Stendhal Le Rouge et le Noir Introduction 1

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Stendhal Le Rouge et le Noir

Stendhal Le Rouge et le Noir

Introduction 1. Un auteur pseudonyme « Par M. de Stendhal »

Introduction 1. Un auteur pseudonyme « Par M. de Stendhal »

Stendhal Das Rathaus

Stendhal Das Rathaus

2. Un titre par énigme « Le Rouge et le Noir »

2. Un titre par énigme « Le Rouge et le Noir »

Rouge = guerre / Noir = religion Rouge = amour / Noir = religion

Rouge = guerre / Noir = religion Rouge = amour / Noir = religion

Idéal Amour Religion Réalité

Idéal Amour Religion Réalité

Deuil de l’idéal héroïque et moral Héroïsme militaire Crime amoureux Réalité = prêtrise ombreuse

Deuil de l’idéal héroïque et moral Héroïsme militaire Crime amoureux Réalité = prêtrise ombreuse

3. Deux sous-titres en porte-à-faux « Chronique du XIXe siècle » 2 e sous-titre:

3. Deux sous-titres en porte-à-faux « Chronique du XIXe siècle » 2 e sous-titre: « Chronique de 1830 »

A. Invention et création Genèse du roman

A. Invention et création Genèse du roman

1. Le processus de fabrication

1. Le processus de fabrication

1826. Armance ou quelques scènes d’un salon de Paris en 1827 1829. Vanina Vanini

1826. Armance ou quelques scènes d’un salon de Paris en 1827 1829. Vanina Vanini Le Coffre et le Revenant Mina de Vanghel

 • 1815 Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase (titre exact: Lettres

• 1815 Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase (titre exact: Lettres écrites de Vienne en Autriche, sur le célèbre compositeur Haydn, suivies d'une vie de Mozart, et des considérations sur Métastase et l'état présent de la musique en France et en Italie, paru sous le pseudonyme Bombet) • 1817 Histoire de la Peinture en Italie • 1817 Rome, Naples et Florence (signé M. de Stendhal. 2 e version 1827) • 1823 Racine et Shakespeare (2 e version 1825) • 1824 Vie de Rossini • 1825 D’un nouveau complot ocntre les industriels • 1829 Promenades dans Rome

1801 -1817. Journal (publ. posthume) 1822. De l’Amour 1832. Souvenirs d'égotisme (publ. posthume) 1835

1801 -1817. Journal (publ. posthume) 1822. De l’Amour 1832. Souvenirs d'égotisme (publ. posthume) 1835 -1836. Vie de Henry Brulard (publ. posthume)

Stendhal Club revue fondée par Victor Del Litto et Ernest Abravanel (Grenoble, 1958 -1995.

Stendhal Club revue fondée par Victor Del Litto et Ernest Abravanel (Grenoble, 1958 -1995. 149 nos) Victor del Litto: plus de 200 entrées « Stendhal » au catalogue Bn. F / Henri Martineau près de 250. Fonds Stendhal de la BM de Grenoble: 40 000 pages manuscrites + 10 000 imprimés (éditions thèses, bibliographies, études critiques).

Jean-Paul WEBER : Stendhal. Les structures thématiques de l'œuvre et du destin, Société d'Editions

Jean-Paul WEBER : Stendhal. Les structures thématiques de l'œuvre et du destin, Société d'Editions d'Enseignement supérieur, 1969. Charles Mauron, Des métaphores obsédantes au mythe personnel : introduction à la psychocritique, Paris, José Corti, 1963 Georges Kliebenstein, Figures du destin stendhalien, préf. de Ph. Berthier, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2004 (l’hendiadyn obsessionnel)

a) UN FONDS D’EXPÉRIENCE(S) PERSONNELLES RECOMPOSÉES

a) UN FONDS D’EXPÉRIENCE(S) PERSONNELLES RECOMPOSÉES

— Souvenirs d’enfance, constitutifs, structurants « L'abbé Chélan, le géomètre Gros, le libraire Falcon,

— Souvenirs d’enfance, constitutifs, structurants « L'abbé Chélan, le géomètre Gros, le libraire Falcon, Valenod lui-même, imité de Michel Faure, connu par Stendhal lorsqu'il dirigeait un dépôt de mendicité dans l'Isère, viennent des enfances grenobloises. » (J. Crouzet, Le Rouge et le Noir, Paris, GF, )

— Héroïsme militaire et amoureux Mlle de La Mole procède des traits de «

— Héroïsme militaire et amoureux Mlle de La Mole procède des traits de « la fantasque et originale Alberthe de Rubempré, qui fut sa maîtresse et le quitta pendant ce voyage même d'où il rapportait l'idée du Rouge. Il pensait encore à la nièce du ministre Hyde de Neuville, Mary de Neuville, héroïne d'un scandale mondain en janvier 1830. Elle s'enfuit avec un ami de Mérimée, Edouard Grasset, et au bout de quelques semaines revint, irréductiblement brouillée avec ce premier amant. Plus tard Mérimée devait appeler l'infidèle « Mademoiselle de la Mole » , et Stendhal justifiait les bizarreries de Mathilde par le précédent de Méry. […] A coup sûr, c'est en lui que Stendhal porte ce type de la femme amazone, mais en ces années où il conçoit Vanina, Mina et Mathilde, la réalité le cautionne largement. » (Crouzet, ibid. )

— L’expérience sociale et politique. « Deux chapitres résument toute la politique française :

— L’expérience sociale et politique. « Deux chapitres résument toute la politique française : « Les Plaisirs de la campagne » , où Stendhal reprend un thème traité par Courier, par lui-même, ou par Fiévée dans les Débats ; « La Note secrète » , où, s'inspirant d'un épisode de 1818, Stendhal imagine les ultras de 1830 soucieux de porter un grand coup et de prendre des mesures radicales. […] Sur bien des épisodes encore, il est possible de piquer l'indication d'une origine vraisemblable : qu'Altamira fasse penser à un proscrit napolitain récemment extradé, que des détails de la cérémonie de Bray-le-Haut viennent du récit, dans Le Moniteur , d'une authentique solennité religieuse, tout cela indique certes la minutie observatrice, ou mieux lectrice de Stendhal, car le romancier use de préférence de documents écrits, et met en profil la thématique libérale, mais aussi le souci de l'auteur d'obscurcir ces points de contact avec l' « âpre réalité» . (Crouzet, Préface du Ret. N, GF. )

b) LA « FABLE » DES TEMPS MODERNES : LE FAIT DIVERS

b) LA « FABLE » DES TEMPS MODERNES : LE FAIT DIVERS

 « Toutes les femmes de France lisent des romans, mais toutes n’ont pas

« Toutes les femmes de France lisent des romans, mais toutes n’ont pas le même degré d’éducation, de là, la distinction qui s’est établie entre les romans pour les femmes de chambres (je demande pardon de la crudité de ce mot inventé, je crois, par les libraires) et le roman des salons. Le roman pour les femmes de chambre est en général imprimé sous format in-12 et chez M. Pigoreau. C’est un libraire de Paris qui, avant la crise commerciale de 1831, avait gagné un demi-million à faire pleurer les beaux yeux de province. Car malgré cette appellation méprisante de roman pour les femmes de chambre, le roman de Pigoreau in-12, où le héros est toujours parfait et d’une beauté ravissante, fait au tour et avec de grands yeux à fleur de tête, est beaucoup plus lu en province que le roman in-8° imprimé chez Levavasseur ou Gosselin, et dont l’auteur recherche le mérite littéraire. […]Dans les romans de femmes de chambre, peu importe que les événements soient absurdes, calculés à point nommé pour faire briller le héros, en un mot ce qu’on appelle par dérision romanesques. Les petites bourgeoises de province ne demandent à l’auteur que des scènes extraordinaires qui les mettent toutes en larmes ; peu importent les moyens qui les amènent. Les dames de Paris au contraire […] sont sévères en diable pour les événements extra-ordinaires. Dès qu’un événement a l’air d’être amené à point nommé pour faire briller le héros, elles jettent le livre et l’auteur est ridicule à leurs yeux. » Stendhal, Projet d’article sur Le Rouge et le Noir adressé en 1832 au comte Salvagnoli.

L’affaire Berthet. Le curé de Brangues Mme Michoud de La Tour Appert, philanthrope

L’affaire Berthet. Le curé de Brangues Mme Michoud de La Tour Appert, philanthrope

 « M. B[erlio]z apprend que Mlle M[oke] qu’il aimait et qui lui jurait

« M. B[erlio]z apprend que Mlle M[oke] qu’il aimait et qui lui jurait amour voient d’épouser M. P[leyel]. Il achète un poignard, des pistolets, et passe par Paris. Il allait la tuer — Il perd ses habits de femme, il en achète d’autres. — Enfin une lettre reçue de sa famille le réveille. — L’idée de tuer Mme de… » ( Note de relecture du Ret. N, II, ch. 35)

 c) GLOSE, PILOTIS ET JET CONTINU : LES MODALITÉS DE LA CRÉATION

c) GLOSE, PILOTIS ET JET CONTINU : LES MODALITÉS DE LA CRÉATION

II, ch. XIX, à propos de la phrase : « Pour Julien, les mouvements

II, ch. XIX, à propos de la phrase : « Pour Julien, les mouvements de son cœur furent ceux d'un enfant de seize ans. » Note de S. : « A rédiger. — Les mouvements de son cœur étaient bien difficiles à réprimer. Le premier fait circonscrit l'imagination. — Le premier fait réel qui vient circonscrire les imaginations de la jeunesse semble toujours d'un froid et d'un mesquin désespérants ; notre amour est brun et n'a pas la physionomie douce et charmante que donne quelquefois une chevelure blonde. — Quand notre imagination seule était chargée de nous peindre l’amour, notre amour était brun, quand notre imagination préférait des laids mâles et décidés; il était blond au contraire quand nous préférions la douceur des traits. . . ? — A vrai dire il était à la fois brun et blond. Pendant le premier mois et jusqu'à ce qu'il y ait des souvenirs, la réalité paraît froide, mesquine, audessous de tout, que âmes poétiques. . . [sic].

2. La mosaïque de l’invention : l’exemple de Mme de Fervaques

2. La mosaïque de l’invention : l’exemple de Mme de Fervaques

a) Usage narratif

a) Usage narratif

b) Identité du personnage La comtesse du Cayla. « La maréchale, dit don Diego

b) Identité du personnage La comtesse du Cayla. « La maréchale, dit don Diego Bustos, a fait destituer l’auteur de cette chanson : Un jour l’amour au cabaret…Julien frémit qu’il ne voulût la chanter. Il se contenta de l’analyser. Réellement elle était impie et peu décente. Quand Mme de Fervaques eut fait ôter à l’auteur, pauvre diable en demisolde, une place de dix-huit cents francs : Prenez garde, lui dis -je, vous avez attaqué ce rimailleur avec vos armes, il peut vous répondre avec ses rimes : il fera une chanson sur la vertu. » . ch. XXV Chanson dite de l’Enrhumé.

c) Incidence dans l’action romanesque Le prince Korasoff amoureux d’un quakeresse de Richmond Laclos,

c) Incidence dans l’action romanesque Le prince Korasoff amoureux d’un quakeresse de Richmond Laclos, Les Liaisons dangereuses

 « Quelle n’eût pas été l’irritation de son orgueil, si le petit Tanbeau,

« Quelle n’eût pas été l’irritation de son orgueil, si le petit Tanbeau, qui s’était constitué espion volontaire des démarches de Julien, eût pu lui apprendre que toutes ses lettres non décachetées étaient jetées au hasard dans le tiroir de Julien. » Ch XXIX

 « il écrit bien ; mais je crains fort que cette demande de

« il écrit bien ; mais je crains fort que cette demande de l’éclairer de mes conseils qu’il me fait dans sa lettre, ne soit au fond qu’un sentiment qui s’ignore soi-même. Toute fois, que de conversions ont ainsi commencé ! Ce qui me fait bien augurer de celle-ci, c’est la différence de son style avec celui des jeunes gens dont j’ai eu l’occasion de voir les lettres. Il est impossible de ne pas reconnaître de l’onction, un sérieux profond et beaucoup de conviction dans la prose de ce jeune lévite ; il aura la douce vertu de Massillon. » (ch XXIV)

La voilà donc, cette orgueilleuse, à mes pieds ! se dit Julien. (R et

La voilà donc, cette orgueilleuse, à mes pieds ! se dit Julien. (R et N, Ch. XXIX) La voilà donc, vaincue, cette femme superbe qui avait osé croire qu'elle pourrait me résister ! (Laclos, Liaisons dangereuses, Lettre CXXV)