l’information et aux statistiques - -Quatrième : Les questions éthiques des accords de développement internationaux - Ethique culturelle / religieuse (média, sport, culture, religions, tourisme) - Santé et Bioéthique
CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement Au niveau du PNUD, Le programme des Nations Unies pour le développement publie depuis 1990 des indicateurs composites sur le développement humain à partir d’indice d’espérance de vie, d’un indice de niveau d’instruction et d’un indice du PIB. Il prend aussi en compte pour certains pays, l’indice de la pauvreté humaine tenant compte des carences et des manques durables au niveau de la santé, de l’instruction et de l’économie, il intègre aussi à l’exclusion sous forme de taux de chômage de longue durée.
CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement Au niveau du PNUD, L’objectif du PNUD est de placer l’homme au centre du processus de développement du point de vue des débats économiques et des orientations politiques afin d’entamer le développement des personnes par les personnes et pour les personnes. Les buts du développement sont de favoriser les choix et les libertés. Le rapport sur le développement humain de 1990 a pour thème « définir et mesurer le développement humain » ; celui de 2000 porte sur les droits de l’homme et le développement humain. Celui de 2011 est sur le thème « durabilité, équité un meilleur avenir pour tous » . TPE sur quelques thèmes de rapport sur le développement
CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement et le monde des affaires Section 2 : Mouvement d’éthisation dans le monde des Affaires et le Secteur Privé C’est un mouvement qui prend de l’ampleur dans les pays développés, comme aux États-unis. En France, obligation par les entreprises cotées en bourse de rendre compte des aspects sociaux et environnementaux de leurs activités avec la loi du 15 mai 2001 dite NRE, nouvelle régulation économique. Pour répondre à cette attente, les entreprises publient un rapport de développement durable et de responsabilité sociale en s’appuyant sur les lignes directrices de la Global Reporting Initiatives (GRI).
CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement et le monde des affaires RESPONSABILITE SOCIETALE : un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec les parties prenantes sur une base volontaire. Cf. Samuel Mercier. Ethique dans l’entreprise, Ed. la découverte, Rôle des différents acteurs, (actionnaires shareholders, et parties prenantes (stakeholders) Investisseurs Gouvernements Dirigeants Fournisseurs Groupes de pressions Clients Collaborateurs Organisations professionnelles Communautés locales
LA RSE => de développer la capacité humaine de performance de l’entreprise. Il faut pour cela : - l’existence d’un projet commun auquel puissent s’identifier les travailleurs et qui donne sens à leurs efforts, - une information continue, permettant à chacun de mieux se projeter dans l’avenir, quel que soit son caractère incertain, - une attention soutenue, venant de l’encadrement de proximité, à la dimension humaine de l’entreprise, - une réponse rapide et précise aux questions et aux suggestions d’améliorations, - une marge d’autonomie suffisante laissée à chaque membre de l’entreprise pour qu’il puisse contribuer à la réussite collective par ses initiatives personnelles dans son domaine de compétence, - une association financière et extra-financière aux résultats obtenus. Parmi les solutions propres à réduire le risque social et la tendance au désengagement, le dialogue social figure ainsi au premier plan.
Quelques faits à noter : -- Campagne de collecte des déchets électroniques en vue de leur recyclage pour préserver l’environnement (opération réalisée MTN au Bénin);
CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement et le monde des affaires La mesure microéconomique du développement durable pour les entreprises peut se faire par l'intermédiaire des critères du Global Reporting Initiative (GRI). Ce référentiel comporte 150 indicateurs, qui se répartissent de la manière suivante : Vision et stratégie (11 indicateurs), Profil (22 indicateurs), Gouvernance et système de management (20 indicateurs), Performance économique (13 indicateurs), Performance environnementale (35 indicateurs), Performance sociale (49 indicateurs).
CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement et le monde des affaire Au plan international, plusieurs réunions se sont succédé dans le but de faire comprendre le concept de responsabilité sociétale à travers la future norme ISO 26 000. La Côte d’Ivoire n’est pas en reste. La question de responsabilité sociétale a été aussi abordée à plusieurs reprises dans l’optique de répondre à un besoin d’information sur la RS. Bons nombres de réunions, d’ateliers ont été réalisés. C’est dans ce cadre que l’IHE a organisé un forum en 2008 sur le thème ‘’Normalisation du Développement Durable, l’étape de la Responsabilité sociétale’’ présenté par le Directeur Normalisation et Certification à Côte d’Ivoire Normalisation (CODINORM), Expert National ONUDI.
CHAPITRE 2. Rôle des Institutions internationales de développement et le monde des affaires Une conférence internationale a été organisée par l’UGECI au Complexe CRRAE UEMOA, les 29, 30 et 31 Octobre 2012, sur le thème : Responsabilité Sociétale des Entreprises : Une source de paix, de développement économique et social en Afrique. il a pour objectif de contribuer à la promotion de la responsabilité sociétale des entreprises en Côte d’Ivoire.
Section 3 : Des comportements nouveaux L’ essor dans les années 1980 -1990 d’une vaste littérature sur les inégalités, sur la pauvreté et sur la mesure du bien-être – qui comprend notamment, au côté de ceux de Sen, les travaux d’Anthony Atkinson, de , de Serge-Christophe Kolm et les rapports publiés par le PNUD et la Banque mondiale – s’interprète, à nos yeux, comme l’écho d’un au profit de problématiques morales centrées sur l’individu. Si les premiers travaux sur les données subjectives du bonheur datent des contexte intellectuel et politique plus vaste, marqué par l’affaiblissement des questions systémiques, années 1970 (Scitovsky, 1974). Cependant, ils restent très marginaux jusqu’aux années 1990, cf. , Edwards (2009).
Section 3 : Des comportements nouveaux Si l’inégalité et la pauvreté sont des phénomènes sociaux, ils n’impliquent pas nécessairement une réflexion d’ensemble sur les structures qui composent une société ni sur les interdépendances qui peuvent exister entre ces différentes structures. Ainsi, contrairement à la macroéconomie keynésienne, aux théories de la croissance, à la théorie de l’équilibre général ou aux analyses marxistes, pour ne citer qu’elles, les travaux sur la mesure des inégalités se concentrent sur ce qui différencie les individus et non sur la dynamique du système pris dans son ensemble. C’est en cela que l’on qualifie ces études de non systémiques.
Section 3 : Des comportements nouveaux la notion d’économie circulaire : qui comprend le processus de recyclage des déchets à des fins de production d’énergie ou de matières premières ou secondaires, gagne en importance. Le mécanisme de développement propre (MDP), lancé par l’ONU, accorde des labels aux entreprises pour leurs actions menées dans le domaine environnemental Les biens publics mondiaux se déclinent en six catégories : la lutte contre les maladies infectieuses, la lutte contre le réchauffement climatique, la stabilité financière internationale, la réglementation du système commercial international, la paix et la recherche
l’éthique économique et le développement durable Synthèse : 1 - Vers une éthique du développement humainement soutenable, de Régis Mahieu 2 - Nations unies, Indicateurs developpement durable, mars 2014 3 - RCI, suivi du développement durable, stratégie nationale 2012 4. Modélisation consommation éthique 5 -Agenda local développement durable à Lyon France 6. Hans Jonas par rapport et la notion du Développement durable
Qu’est ce que l’UMI Résilience L’unite Mixte Internationale de Recherche sur la Résilience (Umi Résiliences) est un Partenariat international : avec 1)Côte d’Ivoire (Centre Ivoirien de Recherches Économiques et Sociales (CIRES), Centre de Recherche et d’Action pour la Paix (CERAP), l’École Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA), Groupe de Recherche sur l’Éthique et le Développement Durable (GREEDD), Université Alassane Ouattara (UAO)) / 2) France (Institut de Recherche pour le Développement (IRD)) / 3) Madagascar (Centre d’Information Technique et Économique (CITE), Université de Madagascar) / 4) Sénégal (Université Cheik Anta Diop (UCAD))
Actions en période post crise La problématique de la résilience : On peut tenter de créer un environnement favorable en renforçant les facteurs de résilience (capabilités, principes de justice), en mobilisant les acteurs appropriés de la société civile (tuteurs) … Mais on ne peut éviter les effets pervers des actions : risques d’externalités positives des erreurs ou négatives des bonnes intentions => Il n’y a pas une politique de résilience, mais il importe de renforcer la « capacité de résilience » en se référant à une phénoménologie de l’être capable (Ricoeur), avec l’approche des capabilités (Sen), sur la base de principes d’équité (Rawls)
Que faire ? Susciter des actions publiques Observer et analyser les tendances passées Des observatoires et indicateurs multidimensionnels Des conclusions d’aide aux politiques sectorielles Intégrer une approche en termes de capabilités Fonctionnements effectifs et capacités potentielles Justice et équité face aux inégalités Des principes de précaution sociale Minimiser la souffrance avant de maximiser le bien-être Reconnaître la vulnérabilité des personnes : une éthique de la responsabilité
Que faire ? Susciter des actions publiques Dans l’entreprise, l’éthique peut disposer d’un réel statut en gestion, mais cela implique de ne pas l’enfermer dans des discours normatifs qui occultent toute référence au débat. Quelle que soit la forme que prend l’éthique, comme outil de gestion, comme fondement religieux ou comme théorie de la justice, cf. Van Parijs P. , Le trilemme de l’éthique des affaires, in Ni ghetto, ni tour d’ivoire, (l’éthique économique et sociale aujourd’hui). Van Parijs P. , (dir. ), éd. Academia, 1993.
Que faire ? Susciter des actions publiques la formalisation d’une éthique organisationnelle ne pouvait pas à elle seule prétendre englober l’ensemble du processus des choix éthiques. Ce dernier est beaucoup plus complexe et laisse entrevoir des différences significatives entre les acteurs d’une même entreprise.
Que faire ? Susciter des actions publiques Ce qui semble aller dans le sens d’une reconnaissance de l’importance des théories de la maturation morale. En d’autres termes l’éthique organisationnelle devrait avoir pour ambition d’imposer un minimum de débat éthique dans l’entreprise, Instaurer par exemple des procédures de gestion des ressources humaines qui permettent un traitement équitable des dossiers.
Que faire ? Susciter des actions publiques elle perd toute substance si on espère éviter de débattre sur les valeurs et les règles qui donnent sens à l’agir 21 Site WEB A Consulter : FREE Ethique en économie sous la coordination du professeur émérite en économie Régis MAHIEU
En fait, il faut trouver un équilibre entre plusieurs éléments. D’abord, un État de droit qui accepte le principe de subsidiarité, c’est-à-dire l’exercice d’un niveau de gouvernance approprié selon le contexte géographique et social. Ensuite, l’implication de la société civile, vial’engagement de citoyens, d’associations, d’ONG ou d’entreprises proposant des services, est également essentielle. En effet, les ONG ne sont pas seulement dans une posture protestataire mais constituent aussi des forces de propositions créatives. Et enfin, conclure une affaire avec une entreprise privée ne doit pas être considéré comme un tabou si des moyens de contrôle existent dans un cadre normé et des suivis réels de contrôle, dans le cadre d’un contrat formel
Référence documentaire RÉFLEXIONS SUR L’APPROCHE ÉTHIQUE EN ÉCONOMIE Jean-Luc Dubois, Directeur de Recherche IRD, UMR C 3 ED (IRD – UVSQ), Président du Réseau IMPACT 2, ; Paris, 27 avril 2007 Ballet J. et D. Bazin (dir. ), 2006, Essays on Positive Ethics in Economics, Transaction Publishers, Ballet J. , J-L. Dubois, F-R. Mahieu, 2005, L’Autre Développement, le développement socialement soutenable, L’Harmattan, Paris, 130 p. Ballet J. , J-L. Dubois, F-R. Mahieu, 2004, “A la recherche du développement socialement durable : concepts fondamentaux et principes de base”, in revue numérique Développement durable et Territoire, Dossier n° 3, Lille 2004. Site Internet : http: //www. revue-ddt. org/ Ballet J. et Mahieu F-R. , 2003, Ethique Economique, Ellipses, Paris. France Commission nationale consultative des droits de l’homme (2009) « La responsabilité des entreprises en matière de droits de l’homme » , volume 1, Nouveaux enjeux, nouveaux rôles, 308 pages J-L. Dubois et F-R. Mahieu, “La dimension sociale du développement durable : lutte contre la pauvreté ou durabilité sociale ? ” pp. 73 – 94).
Lasida E. , J-L. Dubois et alii, 2005, Notre mode de vie est-il durable ? Un nouvel horizon de la responsabilité, ouvrage collectif, Commission Justice et paix, Karthala, Paris, 221 p. Martin J-Y. (dir. ), 2002, Développement durable ? Doctrines, pratiques, évaluations, IRD, Paris, Mahieu F-R, « Vulnérabilité, souffrance et développement humainement durable. En hommage au professeur André Nicolaï IRD-UMI « Résiliences » /CEMOTEV . Raymond Massé Anthropologie des moralités et de l’éthique Essai de définitions in Anthropologie et Sociétés, Volume 33, numéro 3, 2009, p. 21 -42, Éditeur : Département d'anthropologie de l'Université Laval Sen A. , Un nouveau modèle économique : développement, justice et pauvreté, Paris : Editions Odile Jacob 2000
- Slides: 147